COLETTE‘ Lfi. NATURE ET LES ESTES ‘E’hmi: fiat fin Dames of M. A MECHiGAN STATE UNNERSWY Fafma F. Hasny Ei-Okby 1962 3 1293 301013 8885 M WWW!” WWW LIBRARY Michigan State University ‘ PLACE It RETURN BOX» remove this checkout from your record. TO AVOID FINES Mum on or before date duo. DATE DUE DATE DUE DATE DUE “A” C 34996 \ ’ : fin“ _jl - T—W—F—l MSU hMNflrmdM WM OWIM Wan-9.1 —_ m THEE-Uh COLETTE LA NATURE 3T LES BETES By Fatma F. Hosny El-Okby A THESIS Submitted to Michigan State University in partial Fulfillment of the requirements for the degree of MASTER OF ARTS Department of Foreign Languages 1962 ;Hnan /’ \ .-‘.\.‘ -'JL ’4‘ 9/3 V . r )“ Vr'aa' \.-.~‘ I » Chapitre I . INTRODUCTION II. COLETTE ET LA BATURE III. COLETTE ET LES BETES COBCLUSIUN BIBLIOGRAEHIE TABLE DESJHATIEBES Page 32 59 61 CHAPITRE I INTRODUCTION Si on a beaucoup parle de Colette comme psychologue dc l'amour, 'fouilleuse du coeur humain', actrice et stylists, on a un peu negligé de voir en elle l'écrivain de la nature et des bétes, l'écrivain pour qui la nature est la principals source d'inSpiration. Il est presque impossible as traiter de la nature et des betes, chez Colette, sans parlor de sa formation, de son milieu et de son heritage. Touts la vie, elle s'est enivrée d'une enfance et d'une adolescence heureuses, passées dans les forfits, la campagne, parmi les siens et les hates. De son pare, le capitaine Colette, elle hérite 1e caractere fantasque et le gofit de la lecture. Quant a sa mire, Sidonie Landoy (on Sido tout court), elle lui légua avec son amour maternal, un vif intérét pour les bfites et une passion jamais assouvie pour la nature. Cette formation d'enfant libre, preserves de ’ taute hypocrisie sofiiale et vivant dans l'ombre d'une .mere vigilante et amoureuse de sensations et de plaisirs nouveaux, contribue a aiguiser en Colette sa tendence a sentir et observer avec un oeil pénétrant les metamorphoses d'une flour, et les expressions animales. 1' ('1 it? I‘ 2 Vera l'age de vingt ans, Colette se marie et part avec Henri-Gauthier-Villars pour Paris. Ce mariage ne s'est maintenu que tris peu de temps. Pourtant, ce qui l'attache au foyer conjugal est l'eclosion de sa carri‘re littéraire. Henri-Gauthier-Villars ou Willy, comme il se fait appeler, est, en 1893, an homme connu dans les milieu: litteraires et mondains. Ce n'est point an homme quelconque, il e'occupe de musique, de Journalieme: il est poete, derivain, critique litteraire, bret, c'est 1'homme I la mode. Fier de sa Jeune campagnarde, il 1'entraine dans les fates, les receptions ed il figure en qualit‘ de connaiseeur et de critique. D'abord (tourdie par les sorties et les lumiires de Paris, Colette ne tarde pas a retrouver ea simplicit‘ de villageoise (veillee, puis commence a observer, classifier et ordonner dans son esprit tout ce qu'elle voit. Le Paris des années 1900 baigne dens one grands prospérit‘ matérielle et spirituelle. 0n s'amuse beaucoup, presque tout le monde participe aux {Etes et gofite la Joie de vivre. Colette, a la suite de Willy, esprit vif et amateur de Jouissances, court d'un diner a one piice de theatre, d'un music-hell a un concert, observe tout, accumule les taite, enregistre des tics, mais de retour chee elle, tombs tombs dans on stat de lassitude extreme et regrette son village natal, sa forst, sa mere, sss bites et son Jardin de Saint-Sauveur. C’est cette année 1900 gas nait son heroine Claudine: petite paysanne amoureuse de la vie, de la nature et passionnée pour les bfites. C'est cette Claudine, area's 1a demands de Willy, qui revile Colette a elle-meme, et ea public. En effet, do Jour de la parution de Claudine a L'Ecole, 1e succes litt‘raire de Colette ne fera que progresser. D'on divorce eclatant, elle passe au journalisme et a on second mariage, evec Henri de Jouvenal, devient la mere d'une petite fills a qoi elle donne le nom charmant de Bel-Gazou. Elle divorce encore, puis, 1a paix finale venue, rsncontrs et vit avec Maurice Goudekst. Une suite d'incidents pareils aurait desespére touts autre personne que Colette. Maia cells-oi, puisant dans son amour pour la vie st la force de la terre one ardeor nouvelle de vivre, refait sa vie, et profits de ses experiences poor Jetsr sur le papier ses sentiments et ses emotions. Aprds son premier divorce, elle deviant mime, fait do theatre at troove dans la campagnis des bites on calms reconfortant. Et le second nous la montre dans La Naissance do Joor, refugise aupres de la mer,,avec sa chatte, son chisn, ses flours, st refusant l'amour de l'homme. \ De Claudine a L'Ecols a L'Etoile Vesper st ao Fanal Bleu, l'oeuvre de Colette est one série de souvenirs svoqués. Son demaine est celui de la vie observsspar on regard intelligent, malicisux st vif. Elle sxerce as service de son genie, ses sens, ses nerfs, sss emotions et ses pensées. En plus, elle sait regarder et cs mot fameux de as mere, cs "Regards" perpétuel contisnt touts l'attituds admirative de Colette devant la vie. Colette sait que ce qui l'intéresse dans la vie est la vie mfime, avec ses joies et ses souffrances: c'sst la nature: cells dss chosss crass, des arbres, des forSts, des bfites et des hommes. Pour elle, point n'est bssoin ds s'smbarasssr des questions metaphysiquss, do problEme de la vie et de la mort: la vie est trop courts, profitons-sn donc le plus possible. Et elle se donne la tache de décrirs cs qu'elle voit, d'analyser les sensations, de chanter la beautg'de l'amoor, de la nature st dss betes. Colette n'a transpose dans ses romans qus des personnages qoi lui sont bien connus. Cheri, Lea, sa ‘msre Sido, Brague oo sa chatte favorite Fanchstts ont toos exists. 0n psot donc dire qo'ells n'invente pas dss heros de fiction. Aossi, elle ns change presqoe Jamais de sujet; c'est toujours le meme theme d‘amoor et jaloosie, de souvenirs personnels, enrichi ds descriptions de paysages st ds la presence des bGtes. Colette possede one imagination débordants, colorés, et un souvenir evoqos lui est le moyen ds brodsr one fantaisis qui semble sortir de l'irréel, Cs sont les analogies inattendues que lui soggirent la vue d'un papillon oo 1e mouvement imperceptible d'une fleur qui lui font crésr des pages inoubliables ds vision sensuelle. Colette traduit ses sensations avec one bonheur si precis st 81 subtil que son oeuvre s'impose comme cells qui a pris 1a terre poor racins. Son inspiration ne s‘iloigns jamais do sol, de la terre st do oiel. Emile Henriot nous la presents comme la "fills de Sido et de la Nature; one paysanne levee tfit, l'osil sur le noags st sor l'arbre, distribuant 1s grain a la volaills, attendrie aux apports do vent, 1 aux ssnteurs do foin, ..." Cs tableau nous resume 1 ‘ Emile Henriot, Maitrss d'Hier et Contemporains (Paris: A. Michel, 1956), p. 334. HEW -r en peo ds mots l'attitods de Colette a l'egard ds la nature. Psot-etre serait-il necessairs d'expliqoer doot ds suite le lien qui exists entrs Colette, la nature et les bGtes. Ce lien s'sst form‘ an cours ds l'enfance st 1‘adolescence ds Colette st s'est rsnforcé avec le temps st la maturité. Dans Claudine a L'Ecole st touts la serie des Claudines et des Minnes, cs sentiment de la nature n'est revels qo'a certaines pdriodes, particolisrement dans la sooffrance et le malhsur. Mais avec l'expérisnce et 1"Ege, Colette se tourne de plus en plus vsrs la nature qu'slle admire st aims en amante, st vers les hates en qui elle voit la fidelité st l'innocence : qualitds absentee chee l'homme. Comms Henriot nous ls dit, Sido est, a n'en pas douter, la source qui a noorri ds sensations intensss l'ame de sa plus Jsone enfant. En revanche, cells-oi, poorvoe d'one sensibilite tree grands garde, intacts ao coors dss années des sens aiguises a l‘sxtrEme st donne 1s spectacle d'une personne qui vit pour et par les sensations. Poor Colette, 11 y a toojoura on passe avec see souvenirs et ses images ineffacablss. Cette source naturelle ob elle poise abondamment 1a rend vraie. ”(l-it ' Elle se préocope tooJoure de son "moi" qui est comme on genie de la terre st ds toutel‘ame animals. Et par sa sincérité profonde elle cree one littérature rsposante st stonnament vivante et varies. Etant née en face de la nature at faisant partie d'slls, Colette a le bon sens de ne point s'en Cloigner. La nature est simple, et Colette l'est prssqos toojoure. L'instinct est sfir st Colette 1e suit avec confiancs. 3n vrai paysanne attaches a sa terre, Colette garde poor as campagne on amour vivace, st elle conserve toujours on souvenir emu st attendri de son vieox village. Colette aims toot cs qui se tooche. Elle carssse, piss, sent de as main de campagnards ce qu'elle desire. Poor elle, toot est matiere a jouissance, et toot ce qui est palpable, reel st défini l'émsot st l'inspire. Ses instincts la menent a chsrcher on refuge dans la nature st supres des betss. Arbre, fleur,.chien, couleorse st chat trouvent en elle one amie qui les aims d'on amour inégalable at one alliée qui les protage. Ce soot done les themes de la nature et des bites que .noos allons examiner en détail en chercant a voir dane l‘oeuvre mEme de Colette cs qo'elles signifient pour elle. CHAPITRE II COLETTE ET IA NATURE Mes amis eont "au fait de ce qui charms mes heoree de loisir: les enfants et les Jeunee femmee ceremonieox, et les bfitee impertinentse,"ldit Colette dans Ls Kaissancs do Joor. A csci, il faudrait aJooter 'la nature' qui tisnt dane 1'Oeuvrs voluminouse de Colette one place preponderante. Par nature, Colette ne veot pas seolemsnt dire lee arbres, les plantes, l'sao et le eel, maie toot ce qui se crie, toot ce qui suit eon developpsment et son instinct, naturellsment st sane artificse. Par example, ls solsil rbflschiseant see rayons sor la mer remplit l'fime et les yeox de Colette ds volupté, de cooleors, et la chatte nouriesant see petite 1'attendrit, l'intrigoe, st lui donne l'occaeion d'obeerver, de voir. Parlant de Colette, Gonzagoe Troc affirms l Sidonie Gabrielle Colette, Oeuvresde Colette (Paris: Flammarion, 1960), II, p. 554. qo' "elle rests en communion intims avec ea proprs nature comme avec touts la nature moovante st inanimée."2 Cst accord entrs ea 'propre nature' st In nature so general omens de la sensibilite trbe grands de Colette et de ea capacité a assimilsr lee sensations de la nature en lee faieant siennee. Elle sproove la nature physiqoement at on fait sa substance, as noorriture. Cette communion entrs l'dcrivain et la nature animée oo inenimés est due a l'enfancs heoreose et libre, passes pres ds la terre, avec st parmi les bStse et les élémsnte naturele. Cette communion partent des sens affinde par la terre devient'a la longoe partie integrals de Colette. Cells-oi sproovs devant on chien 1e debir sensoel de toochsr ls pelage, de sentir le nez homide. Au vent, elle demands 1a sensation fraiche et 1e papillon exdgs qu'elle tooche ees ailes. Car chee Colette, toot l'epparsil seneoriel set mie en Jen: les eaveors, les perfume, lee cooleore et les sons sont one totalit‘ et elle ne peot sntendre 1e mieolement d'on chat sans imaginer ls regard vert, 1e contact soysox de la foorrure oo la griffe brfilante 2 Gonsagoe Troc cite par Nicole Houses, Le Sooci ds l‘Exprsssion ches Colette (Broxellss: Paleie des Ioademiee, 1958), p. 66. IO eor la main. Cet amour de la nature, heritage recon de Sido st aigoieé au coors dss annése va se psrpétusr avec Bel-Gazoo et Colette nous montre ea petite fills, confiante, dormant ecoe 1e solsil, gardés per son frore 1e chien. Jean Larnac, parlant ds Colette st Pierre Loti, dit que "Narciesss spris de leors images, tous deox as sent penchés vers le miroir qui les reflhts."5 11 continue en looant 1a grandeur do genie d'inepiration de Sidonie Gabrielle, "Celui de Colette est minuscule: c'sst eon Jardin, son coeor et as chair."4 Rn effet, Colette s'inspire de son Coeur, de ses sensations. Son Jardin est aossi on élémsnt important dens eon amour de la nature. Le jerdinags, avec cs qo'il comporte de soins, et d'amoor patient, set poor Colette, one communication intims avec la terre, avec les fleore. Elle dit qo'ells as sent de l'amoor "poor l'aepect heoreox, l'expreesion d'on arbrisesau escooru, nourri, 6tay6, emboorgsoiss dens son paillis coovert ds terre neove." (II, p. 351). 5 Jean Larnac, Colette: Sa Vie, Son Oeuvrs (Paris: Edition ‘Kra, 1927), p. 254. 4 Ibid., p. 224. 11 A la menisrs d'ons bite proche de la terre, Colette observe lee Jeonee poueees st s'émsrvsille toojoure devant cs rsnouvellement vigoorsux. Cheque anode, dit-elle, les boorgeone s'enflsnt, one odeor penetrants sort de la e5ve qoi regorgs st sous 1'6corce rugoeose dss arbres on sent palpiter la vie. De cette vie vegetale exempts d'sffort, elle tire one Jouieeance eensoells. Colette s'spanooit sous 1e 301.11 at vibrs au murmurs dee feoillages. La vue ds la verdure 1a noonit, la baigne d'ons sensualite trbs grands. Elle dit qo‘slle es rspait ds plantes comme elle aesoovit ea faim de fsmme seine. Dans La Naissance do Jour, elle nous montre le spectacle d'on ciel mouills, aprbe 1e ploie: Un arc-en-cisl a tents de franchir 1s golfs; rompo a mi-chemin contre on solids amae de nuagee oragsox, il brandit en l'air on rests msrveilleux de cintre dont lee cooleore msurent ensemble. En face de lui, 1e solsil, eor dee jantes de rayone divergents, descend vsre la mer. La lune croissants, blanche dans le plein Joor, Jooe entrs dss flocone ds noes allégées. (II, p. 576). De ce tableau, on psot degager lee mots qui soggirsnt 1e cooleor. 'L'arc-en-cisl', avec ea serie de cooleore s'allie avec 'golfe' ao blso deja obscor do Jour declinant et, face a face, ls solsil et la lune es rencontrant dens le temps. Ls mobilite est eoeei rsndos par les mots 'a tenté= 12 do frenchir', 'il brandit', 'dsscsnd', st 'Joos'. Cot amour sensual pour la nature, no at entrstsno grace a one sensibilite extrams st favoriea per Sido, permet a Colette do dietinguer les nuances et les perfume, de voir les formas st do transpoeor les cooleore. Elle dit do Is ploie qo' "elle descend, prompts a as former sor co jardin dont 1a graeee verdure demeurs sombre au solsil," et elle sait interpreter les perfume do la terre faite d'odeur do champignons, do floors d'orangsr st do vanilla. (I, p. 577). Colette nous rend ls monde tel qo'slle 1o porqoit par les sons. A part les cinq sens, elle poesods on sixieme qui est cette faculté do voir, d'imaginsr dss choeee que personne d'aotro no peut apercsvoir. Son sens do l'odorat lui rappelte l'aotomne fait dos perfume méles do la terre, ds la mer, do blé batto st dss engraie fumante. fit so vos perqoit dens 1a mares one analogie avec on lingo st elle dit, "La mares ds morts-eao, endormie sous la brome so has do pro, onvoyait a la plage one petite vague extonoae, qoi claquait faiblsment comme on lingo mooill‘." (II, p. 268). Colette pout eaisir la sensation la plus infime, la plus humble. Elle dit, exprimant son sens tactile, 13 que lo corps do veloors do "sphinx roux aux yeox phosphorescents, rsspire st suffoquo" dens la main. (I, p. 547). Colette est touts a son plaisir do 'béte' roniflant et s'snivrant do perfume. Poor elle, "la briso, soofflant de terre, sontait lo regain chaoff‘, l'établs, la months foolas." (II, p. 244). Quant a so vision, elle suit, mobile, 1e changomant dos cooleore sur la mar 03 on rose moo st grisatro coovre lentamont l'étondoo blous. Chas Colette, en plus do son sens olfactif aigoie‘, at do sens visual qui lui fait deceler lee ‘noancee ot lee cooleors, les perfume, lee eaveore at lee sensations do toucher sent mfilée harmonieusemsnt. Gonzagoe Troc 1s voit bien quand i1 dit qu' "elle sait 1e gout d'ons cooleur, 1a coloration d'ons savour, le poids d'un regret oo d'un souvenir, la lagsreto d'ons espérence." Do cette combinaison sensuollo, Colette sait profitor. Che: elle, ls vent n'sst pas simplemont 1e fait d'on element natural, 11 represents one divinite at one force. C'ost aueei, comme elle 1e fait si bien dire par Pauline - ea servants et amis - on criminal qui la too et la roole dens sos rafalas. Ce theme est sopposé vrai, poisqoe Pauline, dens La Naissancs do Joor 5 Houses, op, cit., p. 69. 14 agit comme ls ports-parole do Colette, qui considers les elementos naturals comme one source d'anorgis indomptablo. De moms, event do manger on fruit, Colette le flaire, 1s palps, l'admire comme elle gofite aoesi l'oao do la mer, event lo bein. Elle nous fait reapiror avec elle 1e parfom d'uno racine, nous fait sentir ot toocher 1a fourroro d'on animal, ou le coeor ahead at palpitant d'on oissao prisonnior. L'auteur do La Naissancs do Joor nous montre one nature simple at vraie. Poor elle, c'eet on chant, on poems qoi change avec les saisons mais dont la beauto soovoraine persists at no e'offaco jamaie._ Colette sait parlor do Is nature on hiver, "dens l'odeor do 1a neige, ce parfom delicat d'eau, d'sthor et do poossiers (qui) ongoordit toutes les autres odours." (I, p. 549). Elle admire la nature so printempe dens 1'sclosion d'ons floor, 1s chant do roesignol, at on aotomne dans le vent horlant, l'apaisemont do jour declinant, et le rotoor dos hates amiss. De l‘otd, elle exprims la sauvagerie, 1a ferocité, "la soif dos animaox, la faim dos herbivores." (III, p. 217). Bien que l'até eoit aoesi la torrido chaleur, l'aobs incandiee, 1o roisseao sec at l'asphalto moo, c'est quand mama la saison oo l'on s'oloigne do Is 15 do Is terre, st qo'on so jatte dans la mar "inflexible suture horizontals, blso contra blso." (II, p. 578). Le penchant natural do Colette est celui d'ons personne qui voit Joste et qui observe la chose poor elle moms, en elle-moms. C'sst one nature seine at sane appréts. Elle est toot co qo'il y a do bon, do vrai ot ici Colette roJoint 1a ponsae do Jean Jacques Rousseau concernant la eaintota do la nature. Non seolemsnt Colette aprouve physiqoament l'attrait do la nature at les efflovss do la terre, mais aoesi, elle on parls avec amour. Elle e'sxprims on doe termoe eeneoels et affectife. Elle dit,"J'ei po do moins baigner mas mains noes, mas Jambes frissonnantes, dens one hsrbe egals at profondo, vautrer ma fatigue ao veloors eoc dss mooesos at dss aigoilles do pin, coirs mon repos sans poneéa au solsil rods at montant ... Jo sois pénétrae do rayone, traverses do soofflos, sonore do grillons st do cris d'oiesaox." (I, p. 585). Do cette sensualita, Colette passe a la description at au eon. Elle dit do vent porteor do eacherasse, do froid et de noige qo'il "laissait on repos la mar, mais chantait sous les portss avec one voix faiblo at tentatrice, charges do souvenirs do l'an passe." (II, p. 280). Puis, elle nooe montre ls solsil do eeptombro déja attoint par l'aotomne at versant eor 16 la mar vorto st bleuo one lumiaro jaona ot notta. Ella nous montre ce solsil brillant our "one houle in offensive, que la brons en peasant avait léchéo at adoocie, (st qui) dansait mollament, pranant par degree as cooleor do beau temps." (II, p. 291). Rolsvone l'adjsctif 'inoffsnsif', qui marque l'engouoment do Colette pour la mar, oo elle no voit qu'innocance at porsté. Ella éprouve pour la mer one sensualita pareillo a calla qo'olls porqoit devant la terre. Elle on aproovo lo charms, l'attirancs at s'étonne, flédoito, do cette sensation. A Belle—Isle en-Mer "one fiévre saline hfiteit (son) coeor 1a noit, éloctrieait (son) sommsil; at l'air marin, ls joor, (l)'snivrait Josqo'a l'houro oo racrus, morte, (elle) succombait endormie ao croox d'on rochsr, sor 1e sable strie qui poodrait (sas) chovoux." (I, p. 558). Colette posseds on vocabulaire botaniqoo immense at designs cheque floor, cheque arbro per son nom. Elle semble avoir dos preferences pour les glycinoe car on les rotrouve souvent dens eon oeuvre. Mais aoesi, elle sait parlor dos jasmmins dont elle interproto 1a forms einsi: cos "plants sont troussés en Javelle poor feciliter la cooillette, poor dviter a la floor 1o contact de la terre légére qui noorrit cfite 5 cats la tobérsoso at l'oignon doux, poor loi apargner 17 lo poids d'ons fourmi, d'on grain do sable, d'ons coccinollo." (III, p. 948). Cette légoreté do la floor incapable do supporter on insects so on souffle fait pertie de la sensibilita do Colette qui veot eecoorir la plants at 1'aidor dens eon eclosion at son dovoloppsment. Dans La Naissance do Joor, elle nous retrace, heureose, eoe occupations les plus chérss. Dans 1'attonts do depart doe visiteors encumbrants st broyants, ollo oscompto see plaisirs do jardiniors: "Apres lo diner, 11 no feodra pee oublior d'irriguor les rigolos qui sncadrsnt les melons, at d'arrosor a la main lee balsamines, les phlox, les dahlias et les Jeonee mandariniers." (II, p. 515). L'aube st l'aorore occupant one grands place dens l'oeuvra do Colette. Ella so rappells qo'onfant, elle so les faisait accorder on recompense par so more. Levass tat, toutss dsox respiraiont ls lover do Joor, poie Colette e'en allait souls sor les routes a la recherche de l'abeolo, do la sensations intense. Ella dit, "C'ost sur ce chemin, c'ost e cette hours que Jo prenais conscience do mon prix, d'on stat do grace indicible et de ma connivenca avec la premier souffle accooro, le premier oiseao, 1e solsil encore ovals, deforms per son delusion." (III, p. 260). Colette doit cstts solidarita avec la nature a one 1". 18 communion atroits sntro eon Ems at les elements qui eemblsnt no s'adrosser qo'a elle. C'est cette complicité do Is briso, do solsil lovent st do chant aérien do premier oissao qui loi donne ea position d'éloe. Lo lioo, l'heore et les circonstancos la liont par toos see sens e 1e nature qui semble l'avoir choisie poor l'élever au dossos dos homains. Colette garde touts so via cot amour pour l'eube qui 1e force a veiller pour captsr "l'instant no le lait bloo commence a soordre do la msr, gagne lo ciel, e'y rspand st s'arréts a one incision rouge ao res do l'horison." (II, p. 520). Elle dit aoesi, exprimant l'influonce bionfaisanto do l'aobe sor elle, que "la troieiomo hours do matin ... incline vars l'indulgonco ceox qui la goitent aux champs ot no donnont rendez-voos, sous la fonStro bleoiesanto, qo'a ooxrmomee." (II, p. 519). Colette goats la dooceor do la nuit st prond part a la transformation do monde. Evoillae, elle contomplo les dormours, poie, ea vision so reports our lee cooleore do Is noit: La noit doree va ftnir; entre les atoiles presses ee glisso one paleur qui n'est daja plus 1e blso perfait dos minuits d'aoot. Maia toot est encore vsloors, chaloor nocturno, plaisir rotrouve do vivre (veillee parmi 1e sommeil ... c'sst l'hsure la plus profonde do 13 noit, et non loin do moi, mes botes familiéree somblant, a on battement dos flance pres, privaos do via." (11, p. 555). 19 Colette prets a see heroe cette passion ds la nuit elements. Elle dit aoesi de la nuit, qu'elle so complait dans la complicito poisqo'elle cache, miséricordieose, toutss lee hontos dss hommos. Ainsi, Claudine voit on elle lo refuge, l'oobli, st Philippe, dens Le 316 on.Herbo la chants et la romercis poor avoir voila sa hunts. Saul, apros ea chute, Philippe goats la paix nocturno qui loi offro ls refuge, l'oobli, "la transition necessairo entrs sa vis ancionne, son doox pays do toos les ates at 1o lieu, ls climat oo toornoyait on indiscornabls orags do cooleors, do perfume, do lomiéres dont 1e source diseimoléo spandeit on dard eigo so one nappo pfile st restraints ..." (II, p. 268). L'ecrivain qui a chantd’la terre st les plantes aims aoesi l'sao, at les roissoaux formant dens son oroille one mosiquo melodieose. Lo mysters doe sources ot lsor dacooverte font d'ollo one eeclavs. Dans La Maison de Claudine, elle nous parls do Is joie sensoollo qo'olle aproovo quand elle decouvre, souls, la source prssqos invisible, au goat de feuille de chano st fleurie ds narcieses. Au coors doe annaee, elle garde encore cot amour mysterisox et revere pour "la source, fidols noorriciore do mont halotant, et vallon tari." (III, p. 919). "At 20 Comma touts paysanne poorvoe do sons trhs forts ot d'on appétit sensual pour la nature, Colette aims lo volootd do l'hsrba: aims respirsr 1e parfom do l'aotomne ot so unfitir sous lo solsil d'aofit. Elle aims boire a la source mee poor y gooter la fraicheor do l'eao st suit passionnomont lo vs at vient do la foormi, do l'abeille butineoee. Entondone Toby-Chien parlor do so maItresee: "La roses tombs at mooillo see piede et le solsil e'en va.1Mais to eais comme Elle est: Elle s'aesied dens lo mooillo, regards on event d'Blle comme si Elle dormait; oo bien so couche a plat ventro, eifflo, suit one foormi dens l'hsrbe oo arracho one poignee do serpolot st la rsspire." (II, p. 752). 11 continue, en la montrant tour a tour arrosent les floors, vidant dos noisottes, attentive ao vol dos oiseaox. En personne amoureuse do vin, Colette so delecto e la voo do la vendange. Dans La.Naiseancs do Joor, olle decrit la vendange Joysose, mouvementae, qoi force 3 "manor ao preseoir, on on seol joor, raisin mfir ot vorJos ensemble, rhythms qoi laieeo loin la large cadence r6veose dss moissons, plaisir plus rouge que los autree plaisirs,criaillerie enivrao." (II, p. 526). Vere la fin do so via, cette eviditd pour la vendango st lee sources naturallee est encore vive at vigooroose. 21 Bien qo'alitée, parelytiqoe st eooffrente,Colotte a la nostalgia do Is campagne ot demands qo'on la transports pres doe plantes, do la terre. Arrives sor les lisox do travail, o11o so ropelt do perfume, do eons ot nous donne see sensations ainsi: "Le Crfi me Jeta ensemble ono chaps glacée d'air immobile, la divine st booeose odour dss raisins foulés, ot 1e boordonnomont do lsor Sbollition." (III, p. 918). Colette sait montrer la force do la nature dans les instincts dos b3tos st dss hommos. Fanchetts, BS-Too, Claudine, Lea, Minna oo Camille sont toutss dss crietoros qoi cherchent dans la passion l'aeeoovissomont do leors desire. Toutee, déqoes, malmeneos, s'obstinent dens leors pooreoitee. Tootos aiment 1e nature et possadont la joio do vivre. Enfin, toutss suivent 1'oxemplo do lsor creatrice qoi goats toot, aims toot ot que Germaine Beaumont nous montre "homer, poie porter a see lovrss on fruit, qo'il fut d'espalior oo do haie."6 Colette n'eet pas seolemsnt one observetrics intelligente dss phenomenoe naturals; elle sait etudisr ot retonir lee nome dss insoctos, lo comportoment dee bStae, ot 1a reaction d'ons cooleovre devant 1o danger. 6 Germaine Beaumont ot Andre Parinaod, Colette Par Elle-Mfims (Paris: Editions do Seoil, 1960), p. 24. i 22 Ella a aoesi communique ea passion at see connaissancos a Germaine Beaumont qoi dit, "Tout ce qui boordonne, court, so faufile, vole, ramps, transports pollen st soc do floors, st fore ls sol, toot co qoi ports across at carapacee, ... J'on sais ls nom,"7 at c'ost grace a Colette. De cette connaissanco approfondis ot sincere do Is nature, Colette tire dss tableaux points avec la precision d'un pehmre amoureox. Dans Claudine a L'Ecolo, ollo dit dss sapins, "Jo les aims poor lsor odour, pour les broyerss roses et violottes ... ot poor loor chant sous lo vent." (I, p. 8). De cette sensation, elle passe a la surprise dos yeox: "0n traverse dss futaios serraos, st toot a coup, on a la surprise délicieoso de déboochor ao bord d'on étang lisso st profond, onclBs do toos cotés par les bois." (I, p. 8). Car Colette set on pointre do paysages. Elle choisit sor ea palette 1e ton qoi conviont: elle invents et male les cooleore poor rendre l'imago dens touts ea verits eaisissants st lominoose. Si elle veot nous montrer lo soloil mourant, elle dit que "toot azor avait foi do Is msr, couléo dens on métal solids st 7 Ibid., p. 14. 23 gris, prssqos sane plis, et la soloil steint laissait sor l'horizon one longoo trace d'on rouge triste." (II, p. 298). L'oniformite do la mar est soggaree par les mots 'motel solids at gris', 'presqoo sans plis', ot la tristseso do tableau est rsndos par la foits do l'azor ot 1e rouge malheoroox do solsil our l'horizon. Quant so cial, c‘ost quolqusfois on tableau fait do cooleore pales, chetoyantos co scintillo timidoment one stoilo, dilatéo par l‘homidité do la mar, mais c'est aoesi on cisl orageox, on colors, rebondissant do sons. Colette dit qoe do "food do cisl encore boolovsreé, one otincslanto apes, jaillie d'ontre doox nuagee, poorchasea vers 1'sst les croopos fomeoeas at blsoetros, dont la galop roola sor nos totes." (II, p. 771). Le coeor do Colette bat pour les plantes st les b3tes."Aidor do la main st do l'epaule, on limonier opuisa, ... remaeeer dens on pli do robe, on chion boooox ... abritor l'enfant frissonnant," a été ea devise. (II, p. 544). Elle l'a appliqués dens so via st dens son oeovrs. Toots ea vie, elle sprouve one nostalgia constants do so campagne, do son village. Ella so’feit do souci poor 1o mandarinior maladif poor leqool elle va cherchsr e l'aubo, l'algoo noorriciero, at insuffle a see plantes ot a see floors as force mama. 24 "Colette est do use boaox arbres poueees an plains terre at dont la save set on sang végo'tal,"8 dit d'ollo Claude Chaovioro. Csci est certainomont approprio’car cat acrivain qoi n'e jamais perdo 1e souvenir do so terre, semble vivra et respirer par les plantes. Colette jardina avec passion at aims sentir 1e terre labooroe at retoornae. Dans La Naiseance do Joor, elle celebre 1e labour délicieox do disséqoer, penetrer at travaillsr la terre car "lo dsssous do la terre, ontrovu, rend attentifs st avides toos coox qoi vivent sor elle," at s'ebeorbo si bien dens sa corieoeo tacho d'oxploration qo'slla finit par fairs corps avec son sol. (II, p. 551). Colette oxcolla dans les definitions pictorales ot musicales. Elle scouts 1e son do la ploie, 1s murmurs do sable, at ontend la vent qoi souffle 1e froid glaca do l'hivor. Elle dit do la ploie qo'ollo avait "vaporisé les eaoges, vernissé les troénos, lee feoillos immobilss do magnolia, st smperla sans les crevor les gazes protoctricas dont e'onve10ppait, dens on pin, 1o nid dos chonilles processionnaires." (II, p. 280). 8 Claude Chaovioro, Colette (Paris: Firmin-Didot at Cie, 1951). p. 5. 25 Lo bonheor do Colette est fait do spectacles do la nature, do communion avec la terre at do sensations intonsos. Elle confosse a Toby que son bonheor so revels par on frisson qoi la ports aux larmes, one sensation d'angoisse: at ca frisson at cette angoisss, elle les dproovo " devant on char paysago ergonté do brooillard, devant on cisl oo fleurit l'aobe, sous les bois oo l'aotomno souffle one heloine more ot mosques." (II, p. 784). Colette est heureoso dans les bois accoeillants. Dane leor solitude roconfortento, elle poise ls calms, 1s bonheor. Elle dit que les bois do son onfance l'aiment entrs toos parce qo'olls sait les cherir. Colette sait charir ausei la campagne. Se campagne n'ost pas calla, pomponnae at artificialle, que quelqoes personnes feroos do paysannsria, mettont a la mode; c'ost comme elle lo fait dire per Toby-Chien: "La roots on ferine blanche qoi cuit les paupisres st brfilo les pattes, l‘hsrbs grasillanto et dore qoi sent bon, 0% is me gratto lo moseao at les gencivoe, 1e noit inqoiétanto." (II, p. 775). Colette aims ovoqoor son pays, son village do Saint-Saoveur, ea campagne natale. Elle invite ls lectaur a e'y promoner: "Vions qua Jo to disc tout has: 1e parfom dos bois do mon pays ogals la fraiso st 1a 9 I I rose." Puie elle continua, omportae per son dasir 9 Larnac, 0p. cit., p. 109. 26 do sincérité, mais "To ne vmmais qo'ons campagne on poo trists, qo'essombrieesnt les forots, on village paisiblo ot pauvre, one vallés homido, one montagne blooatre at nos qoi no noorrit pas m3me les chavros."10 Bien qo'slle soit pauvre st denodso, cette nature exerce sor Colette on poovoir Salutaire. Elle set on moyen do so liberor do Is tristosso, do chagrin. Elle est habile a renousr les lions, a favorissr l'honnfitate st la porota do l'fims. Claudine malhsurooso st défaito par la double trahison do Renaud at Rozi, s'onfuis choz elle, dans la campagne, la for3t et la maison do son onfance. Elle s'y onfarma, no vout pas voir son Jardin qoi la trouble at l'émoot do soul murmurs do see fouilles. Do son refuge natal, confiants dens ls pays qo'ollo aims at dens l'atmosphéro limpido st pore do 1a nature olls invite Renaud a la rejoindro. Sa lottre a son mari commence ainsi: "Voos m'avoz confiao ao pays qoo J'aimo, vanes donc m'y rotroovor, m'y garder, m'aimer ... Jo voos attendrai ici fidolomont at sans defiance. 11 y a dens cs Frosnois aesoz do beaoté, assoz do tristossapour qos voos n'y craignioz pas l'onnoi ... Car J'y sois plus belle, plus tandro, plus honneta." (I, p. 591). 10 Ibid., p. 110. 27 Non seolemsnt la nature inspire confiancs at regaillardit I'Emo, mais aoesi ollo ports l'hommo a penser, lo rand plus profond, plus compréhensif. Pour penssr logiqoemont st sainemont, i1 faot a Claudine "l'ombro tigrao do soloil st la beauta dos bois comma conseilloro." (I, p. 589). Cheque fois que la vie loor set croollo at dacsvante, Colette et ses heroines so jettont dans le ssin do Is nature, at prssqos toojoors alles y trouvent la consolation, ls bonheor. Poor détoornor Annie do suicide, Colette-Claudine lui raconta ses propree (soucis st l'invite a retrouver elle aussi dans la campagne, la Joio do vivre, l'oobli: WMonio d'on gros chagrin st d'on potit bagago, Jo sois rontraedans mon terrier natal. Poor y moorir? Poor y guarir? Jo n'on saveis rien on partant. La divine solitude, les arbres apaisants, la nuit blouo at conseillére, la paix dos animaox sauvagee, m'ont détournéo d'on dossein irreparable, m'ont rocondoito doocoment ... ao bonheor." (I, p. 475). Ainsi la nature dispansatrico do bonheor at do paix, set Is lieu aoqool, infailliblemont, Colette rstoorns poor y chorchhr l'apaisoment, la solitude at la sérenitd’do l'amo. La nature set one source do joie. Elle incite \ l a la vie, au ronooveeo. Ecrasée par la presence do son 28 mari aux Monte Boocons, Colette dos son depart, roprend gofit e la vie st rovit fiévroosemont les sensations do son onfance. Elle so gave do verdure, do solitude. Elle sort event lo lover do soloil poor "sorprendro aux bois do Fredonnoe 1e gout do Is source froids, ot les lambaaox do Is noit qoi, devant les premiers rais, rocols aux sous-bois st s'y enfonco ..." (I, p. 584). Elle admire les roses mooilléss par la ploie, lo soloil tromblant et la révail orgoeillaox dos plantes. Cette nature qua Colette sprcuvo physiqoament, dans l'assoovissement do la faim at l'otanchement do la soif, 1a ramens a la vie. La source claire at la pain croqoant lui donnent, avec la force physique, l'ospoir on on monde mailleor, on one amitia proche. Quant au dsoil, il est facilement oublia par la puissance dss elements. La nature est la baumo, ls philtre guerisseor. Meortrio par la mort do Renaud, Claudine so retire dans la campagne. Elle enforme ea douleor dans la nature qoi cpors sur elle on effet reconfortant st doox. Un Joor do printempe, elle sent l'odeor do la terre, so poncho sor 1e tapie dos violettss at elle s'aporgoit do sa resurrection. Elle rovit avec on poo do honte d'abord, pois la force do la terre eidant, elle so Jetts dans la vie avec confiancs. La nature set on moyen do tempéror les sentiments homains. Apres avoir fouilla 1a psychologie d'on Alain 29 oo d'ons Julio do Carnsilhan, Colette nous montre lo point vulnérablo do cos parsonnages. Bossads'par l'amour do so chette at blossa par la jaloosia do Camille, Alain no voit son salot que dens son jardin at so maison natals. Do m3me, Julio, melmenéo par la vie at l'amour, no troove devant elle qo'ono souls issue: cells do la maison do eon onfance, ea forat at sea bEtes. Ayant decide do qoittar la ville, elle panes a sa campagne, r6vo do rotoor, at rion qo' "a imaginer 1e pas bsrcoor do la jumont, 1a fraichsur do qoatro haorss a hoit hooras do matin, lo patit cri rythmiqoo do Is sells et la premier rayon rouge do soloil sor los tours basses do Cerneilhan," elle s'émoot at so sent les yeox homides. (II, p. 665). Colette est donc 1e pointre do la nature. Elle est la poéta qoi prond 1a terre poor models, ot qoi, per ea communion étroite avec elle s'élove a one poésis framissanto do vie at do vigooor. En sonsoello éprise do baeota at goidéopar les eons, elle aims les phenomonss naturals: lo vent qui ea glisso sous les fentos, 1a neige blouo a force do blancheor at les chats dens leors amoors bruyants. Colette veot "pqfiféder par les yeox les marvailles do la terre," at per one aspécs d'intoition 11 Chaoviore, op. cit., p. 185. 30 poor regarder at deviner la nature, elle arrive a rondre see nuances an petite tableaux eaisissants do varité. "C'sst la boochs collae a la source moms, 1a prise directs, 1e chamin le plus court poor aller do l'étre ao coeor do réel,"12dit d'slle Gonzagoo Troc. En effet, Colette est le point do contact entrs l'hommo ot la nature. See sons aigoisés loi servant do pont entrs as nature proprs at les phénoménas do Is nature. Elle comprond toot st, avec elle, l'aube at la floor rsspirsnt, vivont, ssntent. Se perception est ei forte qo'ollo semble croiro ao danger que presentent les humains pour les plantes. Cellos-oi dépérisssnt st msurent so contact dos odours humainos trop appoyéss. Poor concloro, voyons cs que fait st dit Claudine eprés son voovage. A Annie qoi essays do la mettro on garde contro 1a tentation do la chair, Claudine rapond: "La tentation? ... Je la connais. Ja vie avec elle, qoi so fait familiore et inoffensive. Elle est soloil 06 is me 'baigne, fraichsur mortallo dos scirs dont la carssss s'abat sor mes apaoles surprises, soif erdonte poor que 3e coore a l‘sao sombre ..." (I, p. 577). 12 Houses, op, cit., p. 29. 31 Pois, Colette nous montre cette mama Claudine assiso sor lo sooil do son jardin, attendant 1a tombéo do 1a noit. Ella pense eo soloil, a la mar, ot a la verdure qoi l'ont onvoloppao dans la journos, poie, en la compagnio do Toby st do so chatte, elle invoquo lo sommeil. Ella appella sas hates charies, les convio ao repos: "Eous sommos souls, a jemais. Vonaz! Nous laissorons la ports oovarte poor que la nuit puisso entrer, at son parfom do gardenia invisible, at 1a chaove-soorie qoi so sospondra a la moossolino dos ridoaox." (I, p. 578). 03121922 111 COLETTE so LES sores Josqu'ici nous avons parls do Colette at do so vision do la nature animao. Bien que les batos peovsnt itrs considaraos comme one partie integrals do la nature, dans la eons do création onivoreello, alles doivent stre discotées séparément: non seolemsnt a cause do la place qo'ollos occupant dens l'ooovra do Colette, mais aoesi st sortoot pour la rBle qo'ollos jooont dens so via. La passion do Colette pour les betas, heritage rsco do Sido, sa mire, at transmis e Bal-Gazoo, sa fillo, fait d'elle on acrivain animalior. Se referent a cette passion, Claude Cheuviero dit que Colette a frenchi "1e pont idéel Jets eor l'abimo qoi separo l'fime dos bfites do la nttre,"1on ramonant l'attontion do l'homms sor la bate. Mon seolemsnt Colette comprond les animaox, mais aoesi elle les aims poor loor beaote, et parce qo'ollo 1 Claude Chaoviéro, Colette (Paris: Firmin-Didot st Cie, 1931), p. 134. """" 33 troove on lsor compagnio 1s calms, 1a refuge et la confiancs. Colette a pour les animaox one tendro solicitode. Au premier plan, 11 foot mettre les chats et les clions dont elle fait dss homains. Le chisn represents prssqos toojoors la vigilance extrgmo, 1a bonté, 1a fidelite: st lo chat represents 1a soornoiserio, la foorboris at on mama temps one certaine elegance dédaignoose, haotaino, doubles d'ons comprehension illimitée do l'hommo. Par son instinct, Colette sait so rapprocher doe bStos. Peres qu'olle sait les voir, admirer leors Jsox st comprendro leors ideas, elle est arrives e lire leors pensees. Elle a aoesi ls poovoir et la magio do so fairs comprendro doe bfitss. Cette volonta no vient point do ea force do domptoose,ello vient d'ons communion profonde entrs son fimo et cello dee hates. En quelqoes mote, elle sait so fairo oboir d'ons Hits rttive, la ramenant, ponaods at confuse a see piede. Germaine Beaumont rapports que, visitant avec ello on chonil do 'policiore' on coore do dressage, los animaox furisox sont raduits e on silence total per quelqoes mots consolatoure do Colette. L'oeovro do Colette, comma ea vie, est remplie do bates. Dans ea promiors oeuvre, Claudine e L'Ecolo, 34 comme dens touts la sério do Claudine, Panchotto figure. Fanchatte, chatto savanto st dooco est la confidante do Claudine st c'ost sur elle que es reportant lee désoepoirs et les Joies do so maitreseo. Apras avoir pris on rhome, Claudine malade, lit dens 1a bibliothaqua do son pare. Elle lit, souls, sntooroe do see livros, sans amiss, mais 1a presence do "as balls Fanchetts, cette chatto intolligonto entrs tootss,"21oi soffit. Cette chatto pas ordinairo aims sa meitrosso ao point do so laisser mordrs les oreilles st do sobir on dressage compliqoe. Elle comprond ea mattresso st realise pleinemont see desire, mais on échango, elle demands l'amoor ot la patience. En vrais paysanne habitoés a la terre, Colette admire sans e'otonner lee reflexes dos httse. Una lice noorissant on jeons chat oo one belle chatto dormant sor la cage dos sorins qoi picotont sa fourroro la leiseont indifferento. De mfimo, elle n'ost pas surprise do voir Baboo rsspiror les violettas at savouror les fraisss. Elle appella ea chatto pour loi lire dos vars: "Ma bion- bolls, ma charmanto, ma touts blanche, moo-oi moo-c1 amour," 2 Sidonie Gabrielle Colette, Ooovrosds Colette (Paris: Flammarion, 1960), I, p. 81. 35 st cello-oi arrive majestoeusoment, pour stre lo centre d'intérét. (I, p. 410). Colette aims les bStoe, s'idantifie e sllos, e leors instincts et les sieve 5 one dignité homains. Elle leur attriboo aoesi 1e malice, la rose at l'intelligonce do l'homme, st noos montre si bien leur reaction devant tells oo tells situation qo'on finit par croiro a leur intelligence. No donne-t-elle pas s Toby-Chion on poovoir divinatoor qoi loi fait comprendro dss chosos que l'hommo est incapable do voir. Voici cs qo'il dit a so maitroseo: "To no connais qo'on aspect dss choose at dos Gtros, celui que to vois. Moi J'en connais doox: celui que Jo vois et celui que is no vois pas, la plus terrible." (I, p. 550). Car, dooé d'ons perspicacita ot d'ons sensibilite tree grandee, il sorpasso l'homms, lo comprond at l'aimo. Cs poovoir secret qo Colette a do comprendro les bétes est rondo par dos pages entiéros do descriptions, do sensations animelos. Pati-Pati, la mervoillo dos actoors-chions rivalisa avec Be-Too, creature seovags qui saute on joor do toot "son poids deconcertant do faove," sor ea maItresso, at lo chaton, dont la comedic amoeanto distrait Sido an dooil. (III, p. 254). Dans ea description, lo mouvement at la mobilité sont 36 rsndos avec one grace eaisissants. Voici co qo'on dit Colette: lo falin soopla at plain d'snargio - so jooait e loi-mfims one comedic majestoooeo, mosorait son pas ot portait la queue an ciorge, a l'imitation dos ssignaors metoos.LMsie on saot périlloox on event, qoo rion n'annoncait, la Jets scant par-dossos tots e nos piede, oo 11 prit poor do sa proprs extravagance, so roula snxtorban, so mit doboot our ass pattos do dorrioro, donsa do biais, snfla 1o dos, so changes on toopie." (III, p. 221). Cs tableau plain do mouvement noos montre lo chat tournant sor lui-moms at observe’par on cell comprehensif, sigo, connaissoor, amuse st sortoot tendro. Cette tandresse e l'agard dos bétos, Colette l'étond so serpent comme so chat, so chisn comma e l'écorooil dodo, e 1e fourroro d'angora. A la voir, Colette oproove one joie touts physique, et la regard do ls b’o‘te ovoille an ollslono sensualité aigoo, poie elle sJooto: "Jo soohaito trés fort ls saisir, palper son corps minuscule sous la toison fondante, si dooco e imaginer que J'on sorre on poo les mabhoirss." (I, p. 550) o Les hates do Colette fuiont lo malhsur, la maladie at aimont autant que l'homme, 1s bonheor. Ellee out one synpathio passagsre poor l'homma malhsuroox mais en sont vita annoyaes. Ellos essayont do bennir lo chagrin ot la mort do leur existence, car alles on aproovont do Is poor at de l'homilistion. Et Colette 37 affirms cette perception, cette connaissanco, on disent: "J'ei ls souvenir tros not d'avoir été moins chario do mos bfites, quand Jo sooffrsis d'ons trahison amoureuse. Elloe flairaiont sor moi ls grands dachéance, la douleor." (II, p. 520). Les chats occupant one place trés grands dens l'osovre do Colette st semblent avoir sa preference. Est-co 1'sffot d'ons communion intense entrs son Ems at cello dos chats, at d'ons comprehension reciproque? Il est possible qo'olls soit attirae par laor puissance feline. Germaine Beaumont nooe la montre Jooant avec BA-Too, chat-tigré, torrour dos télégrsphistes at doe livroors, ot Pati-Pati, branbagonna bien alovdac qoi apprsnait "les mots par dizaines, motteit so not on omploi do temps, enrogistrait les sons st leur attriboait sans orrour loor signification." (III, p. 462). Colette troove dans la compagnio dos hates one locon. Elle nous dit que les chats lui ont appris lo silence at la reserve, doox qualitas qoi manqoent a l'homme, st qo'on no voit qua chos les Stros tree proches do la nature. Les animaox loi ont aoesi montre que l'instinct et la nature sont synonymos. Parlant do B§¥Too, elle dit, "Jo Joro bien qua co n'ost pas la crainta que Jo 1os dens see yeox. Ella choisit e co 38 moment decisif, elle cpta pour la paix, l'amitiefl 1a loyele ontonts." (III, p. 254). Ainsi, Colette vout proovor qoe l'animal chercho 1e bonheor, at do per son intelligence, sait differencier entrs la goorra st la paix. Il voit oh so troove son profit at voit l'inotilité do l'inimito. Constatant qos Be-Tou set one bfito non corrompoo par la civilisation, Colette l'adOpto. Cer cette bets, loin do toot contact homain a garde ea fraichsur et son innocence animalos, at Colette est attirse per ea epontansité. Puis, Colette introdoit one points contra la monda homain: a vivrs pros dss hommss, les fiétos pardont lsor dignitd, leur natural, leur franchise. Ainsi, "1s chisn gate, calcule et mont, 1s chat dissimolo at simolo," e la maniaro dos homains dont 11s appronnont l'hypocrisie soornoiso. (III, p. 255). Ron seolemsnt les hates éproovant, comma l'hommo, dos desire physiqoee, mais aoesi alles sont prochos do lui dans la tristssse, l'affoction. Voici co que Colette dit do Is chatto noiro qoi, ayant pardo sss petite, so laments st cris son dooil. Ella "pleurait e la maniero do toutss les mores privges do leur fruit, sans arrat, sur la mgmo ton, rospirant e pains entrs cheque cri, exhalant one plainto apros l'eotro plainto pareillo." (III, p. 258). Cette monotonic do cri at 39 cette mosiqoe sont cellos do toutss les mares meortries st absorbaes dens loor douleor. Colette so révélo derivain animaliar par excellence dens doox do see oeuvres: Les Dialogues do Bates paros on 1904 at La Peix choz les Bétas, pubiiée an 1916. Dans Les Dialogues do Bates, Colette nous présonts at noos fait lire les panséss intimos do Toby-Chien at Kiki-la-Doocotte. Les Dialogues sont so nombrs do dooza st chacon d'oox nous montre on cfité do ceractéro do cos doox animaox. Colette nous montre ls couple Toby-Kiki discotor, aimer, manger, méditar, rsvar at dormir avec tant do natural qo'il semble vivrs sous nos yeox. Signalons toot d'abord que touts l'attantion do Colette set concentrés our Kiki la Doocotto, angora tigré at Toby-Chien, bull brings. Les doox homains sont mantionnés sous le nom do "lui at Elle, ssignsors do moindro importance." (II, p. 759). Poortant, nous voyons qoe prssqos toujoors, l'hommo est l‘oniqoo at 1e principal intérét pour les hates. Elles exprimant leors idéoe par rapport s lui, at decrivent leors emotions on partant do point do voo homain. Le premier dialogue, intitolé Sentimentalités nous montre l'affoction do chisn poor see compagnons. En quelqoes traits precis, Colette nous fait voir 1a 4O boots do Toby an insistent our son caractére indulgent at docile. Toby oxprims eon sentiment poor 'Ello', sentiment do gratitude, do bonheor at d'amoor illimitd. 'Ello' est le toormont do as vie, mais aoesi "lo ear refuge." (II, p. 745). Le chisn fidéle, gardien at vailleor aims see maitres d'ons passion qoi occope son coeor ot son temps at ls grandit "Josqo'a on." (II, p. 745). Quant a Kiki la Doocstts, chat msJostoeox at impoeant, il voos on mapris abrasant a toos ceox qoi l'sntouront. Poortant, il partago avec eon maitrs on amour sopérioor, on amour qoi no lo degrade pas do so position dzlo, do Dioo. Kiki sxpliqos son amour pour le maltre qu'il s'ost choisi: "C'est a 'Loi' qoe J'ai donne mon coeor avers, mon precisox coeor do chat. Et Loi, sans paroles m'a donné 1o sien." (II, p. 745). Poie, i1 continue, montrant ea passion at so coquettarie: "l'échango m'a fait hooroox st reservo, st parfois, avec cs bsl instinct cepricioux et dominateor qoi noos fait les rivsox doe femmos, J'sssaie sor Loi mon poovoir." (II, p. 745). En Voyage, nous fait assistor 5 la tristosso d'on mstou prisonisr dens son panior at l'affroi d'on chisn au son strident dss sifflots. La tristosse do chat so révtle per son silence dadaignoux at son 41 motismo do martyr. Quant so chisn, es norvoeité so traduit par see brosqoes reactions physiqose. Ballotde per lo train, les doox b3tas ea demandont la raison de la trenSportetion et denigrent lo changement. DéJa, Kiki est offers do l'inconno, mais Toby, confiant en es meitrosse, n's rion a craindrs. D'aillours, lo diner arrive et les doox bfites sont calmaos momentenement. Maia quand La Diner est en Retard, les deux hates rotombent dens on tomolts at on dosordre complst. Colette sait rondre leors emotions st leur frayoor do changomont d'habitodos. On voit Kiki at Toby compsror leors passions at leors gofits. Le chat traits lo chisn d'ignoble parce qo'il a doe goats d'homme at mange dos mirabellos st dss pommos. Loi, bloseé dens eon amour- prcpro do chisn, l'accoss do manger do poisson gate. Loor conversation est tooto homains. Kiki s'onorgooillit do son caractéro do chat, héritage d'ons race do dieox at set homilie par ea position sobalterno do roi dacho. Pois, coopablas do s'3tra battos at faotife d'avoir laieeo abrooler lamps at bibelots, toos doox so treinsnt, en demandont grace, aux piede do leur maItresse. Le Premier Foo nous montre, e travors les paroles doe doox animaox, l'amoor do Colette poor as phonomono "plus beau que (la) souvenir, plus cuisant at plus proche que lo solsil." (II, p. 757). 42 Colette admire lo foo, lui dédie one chanson: "Que to as beau! Ton contra plus rose dardo dss lambssox d'or, dss Jets vifs d‘air blso, one fumes qoi monto tordoo st dossins d'étrangoe apparancae do bEtos." (II, p. 757). Kiki at Toby adresssnt ao foo, chacon a son tour, on chant sears. Toby la traits do soovorain, do diso soperbs st mystérieox, et la chat voit on loi la splendour do ronooveeo. Pois, toos les doox racontent les bonheors at les melhoore do froid. Ls froid rappells so chat les noits d'amoor, on Janvior, sur la faite d'on mor st Colette nous lo montre vocifsrant dss blasphemos, larmoyant, "at simulant ls folio poor epouvantor les matoos." (II, p. 758). Mais lo chisn no voit dens lo froid qoa servitude, at lo bonheor do poovoir suivro ea maitrosee. Elle est Malado, st les doox Hates lui tiannant compagnio. Comma toojoors, ls chisn affichs son amour poor sa msItroesa at so douleor do 1a voir alités. Ls chat, lui, cache ea pains. Dans co dialogue, Colette parls d'ollo-mfimo. Comma les hates, elle eproove do dégoot at one antipathie morbide pour les malades. La maladie l'apoovante, st slls romarqoe qoo co phénomons fait partie do monde animal. Klki troove que la fiovre set one presence devastatrico, qo'ollo "fait pour, froid eor ls dos, dégoot dans les nsrinos, 43 inqoiatodo partoot," at il 1a craint parce qo'olla est Ionnonciatrice do as qo'on no nomme pas, do la mort. (II, p. 765). 11 continue, Jaloox at goottant son maitre qoi l'a scarte sans la voir: "Feat-11 qo'Il l'aimo, poor l'approcher at la defendro, poor l'smbraseer, touts impregnaa do maovais charms." (II, p. 766). Comma prssqos tooJoors, ls dialogue finit avec la triompha do chat hypocrite at 1e chatimont immarite do Toby. Comma l'hommo, les animaox prasagsnt at craignont L'Orage. La chaloor torride les sccable; ile sentont l'approcha do tonnorre at leors nerfs tondos vibrant so moindro souffle. Le silence event-cooreor do l'orago fait dire 3 Toby qo'il "soohaito 1e bruit conno do vent dans la chominéo, lo battomont dss portss, ls chochotemont do jardin, lo sanglot do source qui est la voix continue do pooplior." (II, p. 769). Apros l'orage, tandis qo'Elle panes a see pommos et a see pachas, Toby so Jotte hors do la maison, sor l'harba loisants poor voir "les escargots cornos (qoi) tatent, do boot dss yeox, lo gravior rose, at lee limaces, chineos do blanc at do noir." (II, p. 771). Uno Visits, illostro Is ttho do l'amour choz les bites. Toby, bien que decontanance par la petitesse do la chisnne visitooee, commence a lui fairs la ccor. 44 Bien entendo, il lui parls lo langage des homains et accompagno son flirt do touts one saris do "mines, coorbottss, offlaoromonts do musesox." (II, p. 774). Music-Hall retrace les anness do théfitre do Colette. Toby regrette la célébrité, les lomioros dss coolieses tandie qo'Elle no pense qo's'son gito familiar, as maison natals. Moni d'on instinct divinatoor, Kiki la Doocstto lit les pense’es do as maItrosse at Colette on profits poor nous rovelor see emotions at sea regrets. Elle "n'aimo point l'inconno, at no chdrit sans trouble qoo ca lioo ancion, retire, ca sooil use per aos pee onfantins, co parc triste dont son coeor connait toos les aspects." (II, p. 781). Dans La Chat, Colette met on scone Toby, relstant one scgno passes choz ss maItreseo. Poor lui, le'Je vaox fairs ce que Je veox'.n'ost qo'on conte, on malhaor at one caprice incomprehensible do fommo, poor leqool i1 fsot pleoror. Ls colhro do as meItresse loi est péniblo: mais ls chat parce 1e secret do as chagrin at recommended Toby do décoovrir ls Jaloosie, do cherchsr "la main maladroita, 1e piqfire insopportablo at caches, qoi so manifests on cris, on rires,an course avaogle vars toos les risqoos." (II, p. 785). Le conto soivant illustra lo thSma do la fidolito chaz la gent canine. La Chionno, on gardienno serieoso, 45 no vout pas, comma 1a fommo, trompsr son ami. Colette noos la montre, questionnsnt silencieosamont son maitre at lo monant droit so lieu do Is trahison. Dans co conte, elle nous fait voir le lien sacra entrs la chisnne at son ami. Cello Qoi on Roviant continue ls theme do la fidelite at traits do sacrifice complot dss chions pour les hommos. Loin do danger, la Bergero y est souvent rammenoe par l'imagination at ca qui la praocupo la plus sat sun maItra. Ella voot l'avortir do danger monacant ot sooffrs dens son rave do Is voir s'effacer at disparaitro. Reveilléo, elle craint tooJoors la réalité parce qo'olle y voit les piros embdches. Lo rave do 1a chisnne est rendo avec one eaisissants vérité: c'est on r6vo d'hommo avec des panséss at dos pours d'hommo goorroyant. Dane la monde doe bétes, l'hommo sat on quolconqoo 'doox pettos'. Bien qo'il leur soit inférioor, les b6tos sont attiraes par ea bonté at as comprehension. Colette noos montre on groups do chiens st chats coriaox, intrigues per one tortooe Leora reactions different salon leur carectéro at leur figs. La chatto persons, on vieillo personne curiooso mais soocieoso do dignite st do respect n's pas lo saot opsrdo de la Jsone chatto devant la carapace morta. 46 101, l'étonnemont dss bétos rossomblo s celui des enfants, devant one chose inconnoo et bizarre. En 1916 Colette poblio La Paix Chez les Bfitos. Ce thome, oppose a caloi do Is violence dos hommes lottant les one contra les aotras, nous montre one Colette pranant refuge chsz les animaox at so rapprochant de leur serenito, do leur paix. D'un premier conto oh la horoe set on chat dévsstataor, goormand, actif, gai mais rose at innocent, on passe so second dont l'interét est groups autoor do Ls Chisnna Jaloose. La chisnne comprimo ses sentiments poor plaira st obéir e celui qo'olls a choisi. Caloi-ci loi demands do servir ea nouvelle amis at elle le fait, mais e contre-cooor. Dans co conte, Colette onregistro at rand les sensations animales avec tooto leur fraichsur. Toots l'histoire eat on monologue intérieur. La chisnne n'eet plus one bdto: c'ost on 6tra homain, sooffrant do Jaloosia éffranéo at do desaspoir illimita. Avoc Egggg, Colette so montre pointre dos animaox. Voici comment elle nous la point: "Se robe, aJostés st raee, imito les cooleore do la limace griso, 1a rayore do papillon créposcolairs." (II, p. 807). Maia sous cs maintian modesto at strict, elle cache "la patte radootablo at norvaoso co s'enchfissont dos 47 griffos coorbos, soignées, prfitas e combattro." (II, p. 807). Tradoisant les expressions do moseao, Colette nous fait voire on chisn, s'enqoérant do vase briso, demandsr avec innocence qoi pout Gtrs lo malfaitsor at nisr lo crime. Poocatte s'indigne d'atrs accosé at Colette nous prisonto lo vice capital do la bGta: ls mensonge. L'apperoncs physique do chisn est belle, honnéte. J'offre dit-11, "la plus honnato moseao do booladogos. De la noqoo e boorrolot Josqo'a mes fanons do petite vache, 11 n'y a pas one fronce, pee on canivoao ... qoi n'inspira confiancs." (II, p. 808). Cette droitoro at cette vigilance no sont poortant qo'on masque qoi cache 1e monsonga, st quelqoes traces do sagesso. Pois, Colatto-Poocetta demands aux hommos d'eimer les bates tollos qo'ollos sont, car, a loor tour, alles aiment les homains comme on toot, avec leors vices, leors qoalités at leors defauts. La Shah discots la simplicito at la modestio do l'animal. Cette chatto gris-perle, so polago d'argont, no dédaigne pas les oovriars at, comédionne, ronronna at Jooe e apatsr los masons. Quant so M3522, c'ost l'animal décho. Do saigneor adoré, il est tombé so rang do matoo. 48 Maia il est fier do son ospéce st do as beaote. Tootes lee cooleore so diepotont done as toison srgentaa, mauve at violotto. Lo matou oat l'hommo inconetant dans son amour: c'ost aoesi la frivolito masculine. Colette nous lo montre poorsuivsnt "cello-oi st cells-18, at cette autre ..." car as passion est grands at son poovoir est immense. (II, p. 815). ll les vout "toutss, sane les préfarer ni les connaitro." (II, p. 815). Maia ea position do conquérant lo rand solitaire at sanguinairo. Puis, parce son inqoiétudo do visox beau, do séducteor qui a poor I N do visillir. La Petite Chisnna e Vondro nous decrit l'atat d'fims d'ons bate qui a basoin d'eppartonir, d'aimsr at d'atrs aiméa. Arroganto parce qo'ollo no voit pas lo danger st forte do so savoir protégée, la petite chisnne rests volago Josqo'ao moment 06 elle s'apsrqoit qo'ollo aims, craint les séparations at la parts do ceox qo'ollo possedo. Dans cs conte, on troove aoesi lo theme do Is craints qo'inspiro l'hommo aux botss. Partant de sa comprehension animals, Colette traduit les regards do Is bfita malhaorooso qoi promottont a sa nouvelle mattresso "la chaloor fidole d'on coeor qoi bat d'anxiéto, at d'amoor." (II, p. 818). Ls'More Chatte psot Stro eppeléo 1a era tout 49 court. Avsc son instinct maternal sauvago at orgoeillaox, 1a bate incarns la nature at toot ca qo'olle a do bon. Colette s'est soovanoe dos naissancoe dos chatons at a po captsr l'inqoiétods do Is more vigilante, toojoors agitae at a la recherche do see petite. Lo Chat est Lo Tanteteur. C'est la diabls plain do mysteres. Son imagination ardento ontraino cells do as maitressodans la monde dos r3ves at dos sopertitions. Maia c'ost aoesi l'image do bon sans poisqu'il assays d'éloignor sa compagno do Is douleor do l'amoor at vout l'en goérir. Colette parls do La Chisnna Bull qui est "touts orgoeil, brevoore aveogle, Jaloosio, amour cache." (II, p. 829). Cs qoi l'occopa dans la vie, c'ost sa maItrosss qo'olla regards vivre, scouts rospiror at Jugs. Cot amour qui l'empache do dormir eat so soole excuse d'oxiator at as maItraasa lui pardonno d'avoir on l'aimant "pardo lo repos." (II, p. 829). Octobro est l'aotomns, les fooillos Jaonisaantos et la nodité proche dos jardins. C'ost aoesi lo mois dos amoors sauvagoa dos chats at lo rossorrsmant do carols dos bfites amiss autoor do Colette. Lo Naturalists est l'esclave dominé per one chatto. C'est la savant devood'a sa téoho, désintérassofi 5O éloigné do mondo mais qo'on lion animal ratiant encore a cette terre. Sa chatto possEde son coeor, l'asssrvit; c'ost la daosso poor laqoello il tremble, qo'il craint "car ollo sait tree bien cs qoo c'ost que la moqoeris," dit-11, at elle la bat. (II, p. 855). Colette vout stre "le premier saovaga subtil qoi trouvorait, brisant la cage st la chains, lo vrai moyen do traitor avec (cos) beeux princes sanguinairos." (II, p. 858). Dans Jardin Zoologiqoe , ollo s'apitoie sor lo sort dos animaox encagas at obliges d'attondro toot do l'hommo. Pois, elle so demands si l‘inimits do faovo poor l'homms L n'oat pas one oeuvre do as dornior. Les hates captives méprisent l'hommo qo‘ollos no daignont pas regarder, at sooffrant do son regard insoltant. Tootes les b€tas trouvent grace devant Colette. Poor no mantionner que les couloovrea, lantos a s'apprivoiaer, les poiasona qoi Jooant lo rfila do gagne-pain, st les écoraoils aux boeox yeox vifs. Mfime les chats-hoants, la troie at les ours ont troove one petite place dens see pages. Quant sox papillons at aux oisoaox, Colette noos on parls avec admiration. Toots petite, at malgra'los defenses do Sido, elle toocheit les ailos dos papillons poor sentir loor velooto at leur contact soyoox. 51 Plus tard, elle lea connait par leors noms at nous presents lo "radiaox Peon-do Joor, on vsloors cramoisi, frappa d'yoox bleoétros, clooté do turquoises, plos frais que la plus fraichs floor." (11, p. 850). Nonchalant mais inqoiot, i1 attend la main qoi l'omprisonne, confiant dans la liberta proche. A l'axposition, les Insoctss ot Oisoaox Vivants offront aux visiteura lo spectacle d'ons vie do théfitro. Ils no veulent pas vivrs tout e fait et sont gfinés par les regards homains. Loor frayaor, loor dissimolation do bGtes at leor répugnanco s l'ogard do l'hommo, les rend immobilos at leur donne l'attitodo do la mort. Apree avoir enoméra la toocan, la mygalo at lo lazard vort, Colette demands aux hommos la patience poor regarder vivrs les hates car, pour les voir "nous n'agons que do Is coriositJ;" la perseverance at lo don d'observation nous manqoont. (II, p. 855). Colette s'indigne contra toos csox qoi pratiqoont sor lea bates leors sxpérioncoa scientifiquos. Pois, elle so delecte dens on spectacle féroco st qo'ollo soohaito, plains do Joia, ao doctoor Pavlov. Ensoito, Colette passe aux chions sanitaires, porteors do eecoors st do vie. Elle chants la bGto intolligonts qui n'a Jamais poor at dont "l'halaina canine, lo moseao 52 frais, la langoo amicals qoi essoio ensemble lo song at los larmes do faiblsssc" portont la vie aux mourants. (II, p. 869). La Paix dos BEtes est le thoma qoi clfit cette saris do contes. Les batss osporont encore on l'homms. Au front doe armaes, tho a c3ts avec les combattants, alles attendant at croiont 5 la locidité proche do l'homma: la goorro loor paraissant insensao at abeorda. Una trgva semble leur annoncor la rstcor e la nature clémonte at bonne. En 1955, Colette poblis La Chatta: petit roman centre our on soul parsonnago, Sahs at dont lo thoms est la Jaloosio. Lo choix do ncm proovo ls sens do Is mosiqoo ches Colette: Saha, on nom fait poor atro murmurs, souffle, chants. Cette chatto d'argent a l'JlasticitJ at ls cooleor d'on poiseon. Sous la clarto do la lune, elle ondola st brilla. 11 y a one comprehension totals entrs 1a bats at son Jaono maitre: 11 y a mfime amour at passion. Colette sait montrer cette harmonic qoi exists entrs Alain at Saha. Lee faite at gostss d'Alain sont an accord complet avec ceox do la chatto, do mama, calla-oi sJoste see desire A coox do son ami. Pour plaira'e Saha, Alain lui cooilla dss papillons, so soomot a see volontes. "L'admirstion at la compréhension do chat, 53 11 les portait innaas on loi, rudiments qoi loi donnérent, par la suite, do tradoirs Saha avec facilitd. 11 1a liaait comma on chof-d'osovrs," (II, p. 492). Per cos quelqoes mote, Colette vout dire qoo quelqoes pereonnes seolemsnt sont marquees pour la comprehension animals. Cs don commonicstif entrs les bfitas at l'hommo no pout s'acqoérir, il est inns. Alain est la cfité mascolin do Colette, poor qoi la nature at l'animal sont toot. En plus, son manque d'intérét pour les fsmmes le relogoo so clan do ceox pour qoi les bGtos sont sopériouros é l'homma: st c'ost encore Colette. Le r3ve d'Alain oat do "dormir 15, our l'horbo, entrs lo rosier Jaona at la chatto." (II, p. 501). Saha, autoor do qoi so nooe l'intrigue oat reins. Elle est la déesse d'Alain at, loin do loi, elle sooffrs. Cette pains est partsgée per son maitro qoi, marie, so décida e la rsmsnor chez loi. Sor lo coop, appétit at entrain roviennont at avec oox craints at frayoor. Les raves at l'attitodo d'Alain attiaont la Jaloosis do as femme Camille qoi, dens on moment do folio calcoléo Jette Saha ao bas do parapet. Cette chute sntrafno 1o drama at la séparation do Joone manage. Pour Alain, Saha eat "one petite creators sans roproche, blaoe comme les moillaors rfives, one petite one Fid'élo, capable do mourir délicatament si co 54 qu'ollo a choisi loi manque." (II, p. 542). C'est one chimora pore, sublime at 11 laieeo toot tomber pour la pooreoivra. Saha est la symbols d'ons vie inddpondonte, do la liberté at sortoot do choix. Il l'a choisie at cat acts la rend sienna et sacréa. Germaine Beaumont troove que "lo roman dépaese on richosso l'histoiro at pout-atro l'intention qoi lo fit naitro. On y troove, traduit avec maftriso at sobrieté on veritable drama d'amoor a trois parsonnages.?3 En effet, ca trio qoe dasonit la jaloueie do Camille at cello, poortant resignéo do Saha, no pout st n'arrive pas e vivrs ensemble: son salot n'ost que dans la separation. Dans La Fanal Blso, Colette dit, "C'eat ainsi que s'ontrstient entre la hats at moi one entento ..." (III, p. 975). Cette entento faite d'amoor at do compréhonsion réciproqoo est tooJoora respectéo. Dans la sooffrance, comme dans la bonheor, Colette inclot sos bgtas. Elles font partie do son'fitre at do so via at sea sensations B leur agard no changsnt Jamais. A Toby-Chisn, elle raconte sas malhsurs, et l'associa froqoemmsnt 3 sea poinas. Aopr3s do lui, comme sopros dos b5tos, Colette troove l'affoction dont elle a basoin. 3 Germaine Beaumont at André Parinaod, Colette par Elle-m3mo (Paris: Edition do Sooil, 1960), p. 180. 55 Colette garde pour les b€tae one curiosite at on amour inepoisebles. Ella lo dit dens La Naisaanco do gggg..Apr5s son divorce d'avoc Henri do Jouvenal, elle ‘daclare torminor sa via do militants amoureuse, do femmo a la recherche do Is passion. Rojetant toutss les tontations, elle romarqoe, "L'oo1o manteleqos Jo tends vars la BSte, fonctionne touJoora. Les dramas d'oisoaux dans l'air, les combats sooterreins dos rongeors, lo : son haossé soodain d'on ossaim goerroyant, lo regard sans espoir dos chovaox st dss Enos, sont aotant do messages 3 mon adresse." (II, p. 554). De cette solidarité qoi les lie, Colette tire on orgosil attondri at one amitié plus franche. Ella sent les peinae dos Hgtos ot rociproqoamont troove on alles one protection contra les hommos. Aprse avoir sooffort, Colette dit, " Jo sais mieox charir, maintenant, at Jo voox libros, autoor do moi, la vie dos plantes at cello dos bStss sans defiance." (I, p. 577). Colette compatit avec les hates prisonnieros at as pitid va sortoot aux grands faovas impuissants dans loor malhaor. Se sympathie vs aoesi so rossignol dont ls chant sfir at melodioox embsoms do triatess¢.Elle nous 1e montre so débot do printempe, commencer at recommancer ea note do cristal pur qoi borcara les noits do mai. 56 Colette dit dss animaox co qo'ollo on ponso, panotre, dsvino. L'instinct qo'olle partago avec les hates la poosso vars alles; elle sent leors trietosaes, leors chagrins at leors Joios. Colette na travestit pas l'enimal e la facon d'on fabolisto, mais ls point avec amour. Ella nous la montre dens see amoure, as rose oo sea maladies. Do Pati mouranto, elle plaint lee flancs squalstiquoe, la démarcha chancelanto, les yeox vitroox, at connait les symptfimaa de la pour choz Saha. Colette plaids pour les animaox, suit leors emotions, rofait leors raisonnamonte, s'ongags at prond part a leors sentiments. Ella les éleva e one dignita d'hommo noble, on leur conférant, en plus do loor instinct, one grands intelligence. S'ils sont avilis, c'ost par la contact at l'adocation dos homains. Les chians do Colette sont nobles, sobissent patiomment lo mal, lo comprsnnent; at sea chats sont tooJoors dignes at maftres do leors mouvements. Leor maintian at leur prepreté méticolsuso (cells do la vioillo chatto Persane) les rand pareils aox vioillarde Colette sait qos l'animal a see desire at sllo lo laieeo les asaoovir. Ella sait qo'il est Jaloox at assays do l'an goérir. 57 Elle hait la dame sloganto qoi, sous prétaxts d'aimsr les hates, onlova do terre on chisn per one patte at la loi démot, comma elle hait toutss les injustices infligées aux b8tas. De la troie cavaosa, cherchaoss do Is troffa, sox coolaovroe qoi so résignont e la captivite sans psrdra l'ospoir do redevonir libres, elle sait analyser lo regard, observer la frémisaamont do 1a poau at sentir 1a battomont do coeor. Tous les animaox sont sions at 5 son cri do ralliemant 'mional' toos accoorront. Car plus que les homains, les animaox occupant one place dans la coeor do Colette. D'ailloora, elle n'hésita pas e cpter poor eox. Dans La Maissenco do Joor, elle dit, "0n n'aims point e la fois les bgtes at les hommos," pois elle continue, "l'homme qoi rests do dBté do l'homme a do quoi recolar, devant 1a créatoro qoi opts pour la bate." (II, p. 555). Les bétes offrent d l'homme, comme d Colette, one compagnio non sooillée par l'hypocrisie. Leur foi en l'homme est qoolqoa poo imméritae at inépoisable. Aussi, Colette troove qo' "11 y a doe regards d'animaox devant lasqoels on détoorne les siens, on roogit, on vout so défandre: "Non, non! Jo n'ai pas maritécette devotion, co don sans regret ni résarve, Jo n'ai pas assoz fait, Jo ma sons indigne." (I, p. 550). Car l'homma est 58 radevablo aux bgtos d'ons bonna does do lacuna. Ellasloi donnent, non seolemsnt l'illoeion do as superiorita . sor alles, mais aoesi l'axempls do Is brevoore, do désintérasssmont. Poor concloro, rappalons ls désir sopfeme do Colette. Vieillissante at elites, elle garde encore co sooriro bisnvaillant pour les oiseaox at les papillons. Maurice Goodskat so soovisnt d'olla feoilletant on livre do gravors at, la loops 5 la main détaillant lea cooleore irrisaos dos papillons. Ls 'Regards' do Sido lui rovisnt a sea darniérss hoores at l'hirondalls est la darniéro b6to dont elle parls, qo'ollo soit do regard. Dans La Naissanco Du Jour, spree ls rononcamant e l'amour, s ceox qoi loi demandont si elle dosiro la gloire, elle rSpond, formulant son soohait la plus char: "Jo voudrais laisser on grand renom parmi les‘fitres qoi, ayant garde sur leur polago, dens loor Ema, la trace do mon passage, ont po follamsnt sapérar, on soul moment, qua Jo leor appartensis." (II, p. 554). C 01? C LUS I OI}r De cette étodo, on pout tirsr l‘idda que Colette no vout pas considérer los hates st ls nature comme doox choses différsntos. En vérita, l'hommo leur oat aossi indirectement lie. Quand Colette parls do monde végétal oo dss bates, qo'ollos soiant féroces oo domestiqoes, ollo donne see reactions comme one personne parlant e d'aotres homains. Son intérat poor la nature et les betas est donc‘coloi d'ons homains qui a compris, groco a sa pénétration sobtile, on monda difficils e observer at 5 pénétrar. En artiste vivant poor at par les sensations, Colette voit la nature comma one source d'inspiration at do puissance. Et elle croit qua cette mama source ronforco ea parapicacita st porifis sa conception d'on monda plus oo moins corrompo per la civilisation. Peasant do monde dos hommos e celui dos bfitss, Colette décoovra one certaina similitodo entrs les doox, at on poorrait mama dire la sopérioritd do l'instinct animal sor l'intolligance homains. Choz Colette, 1a nature eat one source do sagesss; elle symbolise la monde régi par dos lois 6O naturallea et sainos at aoesi la diaperition dss qualités at dss vortos do l'hommo. En Opposition e l'esclavage social do l‘hommo, la nature affichs la libsrté, at e as faiblssso physique correspond la touts-puissance dos élémsnts. La nature at lee b3tos sont one source do consolation. Co sont on refuge vars leqool Colette so toorna poor y poisor la force at lo socoors contra la tristasso at la malhaor. Quand Colette commonia avec la nature, on realité, elle chercho dans cette darniére on soils contre la déssspoir: at son imagination coloree la'loi fait voir trists oo geio, salon son otat d'Emo. Quant aux bates, Colette les prond poor confidante, poor compagnons sore et fidsles, e l'oncontro dos hommos dont elle foit l'hypocrisio st l'orgoail. BIBLIOGRAEHIE Beaumont, Germaine at Parinaod, Andro', Colette Par Elle-Mame. Editions do Saul. Paris, 1966. Chaigno, Louis. Notrs Littorature d'Aojoord'hoi. Edition Toot poor Toos. Paris, 1949. Chaoviérs, Claude. Colette. Edition Firmin-Didot at Cio. Paris, 1951. Colette, Sidonie Gabrielle. Oeuvres do Colette. vols. I, II, III. 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