1111.1 111 111 , 11 1 111 111 — *1 ; WW I> ECASSIINIE 1111.111 1111 11 111 111111 ‘ ...... 11 1ll 11111 W 11 111 111 111 1111 11 111 /\ 11111 1 1111 111111 M 1111 111 1111 \ 11 11 1 1 ‘ 1 1 1 111 ,. 1 1 ,1 11111 1111 - 11 1111111 .. , _. ., , . A 1 , :11111111111’1FJ}%~911731“33fi, 1111111: 131. m1 1111‘: 1 1 1111 1 1 1 1 A W K W W? ~ 2 2 ——\ ~ ‘-.'. 1‘. .~\uv ‘.i.. .,_.,o,.... “.3”; ._.._ ‘ .. 1,. <1 . ,-,- - WI, ‘-':‘ . . 2 ‘ _._ , "ah . . r. . i ,-.-.v. . c - 4 A -‘.‘___ .W. . . . s .— ‘ ' 1 1 ‘ ‘2.“ ‘...4-.-.1.-.n.v.- _, _ 1 ’Ix-(v .~ ’3‘“ "A - <_ . ' 9 ."' 1,. -,.A'r.1.o.4, ,-,~.;_~.r-w."tr~'.- «way-pr - :2. I-_. :l;'g'. .- ' . v ‘ - . . 1 . 2 . ........l -‘ ‘ W.,,.,,11_ ’_‘-‘. _ _ A , ‘ ‘ . . . 1 . _. . . . . 1 . M W . __".'.- ‘. ,-‘ ‘ . . ' E. .3 I 5:232 ._._V_._.‘ I .‘-' l 2 A . __ W<\‘ _ '4- ~ A --. _ ~ :~ - W ‘ ' ’ 4‘ T: \_ \2 _— _, V 2_\__ \ . \ 112 \ ‘ 11111111 1 1 2-— 111 11 1 1111 E QR $ _\“:—‘ w . $— \— \ N k. 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' 11.1.»: - 2“. . ‘ 904.040.. .,-- . r...l'zl.l." ap‘ (C I ' I! 1'! f'<"'- l'n'O' ‘ ~" _1‘-’a ' 5":4 a'o‘l'v‘: I; I (,1 l A.‘ )3; s ‘ ' . h‘ -. , - ' , ‘ -.< _-e - w . 1 2 L 7 ‘ ‘ ’\ ( 7‘“ =-“\‘§\~:5 ‘ 1 11 11 \ W u 3 WM n: JIM/m Edition‘de [a Semaine dc Suzette L’Enfance de Bécassine Texte de CAUMERY Illustrations de J. PINCI‘ION GAUTIER ET LANGUEREAU, EDITEURS + .51 55, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55 PARIS E N V E N T E L’ENFANCE DE BECASSINE ............................. 1 album. BECASSINE EN APPRENTISSAGE .......................... l _. BECASSINE PENDANT LA GUERRE ......................... I — BECASSINE CHEZ LES ALLIEs . .' .......... - ............... l -— BECASSINE MOBILISEE ............................... 1 —- BECASSINE CHEZ LES TURCS ................... ' ........ 1 ~— LES CENT METIERS DE BECASSINE . . . .- . . .r ......... \ ........ 1 —— BECASSINE VOYAGE ................................. l —- BECASSINE NOURRICE ............................... 1 ~— BECASSINE ALPINISTE ............................... I — L’ALPHABET DE BECASSINE .......... . . .’ ............ a . I album. Tous droits de reproduction, de traduction‘, d’adavptation, et de representation réservés pour tous pays. Cepyright by Henri Gautier, 1913. v ‘ LZENFANCE O A A. slimmuscu'les; son nez étaitiSr-pe- "at qu’on 1e voyeut a peme. . 1 . . 1' : ' u. . 1‘ ‘ KY ‘- . y ‘ i‘ ‘ _, . . . r, ‘ » u ‘ 1 —‘ “\‘ l I '— 'r‘ “‘5“? i N“ »\ Annalk Labornez, destinée a la célébrité sous le nom de Bécassine, ouélpour premrere demeure la métairie que ses parents cultivaient a ocher-les-Becasses, non loin de Quimper. Sa naissance ne fut pas feu. On remarqua seulement a passage d’01seaux sauvages : oies, Et cela désolait ses jour, mesuraient 1e pauvre potit nez : Qué malheur! on va étre 1a rlsée de tout le pays! >> o nest, en effet, persuadé, aClocher—les-Bécasses, que l’intelligence est en pro- portion delalongueurdu nez. Anna‘ik ‘Labornez i'étaVi-tfiun ; gros spoupon,‘ r0Se~et do‘d‘u. Elle ¢ avait des .yeux et une 139:3th ~~~~~~ héros de l’antiquité, par des tremblements de terre et des pluies de signalée, comme celle des cette époque un fort canards et bécasses. parents, u. '(< Y pOUSSC pas, q I, Chaque disaient-ils. \\ ¥ ’2” 3-” \ £3, \. ~ 0 ~ “Ha—IA Cette croyance bizarre tient sans doute a ce qu’on voit dans le petit bourg, a 1’époque des ‘ ‘ ' ' ‘ ‘ “:34? ” ' 255“: bains de mer,un . ‘ Q “h . “ a grand savant,‘ mem- es académies, (111i est dOué d’un appendice nasal formldable. \ “3 nombreus bre >de Ce nez trop court navrai’c \ d’autant plus 163 époux [.abornez que , . . leur fille avait une cousine pres- < gue du rnerne agequ’elle, 'Vl arieQuillouch, qu1 ne lalssalt rien a désirer au point de vue du nez. 2 LES LABORNEZ ET LES QUILLOUCH H. J Cl u! Or, depuis longtemps, une rivalité existait entre la famille Labornez et la famille Quillouch. Yann Quillouch en voulait a Conan Labornez parce que, a un déjeuner offert par le député aux notables du pays, ”abornez avait été placé plus pres que lui du maitre de la malson. Parce que, dans la fanfare municipale, Conan était Chargé de la grosse caisse instrument qui me ~ '- , , , . passe as ma er u. tanglls que luL, Yann, devalt se contenter de l’engploi mgdegte de 10118111“ de trlangle. I] y avait donc un peu de jalousie entre eux ; et cela se sentait a la fagon dont les deux méres se parla1ent de leurs filles: «La votre, /.~ » A r '4. I ' - - . . A " Et de 50.11 (aote, Cong? Labornez ne Pouvgilgofiaaignggt dlsalt Mme Qulllouch, elle est plus grosse, mals 1a notre, elle a un plus a son cousm aV01r O enuwtau (cloncoursl agmlm e n’ avait beau nez‘. » A quo1 Mme Labornez r1posta1t vertement : « Probable qu’elle dallle pour ses pores graS, an 151,.que 111 e ' en est fiere, de son nez, pulsqu’elle 1e regarde tout le temps de ses deux decroche qu une ment1on honorable. yeux a la fois. » a» , " «w J 3. 1 I \ NV“? \. . :> ~ I r ‘9 'k L’oncle Co— rentin, —— grand chasseur, un peu original, et qui a toujours 1e mot pour rire ——~ \§\~ fut désigné com- me par- '- rain d’Anna'ik. << — Une Cependant, on décida que les deux. baptérnes seraient célébres en méme temps, belle fille, (l1t-1l en‘la fa1sant sauter dans ses Presque tout le monde est plus ou moms cousm a Clocher—les-Becasses. Au351, tout bras, et qul PCSe 50“ p01ds. Dommage qu Y ' le pays fut-i1 invité a la cérémonie religieuse et au diner. . ait c’nezm ou. plutét, qu’y ait pas d’nez..- » .ANNAIK DEVIENT BECASSINE 3 . « Et puis, c’t’idée de l’ap- I‘m» peler Anna'ik ! Avec toutes les Annai'k qu’y a dans le village, 9a _ , fera de l’embrouille. Quand, dans la rue, je crierai : Annaik .1 9a sera vingt fillettes qui arriveront... Faut lui trouver un surnom. » Le signal du dé- part arréta ses réflexions. A la sortie de l’église, l’oncle Corentin jeta a la volée des quan— tités de dragées et de sous aux gamins ; puis, aux sons du biniou, on dansa sur la place. Marie—Qui-Louche. .... <<—— Pendant que vous niece, mettez rotir Vivement ces bestioles. Ca ne sera pas le plus mauvais plat du diner. » Puis, revenant a son idée d’avant 1e baptéme, et regardant Annai‘k : " “ teau, Mme 1a marquisede Grand-Air, chez quila mere d’Annai’k allaittravailler en journées, vintassister a la cérémonie. Les Labornez ne furent caléche a deux pas peu fiers , 7 en lavoyantarriverdans sa Les deux petites filles avaient été installées grand chéne. Annai‘k r1a1t de toute sa figure ronde, annongant son heureux caractere, tandls que sa cousme etait plus que jamais << — C’est-y dommage, tout de meme, qu’elle ait pas, au milieu du visage, un nez comme ces oiseaux—la ! )> Ce disant, il prit une des bécassines qu’il appor- tait, cacha 1e corps dans sa large main, et présenta 1e bec devant 1a figure de sa filleule. << — Une vraie petite bécassine, dit en . ‘ riant Quillouch... . dansiez, j’aiété Chasser. Tenez, ma oncle Corentln, 1e V01_151 18 5111‘- nom que vous cherchlez ! >> ‘\\ Ce fut un beau baptéme‘fLa propriétaire du cha— chevaux. m \ ,' ,..> ’ A. _,_-.‘, p ,, - a lombre (1 un L’heure du diner sonna. Tous les estomacs criaient famine, mais .11 y eut un moment d’inquiétude : L’oncle Corentin a disparu. Qu’est devenu 1e parrain? Il arriva enfin. <<—Oui, oui, cria toute l’assistance...Bécassine ! Bé— cassine! Ma foi, avoua Corentin, 9a lui va comme un gant ! >> Et c’est ainsi que, malgré les protestations indi- gnées ,de sa mere, Annai'k Labornez devint Bécassine. LE LAIT D’ANESSE Bécassine pousse comme un champignon. Elle rit toujours. Elle est trés douce et un peu entétée. On a essayé de la sevrer, mais elle refuse tout autre aliment que le lait Un matin, l’oncle Corentin arrive tout en e’moi : << — Savez-vous ce que j’ai découvert, en chassant du cété ' de votre marchand de lait? Eh bien ! il n’a pas de vache. Ce qu’il vous vend, c’est du lait d’anesse. » En attendant, Bécassine passe pres- , \\ ‘ _. spas « -— Manquait plus que 'ca ! gémit Conan Labornez. Une petite qu’a pas de nez, et nourrie a . .2; ' \\*‘\\ ( Comme i1 n’y a guere de vaches a Clocher-les-Bécasses, Mme La- bprnez a du s’entendre avec un paysan des. env1rons qui, chaque jour, apporte 1a provi- ? Sion necessaire. I] a un gout bizarre, ce lalt ; mais Bécassme .s’en régale ; elle se porte . bien : pourqu01 s’inquiéter? ~ l’anesse. Va étre idiote, bien sfir! » Mais sa femme s’est~ fachée. « —- Des bétises! ]’v0us dis, moi, qu’elle aura des 1dees a en revendre ! >> ”6 Ce jour-la, Poulet a trouvé sa que tout son temps dans son berceau. Elle a pour compagnon Poulet. 1e gros chat blanc. Poulet leche délicatement 1a figure de Becassme, et Bécassine rit. Puis elle gigotte, renverse 1e chat, et ce sont des cul- butes sans fin. Quand on est fatigue de ces exercices, Poulet se met en boule contre Bécassine, et les deux amis s’endorment. place occupée par Marie Quil- louch, c0nfieepour l’apres—midi a Mme Labornez. geliefltha prepafiélune bassine d’eau tiede 01‘1 ’ u, a enre, e e avera les fillettes; elle a o ,’ ‘ ’ ' qu elles b01r0nt ensuite; puis elle a en a sorftirs.e a cote le bOI de lalt 0’9 , .... ”NU/WMMMWrzn . 4M»réw4wfl . r, a «45.?!» ... 4..» .4 war. .v n . .. .. ff . «yr ..fflf;i4¢.a~l¢fi. Await/Z fl...%.a,§%%, /..%% . . ._ ...... ..fl/gnga/ a m m .. . . A...” .... .... [.1 . . a.” /.. 4/ .. .m u .. x. d. x M a e .../MW/v/gfxflw/V “.../m. mm ....d a e e .. . ...... / ég/fl/VK, I. .../«V» ”Wk/4x...” / S e 6 HM. m r!. . . .. //%.%%M%/%¢Wfl/%V%fl7u e t SH eim e .x. 4/, .. 4/,.M..W%%W/ ....mm” fi/M/x/ d n m Du. m .t... a gm \ a... .1... ...“. ...... , If. JR}! Inf/4f [Ah/.1: «U... . /////W/ S, e a 0 Col 6 ,« .x._nza%%%%%%%%%%m%W%a mmm mmm “mum a 3%... .../.44%% MM .m .... ... ... .. u a .. c, w. . . .éémgfiw. W, p... m ..L. w“... .. e Mm . . ,//a§....l..z, w... ...... ...... 1 .v e H .0. .m o .... _. M;% ”...... ......“ _. .. . . , .1 ee. we... e.d %VM.W.MWR .. ... m Mp mmm mmm a .7 1%,, .../.w/ b ca, ..m w p .....ewd ... .2 .. . ....,./.... er. .Btt .. mla . . f. . i a 0 a6 C . . . 2/ mph m}. mam . ”1w , S .,a Dem _ nld ./ 41/... , / % de mam .e«m...nla,u L'l/I'Vu‘urauOJIDrf /. / .1 e t ’6 a . on d 01 é..,////¢/////// h; . r mm, m mm a ,m m a um >§¢x¢¢fxy .. I m m m .m m e mm m m. m / .mew emw mweom .3: / n u nt n76 S m m. 0 .1 SI: .1 r: e , - m. md $ m a awmafl. T a d Qr, mu m kd a vd I I a S e éE n 1 e , u n 0 \ m g B . u e.u.m m a L an.“ .4? .mhmao .uc .mbatu , C, e a u .a b Q P uM \ ..u e t e a IVA g a X man, . \. Mmd .mmt ......imm s m s Qeé 1 u y % Pa n Rmm \ / .mae td.a we ,,u R ,wep. \ mmm mmn hmmd I m i .3 N mm m. e3 h nbm.“ .. M u ...F K Pwfi . . g \E W\ .e a. . .1 1 Pl . n n R um I 7/ .. \ n r. m u e V . ed P e e n //.f l S e . . V énuan . .H.mge .lelromomt.b / ebB ,0 .. .1 S O n L ,a r. é n r .m1 .USrg .é.,.t%mémes \wLmrfi E magiu t'.nV.aLnemn treaO L 37% ,0d new uvea SPmMna cBfime tmunmhem . mMe .IS,aeu ,aosao rh Oe.m u a r )e m... pr r.]at e C .lCteu ..mt.wgu S u marmz. 1 néq . Sr. Ot,enn emfe m ifloc 1aante.sue r Secmmoh ,fiMU Hm I .mw‘an mamas .mCetmommt .m,mm MP ,s..mt. a .d.mmP.quu was n.m.mam MfiSSM\ammmnm ..mmee Erpmd odns: .1 C ...oreu .l p e S C 6.1 q omoehaflmb ubsr b cmeEP.m >.Pmm%o . \ a .. . at . .. Sd r. . lawnmm mmnwum w .memmm ..mmwemé . amtmai bieuue . (I a r r Slh m C 00 a m.m r m‘e .m .u e c oé L a wt u . a n n cB e a m e g S e e eém . e u aw”. st . . e pMmmnmm mmmww M .mmmd ermd m 0.. SI V W 9 e Mh e n 00 .... .. \. LChNCfl mm w W m m.esu.o1uw n I. . l 0 . . figécma ... W ......W... Zn? .. 0.7. .mrwavxznaw/vy . . www.mwwmfiflwfivmnf ...w,nfm..yafifitnuwWWWWiWM.#/%r .I. m v‘ ’0 BECASSINE MARCHE Bécassine commence a marcher. Elle marche avant Anna Quillouch, qui ne peut que setrainer a quatre pattes. Ceci comble de joie les époux Labornez et l’oncle C’est aussi, pour eux, une cause d e fréquentes an- Corentln. qu1 contemplent, avec une admiration attendrle, 1e pet1t chateau Uranlant‘. goisses, car Bécassine a des audaces bizarres et dan- gereuses. Elle veut prendre tout ce qu’elle voit. Un jour, elle a failli sc brfiler vive en essayant d’attraper les flammes qui dansaient autour des bfiches. @432. r’ Un autre 30111“. Apres 1a curiosité, 1a gourmandise l’a elle a failli se nOy€_1‘ mise en grand danger. On faisait des con— Bécassine 56 met a tourner autour,se pencne . en cherchant 51 8211- fitures a la ferme et on avait posé a terrc pour gofiter 1e beau jus spore et tombe dedans sir la lune qui se re- 1a grande bassine pour la faire refr01d1r. lat tete la.prem1ere. Les cpnfitures, heureuse- fl ’ ' de cuve leine l/‘\ ment, éta1ent presque fro1des. Mm? Labornez etalt dans une gran p ;\ ‘cher Bécassine a tem s d’eau. 9 \\ a pu repe P - .AHAA HUM.” Depuis cette aventure, quand on est oblige de lais— ser :1Bécassine a la maison, on l’emmaillotte,on 1a ficele Insensible aux reproches, l’enfant ‘ , \\ ‘9 comme un saucisson.Mais un s’est occupée, tout le temps qu’on la ' \ jour, Turc, 1e chien de l’oncle _ ., déshabillait, a lécher avec ardeur ses vétements Corentin, a sauté par la. , , . ' ‘ d’ l rd’e enduits de confitures. << —— Elle a pas toujours des fenétre ouverte et a emporté On a retrpuve Becassme 51,1“? gran p ace, ga- E bonnes idées, mais elle a de la suite dans les le petit paquet, par son am1 Turc, et entouree (.e toute la marmau et de toute la volaille du village. . ide’es >>, a déclaré l’oncle Corentin. AA WW O O". 11 a fallu recourir au grand moyen, l’accrochage, qui est encore parfois pratiqué en Bretagne. Cer- tain jour ou tout le monde d01t a11er_ en moisson, Mme Labornez suspend sa fille a un énorme plton fixé tres haut. De cette facon, nul danger ne sera a craindre. ...va s’emparer des six couverts d’argent donnés a la fermiere .our son mariage. La-haut, Bécassine s’a- muse beaucoup, l'e suit de ses petits yeux et, poliment, lui crie : «Bonzou ». BECASSINE ET LE VOLEUR Il s’empare de la belle montre en or du fermier. A ce moment, Bécassine se réveille et, incommodée par l’odeur d’un jambon accro- ché tout pres d’elle,éternue. Stupeur du voleur... Ce brult... Et‘ i1 ne voit per- sonnel... Il' croit s’étre trompé, se rassure... ,7 , //' ’43:.” Bécassine a un heureux caractére. Elle se laisse donc faire sans protester. ‘ La voila seule... Elle s’endort... Peu ~ . p. apres, un vagabond, qui rodait dans 18 W ”H pays en quéte d’un mauvais coup, . \I s’introduit dans la grande salle. Plus de doute, on a parlé... et ., tou1ours personne!..C’estune maison» mais si mal a propos qu’il tombe juste dans les bras hantee !...Affolé,1’homme lache les du garde champétre. , converts, détale au plus Vite... En recompense, on lui a donné ce qu1 restalt de la bassme—de con- Il est arrété fouillé ‘ -. fit . - . ,. . . ’ - , , ure . Elleafalllr nmourlrd 1n- condulten pnson. - Et cest un nouyeau motlf de fierté pour les Labornez et digestsion " “i e pour l oncle Corentm : << —- C’te gamine, tout de meme, c’est ' haut comme deux pommes et ca fait sauver un grand gars I >> / NJ 4} O 1 ..0 LE CORTEGE DE LA MI-CAREZVIE ‘ Le mardi gras, l’oncle Corentin a vu, é: Quimper, une cavalcade dont la splendeurl’a (31310111. 11 vou- drait organiser dans son Village, pour la M1-Careme, quelque chose d’analogue, en plus modeste, bien entendu. 'C‘fq I it,“ "Lb" 3'.” 39‘- . A sa deman'de; 1e conseil municipal se réu-nit, et l’oncle Corentin développe ses projets : « — Nous tous, nous serons des seigneurs ou des paysans vétus a l’ancienne. Faudra un char des Fleurs de Bretagne. Et puis, un autre char, qui représentera quéque chose d’historique, mais j’sais pas quoi moi, j’suis pas ferré sur l’histoire. >> a , -.'k Pendant Les conseillers municipaux ne Ie sont pas davantage. On s_’en va‘ en cor- tége consulter 1e Chatelain,M. 1e mar- quis de Grand-Alr, tres savant, et qui est l’obligeance en personne. r 3‘ Le vieux duc de Bretagne ('c’est l’oncle Coren» << —— Représentez la re’union de la Bretagne a la F rance,_conseille M. de Grand-Air. Elle s’est faite en 1491, par le mariage de la duchesse Anne avec le roi Charles VIII. Les gravures de ce volume vous indiqueront 1e genre des costumes. >> de M. de Grand-Air qui consent 2‘1 don- ner un dernier avis. Le v01la. Le groupe se Clocher—les— deux Bécasses a été en ébullition. Confection des costumes... un peu fantaisistes ; essayages; discussions parfois sur les personnages qu’on représentera. La veille de la Mi—Caréme, tout est prét. Dans 1a grange des Labornez, il va y avoir répétition du groupe historique. semaines, une entant . gm plus petite, pour la Bretagne. tin), Charles VIII, 1a duchesse Anne, et deux ; fillettes qui doivent étre la France et la Bre- ' tagne. attendent, tres émus, l’arrivée... forme. << —— Ce n’est pas mal, dit M. de Grand- Air, mais 1a Bretagne est aussi grande que la France. Ca n’est pas vraisemblable. Il laut... Bre- En avez-vous une qui pulsse faire la. tagne? -— Nous avons Bécassine. Elle fera trés bien la Bretagne. Elle Iait tout bien ! )) _‘_# BECASSINE 'SE \TIENT MAL 9 —- C’te petite qu’est 1a Bretagne a elle toute seule ! murmure Mme Labor- nez en extase. Ca sera 1’honneur de sa _. {L it I é * I ' it“: \Wflt % (My » ~,:., :3 vie ! >> Ah! ‘si la pauvre mere avait pu pré— v01r comment tournerait cet honneur ! ‘ 1,3.écassinez pendant le premier quart d’heure, est u‘ne Bretagne tres digne. Puis, peu habituée a. l Immobilite, elle se déméne comme un petit diable : la Bretagne se révolte! La France la main- t1ent Vigoureusement; alors une veritable crise de fureur la saisit. ' Alors l’oncle Corentin lui montre sa belle pipe en terre, ou une téte de zouave est sculptée. Les hurlements cessent, Bécassine rit au zouave, mais elle met 1a pi e dans sa bOuche. Pas plus que 1e chapeau de Pour la calmer, Charles VIII lui chatouille 1e nez avec Charles VIII, elle ne veut a rendre. son chapeau. Aussitot Bécassine se saisit du couvre-chef, s’en coiffe, et n’en continue pas moins ses hurlements. 5v Z“: '3 t" (2:... kw , \z C’est ainsi accoutrée qu’elle a traversé tout L’oncle Corentin a failli en / , I ' v-v: ,2} Clocher—les-Bécasses, a la grande indignation étre malade de dépit. N’a-t-il Marie Quillouch, choi- " fit? A / des spectateurs. Ce qui devait étre sagloireest pas a pris, par surcroit, que, sie a cause de son teint j an it: . devenu un scandale. dans 6 char des Fleurs d6 Bre- pourreprésenter 1e genét,s’é®it battue avec la bruyére, - tagne,.. ‘ ' « sa voisinePIl a grande envie de déshériter ses nieces. «9 < IO 0N ]0UE AU PETIT LAPIN .; . ‘ . -_ . I, , - : ’ ' ’ 113 ' ' ' 1‘, l’oncle Lorentln "*1 est 31 amusant, .1 oncle Corentm ! 11 Ilnfad: aller Becassme, tant qu e vigil $31111? Ssafofilslefiig Jlini’aime beaucoup, et raconte de si belles hlst01res 1 vent, «au pas», « au trlot», (fissile: _ . .° " a O », celle-CI 1e _1u1 rend blen. ‘ ~ * genopux. 11 est toujours disposé it jouer. i 11 y a un jeu que Bécassine affectionne par-dessus tout. « — Parrain, zouer au petIit ,. , . { Iapin >>, dit-elle. Et elle va, se mettre, é quatre Alors, 1 onclo Corentm pr end , , , ‘ , ,, pattes, dans un coin de un baton, .16 tlent comme £31? « —— Ah ! ah ! S ecrle tout a coup l oncle Coren- 1a piéce derriére la hu- (1.6 son £9511 1m 011355611? pret a. tin en s’approchant de la huche,Turc sent qu.el~ che ’ tlrer. P 1118. 1111 6t 8011 chlen Turc que chose : i1 doit y avoir un petit lapin par ic1. a) ' font mme de chercher a travers 1a salle. v \ _ Se voyant découvert, 16 petit lapin (toujours Il s’arréte bientét, it bout ‘de souffle. L’oncle Corentin épaule, vise : . a quatre pattes) détale de toute sa v1tesse, P0111“ « — Poum ! Poum ! >> crie—t—il d’une voix de stentor. << —— Poum ! Poum ! >> répéte 1e petlt Suivi par 'Turc. ' lapin qui cabriole. Délicatement, Turc prend Bécassine-lapin par sa jupe... L «A A4 9 .4 MAIS MARIE NE SAIT PAS JOUER n O 0 ' Un jour, assistant a ces ébats, Mme Quillouch, toujours un peu jalouse, . '3' et la rapporte 5a 509 maitre, qui aus- a dit : << — Oncle Corentin, vous ne vous occupez que de Bécassme. Fau— 51’2“ la met dans 5011 carmer, et parfo1s1a pro- drait pas oubher que Mane aussi est votre mece. Faltes-la jouer au petlt mene alnSI dans le Vlllage. lapin. >> Et l’on a mstallé Marie derriere la huche. Ma1s Mane n a pas 1.hume1.1r 10379111?) ' Turc l’a prise tout de méme de Becassme , elle/ne salt pas Jouer , e e pour la rapporter. Dans son efiroz, 3.13611!” (18 TUTC 5 9t c'luand 1"0n019 Coren- elle se débat, envoie des coups de t1n crle : <1 —— Poum . Poum . »; au 11eu de pied au hasard cabrioler, elle se met a pleurnicher. Peu habitué a des gibiers si remnants, Turc 1a lache. Et le malheur veut qu’elle tombe sur (1:; charbon de bois préparé'pres de la che- mmée. .. 1% “WW ‘ Mais i1 se garde bien de la promener dans 16 Village : << — On se moquerait de moi, mur- , p. , , , . ‘ mure-t—il entre ses dents ; on dirait qu'au lieu L onele Corentml a consolee, pulsusulvant d’un petit lapin, j’ai tué une chouette aujour— la trad1t1on, l’a mlse dans son carmer. d’hui. » ' Elle n’est pas précisément belle, ainsi barbouillée, avec son grand nez et ses yeux louches. r7 BECASSINE A DE L’ORDRE .....‘_ ---------------------------------------------- ._._. ...... W .: :9) $9 \ . _ “fin”, ‘. {KW ,Q'W. Nu... ' wt ; a.» 3') I .3, ‘ nq‘sfifii‘: ‘ I \ v ' p ' - “ Mme Labornez commence a initier sa fille aux soins du W m It a ,. “at cherche a lui inculquer des 1de'es ‘ fig’ordre? qu’est-ce que c’est gue ' ‘ ca?» demande Becassme. 4M4: ‘ ‘ i . "I ", jupons de l’armoire et met a la place le caillé. mg." Dans le buffet, meme anomalie ‘ voi ‘ = ' . c1 un plat de froma e calllé ‘ ‘ ' , . . , . a (1 un saladler pleln de tomates. Becassme va arranger celga ' elle an??? ' D . : Assam ri‘ld'l‘l , , 'r a. 'l/Ifllr l , . I”! ’//. << —-~ C’est d’avoir une place pour chaque chose, de remettre toujours les choses a le méme place, et de mettre autant que possible tous les objets pareils g ensemble. — J’ons compris, >> fait Bécassine. E! . i N , i \ § x 4 {xy/ 6 it. draw/4" / , ' - ~//' 242:?” , _ . - ““x\\\\ » ‘ \‘n §§\\c‘\'~:§1\\x\\g\\m5733;};‘N'11‘ . x \ ~.\\\\\ \y . v v. p ‘ ..\s \ 4‘\'.'\-\ \y‘f \ \x\&‘o\h~§&x§;§}& I}, 0" °‘ ‘ w. \ , “:3 Q. m. \J V. \ \. x\\ A x\\\\\\‘\:§§\§°€fég§$ \\\w~:\~ . “swig Sa mere étant sortie, elle inspecte 1a i“ salle et ouvre les meubles. Dans l’armoire, elle voit une pile de serviettes blanches tout pres d’une pile de jupons en flanelle ‘? Puis elle met les jupons dans le buffet a voisiner avec les tomates : comme ca tout le blanc est ensemble et tout le rouge ensemble. C’est bien mieux. Continuant son inspection, elle s’avise que les verres et les carafes,c’est quasi comme la Vitre ! En un tour de main, verres et carafes sont transportés sur l’appui de la ienétre. rouge. << —— Du rouge et du blanc, c’est point pareil, bien sur ! » ' :- 37-. solite se produit du coté du - feu.C’est une casserole dont l’eau s’es mise a bouillir, en sorte que la vapeur souleve 1e couvercle pour s’échapper LA BASSINE ET L’OISOZV I3 Bécassine est indignée : << —— C’te fu— n}Ce (1111, He ‘7th pomt rester a sa place, Elle 1e pose sur le couvercle,qui ne bouge plus ; 9a, L’eau se répand dans les cen- c est po1nt’de 1 .ordre cela. » Il fagt y re— c’est un résultat;Bécassme est raVIe.Mais voila que la. dres, 1a chambre s’emplit de . medlel. Becassme prend un poelon en vapeur se démene de plus belle et fait tout sauter. fumée, ‘ terre, 18 Plus 1O11rd qu €116 peut trouver. Casserole, couvercle, poélon roulent avec fracas. . 1‘ C’est un jeune oison, qui accroche ‘ses pattes dans les cheveux de Bécassine, les lui tire horriblement et lui griffe la figure. La petite pousse des cris, Marie éclate de rire : << — Je fais comme toi : j e mets ensemble ce qui se ressemble. >> Elle revient au bout de peu de mi- - nutes, cachant dans son tablier quel- Bécassine s’enfuit dans le jardin. .4 que chose qu’elle pose brutalement Elle y trouve Marie Quillouch a qui sur la téte de sa cousine. elle raconte ses faits et gestes.Celle—c1 l’écoute en ricanant, puis disparait. \\\\ _ a“ 2 ’/l // l.‘ \\ v @- Elle donne a Bécassine une , " - tartine de confiture et 5. Marie un moroeau de M313 Mm? Labornez, qui rentrait, a tout vu et entendu par-v pain sec et dur, et commercelle—ci réclame : << -— Je mets dessus la hale. Elle débarrasse sa fille de l’oison, la console et fait ce qui est bon aVec ce qui est bon, e‘xplique 1a fermiere, et ce qui rentrer les deux enfants pour leur donner a gofiter. est mauvais avec ce qui est mauvais. Ca aussi, c’est de. l’ordre. » I4 LE RETOUR DES. CLOCHES «gr-y: 4’;— ha; \ \t l a... C’est que si nous sommes devant 1e clocher au moment on les cloches arrive- ront, elles te donneront de bons oeufs. —— Et a toi aussi? — Non, elles n’en donnent qu’aux filles; mais je t’aiderai. Dépéchons- nous.» Les voila partis bras dessus, bras les yeux. Donne ton mouchoir. » Et i1 1e noue solidement sur les yeux de la fillette. Bécassine a l’habitude de se lever a l’angélus. Le matin du Samedi Saint, ellc demande a sa mere pourquoi on n’entend plus les cloches. << — Parce qu’elles sont a R0111}; répond Mme Labornez. Elles ne vont pas tarder a revenir. >> dessous... E i , ' , E , V Le . ’ N r V" 5 , O L x / .. ~ .¢ 2.1;?» . Puis i1 continue l’explication : << — Les grosses cloches, ' *‘x .. ”he; 5. , , 4: elles ont des rubans. Faut tacher den attraper 1111. ~ . “x‘ .- ~1er . ' ‘z - ‘ ‘ ’ - h o—nduit 31‘ ~ - - ' '. J, Alors, on se 1 attache au bras .on marc e, C P C ’est tres dlffiicfle' cette phrase; '. e- o - lui. On tend la main et on répéte sans s’arréter : Clyoche . . «... Alors, c’est plir's prudent de se bander gm cloche, donm me (If 2 aeufs I Dltes—le‘pour VOII‘ >> Vient 31a prononcer. Elle est an milieu _ ;_;,',,Des cloches qui voyagent, c'est merveilleux ! Bécas- the confie son étonnement a son grand ami Joel, le fils / . ' @153 voisins. << — Tu savais 9a, toi? —— Bien sfir, répond 3/4 ’ {fun gros réjoui qui ne pense qu’a falre des farces. 31$ méme‘ufitre “chose encore... A 3% ,- M ' - «——Lav’la!lav’la!cr1e touta \ 7“ fig: “4“ ,,/;_ ’ coup Joel en montrant le Cote’ E“ 7 //’ oppose —— Ou donc? falt Becas~ sine angoissée. —— Elle a filé der- riere chez le boucher. C’est manque ! >> ‘ 'T << —— Heureusement, reprend Joel,‘ y a encore les grosses g,‘ cloches. Celles-la, elles ne don- y nent rien si on les regarde... f a ' , _ S_ur 1a place de l’église. << — Voila, explique Joel. La petlte cloche revient la premiere. Elle est maline comme tout. Elle se faufile derriere les maisons et les arbres. Gnette par la : c’est le coté de Rome. >> Becassme se décarcasse 1e cou et ecarquille , les yeux. Non sans peine, Bécassme par- de la place, les yeux tOujOU‘I‘s bandés. .l O .0 LES OZUFS DE LA CLOCHE 15 J > .0 magitant les bras :31 la recherche des rubans. Pendant ce temps, Joel en a ajusté un au bout d’un' béton; il en Chatouille le nez de sa VlC- time, qui, ravie, le saisit, se l’atLa— che au bras. LI Joel remorque é travers Clocher—les- “ ‘22 Becasses, a .la 101e de tous, Bécassine, qui se croit conduite par la cloche et qu1 repete a perdre haleme le fameuy Cloche gm doc/w... q) (- “Q Ewe ‘ \ giPAi-K‘» y ’r, ’15”; .» ‘1: X,‘ . . ’ i *2: 22 \\ ’ 4% . V.’ .‘M "4 , . aw” . '~ 'fii‘a—fizoe' (‘1 J R etc. ’ Cependant Joel devient soucieux. Com ment terminer une Si belle farce? Soudain, en passant clevant la forge, il se rappelle qu’il y a vu des bou— lets en charbon, qui ont tout 2‘1 fait la forme d’oeufs. Vite, il passe le baton a un complice... ...se fait donner deux boule’ts, en pose délicatement un dans chaque main de Bécassine. << —— V’lé les (Bufs arrives ! >> crie—t—il, et i1 enléve 1e bandeau. Bécassine n’a aucun soupgon. Comme on ne brfile chez ses parents que (les ajoncs et de Vieilles souches, elle n’a jamais vu de boulets, et les prend réellement pour des oéufs. m 11 lesa Elle s’étonne seulement de leur couleur. Mais on lui déclare que ce sont des oeuts de dinde. En rentrant, elle a rencontré... 4-‘3‘ Ill ...l’oncle Corentin 2‘1 qui elle '. raconté ses merve1lleuses aventures. << — Tu casserals tes oeufs, lui a dit le bon oncle. Donne-les-mm, je te les rapporterai demain, apres la messe. >> '2” _ emplacée par des oeufs en cho- colat. Entre Temps, des petrrs amis ont révélé é Bécassine qu’elle ava‘xt étémvs- tifiée par loel. Mais elle est si bo'nne que, sans rancune, elle-a croqué ses oeufs avec 111i. A j I6 . POUR ATTRAPER MARGOT Bécassine aime beaucoup les oiseaux ; elle voudrait en avoir un chez elle... << —— Pour les attraper, lui dit en riant son oncle Quillouch, faut leur mettre un grain de sel sur la queue. » \\' \,\ . i En sortant d’en prendre chez l’épicier, Be’cas— sine rencontre Marie Quillouch et lui raconte son entreprise. << ———_ Mais non, dit Marie, 13. Mar— got, c’est pas‘avec du sel que tu l’attraperas, c’est avec du from’age blanc. Va en chercher. » Marie a ses projets. V _ 5414/17!“ '64 WW , W._ ("V Ce serait peut‘étre plus facile, pense—t—elle, avec la pie Margot qui niche dans le peuplier. Mais, pour un gros oiseau, it faut pro- T0ute la journée, dans la cour de la ferme. Bécas- bablement du gros 801 sine fait 1a chasse aux pierrots. Ils sont trop wits, elle perd son sel pour rien. Gourmande et avare, ‘ ....;. f fi elle aime a se régaler . ‘ » - - : . aux dépens des autres. »' . Tout de suite elle avale 13 moitié du fromage ...dont Bécassine a rapporté un plein bol. << —— Oui, blanc... dit-elle d’un air entendu. 9a pourra aller... "iii! 4. zliiiiiillfi‘ é“ , . n . "hi’. ' Et’ en efiet, ellel aide consolen- ' 'Ce qu’elle laisse est suffisant pour atti- Cleusement... en avalant, chaque rer 1a Margot, qui a Vite découvert 1a . ' << Tu vas mettre le bol sur ' ' " ‘ ' , .. ' v. . . ‘ . matm une bonne m01t1 . , / §.',,§PP11_1 de la fenetre. '1 u feras 1a meme chose tous les ’ e du caille provende et s’en regale. ) i7" ~30ur‘s... Du reste, 1e t’aiderai. >> \7 . “—- .. . } LA DECEPTION DE MARIE I IIILT Bécassine, 1e coeur palpitant, la guette derriere la fenétre. Quand elle veut éten— dre la main pour la saisir, Marie l’arréte : «' — Non ! non ! tu 1a .manquerais. Ce sera pour demain. Demain, tu verras qu’elle "ii: $1,; I . sera attrapee. >> : ,, 'r ' _ 1. li—p-m._';‘~"£ “ “I . ‘ ,A < ‘A {A Ifl‘i‘ -'. ‘I ‘ “I. " La pie arrive. Bécassine', persuadée du succes, ouvre brusquement la fenétre, se ‘ précipite )es deux mains en avantp pour salsu l’mseau... .. . qui, naturelle- ment, tire-d’aile. - << et puis, toi aussi, tu as éte’ attrapée. C’est bien fait, tu es trop béte ! >> Mme Labornez a entendu 1a fin de la dispute. Elle sait mamtenant oil out passe ses~ caillés. <<——— Ma petite, dit—elle 2‘1 Marie... Il faut en finir : Mme Labornez s’est apergue que son fromage filait tres Vite; elle commence a le surveiller. Un matin, donc,”M§lrle avale tQE‘t ‘6 contenu du bol, puis dit é. Bécassme de mettre 1a. tasse Vlde surla fenetre. Et comme Bécassine reproche it Marie de l’avoir trompe’e, celle-ci se met a rire mé- chamment : « —,Je t’avais prévenue que la pie serait attrapée : elle l’a. été, puisqu'elle croyait manger du fromage et qu’elle n’a rien trouvé dans 1e bol... s’envole a m I [Mil \\ « je comptais en fairc d’autres et donner la mo tié a ta. mere. Puisque tu as QeJa pI‘IS ta part, je garderai tout pour nous. >> C est au tour de Marie d’étre attrapée. L 4 ‘ O . .3» v14“ yva—u , F‘. .- -4_- 3. fr?‘ ’0 s , . \L‘A DENT‘ ARRACHILE' ‘ ii I a O . , f 9 3‘4 k I // ‘ ‘ j I w-I .; i f . Lime, "r event, remue si fort que la fillette peut 31 peine Son péte l’y rejomt, attache un.fil 3- 13 dent, (#20, (11311.: ' \: manger. «— II faut l’arracher ! » dit son pere. Bécassine, épou- secousse, 11 fat sauter. Becassme crle comme 81 on core 211 vantée, se réfugie dans la grange. Vlve. Bécassine, pour se remettre de cette grande emotion, a été se prome- ner dans le village. << —- Tlens, lu1 d1sent ses amles, t’as perdu une dent. --— Elle est pas perdue, répond-elle, pulsque grand’mere l’a dans sa . . . . ‘ , oche. >> ' Sa grand’mere v1ent d’arnver a Clocher-les-Becasses oil p elle doit passer quelques ]OUI‘S. << —~ Quelle d0u111€tt€ tu fais ! dit- ‘. elle é. Becassme... Enfin c’est la premiere .5 dent, J’vas la garder en souvenir. -> 4 ' toutes ses dents ; << ~— Pau- Grand”mére couche dans la, vre grand’mére, pense-t-elle, cornme .ga‘ d01t lu1.:fa1re ma] 1 Falil' chambre de Bécassine. Le soir, celle-ci est fqrt émue de voir qu’elle s01t blen courage'use .! M01 qm a1 tant crle pour une seu e son alieule potter la main 2‘1. 83. bouche, et en retlrer d’un coup... dent ! >> Elle garde ses reflexmns pour elle. ‘5 £ MUSIQUE DE MARCHE << —— P’pa, demande la fillette, pourquoi qu’ils font c’te musique? ~ Parait, répond son pere, que 9a, empéche les gens (le sentir leur ma]. » D un terrible vacarme e'clate. tu deviens folle? » . Les Labornez, le valet de ferme se préci- pltent dans la chambre: <<-—-Ben, voyons, Bécassine, quoi que t’as ? C’est-y que fait quand Mais elle‘s lui reviennent en mémoire, 1e lendemnin, en voyant un dentiste amb’ulant gm 3. installé son estrade sur la place. Chaque f01s qu’un paysan monte se falre operer, l orchestre se livre a un charivari assourdissant. En rentrant, sans le dire é. personne, Bécassine a caché, sous son \ édredon, un tambour et une trompette que lu‘i a donnés l’oncle Corentin . dents ! » <« T‘ Mais non, m’man. Parait que la ’ muSIque, 9a empéche de sentir 1e mal. Alors-fen a1 Et le soir, juste an moment on grand’mére retire son ré’celier... pauvre grand’mére elle s’est amehé les ~3‘5\\\--~\4;.l“‘\\‘\o“-I~‘§\§h- 20 LES DEUX GALETTES my. 5 my ‘1 " 4* . 3:. “wfi? \ _ Jekmatin, £1 son premier déjeuner, Bécassine a une grande as- SIettee de soupe, Maple Qu1110uch également. Ma1s, 1e Jeudl, on leur octrme du cafe au lalt, et c’est pofi’r elles -un vrai régal. . “4:31;“ . _ ‘I ' . Chez les Laborne'z, an contraigehon est tres large. Un jeudi matin. les deux petltes filles sont chez Mme Labornez qui leur a versé a chacnne un grand bol de cafe au lait. << — Et puis, dit—elle, i1 y a une surprlse. >> , u N " “\Il p b . P .; -'. / a: J " - . -. -' 4, éfi'h' '3 53 I 's' ‘4 ‘ w -: " . / .1 .‘ ,-‘ . t 9: l . mfip «— i ~ 2-. we. - , “$2 _ 4e 5. '. ’ ‘IT '13 9'; :2 : :3 .2 :2 . . J L 63;. r \ t Bécassine s’apergoit alors que sa mere a. oublié 1e sucre elle se leve pour aller 1e chercher. A ce moment, Poulet attlté par l’odeur du déjeuner, saute d’un bond sur la table sa151t une des galettes et s’enfuit avec son larcin. I 7 9 ) Un jeudi, c’est Bécassine qui va prendre le café au lait chez sa cqusme, et, .le jeudi suivant, c’est Marie qui vient chez les Labornez. Becassme alme m1eux recevoir sa cousine que d’aller chez elle, car, chez les Qulllouch, on est regardam. o a" ‘ G , I y < s . \ I ' 1' ;\ \ \ ‘5: 13 ~ "‘3' W 'i c“ . . . ,\ . 9 ' 4 - 1. z . 2;. g: - I. my Elle passe dans la piece voisine et en revient, portant denx belles petites galettes dore’es : « - Voilé la surprjse. Vous ne vous d13- puterez pas : les galettes sont absolument parellles. Régalez-vous ! >> Les deux petites la remercient, et elle s’en va. é .‘ U I I ,— _ l / ’ k ‘\ h 3 ‘r . .* L 5. ".1 t v . , , g. f "\ er I, . . :e . a, . $3- ' z‘ ' .1 h :~2~ *m ‘31". . '.~. Q}. . :1??- ‘ . . V . J '2 . \ . ‘ . I I . ‘: r i. " ‘k :. s i '33 ‘ .:f {r I .~ 1 . << —— Bécassine 1 Bécassine ! crie Marie Quillouch, en faisant main basse sur le second géteau, Viens Vite : Poulet em Be’cassme accourt, mals trop tard. porte ta. galette ! >> ‘ . -_ fiJ—t ...ET LE CAFE AU LAIT ZI Poulet a sauté par la fenétre et Bécmseine l’a er oit avec 1e 1‘ ' ._ _ ‘, . c l odu1tde son v01 sur le t01t du poulaxller. Pendant ceptegnps, MariepQuillouch a englouti la seconde galette : Bécassine a dfi se contenter de pain. \ . Cependant Mme Labo'rnez s’apereoit que Marie, apres l’qbsorption du café au lait.,'n’a d’attendre d’elle. Elle part toujours avec l’air renfrogné. << — Cette petite est grincheuse, conclut 1a brave femme, on ne peut jamais la contenter. >> Cette fois, i1 p’y a point degalette. Bécassine n’en déjeune pas moins joyeusement et de bon appetlt. Le repas fim, elle remarque l’air’maussade de sa cousine. « — Qu’est- ce que t’as‘ encore? demande-t—elle. T’aimes donc. point le café an lait? —~ On 1 si, répond Marie, je l’aime beaucou‘p, mais je ne l’ai jamais a mom gofit. » point 1a mine Joyeuse qu’on serait endroit . _<< —-— Dame, a-t—elle dit naivement $1 l’oncle, une heure apres, en 9 ' J 0 \ o . . ]u1 eontgnt laffalre, c est pomt la. faute a. la Mane, Sl Poulet avalt prls la mzenne. >> << .— Qu’est—ce que t’as? lui demande Bécassine. —— J’ons . rien ! >> répond Marie, de mauvalse humeur. Le Jeud1 su1- vant, c’est Bécassme qu1 va chez les Qulllouch. << —— Pourquoi? —— J’Vas te dire : quand je 1e bois chez ,nous, j"y mets jamais assez de sucre, parce gu’ll faut 1e ménager, et, quand je 1e bois chez toi, J’en mets toujours trop, parce que le vétre, 9a m’est égal qu’il file Vite. Alors mon café. n’est jamais bon. » .A 1)" 22 BECASSIA‘E DANS . LE GRAND JIONDE . . {z I‘ < V ~. M M « E g r 7.?“ E’t‘ t" -' ,‘ .\ (1, $1 ‘- _ 3- . g E u je me charge do 1111 apprcndre lesbeHesmaméres. Etjem'yconnais. ‘ A preuve que quand j'étais piqueur 3 . chezdéf11ntm’s1eule marquis, 1e pére f A do eelul de mamtenant y m’disait .: , m; _ , — souvent : << Corcntin, t’es hien srfir do i «w “ ., ne pas étre cousm du roivl 'OIIIE-Phi- " 7 ' a — Ah ben 3 clle en {era une drole dc _ figure hppe? C’est étonnant comme tu 1111 . Mme Labornez va souvent tra- dans le grand monde 1 >> s’est écriée Mme Qulllouch resscmblcs. >> " . . valller chez .Mme .13 marqulse de Grand: quand elle a connu la nouvelle. Mars Ironcle C0— Alr‘ ’Un 1011f, .celle—m 1111.21 d1t : (‘ —“Env0yez-m01 rentin a assuré que Bécassme se tlreralt de 5 Becassme 1eud1 matln. .Elle deJeunera avec l’épreuve a son honneur. nous. Et ensulte elle Jouera avec ma petlte . <<——Du reste, a-toil ajouté... Simone.» / M x ’j \ Q m: a i . f 1 . - ' f. \ , r \ \ \ l‘ r // f ' . -.;-.3 _ N; y L’oncle Corentln n—s ' 3 V commence ses le— << —— 11 ne faut pas laisser langun‘ la 1 . . 1 . . '\ . . . ) ) .‘ , , ‘ . ) GODS d9 b61168 mameres en conversatlon. Ilfaut souhalterlebonjour ’Le \{alct dechambre, JObePh’ “it? ‘- “It 3 \ apprenant a Bécassme 1a atout 1e monde...dire deg petites malices Becassme dans leyestrbule. << ——-~— I- (1)50 ton révérence. Ca ne va pas qui font rife.” se rendre utile quand on panler, pCtltC,. 1m d1t—11, .et'aure‘e 19 ton , . sans quelques anlcroches; mals 1e re- peut... faire comme les autres si on est fiChu auchamp1gnon.Eh 131311 .qu (fit-W, Que g sultat est assez bon.Ensu1te -‘ gmbarrassém, etc., etc. » Le grand jour tu as a regalder par ter re. —— Dame, m smu Viennentles consells: : venu, 11 met au bras de‘sa méce un pa—t joseph. ] chelche un ghamp1gnon. » - ~\ nier contenant un canard et des pommes, . '1 ; V A ' ‘ ‘ << car, d1t-11, 9a n’est pas p011 d’aller man- , ' . (fr/r 35 ger le fr100t~ des autres sans rlen appor— j' I“ E ‘ ter >>, et 11 1a. condult Jusqu’a 1a grllle ., - J " {,3 du chateau. ' ,figp ‘ o . ‘ q '0 o . . o O . . / d D ‘ “‘”’ ' * ‘ ‘)f'3 V t . ‘ , _ . . - '. '~ ’7 u ‘ > a ~ ' ~— vons. << —— Le V011a, Becasse, 1e champlgnon, > d1t Joseph en 1111 , JOSEPE1 1 a @1556? S€}11©- 11110 5 91111111C $411} dl‘rt > Et, se precipitant, Bécassine rapporte triomphalement la patere que Joseph 1 décorée du nom de champignon. (a—Allons, bou- gonne Melanie, tu n’es pas meme bonne a faire une commission. Va runettre ca 01‘: tu l’as pris, et reste dans le vestibule. A -..,.,_,,,,""'i."N .;-.~.'__ ' -:‘ -, . . Encore 1e vestibule ! Bécassme X ; y avise une armure montee sur un . .. mannequin. Qu’est-ce ue ca “peut ‘ -'. bien étre?... De la batterie de cuisme, ' probablcment. Oui, 1e machin rond du haut, c’est 1e panier a salade... 1e gros du milieu, 1a rotissone ; et ces choses longues qui . c’est des poisson- Drole d’idée de 9a dans une si chambre 1 Et puis, c'est tout terne. Mélanie a ou- blié de le faire relui- re. Elle va étre gron- dée:Voilalemoment de se rendre utile. Bécassine saisit un petit tapis de soie posé sur une table, et, coura easement, fourbit e casque, qui bientét reluit comme un miroir. ‘7 Joseph 1a surprend_dans cette occupation et n’est pas con- Dans 1°, petit salon, dans un panneau placé 5 tcnt. « —— En v la des inventions ! Mme la_mar,quise.qui rerzorn- juste en iace de la porte, se dresse un portrait E mande de laisser a cette ferraillel alr Vieux !... En- de/ Mme de Grand-Air. Bécassine croil étre . tre dansle petit salon, et surtout ne tou— , \ _ en présence de la marquise elle-méme. Elle che a men. >> - '- {alt une reverence, en souhaitant bien pohment 3 1e bon1our. Le portrait, naturellement, ne répond pas. Alors, Bécassme, se ra pelant les recomman- dations de l’oncle Corent1n,entame 1a conver‘ tio . - 3 sa n \\ ( ‘\ I \ \ (é . ”If, I ‘gfiy‘l‘l .\ I _ ...la porte s’ouvre, I "3,, la marqiuse parait. ”Cl/[r ll Be’cassme reste mi 1""; "5 . . moment stupéfaite , a, . 5 u‘ . - - . _ s: in 0uis, faisant une nouvelle 7 ,. 33,, '. \s; a , \v‘ va “"35" languir ! " révérence : << —— M’ame 1a 5 Rum”. .Vi .'-- ",.:;;_:'.‘ "' ' . ' ' . . . ., . fl . ’ fl» «'30 . l‘our evxter ce desastre,BecastI— ’ . marquise, JsaVIons pomt qu vous. avicz . Elle demande des nouvcl- ne ne trouvc qu’un moyen: elle un soeur Jumelle. Elle est Jolie comme vous, mais blen moms 1e, parle du temps, des recoltes.1‘oujours pas de réponse. Elle est bientc‘Jt a court He sujcts... Mon Dieu! la conversation... luste a C6 moment... se met a chanter un cantique nu’elle a appris au catechisme. aimable, vu qu’elle ne répond mot a tout ce qu’on lui raconte. >> Mme ‘de Grand-Air a eu beaucoup de pelne, d’abotd a com~ prendre la me'prise de Bécassme, puis apla 1u1 exphquer. A u d h '- . 0‘ V O BECASSINE SE REND UTI'LE Conduite par Mme de Grand-Air, Bécassine fait son entrée au salon, or) sont réunis 1e marquis, Simone, son institutrice M1ss _Nelly, et le petit chien Dick. Soucieuse d’étre polie, Bécassine fait. une ‘ belle re’vér‘ence et souhaite 1e bonjour a chacun, meme a. Dick : « —— Salut, m’sieu l’petit chien d’m’ame la marquise, >> lui dit-elle. a carreaux, et se met a essuyer avec soin assiette, verre, part de Joseph, un regard furieux. \ L’effet est désastreux : suffocation, quinte de toux. 'l‘out le monde s‘empresse autour de Bécassine. On lui tape-dans le dos, on lui fait'boire de l’eau ‘raiche. Joseph, domestique épris de sorrection, sort en levant les bras au ciel, navré de voir ainsi compromis le bel ordre habituel du. service. Bécassine s’installe a la place qui lui est désignée. Respectant la belle serviette cylindrze qui se dresse en pyramide, elle sort de sa poche un grand mouchoir couvert. L’oncle Corentin, son professeur de belles manieres, fait toujours amSI. Iille est surprise de voir qu’une actir n aussi simple provoque des marques d’étonnement et, de la ” t" ' ' ‘ _ Les cliatelains ont grand’pcinc a dissimulcr leur env1e de rire. Joseph les tire d’embarras en annonqant :4 ——u Madame 1a.’1nar.qu1se est servie. —— Mme la marquisc seulement! s'écrie ~ Becassme. Et nous autres, quand est- la rassure et on passe a table. ' \ A ce moment, elle se rappelle un conseil (le l'oncle 2 << — Faut regarder les gens et faire pareil a eux. » Juste- ment, M. de Grand—Air, qui souffre de l’estomac, . .-. v1ent de verser une poudre blan- che dans son verre. Bécassine croit quc c’est du sel, et, atteignant 1a /- ce qu’on {mangcraf’ >> 011/, saliere, clle en Vide la moitié dans son verre dont elle avale précipi- ‘”% taminent 1e contenu. rag: “2- . Lu, \\ 1 <<——Tiens, qu’a dOnc Joseph? ditMme de Grand-Air, il a oublié de cuanger les assiettes. >> Elle se dispose a sonner; mais Bécassine, désireuse de se rendre utile, se précipite : << —— Faut pas l’déranger, m’ame 1a marquise, i1 m’a paru enrhumé ; p’t—étre .qu’il est sorti pour éternuer. J’vas changer a sa place. »> i q. .52.; v. . ”o D: 0. LE CANARD ET LA POMME 25 l " l. } , , - 3 . 4.j/’.-...,.L{' . ‘ , . 3 3T7" . \ 1 l l I A . 4:] ca ‘ II cycfi) , ,1 '. . ' 'Un .peu Iaprés, on pass’e \ ”fig"? . fl une fncassee de poulet. Be— \\ 57’" /" J— Casslne 'trouve cela exquls, / ' \ , mals un des preceptes de / a l’oncle Corentin la tour- ' mente : << — On ne doit rien ~.~.. c laisser dcms son assiette, a- , ..-\ , , ’ t-11 d1t ; ca n’est pas poli. » / ._ ' ~ ‘ W_ ‘ lVe pouvant manger les 05, ‘ . , elle les essui-e ' * Elle prend l’assiette de M. de Grand-Air, la met devant la marquise, a smgpeusement et les dlspose en bel ordre “WOW faltdes échanges semblablesd’assiettesentre Simone,Miss et elle-méme,et , C, ‘? de 1 asswtte. Joseph, de P1115 611,1)1138 navre, se ‘se rassmd, tres satisfaite de son heureuse initiative. / met en faction derriere elle, afin d év1ter de nou- ;;_ velles 1ncartaues. l i' a.“ : 0' \ r( ‘ .4 \ 4' .‘ ._ , J 2‘ C n 111] ‘. -. a; ' A )': J ' x .I‘ . Q L} w a II; VI. - ‘ ‘ ' ' s \ , E "‘ W316: ; . s ‘ V. l ‘l I // U / / '5 z ‘ . ' Elle en revient avec SOB ‘ . panier de prOYlSlon. 615. 131'an , dlssant 1e canard qu elle a apporte . . " i ‘ , . . ‘ ‘ __ I y m- 2 "Le dejeuner [s acheVe par une dehCIeuse creme. On passe au salon ou Joseph apporte 1e <‘ V 1,510 que V0115 demanqez, ma ’il '- Becassme la deguste avec des mines de eune chat. f‘ S' 1 - ~ . t M' . zelle Simone. » On 1u1 expllque qu « E ) 1 ca e. Imone sert e marquis, sa mere e. 188, d t d t celui u’on Ai n igeux—tu encore. demangle Mme (16 Grand: pUIS elle demande, pour elle et Bécassmenun 1y adcanarl 53 canAar (1&1? . ux q r ' ‘ en, madame, ca serait pas de refus 51 << canard ». Avant que Mme de Grand-Air at 111 011116 111 parait e 1cm . ; M 516“ 1056131139 permet. ’> Et, pu répondre, Bécassine s’est préC1p1tée dans I r \ . sur un _s1qne d etmmement de la le vestibule... ’ D ,3 marquise : << —— J’vms blen ‘- . " - r‘...‘ 4 qu il a peur de me plus men 2 avou‘ our lui 11 est tout le -. temps meregirderw quand W Je mange. >> “I? l I \. I I \ Ix I » I l Mais, en voyant 'les filth”, belles pommes rouges, M. de ‘ / ”A” -. : , Grand—Alt n’a pu se défendre d’un _ C ‘- a,- ._ i ‘ 1. "'V ' ' / ' ' ’ . 7 9» fl; ' ' petlt accés d9 gourmargdlse- 11 en . ,t. - « -— comment ca 5 est-11 passe? a de- 1 ' i .. _a prlsune qu 11 a croquee sans la peler’ et é 1““ ie mandé anxieusement, 1e soir, l’oncle Corentm. —— Tres . . , . - I ) - tout e monde a l imiter. ce que tout le monde falt, sauf Becassme (311118, bien, parraln. J me SUIS rendue utlle et. agreable. J a1 .. prenant son couteau, enleve smgneusement la pelure de sa ppm 1e trouve un champign on pour la sauce, 1’ a1 faitrelulre 1a ’ , . f‘ —‘ 11 par alt» petite, 911? “1 es P1115 dellcate que “0115- — Non, m 35“ batterie de cuisine, j’ai changé les aSSIettes... lls etalent inarquls ' “331.5' en vePaPt- J ons 131858 tomber m0“ panler. Une pomme a. roule ans contents... ils me regardaientotous en riant... J’crois ben e fumler. J 5345 plus 51 c est celle que vous avez mangee ou la mlenne. >> qu’on m’invitera encore. » : ‘0‘ V I '26 I , . BECASSINE CUISINIERE En quittant 1e chiteau, 1e jour oil elle y a déjeune’, Bécas- sine a été faire ses adieux 2‘11 Melanie, 1a cuisiniere. Elle l'a questionnée. << — Dites-moi, mam’zelle Melanie, quoi que c’était, ces petits ballons qu’on a servis avec les cételettes? -- Des pommes de terre soufflées, petite. ”“1 et a entendu 1a fin de W 1a conversation... Un cordon bleu! Bécassine, d’aborgi, ne comprend pas. Puis elle remarque que Melanie porte un tablier bleu, attaché par des cordons‘cie 1a méme couleur. C’est pour elle un tralt de lumiére. Bécassine, qui prend la plaisanterie au sérieux, decide qu‘elle confectionnera les fameux plats. Tout d’abord, puisqu'il taut unvcordon bleu pour réussir, elle coupe en cachette celui d'un tablier de sa mere et se l’attache a la ceinture. Ces trois plats, décidément, 1 mere. mieux me les faire gofiter. ».> Parole imprudente !... « —— Eb la drole de salade? —— De la chicorée frisée. — Et la bonne affaire blanche avec des fraises? —— Dela creme fouettée. — C’était joliment bon. Est-ce que c’est difficile a faire? —— Pas our un cordon bleu » répond Simone de Grand-Air, qui vicnt d’entrer... . ‘\ ' ‘E'V-‘velzle les decnt a sa Ala fin, celle-ci lui dit en riant : << —— u en parler, vaudrait Puis, profitant d'une absence de Mme Labornez, elle in‘Specte la cuisine. dIustement, voici des pommes de terre épluchées. Bécasine souffle essus de toute 1a force de ses poumons, ma‘is sans résultat. ‘i? . A_ ,- mfimw"'m~ ‘Wfltlfi— fiz'rfiv- “in...“ POMMES DE TERRE SOUFFLEES 27 Elle prend Ie sou'flet et 'le fait fonctionner a tour de bras. Les pomn es de terre s’o‘bstinent a ne pas gonfler. Bé— cassine 19% met alors dans son tablier... et va consulter son ami Joél, son conseiller habituel. La figurefionde de celui-Ci s’illumine 51 la pensée d’une bonne farce a faire. << ~~ V 011a, dit-il, c’est que ton soufflet est trop petit. On réussirait avec celui du mare’chal ferrant. Allons-y ! >> ,‘ J w H , , ~ ;: - LC maréchal ferrant est absent, mais la porte de l’atelier est ouverte. ' . K Les deux enfants placent les pommes de terre dans le charbon de la forge, puis ils tirent de toutes leurs forces sur la chaine du soufflet. Le feu so ranime, les pommes de terre se carbo— niscnt,... ‘ ’53 e . mais ne gonflent toujours pas. Bécassine est désolée. A ce moment, le mayécha] {errant arrlve, sulv; de Mme Labornez :3 qui une velsme a d1t qu’elle , avalt vu sa fills entrer 3, la forge. ‘) {L o A - .’ I \ f , H I; “s. F ?éflgi‘ / ($26“ , if g ' 1 ‘, Pimbo‘) I - ) - I \ Mais .. a . . . m . > / - ' Le marechal est furleux qu on alt touche a son feu, et Mme La- ner . elleJ 3525;613:3331 gevqnttsa’peglte gnnfgr (f . f1??? }u1 tpaftd on bornez non moms furleuse de v01r ses pommes de terre perdues : poui- m’amuser > La flows}? 0 (:15 m? mm 111 attal zine ou Ea « —_ En falt de soufflet, dlt-elle £1 83 hlIe, C’eSt t01 (1111 en mérlterals . anc 1.86 e ’06 avep a o enu ‘3' 399? 63 d ‘ ~ un. » eux enfants. W J ._.__.r ‘ LES SALADES FRISEES ‘ . Bécassine n’a pas été découragée par l'échec de sa premiere tentatlve culinaire : << — J’ons raté les pommes de terre, c’est vral, » dit—elle a Joél. Puls Joel est fort tenté de se méler a cette nouvelle cntreprise. Mais sa mere survient, l’expe’die a l’e’cole. << _ 'Comme ca, dit—elle,_ Sl‘ Bécassine veut faire des bétises, elle les fera sans toi. >> Bécassme ale geste hautain du génie incompris. étendant la main en un '<« -—« J’raterons pom t solennel : frisée et la cr‘e--. me fouettée... Tu \. F . Mais comment- les friser? Bécassine se rappelle que Simone de Grand-Air a de belles boucles,des boucles qui font comme Sans plus tatder elle va inspecter 1e pota— deS petites vagues 1 << - Certainement, Justement, elle rencontre Simone dans le get de la famille. 11 me contient pas de chico- elle s’y connait en frisure. J ’vas lui deman — cler conseil. >> Et elle court au chateau. parc. Elle examine avcc attention sa cheve- lure : a — Qu’est—ce que tu veux, Bécassine? rée, mais voici d’autressalades: romaines, lai: tues, doucettes. Ca sera tou. auSSI bon, a condi- tron de les friser. 1;; -1,‘ . ’ Et‘prenantjun mo'rceau‘ de papier, elle.rou1e dessus”. » uneydes honoles de la petite fille. —— Je regardions comme vous e’tions bien fri— sée, mam’zelle; comment que vous faites? —— Tous les soirs, répond miss Nelly, je lui mets des papil- .. tiens comme “ ‘ cela... , t. V‘ S -.- _—_',""’ .,._~ ' '4' ..‘ ~ I ""'V'—‘-,B0n_ ! je comprends. ‘-—- Tu it’en vaS @551?“ GM; mam*1s11?;5 553$: é I 'f‘ faire a la maison. ,>> Et Bécass‘ine reprend en courant 1e chemm‘gn‘19g}§;‘_'l.l.-‘.‘ 0" LA CREME FOUETTEE b II I-I'e: ‘-__ er Alamaiwf‘, ielle-‘fofiill'e‘:~tl~afi§lefilémcarc di‘r on ii '18“ / (M ///'{’ fl? '5, \ \x f /// Elle va essaver maintenant de faire de la creme l'ouettée. Cela se trouve bien, i1 11’}: a per- g papiers, en‘ emporte un paquet au potager, et met en pap1llotes toutes les salades. << -—- C’que papa et maman seront contents Quand ils les verront frisées ! » \k \‘ Bécassine en a jusque dans les cheveux, elle est blanche des pieds a la téte. A ce moment, sa mere rentre et leve les bras au Ciel en voyant 1e désastre. ~ La, sont rangées des jattes de lait et de creme. Elle avise la plus grande et frappe dedans a tour de bras avec son fouet. Le lait saute de tous cétés, les murs sont éclaboussés. \.o[' / " ‘ ‘ .1“ 1 \ ‘ ! I] 1rrive furieux, car il a paseé'par 1e pqtager : « C’est-ll t01, P?- tite malheureuse, qm as entortllle dc. papler mes salades? .— Oul, papa, c’est pour les frlser comme la chlcorée, 9a sera blen mellleur. » —\ v— M. et Mme Labornez commencent a dé_ses érer de leur fillge. On l’emmene'pour 1a débarboulller et on 1111 dé end de s’occuper de- sormais de cuisme. sonne a la ferme. Bécassine va.dans l’écune. Elle décroche le fouet du I charretler, puis se rend a la l‘atterle. Elle enleve‘ 1e fouet des mains de sa fille : << — Mais est—ce que tu deviens folle? — Non, maman ; je voulions faire de la creme fouettée comme au chateau; >> Mme Labornez appelle son mari pour lui conter l’affaire. A LA COUSINE YVONNE SE MARIE Grande iéte évClocher-les-Bécas- ses. Yvonne Quénech, cousine des Labornez, 'se marie. Le matin de la cérémonie, Bécassine, ui est demoi- selle d’ho’nneur, proc de a sa toi- lette avec un soin inaccoutumé. All Q CI‘ f Elle a mic robe neuve, un tablier neuf, des souliers neuis. Pourtant, elle n’est pas satisfaite: pour un mariage, pense- t-elle, on doit s’habiller autrement que pour une féte quelconque. Alors, avisant 1a couronne de fleurs d’oranger... de sa mere, qui fait le plus bel ornement de la commode, elle s’en empare. Mme Labornez survient, re- ‘- met la couronne en . place et manifeste son mécontentement ar quelques ta- oches. }\ ., << ——-- C’est toujours comme ca, bougonne Bécassine ; maman fait expres de trouver mes idées mauvaises. Eh bienl elle ne saura pas celle que j’ai eue pour mon bouquet de demoiselle d’hon~ neurl» Et elle se met en route, Au moment du départ pour 1 a mairie, Becassine défait son paquet ct prend place dans le cortege. en tenant fierement a la main un superbe chou-fleur. « —— Des fleurs, ca ne sert 'a men, exphque—t-elle, tandis que ca, les mariés 1e mangeront demam. Et pins c’est de la fleur aussi, puisque c’est un chou-fleur ! >> empo rtant le bou-r— ‘.-'1:.:; quet soigneu— /%=-\ __ " sement enve- ///Q‘RT‘ . loppé. ‘ } fix \‘o ‘ ’y/‘I / 1/, C’est l’oncle Corentin qui preside la cérémonie. Il Vient d’étre nognme' maire. 11 est trés fier de cette dlgmte. Il est pompeux, solennel. Son écharpe tricolore est large comme une servxette. << -— Tiens I (lit sans aucune malice Bécassine, probable que l’pau- we oncle a mal au ventre, pour s’y etre mis une ceinture comme ca. —— Silence ! >> crie M. 1e maire d’une voix courroucée. Mais i1 n’est pas facile d’empécher BécaSsine de parler. ' —— ". 1342‘. Adv.“ '1“- n» )_ fl. \ . u A.” ‘ias mfln. r l, . BECASSINE DEAIOISELLE D’HONNEUR 31 Quand 1e calme est rétabli, l’oncle Corentin commence son discours. Il parlertres blen, d’une v,01x grave : e — C’est comme 31 qu’ll chanteralt »>, ditBécassme. Et tout d’un coup, remuée par ce beau dlscours, elle se met a pleureI. De la Voir- pleurer, les époux, leurs parents, M. 1e malre lul-méme, deJa tres émus, pleurent auSSI. , . 2% \ ,\ ]\ Au moment 01) l’oncle Corentin demande aux fiancés s’ils s’acceptent pour époux, Bécassine s’écrie impe’tueusement : <~ —— C’te bétise ! Manquerait plus que ca qu’ils nous aient déran- gés pour rien ! >> 11 s’en faut de peu qu’on expu‘lse 1a bavarde. 1, 1. A . ‘ I 4/, 5. '3' s ""5 C’est l’usage a Clocher-les-Bécasses de faire une quéte a la mairie. La. demoiselle d’honneur en est chargée. . Bécassine commence par refuser. « —J’suis ,',.‘ pas une mendiante ! >> ' , dit—elle. Il faut " une admones- , j i tation de sa mere pour ' 1a decider. Mais ils font de telles grimaces que, sans transition, Bécassine passe des pleurs a un acces de fou rire. Et, cette fois encore, l’exemple est conta- fl gieux. Toute 1a noce, maintenant, se tord. / ,_.'. ------ A la porte de l’église, Bécas— , sine a une discussion avec le bedeau, qui s’oppose a ce qu’elle entre avec son chou- fleur. Mais, heureusement, elle se tient fort bien pendant \ r - Mais Marie Q‘uillouch, peu scrupuleuse, a mis un La quéte est iongue. On ne met généra- i" I I w ’ ' . ' ' centimes.Bécass-1ne,1nd1gnee,l’appellevoleuse 1 . , . . 1 , lement qu’un centlme dans la bourse. sou etreprls 31x . » , . ‘ . a ceremome . e 1e se dedom- des pauvres. M. 1e Malre a grandopelne a separer les deux cou- magera au déjeuner. Ceux qui n’om: pas de centimes mettent un sou et reprennent 1a monnaie Sines qui en sont venues [aux mams. ' L \4 v 32 ‘LE REPAS DE NOCE ‘Iperemenie religieuse, 1a noce précédée des . ..1 lessfleufs1 gfgfgneféie‘é: ‘Z‘S‘ielens; Se rend dans un joli pré, bien ombragé, son bouquet ° ,5'61‘1 une grande table est dressée. Pendant qu’on _ ' acheve les préparatifs du déjeuner,... " Bécassine, pendant ce temps, aw’étoé’jbfi‘er ayecson . ,, ami joél. Quand elle reV1ent, la d1str1bu- ‘ ,p l , § tion est termmée. << —— Ma pauvre petite, lui dit Yvonne; emme 3.. a, ennuyée de ne plus avoir de fleurs*d"oranger pour toi, On dit que ea‘porte bonheur. Qu’est-ce que je pourrais _ . te donner a la place? —- Ben E répond Bécassine, donne—moi une orange” Ca me portera encore plus bonheur, puisque je la mangerai. » A" On a mis "la jeunesse; '&--_.,11n bv, de la table't‘gTOUt ce petitriri-bnde est, gai, remnant, ma1s se t1e_nt asset;,bien."C”e‘pendant oél manifeste un peu‘d’inquiétude en voyan: la loutonnerle axrec‘laqueue Marie Qu1llouch mange et boit. Marie a un plaisir d’avare a se bourrer quand elle est chez les autres. .4 UN PROBLEME COMPLIQ UE 33 Mais elle veut sauver 1a reputation de sa fille. << ———: Depuis (1'11qu 6 temps, explique—t-elle, Marie a soilvent des vapeurs. » . Cependant, Bécassine n’a pas son entrain habituel. Elle est préoccupée. Elle compte sur ses doigts; elle compteles convives en di— sant tout haut leurs noms. ll est visible qu’un-grave probleme la tourmente. Quand on se leve de table, elle réunit ses amies. << —— J’y comprenos rien, leur (lit—elle; moi, j’étais H entre Yvon et Joel; Marie 1 entre jo‘él et Nicolas; Anna!» entre Nicolas et Yannj‘ t; tout le temps comme'gaf‘ une fille entre deux gar— ; . ‘ ’ eons... , << ...'alors ea devrait faire deux fois plus de gargons que de filles. Eh bien! juste autant des uns comme des autres. Exphquez—mm ga, SI vous pouvez! >> "/ ‘1'. «1‘ ..“.." 0 ”ENE? 7" \\\ j’ai beau compter, je trouve toujours' 0. L’ALPHABET PERFECTIONNE “1%“ “a“ “m“ m \ tout ca péle-méle. Ses parents ne s’apercoivent défense de le perfectionner. Bécassine a six ans. 1] faut qu’elle commence in. s’instruire. On l’emmene a la ville et on 1u1 achete hvres, cahIers,’ plumes e1 crayons. En outre, sa mere lu1 faIt beaucoup de recommandatlons. «— Il faudra, lui dit-elle, étre bien obéissante, bien polie, et surtout bien soigneuse : avoir toutes tes affaires bien rangées, comme je t’ai déjé montré : les choses pareilles ensemble ; en classe, on ne supporte point 1e désordre >> ' <9 \ ' BécasSine écoute bien atten- H S aglt de mettre ensemble ' tivement. En rentrant avec ses achats, elle les examine de nouveau et trouve que son livre de lecture n’est point en ordre : il y a un tas de signes noirs, des gros, des petits, des longs, des ronds, ' '1. E11 _ 5185:1231: :1 3222111136 anpgfgfagfii puls elle recolle toutes les lettres en petits morceaux \ Semblables cote ‘a céte sur les pages (16 ,... ‘ son cahier. \ du désastre que quand il est tr0p tard. On gronde Bécassine, 'et on lui achéte un autre alphabet. avec = ‘ LES BATONS 35, , ”wimpy: w - F ‘ Le lendemain, elle se rend a l’école et elle assiste a la premiere legon qu’elle trouve << point intelligente >> : la mai- tresse est debout devant un tableau noir 01‘1 elle fait de vilains petits dessins. . Elle les montre au bout d’une régle en criant : a ! a Z a ! comme SI elle appelait, 6 ! 6 l 6 ! comme si elle riait, i ! i l i ! comme si elle pleurait. Toutes les eleves répetent apres elle. Si Bécassine répé- talt comme ea tout le temps 1a meme chose chez elle, pour ennuyer le monde, elle recevrait une paire de taloches. /, :‘II at], 'lII ”IIIEO III-N MHI\\‘\‘\ "In-In ' _ ."lussa-n u‘wbeyyngw‘“: ‘ v‘filfi Ensuite Vient 1a leeon ’e'criture. Be’cas- sme commence par tremper‘le gros bout du porte-plume dans l’encrier,... ‘J ' fig; ,‘ ._: l" u? é”; I.“ It“ I y .‘ i h.“ i I, H n \ Quand elle revient, elle se remet a son devoir en s’appliquant de son mleux, mais ne réussit pas du tout. << —— Ce n’est pas bien, lui dit 1a mai- tresse, tu recommenceras chez toi et tu tache- ras de m’apporter demaln de beaux batons bien ‘ droits. » P111S SC frofte la joue avec, pour chasser qui cause une hilarité générale. est toute barbouillée,’la maitressel’envoie * se laver. ‘ une mouche, ce Elle I. P‘ Q _, N V ‘ ‘r ' =5 « —-- Eh blen, dépéche-tOI, ma petlte. » Bé- , t "“' , ‘ cassme se retire. Ne 1a voyant pas revenir, sa min—611335: -ce (11:16 ttu dfals:leg , . » mere 1a cherche. Elle finit par la trouver dans . . . . . ' CWPCI e on evo1r. ‘— x r n r . A ’ o . I y . « Befifiggfi 90:1: Sgadfeeggrea le bucher, accrouple devant un tas de fagots. giftieaietfalsions’ riltOI}.(_ieV01r,Arepond Beeassmeen \ f . ’ J Bécassme rogne et racle des branches mortes. d . ‘ ses ague A e” '3 appretlops des batonsb1en a1re. >> - \ r01ts, comme la maltresse me 1 av10ns commande. >>V o". LE DEVOIR D’ECRITURE Pam's est la capz'tale « Il faut remplir toute Mademoiselle qui 5’ en va re hvrée a ses propres re Bécassine sai_t maintenant V tracer toutes _ sme est effarée. ses lettres, au551_'1a maitresse a déposé de- vant elle, ce matm, un beau modele d’ecrl- ture a copler : '< -— C’est-y bien comme 9a? demande-t-elle a Ma- rie Quillouch, en 1e lui montrant. -—— Tres bieni >> répond méchamment celle—ci. Et Bécassine perfectionne son chef— d’oeuvre : pu1s, comme 11 reste des espaces Vldes, elle les rempht par une sérle de pet1ts patés. /' - 'j‘fiarie-‘e‘spérait que la mai-tresse riraitaussipmais - I velle est déQue. Mademoiselle lui prend Ile cahier-des mains’en luidi‘Sant' que le deyoir de sa c'ous‘ine me la regarde pasrelzle ajoute qufelle ‘référel‘ I. ' , une erlfanf‘doofle comme Bécassine a une peéite._'fill“e'dont'l’esprltn’est” .tourne (111 a fame deskmécha‘ncetés” '. . ' ~ ' r 7. ' de la France. 1a.page,» a dit ,lalssant l’écolie- ssources. Bécas« 21/! A771 I’l/N/l/ .- J /4 fr». ,9 . Comme elle termine, une de ses camarades s’aper— ‘- 901t de ce qu’elle a‘fait et ne peut retenir un Irand éclat’de rire. Marie Quillouch, alors, saisit 1e cahier et 1e 0' montre a toute 1a classe qui s’amuse follement. “ ' Abmeimglé; . ,ap-porgtenn Colts"; ‘c’e‘é‘t‘ unbalance altvemr {Lguimperfp‘oiirfiqfii‘lépdes Legging (1e . ' .ase‘s-éljévest f: .3 "5’se "rem-ma: . << —— Remplir toute la page, ca va pas étre com- mode,» se dit-elle. Elle trace cependant un é‘norme P majuscule qui commence en hau.t\ de la premiere ligne et finit en bas de la dermere. 315‘ I . <_a__c.Ao_Ar.n LA... , _. ,. LA LECON DE CHOSES 37' (. Mademoiselle Commence tout de suite le débal— lage, a la grande joie*‘des enfants. << — Ah 5 dit- elle. en ouvrant 1a caisse 01‘) se trouve la balance, - r . - A ' - I n I - on a oubhe les p01ds. Je vais etre obhgee d ecrire pour les demander. >> <« —— C’est point 1a peine, Mademoi— selle, dit Bécassine, i1 y en a chez nous,- je vas vous en chercher si vous voulez. ——~ Je veuX bien i va, ma petite. >> Bé- cassine s’élance‘ au dehors. Sur 1e 3”»! o #1:? <2 —:Co‘mbienfaut—i1quej’en prenne?_ -——- Tout ce que ta mere aura, je les 1u1 rendrai. >>Bécassine court chez elle et parlemente avec sa mere. Une heure s’écoule. ' Bécassine saute a terre et, s’avancant vers la maitresse : << —— Voila; mademoi- selle ; il a fallu le temps de les cueillir ; mais pour les rendre, n’ayez crainte, m’man a dit comme 9a qu’ils ne vous feriont point ma] au coeur. » Enfin, on entend, sur la route, 1e trot d’un zine. C’est Bécassine qui revient, montée sur son baudet. De chaque c6té du bat sont accrochés deux 1m- menses paniers remphs de pet1ts p015. Hilarité dans toute la classe. Marie Quil- louch ricane et, se penchant vers sa voisine : << -—— Je savions bien qu’elle se trompait, mais je l’avions laissée faire‘. >> Mademoiselle a eu- tendu : « —- Ma petite Bécassine, dit—el'le. .. << avertis ta aman que je l’invite a diner avec toi, demain soir, pour manger les petxts pois. » Et 1e lendemain, Mme Labornez et sa fille, vétues de leur plus beaux hablts, ont mange, chez 1a maitresse d’école, les petits pois accompagnés d’un excellent canard et de beaucoup d’autres bonnes choses. Marie Quillouch en a été malade de deplt. '0 38 BECASSINE SE SURMENE Bécassine ne se porte pas tres bien: Elle est languissante, palotte. Ses parents s’inquietent et décid ent de consulter. Mais son p‘ere vou- drait appeler 1e vétérinaire, dont les viSItes ne_ cofitent que vmgt sous, et cette idée indigne Mme Labornez. << — Autant dlre que not’ fille n’est qu’une béte ! » L’oncle Corentin les met d’accord en déclarant qu’il paiera de sa poche J 1e médecin. ~ & 2: 1"“ \ a; 4" I, ‘ 3851;;,,333r» r La fin de l’ordonnance enchante l’oncle Corentin : fatigue intellectuelle, surmenage, ce sont des maladies de savants. Donc Bécassine est en train de devenir une savante. Quel orgueil pour l’excellent oncle ! D’un ton negligent qui cache mal sa fierté, i1 dit, 1e soir, a ses amis : « —- Ma niece 1‘ a .. <4“ . 11 en fait venir un de Quimper. Celui-ci arrive un beau matin, examine, ausculte l’enfant : < — Ce n'est pas grave,... la crois— sance, les premieres chaleurs. Il lui faut un peu de quin- quina, du grand air, et s-ur fl Qtout du repos, du repos intellectuel... Ne :\ la surmenez . pas >> ’r Mais i1 faut prévenir l’institutrice. L’oncle Corentin va lui faire visite et la met au courant. << —— C’est facheux, remarque Mademoiselle. Be’cassine commencait 2‘1 savoir ses lettres ; elle les oubliera. Enfin, la santé avant tout ! ~— Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, ré- n’est jamals a court 4 En s )rtant de l’école n tier, fait des achats. Bécassine va étre obligée d’interrompre ses études : elle se surm‘ene l» , . . , Rentré chez lui, i1 dessine, sur des morceaux de car- loncle Corentin va chez le pape- ton, les lettres de l’alphabet. Puis i1 explique son pro- jet aux Labornez. (,__, Bé- cassine,dit- i1, gardera les bes— tiaux. On leur met ,3 fix ii \ pond l’oncle Corentin, qui d’expédients. J’al une idee! >> une de ces pancartes, et elle appellera les ani- maux par le nom de la lettre. Comme ca, elle Prcndra l’air sans oublier’son alphabet. » > LE SYSTEME CORENTIN ' 39 < 1 z 1 . avez envie, dit-il avec sa bon‘ men ' , , , .7 habituelle. V ous rirez moins quand vous me verrez decore fies palr. fr mes de l’Académie, pour mon sys— téme, le sy‘steme C0" rentin, un systeme merveilleux pour y. g . apprendre a 1re 'i aux bergegs et aux bergeres ! >> " ’ g. . , p . ’ ' qlzland on voit défiler l’alphabet v1var_1t. 0:1 n ose pas trop rire, cependant, a cause de_l’onc1e Corentlu, que tout le monde aime, et qui est une autorlte, qu1 est MonSIeur 1e w . ._ . a ”us-q. ::*:;.:-:/~1-:t». 1m.“ ,M , " (15+? " ‘~- ' a! ‘ - . . Le traitementdu médecin deQuimper réussit d’allleurs c 51% e fort agréable la vie " a} ~ méne.‘Elle passe 5.95 10111" admirablement. Bécassine reprend ses couleurs etien- nées dans un joli pré ; elle applique conscienci’e ent 1e systeme Corentm. §ans graisse. Au bout de huit jours, 1e consell de famllle, . cesse, on l’entend crier : « —- Eh ben I L, qu01 donc que t as a apres avoir pesé la .fillette dans la grande balance (11} courir comme caP... Brigand de C, tu vas-t’y encore te boucher, décide qu’elle est en état de retourner a sauverP... >>, etc., etc. l’école. L’oncle Corentin l’y accompagne, le coeur battant : son systéme va- t—il triom— pher? << —— Mademoi- selle, dit-pi], voulez— vous écrire 111 ta- bleau noir quelques lettres? Vous allez voir comme Bécas- ‘7' sme les connait . , bien. >> Mademoiselle ~ - ‘ ‘ ” C’est la faute du systeme Coreutm. L oncle a écrit 3 “ —‘ AHOY'S t ”“9“6.1’din‘ est navré. Il ne sera pas décore. Des qu 11 Bécassine, dit-elle, don, l’cochon (sauf vot’respect), l’ane, et puis au bo'ut, c’te s’endort, leg palmes academl ues tant i épelle-nous ce que pauv’Blanchette qui s’estfait croquer par un renard. » espérées lui apparaissent sous la gure d un Phénoméne étrange ! Pendant plusieurs mois, Bécassine, malgré petit farfadet moqueur qui lui fait des j’ai tracé. » tous ses efforts, n’a pu s’empécher de dormer aux lettres des noms grimaces. , . 4i d’animaux, et aux animaux des noms de lettres. v.. 40 LE CADEAU DE PETE Il n’y a qu’un seul nez, unénorme parapluie parapluie chez les Labor- en coton rouge qui vient Maintena'ri‘t ‘quevBécas sine est une grande fille, on des grands-parents. Il sert a toute la famille. Quand on va. E'lle‘ a heureusement léché 1e para- plule a temps; mais ce n’est qu’au prix d une course folle traper. qu’elle a pu 1e rat- l’oncle et sa mere, testé pour la forme, mais qui est enchanté du plaisir de la fillette au marché, i1 suffit a abriter 1a charrette entiere. V ingt fois, elle embrasse et remercie 7- Elle demande a son pere de lui en echeter un qui soit mieux proportionné a sa taille. Conan Labornez jette les hauts cris : << -— C’que c’est que l’luxe £1 c’t’heure ! Bientot, i1 te faudra des robes en or pour garder les bétes ! >> lui préte parfois le parapluie rouge. Mais elle 1e trou_ve terriblement lourd. Un jour de tempéte, elle a fallll étre enlevée par le Sa mere et l’oncle Corentin sont plus ge’ne reux. Et, 1e jour de sa féte venue, Bécassine re— goit, avec quelle joie ! l’objet de ses réves. Elle ne se lasse pas de l’admirer. 11 y a << du sculpté >> sur le manche; l’étoffe brille, a d comme de la soie. ,- k " son pere, aussi, qu1 a pro 0' A ( ‘35:“ ’ . ;. ass « 'A' iffy" _: W {a \ J... 5 H . .44 // ~' Lo lendemam, 11 pleut a verse. p // r — Bonne occasmn pour étren- ' ' ,l/ '1 / ner ton paraplule, Becassme. — Blen sfir, m’man, tu dis 9a A pour rire. C’est-y un temps a sortlr un paraplule neuf P L’eau ; / l’abimerait. » Sa mere s’efforce £1 lui faire comprendre... LE PARAPLUIE PERDU 41 qu’un paraPIUi‘égliésf surtout utile les jours de pluie. Un peuflde bleu apparaissant Elle l’ouvre tout grand, au contraire, dés que le s’oleil se met a briller, et elle 1e promene au ciel, Bécassine seriaisse persuader et dans toutes les rues du village, méme celles ou ne lappellent pas les achats dont sa mere sort. Comme i1 tombe encore quelques 1’a chargée. gouttes, elle tient fermé le prémeu); para- pluie. Méme, elle l’em eloppe avec un Journal dont elle s’est munie. ’ \\\\ <« ---—- Et ton parapluie? >> demande Mme Labornez quand elle rentre a la maison. Hélas ! plus de para- pluie ! Bécassine l’a perdu. Pleurs, desolation. << —— Retourne Vite dans les boutiques 01‘1 tu as acheté. Tu 1e retrouveras. » Chez l’e’pi- posé contre le , 1a or) l’a laisse’ Bécassine. Ce sera Vite fait ; elle ne est arrétée qu’a la boucherie,-5‘iiifla‘ boulangerie et a 1’épicerie.,3lRienga: dansles deux premieres ‘ ' 5 ‘ << ~ Un parapluie? Non, pas vu de parapluie. » « —- M’man, crie—t-elle en rentrant, le v’la, 1e - v’la. Seulement, faudra te me’fier. 1 .es deux autres marchands ne se précipite. sur lui, 1e caresse,‘ l’embrassc et sont pas si honnétos que l’épicier ils n’m’ont point rendu mon l’emporte‘comme'ferait une mere de son enfant. beau parapluie. eux ! >> ' O 0.9 o.’ . BECASSINE VA A LA VILLE 1/ —— Petite, a dit un soir l’oncle Corentin, fau- dra te faire belle demain. J'vas a la ville et je t’y emmene. » Bécassine, qui n’a jamais quitté son village, est enchantée de visiter Quimper. Elle es érait’ bien se montrer dans Quim quand, a ’entree de la Ville, l’oncles’ar y laisser cheval et v01ture. ‘ :1.1 Q. A . I ‘ Elle est inquiete aussi :‘les gens de la Ville,lcg’est si 'malin ! ‘le patron de l’aube criniére du cheval. A per en équipage, et elle est rete a lfauberge du 50162] d’ pour un tout pareil qui ne serait pas si bon? Aussi, pendant que l’oncle parlemente aVec rge, elle entre dans l’écurie et commence a compter les crins de la , . omme ca elle 1e reconnaitrait entre cent. Malheur-eusement, l’opé- ration est compliquée et l’oncle Vient chercher Bécassine avant qu’elle ait terminé. :\ w-h- gm 4 .’ Elle ne l’est pas moins de faire 1e trajet dans Tout le long de la route, elle adresse des saluts non, qu’elle r—encontre. 1-K larbelle charrette neuve de l’oncle. d imperatrlce aux gens, connus ou tres désappbijritéeli‘ 01’, et declare qu’Onfifai‘? “ \ \ - ' i4 - . , - » - ~ ”‘1 "' r: v. ”4 La ville, c’est moins beau qu'elle ne croyait : bien sur q11-' elle ne voudrait pas habiter dans des maisons Sl hautes; ca lui ferait trop d’étages a descendre et remonter quand elle aurait oublié une commission. Si on allait changer 1e cheva.l -“r‘fi ———— va'zvv'wru‘ WF‘F—T“ LA VISITE DE QUIMPER ——————— “- _ T" ‘ '~-'5:,;;~j"g ’ " ”r; , . , . .. ” Soudain,Bécassine tombe en arrét devant une 3n-‘arriVe‘élevafit‘la'cathédrale.‘-, V ' ' ‘ «liAdrnirable mOnument gothique», commence l’oncle Corentin. Mais Bécassine, quin’a pas l’ame artiste, n’admire pas. Méme, remarquant, en haut du portique, la statue éque tre dux Cr * lon. elle declare que ca n’a pas a: > ‘ mettre un monsieur a cheval a cl les. L’oncle n’est pas tr‘es content .. de n’a— voir pas pu placer son petit discours. aClocher-les-Bécasses, on You ne peut s’alimenter une source en dehors du Village. «1 ~— Oh I oncle, s’écrie Bécassine, faut acheter une affaire comme ca pour le mettre cheux nous, dans le milieu de la place. —-Mais ca ne servirait a ’ rien puisqu’il n’y a pas d’eau wdans 1e ' village. -— Ben, c’est justement pour ca, riposte Bécassine :c’te mécanic, ' . ‘ . - — que, ca en ferait venir. » ‘ ‘ A ce moment, retentit la m'usique d‘un regiment qu1,se rend au champ de manoeuvres. Bécassine 7 , .~ danse de 101e. << —\ Oh I la belle musique ! C’est c -3 _ " elle est surprise par les uniformes et demande... . 1va . v. I comment on appelle ces Ales: sz'eurs—ld. << Ce sont des chasseurs a pied, ré ond l’oncle Corlentin. d— ' ' ’ ‘ ' ’ ' ’.' . t es ’v01s blen uy sont a pied, et que cest des c asseurs, puisqui s on lIuSils... Mai? c’est ben encore une idée desgens de‘ la Ville de f_a1r'e tant de bruit en allant a la chasse. Ben sfir, 11s n’attraperont pas de gibier. >> 1' Ces menus incidents ont rendu des ménageres emplissent des brocs'. C’est un objet inconnu Y mieusse qu’not’orphéon. >> Mais, n’ayant jamais vu de soldats, gaieté a l’oncle Corentin, et c’est d’un pas allegre qu’il entraine Bécassme vers le musee. pompe ofi d’eau qu’i; 4’ at :‘ ore plusse toute sa 1 44‘ LES SURPRISES DU AIUSEE .3 x. ,~ Mum“ gm mil 1 4 . ' ‘33 Le musée de Quimper, ou l’oncle Corentin et sa niece viennent I I \} ‘ H l l d’entrer, renferme une collection de figures de cire, de grandeur , l; l ’ naturelle, habillées de costumes de toutes les regions de la Bretagne. La contree de Clocher-l’es-Becasses y est particuliérement bien représentée. Becassine, des la porte, pousse un cr1 de JOle. « —- Oh ! c te chance 1 Tons ceux de chez nous qui sont_venus nous reJOIndre !..Tle}15’ oncle, regarde : V 1a 1 oncle et la tante Quillouch... et puis la cousme Yvonne, et pu1s Joel. J vas les embrasser I » I, et pleure a gros sanglots do me pouV01r lu1 témmgner “son L’oncle Corentin et le gardien l’arrétent au moment affection. 11 faut l’emmener. \ 01‘1 elle escalade la balustrade. Malgré leurs expllca- ~ tions, elle persiste a croire qu’elle est en presence de sa famille,.. $941,, - , I L’oncle Corentin 121 console de son mieux: puis, 1a voyant tomber en arrét devant l’affi- Che d’un petit théétre ou l’on donne des séances de prestidigitation, ildécide ,de 13. f . ‘ *‘ ' ‘4 _ . _ laisser assisterseuleala ' ' ~ ' ‘ ‘-‘- - ‘/ representation endant que lui-méme era ses courses. , Peu ,apres, le prestidigita- teur,’ quia be- soin d’un com- pére pour un de ses tours, I .. vient inspecter cg 8% . w . " '“ " X , la salle En vo ant labonne ' “9%ng 111111 paye un 131%“ teu11, 1a re‘ figure ahurie clIe Bécassine,’ ’ \ i1 pense que personne . commande au controleur, 1‘11 re- " ' commande de ne pas ne songera a1a soupconner 7 de complicité. «—Tu vois cette plece qultter 53 place avant qu’il revienne la chercher, puis s’en de 5 francs, petite? lui dit—il. Mets-la dans ta poche Quand je te le dirai, tu va, pécasslne s’installe dans la salle encore vide, car la monteras sur l’estrade et tu sortiras 1a piece. Tu auras deux sous pour ta peine. representatlon ne commencera que dans un quart d’heure. . Maig i6 ne peux Dag te les donner maintenant... r qu AL w 3% fie UN TOUR BIEN REUSSI 45 4 parce que seance commen elle est maintenant dans la poche de cette petite fille. (I! dé- 'signa .fiécassz’ne.) Allons, montez sur l’estrade, mon enfant, et videz votre poche. >>Bécassine,1res fiere de son importance, enja'mbe la balustrade, se‘hisse sur l’estrade, et aussitot... ~ touche de ma baguette / C’est compris? — Oui, m’sieur. >> Bientét la salle s’ernpllt, ia Mesdames et messieurs, dit le prestidigitateur, j e prends une prece de cmq francs , ]e a magique. Vous le voyez :- elle a disparu. Eh blen ! cette plece -. .._.v . U je n’ai pas de monnaie. ce.<«—- l} sort de sa poche une poignée de pié- cettes et de gros sous. << ——V’la les cinq francs, m’sieur l’faiseur de tours. Vous pouvez compter, tout y est. J’ons fait d’la monnaie a l’ouvreuse, pour que vous me donniez mes deux 501.3. » L’opérateur, furieux, la ren— 'x. “-5: voie a sa place. Et, pour sauver les appa- _ tend qu’il a voulu faire une plalsan rences, i1 pré- terle. La repre- . . I 1 «~ L’oncle Corentin, crie—t-elle, m’a commandé de ne pas qultter ma place. ‘ Mais, petite béte, tu l’attendras aussi bien devant le theatre. >> La discussion s’éterniserait si l’oncle ne revenait juste a ce moment. ' - sentation finie, 1e theatre se vide. Bécassine. malgré l’ouvreuse et _le contréleur, refuse de sortrr- de la salle. Elle tréplgne, se cramponne au fauteurlwl ‘. ;s\§_ “fa“ \ ax} “ : ‘1 ‘ ‘ 'x\‘_ m‘atfoéfrgfiifié: ‘ Pendant 1e retOur, Bécassine est silencieuse. «A quoi penses-tu?» lui demande son oncle. ..__Eh ben ! oncle, je m’disais que les gens de la vrlle llS .fontjles tiers et ils s’croient ben malins.Tout de meme, quand. 115 out voulu falre un ioli tour, ils sont venus me demander de les a1der. » ‘. filwcko .0 ' ww— ’. 4 O " o ’0’ ‘ 46 ' BECASSINE NA VI G UE ; q ‘r‘i l] $1mone de Grand-Air ct quelquesjuns de:'se‘_sf-pe"_its amis' ontp'btenu 1a permissionde faire fine-promenade en mer avec des écheurs qui i dowent aller au large 1]leter1eurs filetsfBec‘assme'est de_1a part1‘e.Tout ce petlt monde s’embarque joyeusement, sous la surveil ‘ance de miss ‘% e y. - ; , i ; 64 .' § a A; «i «“3 7" ,, ’._,- p . r j — ' . . " 1, peine s’est-on e101gnede1a we ‘ s I —~~\/"’w cote, le temps se bromlle. Le vent o,» .1 7w . - s’éleve, la barque est secouée-en tous sens, et de gros Les enfants commencent a s’effrayer ; 1e patron les rassure de son mleux. ' paquets de mer s’y engouffrent. «7 .Ce n’est qu’un grain, dit-il, cela va passer. >> Et 11 commande an mousse d epulser l’eau qu1 s’est accumulée au fond du bateau. I- M .r— , . f ._ I 1 j , k ., '1 * ' ’ « —. C’est vralment point 1a .peme Celui-ci; él’aie ”1111 re fifinf,r-sf-aeqnt'tte consolenmeusementde sa téche: de se donne; tant de ma], dlt-elle ; - _ ‘4 mais de nouvelles vagues surviennent et c’est toujours é. recommencer. BecaS‘ 9a seraut 51 51mp1e de falre un trou dans 1‘? w: ” sine observeletravail du mousse avec une dédalgneuse pltlé. - fond du bateau : comme 9a, l’eau SOI‘tll‘alt toute seule. >> > ' | 0.0 35%;; evefin releves plems. On regagne 1e rivage. ' Sur la plage, on a procédé au triage des poissonshet l’un,aes pécbeurs a donné é._81mone deux gros coqulilages VldeS qu elle avalt beaucoup admirés. , , r‘ p. . A “mag... V . “ “‘«flr'fim Quasar“, a En rentrant, elle court EL 1a cuisine, prend deux écuelles et les apglique sur ses orellles‘ « —- Que fais-tu 1&9 wdemande sa mére. -— M man, repond Becassme, J6 cherchions it entendre bouillir 1e pct. » ECUELLE§_ .. fipidement et 1e temps cheu‘r's ont jeté leurs filets qu’1is u (j -—— Que veux-tu dire? ~ Dame, puis- a _ qu.on eutend 1e bruit de 12. mer dans les bi} ' -- e‘ 99-»: - = (11111168. Je pense qu’on doit entendre 1e bruit du pot-au-ieu' ' dans les écuelles. » «. . ‘ ’Celle-ci, enchantée, les 21 portés £1. ses oreilles; puis,appelant Bécassine :«—T1ens lui a-t-elle dit, écoute aussi 1e bruit de la mer. ~> Bécassine a écouté, ce qu1 a paru vivement l’intéresser. O .4 l"Uni-q u. Maw .> u 7, _ 00 A 48 BECASSINE COLLECTIONNE LES CAILLOUX / / § ‘ ": ~ Q s -: - a, , Q Q 052.0 \ Un jour, ‘sur. .un morceau de journal .qui enveloppe u}; paq‘getfiécassine lit cette phrase : e—La pauvre enfant etalt Pauvres pierres 1 on marche dessus, on les jette Violemment. Le lende- mam, en rentrant de l’école, elle écarte du chemin, met dans le fosse ou sur . 1e talus toutes les pierres ' << — Comme a on me pilera as dessus. >> M. et' . lle ale coeur sen~ - .‘ . ' ‘ 9 ’ P . _, . ma]. eureuse comme les plerres » Comme e Mme de Grand~A1r v1ennent a passer et, ne se doutant pas du motlf qua 1a falt figse’xggfhgirifsgsl e lesp 1erres sont en effet agir, Ia félicitent de nettoyer 1e chemin. __ ...elle ne trouve qufune chose a faire : c’est de ramasser 1e plusposmble de ces plerres $1 Infortunées, d’en emplir son tabller, de les rapporter a la malson. Mais, en retOurnant a l’école apres déjeuner, elle. voit deux hommes, les yeux protégés par des lunettes, qui, a grands coups de marteau,cassent les cailloux. Elle est indignée : << —- Ca, c’est trop méchant ! >> Ses observa- tions étant mal accueillies,... ' ’\ U ; _ les ali- Et comme sa merelui demande des explicatmns: puis a fini par com rendre. (( —'Rn a— 331’ . du cellier. «— J’avons apporté ces pauvres pierres, répoqd— t-elle un coeur, not’fille F» a-t-elle dim, avec . . rau moms, elles seront ' elle, pour que les casseux leur fassiont pomt , émOtiOfl, a 8011 mari, €11 1Ui narrant l'hiS- tranqmlles ! . de mal. >> Mme Labornez a été ’abord étonnée... toire. Conan Labornez a été moins charmé. ; .A 00. LA CHASSE DE L’ONCLE CORENTIN 49 "4 '7.) a :- iw_ a s f ‘ A 13.. . . I. A] -. :5? ' .1 ‘ 1, ‘1 ‘ N? 1,. h'. " a h. «'35:: \ u , b‘ 3% .ooudainmne bonne idéefiééfl': o ' ;5 1m Vlent. Elle s’enfermé a“ A”: 1' clans s_a chambre, déchire WWW 4/7; i; , . __ = . :55; / 1 en petlts morceaux quel- 71:) 3:1,. , / ques feullle: de son cahier ‘ (9y; 9% We ’5 . \ ’” Ce qui désole aussi Bécassine, c’est de voir l’oncle Coren— tin faire 1a c'hasse aux pauvres oiseaux, aux lapins, etc. Chaque foisqu’il revient _ avec son carnier plein,e11e se lamente sur 16 sort des victimes. 5 Le lendemain matin, elle regarde d’un oeil plein de malice l’oncle Corentin prendre son fusil, bou— cler son carnier, se mettre en route. Elle attend 1e soir avec impatience. - , M l’oncle Qorentin va cher- \Q‘R .\ clier son carnier,‘ débordant de /\\i K35. t K glblera qu’ll avalt caché dans _ kw“, Bécassine est au comble du bonheur, elle a pei e a contenir sa joie. Quand elle est couchée... 1a rem ise. F’r' et, sur chaque morceau, ecrlt les mots que vous voyez reprodults a dr01te. M'klde-t’ég“ \wx ‘ “‘ Puis elle va disperser ses billets sur la gréve et sur les buissons du veisinage. . Toute la famille est déja a table quand le chasseur renti'e‘,“ les mains vides. ée‘, jej'n’ai absolument << —~ C’est curieux, dit-i] en posant son fuisil contre la chemi . eule becasse. » rien tué, aujourd’hui. Je n’ai pas yu un seulwlievre ni une Puis il a sotti de sa poche et a mon- tré a M. et Mme Labor- 9mm», nez tous'les lgillets de Bécassine qu’il avait ramassés 1e long de sa route. .115 out deCIde de ne pas la détromper : son intention avait été trop bonne EJ V 50 BECASSINE VA A LA FOIRE Le 'jiolfie fifie‘equifisi {soUVéntgla promené Yvonne de Grand-Air, se fait VieuXet pour ménager ses forces, Mme de Grand-Air décide d’agheIer un second zine. Justement, il va y avoir une fonre au bourg v0.sin. ’ ~ . «57+ Les bétesp, 9a me , , " ,. 'L _ cohfiait, affirme Béc‘a's-i g. , . nine :on aura dubeau: _ , menu bon, et du pas cher. >> La pr a 9%. emi‘ere personn’e’ qu’elle apere 1"”:éa'it en arrivant sur le champ defoire est son oncle Quillouch. “"‘ Y a pas K plus malin dans tout le Pays, d1t-elle it 563 compagnes. Faut 1e SUIVIC et L’oncle Quillouch va et Vient dans la foule, riant et plaisan- voir comment 11 s’y prend. » puis i1 ouvre 1a rets, afin d’éprouver leur r sistance,'... Le matin de la foire, 1e cocher est pris d’une crise de rhumatismes, M. et Mme de Grand-Air, attendant des amis, ne peuvent sor— tir. Il faut “one que miss Nelly et son éléve se chargent de l’achat. Elles sont un peu effrayées de cette responsabilxté. «——- On va faire comme l’oncle ! >> declare B 'cassine et elle De temps é. autre, i1 s’aPproche d’un cheval, lui ap- Eco 1:321: gigggrcnféfit 3;: enttraine Yvonne e’t naiss ljelly vers le quartiefi deg fines. Elle . , - - . . . ~ es connue ' . . ' ’ - enque 1e ereeee e e e pee-e Je- mm 1 A = (n : 1:213:52: thzszigzyaazfiizsszmeg? ftp << —- Si nous demandions 2‘1 sine de venir avec mouse“ propose Yvonne. Mme de Grand—Air 11’s. guere con fiance dans ses lumiéres ; ' cependant, elle l’envoie chercher et ' tant, fei nant de ne pas s’intéresser aux animaux, et cependant . . les detalllant du com de son petit oe11' rusé. ‘ \ 4 J o - , l BECASSINE CHOISIT UN ANE ' 51 {é- . E s a . $ 1 g r‘w‘é 53% Elle est trés fiére ‘ , . . mfg :9 ¢ ‘2 , de 'sa ' o ularité mais ,Tout a coup, elle se prec1p1te sur un )des m was» ‘ t ' , A ' ' ‘ ,. . . ’ A o ‘ I I ' n’en lilgisge rien parai- anes etlu1 appllqu'e, toujours a; miltatlon de L ane rlposte par une ruade ; Becassme roule par terre. Heu- l . m Imitant sononcle, 10nc1e.- une fOrmldable tape sur a croupe. reusement, elle a été a pelne effleuree. Elle se relevesans felle se pr‘oméne avec aucun mal et déclare gravement : << — J’savmns c que J vou- des mines Wm ; ' ' lions savoir : i1 n’est pas paralyse ; c’est deJa une bonne chose. " ' ’ . ’ V0 ons ses dents maintenant. >> ; d’lndlfie " {V ivlh‘: . ,. y rence. , ,3: 7 e - i > I! . A )1“ ‘ %, .- b‘ ‘ ‘\ IV. 4' . A? ; Elle commence un examen minutieux. «'— A guoi que es. sert’c’e que tu Le propriétaire de l’ane s’approche du groupe : « — La ‘ fais 1a? >> lu1 demande Yvonne. Becasslne 1gnore que 1 etat des plus jolie béte du champ de fo1re ! dit-ll. C’est jeune, c’est - - dents permet de reconna1tre1 age ,' mals,fi;ama1s acourt (,1 exph- sage, et ca court ! . . Vous allez vo1r >> 11 fait faire a l’ane r - catlon, elle repond: “7:88.“, mam zclle, J regardlons 51 c est des quelques tours au grand trot. « _-_ 11 va comme ca cinq k510- ‘ vra1es dents ou un rateher. C est 51 trompeur, ces marchands!» metres sans S’arréter, ,, d1t-1l en ramenant l’animal. ‘ ,‘ E E: . 2- E g E :5 ! ‘Elzpcbop a. ‘ _._.. 4.3... _ fl / Miss Nelly, ’CréS tentée, disgute 1.3 prlx.Au_ moment « Alors vous ne pourriez , ” ou1emarchevaseconclure,l3ecassme t1re la Jeune fille Jamals venn: avec 1m au‘v1llage Au retour Bécassine est songeuse, mécontént e. par la manche : << —- Mam zelle, ’faut pas l acheter. 3m n’est qu a trms kllometres: 11 Soudain, sa figure s’illumine : << — Y aura moyen V’onfls avez donc pas entenduc‘qu adxt le marchand? épasseralt! >> MISS Nellyaacheté de s’arranger, dit- lle d’un a’r inspire . Vous lui C t ane—la, 11 trotte cmq kllometres sans arreter... l’ane tout de meme. _- ,ferez fame 1a route au pas! » ' ‘ .. ’0 - 52 BECASSINE A DES {21% ,: .‘ . -.1 -. I ., C’est 1e jour de la distribution des prix 2‘1 Clocher-Ies-Bécasses. L’oncle C'o'renl tin, orné de son écharpe de maire, préside 1a cérémonie. II a autour de lui les notables du pays et M. Modeste-Lefranc: un. vieux savant trés original, qui passe ses vacances au chateau de Grand-Air. La commune n’étant pas assez riche our donner des couronnes, i1 n’y en a qu’une, tres grande, qui, par un jeu de Ecelles et de poulies, descend sur la. téte de chaque laureate. Bécassine obtient celui ae bon caractére. << —-- Celui-lé, dit- elle avec bonne humeur, je l’ai mérité, mais j’pourrais pas en av wir un autre : j’suis trop béte I » Tout le monde rit et l’ap— plaudit, sauf Marie Quillouch, , ‘ toujours jalouse de sa -. , cousme. 5' " ’; 'Maij‘s; hcemoment; 21a -‘fic}e11e‘3 casse :' l’amasde feuilles 612,. de':flfeursg1uii_ftornbe :FfWfifl’flXéPW‘léS?12.323fir¢5',‘éC-1atW’F'de'Qlezu-‘S 1181197313993§§.1¥16a-‘vete'la-Pmmlére a ' :5‘2'iéhuflehfiérf:1¢‘-:Signal.-'-.An miner}? 0333"?“‘31’F933gne§E§tfllflfifievisg4:ia - . , : Mademmselle commence 1a lecture du palmar es. Bé- cassme, enchantée de V01r recomgenser ses a mles, applau- dlt de toute ses forces 51 chaque prix décerné. 11 y en a beau- coup, car, pour ne pas mécon- ter les fa- mllles, on en donne au moins an a chaque éleve. Bécassme, rouge de plaisir, monte sur‘ l’estrade, recoit son prix des mains de M. Modeste—Lefranc, qui, depuis sa réflexion, parait s’intéresser beau- coup 2‘1 elle. Puis 1a couronne descend sur sa téte ‘C 1;. Marie QuillOuch 1a regarde méchamment et lui dit :<< —— C’que j’ai eu peur ! J’ai cru que t'allais manger la couronne. Dame, les bétes, cal mange des feuilles ! » Bécassine va riposter, mais M. h’Iodeste-Lefranc,... «Ki .2. 4 up,” 1. A, ‘ ' L’IDEE DE M. MODES~TE-LEFRANC -.« gram *4 qui a cutendu la. phrase, lui fait signe de se taire. Quand 1e palmares est achevé, il se leve : << 4» Mesdames, Messieurs, dit- il, la modestie et la franchise sont des qualités que j’aime par- dessus tout et que je veux récompenser. Voici done un prix supplémentairc. C’est une pi‘cce de dix francs... Pendant quelques instants, personne ne parle, puis Bécassine se léve et va vers l’estrade, la main tendue. << -—— Donnez—moi les dix francs M’sieu ; c’est,ben connu... A ces mots, 1e: choses changent de face. Tout le monde est ému. Mme La— bornez sanglotei son marl se mouche, l’oncle Corentm tousse bruyamment. Mme de Grand-Au a les larmes aux yeux en embrassant Bécassme. * <« Elle sera pour l’éleve qu1 nous déclarera qu’elle se conSIdere ' ' ~ 5 5\ moms intelligente de l’école Ouelqu’un réclame-t-il les dix :. . .- r \ ? . 'V . . . , ; * , « \rancs. >> Mane en a grande env1e,mals elle se cro1t beau- ~~<< que je suis la plus béte ! >> Quel— ques-unes de ses compagnes l’applaudis- sent, d’autres se moquent d’elle 865 pa— rents son génés et mécontents. M. Mo- deste—I.efranc lui donne 1a piece et lui demande : << '——— Qa ne te fait done rien, petite, de passer pour peu intelligente? » comme 1a .. coup d’esprit, et elle est encore plus vaniteuse qu’avare. << — Ca, M’sieu, ca m’est égal ct j’suis contente d’avoir les dix francs pour les don: ner a la pauvre mere Jannick, dont 1e man a péri en mer la semaine passée et qu1 n"a point de pain pour ses enfants. » «4' ‘ _ ‘ I I f ' ‘ '. . ’ ' , << —- Et moi: (lit M. de Grand—Air en se levant a son tour, " avec la permlssmn de M“0 la Dlrectrice j’ajouterai dix francs a ceux de mon am1 Modeste-Lefranc. C’est encore un prlxts’u plémentaire, 1e prix de Bonté : Bécassine l’a bien men e . »> ’ 0.0 1 1 ‘54 ' LES CONTES DE FEES Ainsi Turc, 1e chien de ifoncle Corentin, découvre avingt metres de , , , , , distance un lapin blotti dans la bruyére. Ca n’est pas lVImet-te, qu on , , avaltlalsse naturel: Turc doit ‘ . étre un magicien c‘aché dans dE‘hOFS: 1 autre nu1t,,a P109“? avec une VQIX ‘ ,, . . an corps de ~ ‘ . chien. Bécassine 1e presque humame : c est surement une prln— Lellvre que Bécassme a regu en prlx respecte iusqu’a, cesse ohangee en chatte. Mamtenant, quand est un recue'lde con’tes de tées. Bécassme _ . , ‘ pal-fois, lui bai- elle lu1 donne a manger, Bécassine lui dit : l’a lu avec passion. Elle croit vrai tout ' . ' .‘ ser la patte. 4 ~— Mademoiselle est siervie 1!. » ce qu’ilraconte ;et maintenant.elle ést , ~ 4 V ‘ x ,, ' , persuadée qu’elle est ’ - entourée de choses et 'd’étres prodigieux. . ~ "may ' .v - ‘ , ,~ ‘ ,. » .. a, -‘ .qu;, avant regu me au- - _ , - . x , : ' none d’une 'bergere, se trans- ,' . f? K . ' 3 ‘ ‘ ‘ ' ‘ iorma en une bellle darnedvé- ' S " ' ‘ ‘ ‘ l . , l i x . . tue d’une robe ’or.Et, ’un Elle tend ala auvres‘“ F ’ J ' ‘i Aufifii’i’hli; Bebassmei lqtallee sur un coup de sa baguette, elle fit rle son gofiter. LI; femmbee 1§$§$$2$§i§§2 ~ > C‘ ftocher d6 13? lande,l1t l'ne fin? de RIUS 50.1” apparaitre une table chargée L11 murmurant un remerciement. Maia rien n’appa Cher hvre. Une y1e1lle mendlante Ylfmt S asseon“ de mille friandises dont 1a. rait. ni belle dame. ni friandlses. ‘ , .prés d’elle et lu1 demapdela charlte. La fillette bergére se régala. Bécassine use rappelle a’ussitot l’hlston‘e d’une v1e111e femme, en al’eau ala bouche. pareille a celle-ci.., a, Q“ ; "‘et que c’est bien fait Ses réflexions ne l’empéchant pas d’avoir Iaim, _ . . l- . 241 , _ _, t, . ' élle‘rassem 1e ses bétes et rend 1e Phemm de la maison. En route, elle est abordée oar un jj-fl film: ‘ homme qu11u1 demande 31 e 1e connalt Conan Labomez. . ‘0 1 'o \ v . Am. H :an : a? BECASSINE ET LA BELLE AU 3015 DORMANT r’w 9; V D um: . ‘ .‘H . , «———Ben sfir,dit-clle,j ’suis sa fille. J’vas vous conduire. >> L’homme est chaussé de .granfies bottes. 11 a la figure ronde, une moustache ébouriffée. Il raconte qu’il est au service {7, - \ , d’un grand seigneur qui a — J’vous reconnais ben, lui dit Be’cassine régisseur d’un Chatelain des enviro ' dans le pays des Chateaux, ‘ (les fermes, des moulms. . ' Décidémient, 16-5. persohnagés fan— C tasti ues»n'e;.réussissent guéreai‘éBécazSA ' . sine. ourtant,‘elle‘veut absolumetl‘tena ‘ v0.1r un. Pres du village, iltryla-«desliT"jx' rumes d’un ancien couvent. Les 'pa‘ye sans le prétendent hanté pat Udela.“ revenants. Bécassine, elle, est: " persuadée que c’est le Chaé'fg . teau de la Belle au bois » _ dormant. . “1,“, Aussitét, elle lecoit un sabot‘ en" .p'IIEi‘n‘e poi— trine, tandis qu’une voix bougonne lui crie : « — Eh ben ! porte—lui ca de ma part. >>- La Belle au bois dormant n’était autre que Marie Quillouch, faisant la sieste, et furieuse' ‘ du brusque réveil. Plus de doute: quelqu’un, unejeune fille, est la, étendue dans l’ombre. << — Princesse, lui dit Bécassine, j’vas tacher d’vous trouver 1e Prince Char— mant. >> 3- ‘ l 7; 1? ‘_ tion d’une méme des ronflements. ,ll’iullifi’filii. , - » . . ,5 " ‘ v4 mite.“ 5. ‘1‘ “x‘ iv‘iflfifi-l} . gig‘kkfi f/Sst?‘ \. I 2' 1‘: . A El e n’a pas encore osé yentrer, mais, aujourd’hui, elle s’y ren'd d’une course. Elle se faufile a travers les ronces et les - " arbustes; 1e coeur lui bat tres fort, car i1 lui semble bien entendre la respira- personne endormie, parfois. , . vous étes 1e chat botté, et vot’ maitre, c est le marquis de Carabas. >> L’homme reste stupéfait : il est tout simplement 1e _ ns. « ~ Faites pas attention, lui dit Labornez, sur- venu sur ces entrefa1tes. Elle est quasiment folle. >> Et, d’une taloche, i1 1a renvoie. «1‘ fix», fl.” I I'm dug Du coup, Bécassine aperdu toute confiance dans son livre, et, comme elle n anne pas les menteurs, elle aurait jeté le pauvre volurne dans le feu si sa mere ne l’en avalt empechee. f l s 8 W o o 1 56 LES SPORTS DE BECASSINE . 3:4" 3...; H ‘ I. u: .r“;_' \ (I. . . ‘ _ :' ‘ ”I‘le’m‘édecin de Quimper qui a soigné Bécassine passe ses va- ‘ canoe a Clocher-les-Bécasses Un matin, il rencontre la fillette se 3 ' promenant‘ avec Yvonne de Grand-Air. << —- _P0ur garder ses belles 2:! Mais Yvonne de- couleurs, lui dit-il, i1 faut prendre de 1’exerc)1cez fa1re du sport. —— g: ‘ . clare qu’elle_ve111era D11p076,répondBé- h cass1ne,c est pas 9a (1‘11 manque ‘ s,» @‘g .. sur le traltement. chez nous. >> ' - " On va le commen- cer tout de suite. En un tour de main, l’éne Cadichon est dételé, et Bé- cassine, accoutumée”#82,.m9ngger‘. .21 '” N: ‘ Califpmhon, se hisse'~siii‘"1’afnimal. ‘ Q - . . ‘Cadiehon‘Lt-Ia’. ’1"'habit3ude de “““ ;_, .. ,. hmw POinfe'rl'runeI’OI-‘eill‘e"elf dc tenir l’autre ..; ,3' , t ., . n “mm"? =2 ~ - 32..» O couche'e. Bécassine, qui aime l’ordré,;-fe?$-i.v,,'-.:;f}$5; , A 7" -’ '- -‘ ', ' ., ” - g , _ ' saye de redresserl’oreillerebelle. Cadicho'n“ puts ~s arretebrusquem'ent devant. une large mare lalssee par la. s’ofi’usque de ce sans—géne,'part au grand mer. Culbute, balm 1mprov1se. Rlen de casse heureusement, et, par ce galop,sec0uant terriblement sa cavaliere,.. beau $01611, les vetements secheront Vlte. Pour faire la. reaction, Ymee ' - propose une par- “tie de tennis. Elle prendra dans son 1 camp Bécassine. Ce sont les dé- buts de "celle-ci. Elle n’est guére adroite, mais, aprés _un pen *1"? d’exercice, elle purvientalancer , , _ ’ uqe balle correc- Elle s amme, se passlonne, cou’rt com,me une folle autdevant des g tement... ce‘ qui 1a rend belles du camp oppose, manque 1 une d elles, qu1 lu1 arrlve en-plein Lrés fiére. cell. << —- Elle se fera tuer, d1t Yvonne. Jouons au croquet, c’est moins dangereux. » 4». .‘o" . ”5.0. w—vrr 1w i at ‘r A r..— T.— 57 n‘e e‘ur éXce une viguenr 1‘mpressionnnnte ,od - 3 am . pa‘néflfi? finale; mOde. Les "fil ent. Des s'a pfeniiere tentative, Bécas- ’ sine manqu‘e ‘la balle, frappe la terre. Le club qu’Yvonne lu‘i a prété vole en morceaux. Pour éviter 1e renouvelle— ment» du désastre,=.«.- renonce :31 lui faire faire .du sport et la ramene chez elle en'piteux état. Le lendemain, Bécassine pent 2‘1 peine marcher. . ’ gala une finvde partle chaudement disputé‘e, elle croque avec . ., gol e lettes s’y ren— P dresse naturelle. A ‘ - , reusement,elle a de he en port qiix convent , 1,5 . club‘s. Mags, malgré les observations, elle se ’0th $1 pres de sa compagne... L’onc‘le Corentin l’emmene cependant Drendre- ' un peu l'air. Il rencontre le médecin : << 4 Vous connaissez mon or'donnance, dit celui-ci. Il faut que votre niece fasSe du sport. » - -..?'mals c act surson elle declare qu’elle peut trés blen marcher 1 l _ 119,, wrja~ 013 e, uet épals et e1~1e est dure au mal; Clopin-c10pant, ' - ‘ 2‘3. faire encore « du or 1, Ex. 2 \- - um 23- ~53 'v'{;‘ 3"»; 35'qu 'vfiw—‘U .1. 359'; 3. x”..- figgggmtr i qu’involontairernent, celle-ci lui asséne un fort coup sur le bras. Cette £015, Yvonne, effrayée 'de sa responsablhté... ' ' « — Du sport, répond l’oncle en poussant sa niece devant lui, elle en a fait toute 1a jour- . .- . née d’hier.Vous voyez 1e résultat, m’sieu le docteur. J’crois ben que, si elle en fait encore, elle sera in- firme pour le restant de ses jours ! >> ' ‘ ?f§cb09. A 4 g ' a l 3 $3 1 i ‘ l .3 p 18 quelque temps, ‘ M. et Mme Labornez sont préoc'cupés : la vente des pores, pr1nc1pal revenu de leur petlte . ferme, marche mal. Dés qu’arrlve << —- Les pores . ’ ' ' ' ' 'r I y ' ' I . . . ’- le Jougnal, llS llsent avec anxlete lartlcle qu1 donne les cours des halles et degrmgolent tOUJOurS ! a dlt un matin Conan LabornCZ-J marches. \ —— Les pommes de terre s’obstinent 2‘1 grimper ! » a ajouté sa femme. Et tous deux gen ‘choeur ont conclu : « —- Les ‘ ., QPmes de terre seront blentét plus haut que les pores !» Z. / Id pd . ,4: 9% 4*) Eecussgine is; migupfé : lesommesdetffesont rest'ées la-léui’ place ; aucune n? se_ proméne sur fal e ' ufs prim ent y l’éche‘lle. A l’étable non plus, rien n’a changé. Aucun porc n a degrlngole. P3181- ”he. gerre. (1 g 1,1151 re un blement, ils mangentlleur pétée de pommes .de t’erre, des pommes ,de t_er1.'e beaucoup Si celles dog? elle ayatout a cette es‘ moins hautes qu’eux. Bécassme, jcrés mtrlguee, demande des eclalrcpssmqnts a. sac rés de 1 echell'e gtguent de sa mére. << —— C’qui dégringole, exphque celle-CI, c’est 1e pnx des pores; c qu1 grlmpe, péce '.--- Elle .se- PreCIPIt¢° c’est lc prix des pommes de terre... D ‘ \ "lug-<13“: A ~\‘\\ . . _ 1 ‘\\ , M,» , ' Bécassine a si bien compyis qu’glie est navrée. Ainsi,ses parents et << ...-Comme on nourrit les porcs avec des . H pommes elle sopt menacés de mourlr de falm ! Elle leure abondamment sur de terre, Si 9a continue, on 116 pourra P1115 fa1re lelgvage. A1013 leur trlste sort. Turc ct Mmette étant entres dans 'sa chambre, elle on ne gagnera plus rien, et y aura plus assez de paln pour nous confie sa pelne a ces fidéles amls. - trois it la maison. T’as comprzs P >> f a: :"13 BECASSINE VEUT SE FAIRE VOLER 59 Puis elle réfléa ch1t : 11 n’y aura plus de pain pour tro1s,a d1t sa mere, mais i1 y en aura peut—étre assez pour deux. ’ . et se prépare un petit bagage qui tient a 1 alse dans un mouch01r noué en quatre. Comme 11 no faut pas qu’on, la voie,e11e sort or; aller? ' -- ’. Se louer dans une ferme des environs?... On 13. reconduirait chez ses parents. Peut-étre qu’on 1a sherche déja. Tout é l’heure elle a vu les 0 0 A1 , . , . par la petite porte, prend une ruelle déserte a 3931' 2:11:51? 23111341112182: pail‘iltliepluéil: et gagne 1a campagne. La elle S’arréttl em- gendarmes passer sur la route. 11 faut se cecher. ,Sfinflxfllfinager' Elle fait des adieux dé~ barrassée. ; \ ‘ ‘34?" 34%;. V Egg "#9.; a?!“ ”Mm , f} , 27%; ‘1- (£2; . ‘. :3 5 's‘ .1. ' tsp"; .. ‘4 I] $2; A L ,' ,‘. .- 5: ‘ 2X S186 derriére un ‘ . - ' ~ -- S y a . ~ - .. .7' l " E $58011, Bécassme cher- S} ' _ _‘ k. . ’ - -~ l I ‘ . desespefiment une ldee. .. ’I' ' a. \\ Elle. sait bien‘ avéfii’r entggd‘am’ ete 3e fiappelle . . ou trouver un ' . r r -' ~ ; __ . - ‘ , . \ ) I E 1% . I'd’ehfants v 01% smog)? d2: figh}stplres Bohemgen. Comme tous les ans .2} 1 epoque . ’ f ' 'V " ‘ 1- ‘ - ‘ ‘ P . 5. em ens. de la fete du pays, un petlt manege et une baraque se sont mstalles i ’0115, 1 ldee . elle se fera'voler, et a1ns1 ses parents sur le champ de foire fl n auront plus a la HOUI‘I‘II'. ~ ' ‘ P a, 1}- ‘ (‘3 l, ' 3i r _; l ~: I :6 t g 4,; _ 2: 195.,'. 5 § \ . 3 ‘ ?l.V)‘-b07)- i1» . ‘ . l f}: ' W’s ’ f Leur prOpriétaire, que les paysans appellent 1e Bohémien, ou 1e pere Chevaudebois, ‘ I n’q. pas ’air méchant. 1‘1 13. volera, 1118.18 probablement ne la battra pas. En rasant. l_es holes, Bécassine gagne 1e cham de ,foire, tou]ours désert 2‘1. cette heure .tardlve et se C111" Ige. d’un pas tremblant, vers “a roulette du pere Chevaudebms. o"; r __ as ,_,..T4_._.E. > L 60 ‘ ' ’ LES ETONNEMENTS DU PERE aCHEVAUDEBOIS . v . ; /f/, .. m , , .s-_ n *‘1‘ _ $.- , w , F ' . , . y 0 ‘ , 1 u 6 ° ‘ ' ' —— 11e Bohemlen» e ond Becassm ASSIS devant sa roulotte, 1e pere Chevaudeb01s prend 1e frals. « Bonsonf, m 8161 , p I 0 A I - r . I ’ ,. Sim les Becassme s’est arretee, n’osant l’aborder.’ :‘—Bonsom Becas- en falsant sa PE? b‘elleCEZY/ergggoicsein Agsez sme >>, 1u1 dlt 1e bonhomme, qu1 connait tous les habl’rants du mots ’exasperen epere . . , ’ t , village ‘ de cte plalsantene, cne-t—ll. Qu es —oe _que 0 V . ‘ vous avez tous, 101, a m’appeler Bohemlen? J’suis pas Bohémien, j’suis Auvergnat, fouchtra !» . «... C’qui m’désole, c’est que, puisque vous n’étes pas Bohémien, vous ne me volerez pas. J’voudrais tant étre volée. ! >> Le pére Chevaudebois, se redresse, effaré, ne comprenant pas. Bécassine insiste : << —— Tout de meme, vous ne voudriez pas me voler, pour me faire plaisir? —— Te voler? mais qu’est—ce que je ferais de toi? >> Sa coiére tombe quand il voit Beicassme fondre en larmes. I] la falt asseoir, 1a console. « — Quoi- qq’y a, p’tite? J’t’ai fait peur en ' cnant trop fort? ~—— C’est pas 9a, m’sieu... a.-.“ a a- a V Alors, se tournant verng . ‘ ' . . . $322336 ' gen—eEhti $311302:le bei' anparalssent uge dizieltine d’epfants. Ils s’alignentcen ' ' ‘ . . -' .. . .p _ or re, par rang e tai e. « —— u vois dit 1e ere hevaudebois tout a par 1c: 1 >> Auss1tot, se bousculant a la porte dégnngolant c’est a moi ’ ' ’ " ' ' P ' ' 9 r . A , . - ’ 1 , C est fi ‘. | z , par les etrmtes fenetres, surglssant d entre les roues,:.. déja assez difficilznfl: nzlfiri; 2:31:31? ff)“ pas besom d en volexj d autres.‘ C est ‘5 o “In. 7“”. «5-» m 91"» ~' r ww— £1, ‘ . ‘—~—- J'- fl." ~ ”I". or; . 9. BECASSINE N’EST PLUS UNE ENFANT. . 61 Les pleurs de sme ' redoublent. « _ , ._ _ , a- 1111 raconte ce . Jen a1t3unede ‘, . . , veme, sanglote-t-elle ' j’peux’ pas Heureusement, a ce qu1 v1ent de se passer. Loncle méme arriver a me fair’e voler! » Les _ , ,. 'moment, leurpere aper- emméne Bécassme, qui, en route, ,un peu calmée, "r’jeunes“ Chevaudebois l’entourent. $0.”: loncle Corentm qul traverse le champ de lui fournit des explications. mals ne parviennent pas a la (M, oxre en rentrant de la chasse. 11 l appelle... tra1re de son chagrin. «‘ ' {3% ‘(V f, 4, /A \' \\\\ ‘er " “ ‘E‘-‘ x , _ I] y ayait foule chez les Labor- Effiguinga‘fiéeycafiigié‘ifi‘ de?‘par1‘?-“tsé-‘Ees ' . , , meme ms 1 u-— ' ' trlce et M. de Grand-Air. Depuis deux Quand elle parut, on oublla de la gronder, on heures, on cherchait Bécassine de tous cotés $6 1a passa de malns en mams. Elle fut embrassee Tout 1e village partageail l’anxiété de ses 3. en axon les Joues ecarlates. Aprés parents. ‘ fifiéfeeflitfifigfé £11151??? de : . , e no er. Il fautqu’elle apprenneagagner . '- sa vie, qu’elleentre ena rentlssage. K! 5 tuna/v; -— C’estjuste, approuva . de Grand- " _ . Air... Réfléchissons a cela, mes amis, , \\,.\ et ,venez demain en causer avec Le depart fut'solennel et émouvant. Tout ~ Al 1’ l . moi au chéiteau. ,, Nous ne rap 1-- 1e Vlllage 3: aSSlStalt. Quand s’ébranla la charrette 01‘1 arla en ces termgsré, 011;; 9 Coyentln terons pas tout ce qui fut dit ans notre herome avalt pns place entre sap mere et.son P . -<‘—- ecassme n‘e cettq mémorable réunion. La con- oncle, tout le monde cna : << —— Au revmr, Bécassme ! E6131” plus etre a charge a ses parents. clusion fut que, le mois suivant, A bientét ! >3 . . sonet a 13159111,) 131111531119 ses parents He Bécassine partirait pour Quimper, of; Nous ‘3“155}, nous dlsons a Bécassme : « Au revoir ! » pas no es. .6 _n est plus"une elle entrerait en apprentissage. et << A blentot ! » enfant. : 9a pousse s1 v1te, ces petxts... . J 9'“ \ A‘ O LacousineYvonnesemarie..................'..... . Bécassine' demoiselle d’honneur. . . . .‘ . ~. . . . . . . . . . . . ‘ l 30 .31 Bécassine 11 ’est plus une enfant. . . . . . . . . S. 193323. ~‘ICOBBEIL, Imprimerie Gum: \ TABLE DES MATIERES Lespremiersjours‘...;..‘.‘........................, I Lerepasdenoce..........j‘.‘..'.r..‘...... Les Labbrnezetnles Quillouch‘.;........1........1... 2 (Un probléme complinIé........,'-.:f.*.=«;.“;,... AnnaikdevientBécassine.....3.........-.S.’.".,..,..... 3 L’alphabetperfectionné...«,...L..‘3.'.‘".'.;i. Lelaitd’finesse7..........~.........’........'...... 4 Lesbétons.......'.....-............‘.... .LepremiereXploit..,..L...;.....'...‘.’..'...'..‘."..... 5 vLedevoird’écriture.....‘...........‘..|.. l Bécassinemarche..'....;....;..................’.. 6 Lalegondechdses.............l....._.... Bécassineétlevoleur............J;;............. 7 Bécassinesesurméné.....'...1.......... Lecortégedela Mi—Carémel.....’......‘”..‘...._....I 8 'Lesystémé Corentin‘..‘..v..’....._...P...... BécassinesetientmaL............'......,........ 9 Lecadeaudeféte..'..l................... Onjougaupetitlapin.....’......';.;.............. IO Leparapluieperdu....-.......’.-.,...._... ..MaistiMéLrie‘nesaitpasjouer........-............. II Bécassinévaélaville.....-..‘........f'.... ‘ Bécassinepa'del’ordre..............i....,.......... Iz Lavisitedeguimper..;..-...«........"‘:.... Labassine‘etl’oi'son........../.'........;.........~.' I3 Leséurpri'sesdum’usée..‘......... 'Leretourdescloches.......‘...............-......‘. I4 Uri-tourbienréussi................-.... .. Lesoeufsdelacloche-...........'.................. 15 Bécassinenavigue......................, 1- Pour attraperMargot..........p................'.. I6 Lescoquillagesetlesécuelles. Lahdéception deVMarle I7 Be’cassine collectionne les cailloux'......., Ladentarrachée............'...l.......‘............ I8 Lachassedel’bncleCOrentip...-......... MUSiquedechambre......'...'.....'.,'...........V.. 19. Bécassine_é_1afoire..‘.'..‘.......'......,.... ai'Lesdeuxgalettes....1”;....‘,.‘.......'........... 20 Bécassinechoisitun5116””...Hfiu.” ...Et1ecaféaulait.3.....'..,~..'.............;..... .21 Bécalssin’ea-désprix..//..;...,........... Bfécapsinevadins,lemonde....,-,,,,_,,,,,H'.”H‘. 22’ L1deedeM ModesteLefranc........... La’mfwféeauchatea11..1......V.........I...........l.. 23 Lescontesdefées...................... Becassmeserendutfle....’.‘.....,................. 24 BécassineetlaBelleauBoisdormant Lecanardetlapomme................-........... 25 " Bécassi‘necuisiniéreL;-....'...'.'.:.\.......'.............‘ .26' LessportsdeBécassine............1.... Lespommesdeterresoufflées..;-...;..'.'.....1-...... 27‘ ..;Etleurrésultat..............IV...,..... Lessaladesfrisées'.....'........................... 28 LespréoccupatimsdesLaborn62~~~~ La'crém'efouettée...,.......».........'.'..-......‘.. 29 Bécassineveutsefaire-voler............ Les étonnements du pérc Chevaudebois; . . . . . . . {tin Mum”: .- " ‘ I , ‘ ‘ ‘ ‘ m! ‘H ‘N’ ‘v . _ ‘ , a “I ‘ x ‘ ‘ up v1: .1 .. ... 1...... . .1. .. 1. .1 1 1 1111 y; . 111 1. 1 1 . 11111111111 . 1. 1 1 1 1 I'll”: . I 1111' 1 11 1'11 11111! 1. 1 . .1 \1 1 1 .1 .. _ . Wu .1.1 1 1.3 .1 11 .. , 1; 1 1» .. 1.1111111 11%! 11'41u1l111111.1u1l1wfl[11l|11 1 111111'11114! 1 11 11 1111111111111 11 .1 1. 1! 1’11] ”1.“.11111!‘ JIETO. . .1 11u1111 . . . 1....... ..1 .. 1.. . . 1 a 1.. . 1r r . 1 .1 1.. 1 1.5. .1 .... .71. . . 1 1.1.1.1”. 111 1 .. 1 . . ... .11... .1 .....11 .1 1.1 .1 . . .. . 11 1 11} I]! 1 11 111 1 111 1 fififii‘f‘l I!!! 11 XIII A11 1 1 111171.111- -1 . 11 1 1 I 11 11.1111 1H 1 1 1 11.1 1 1 é1 1 I 1!."1‘111111I1d1fm'I1’1'11mw11111m ”[11 11111.1!) flnjflfljflilrl‘dll [11% 11“ng F’h’hflbwwll1flflmun1if jyflfl111flluufih11‘1} '1 1 1 111111») [11111111111211'111111l1111hu1111 |11H111‘1.11H1l}l.11 5111111}! In... “Hit“ “It‘ll-11!")! “Mun.“ 11.111.1111’1R1n151111 1111111.” I I 1 11"]?! {1‘13 1 1 . 1 If 1 f 1 11?‘ 1 _ ..1 ......1l1 1 1A 1 a... . c1 . 1. . .1. 1 . ..M .. . 1 .11 . .11. .1 1 ....N , 'I'J‘ 11 1 Igflvll‘r . “land“. 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