‘ Z/U ///2J ~ c (24/wa « -4 741% 550.: if )) /(9 {5/ cfz 6 757%? / / ’ E 0/? CA”. /(1 ~- ( I mud! “W410”, . ‘ ‘ R . £11.. . z E: :1: V .. ‘ ‘ , A .x» .i’tl. 4, , . . . , 34:2 «1. . . _ . . . . ‘ ‘ V . . . . . .x: “Nun . . T.‘ . .. . . 1 . ‘ 4 . , ‘ 151 i. r ’1‘: 1173.} . . ‘ . ‘ . » . . ‘ . . 1,... ... v .. a 1.- a. . s. . , .. , , . .3177 . 421" ‘ ‘ .i 3. “A “(Lwd‘ .3, Edition (16 [a Semaine dc Suzette = # Bécassine chez- les Alliés LlBRAIRIE HENRI GAUTIER GAUTIER ET LANGUEREAU, EDITEURS 55, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55 PARIS EN VENTE : L’ENFANCE DE BECASSINE‘ 1 Album BECASSINE' EN APPRENTISSAGE BECASSINE PENDANT LA GUERRE BECAS’SINE CHEZ LES ALLIES BECASSINE MOBILIS-E‘E BECASSINE‘, ‘CHEZ- LES TURCS LES CENT'METER’S DE BECASSINE BECA‘SCSIN; ‘ VOYAGE Tous droits de reprOduction, ,de tradubtion, d’adaptation et de représentation résgrvés pour tous pays. Copyright by Henri Gautier, 1917. We" . 7‘ ,,«. _‘ ‘7‘,» . i; BECASSINE , CHEZ LES ALLIES « Me voila; c’est moi, votre Bécassine, bien contente de vous retrouver aprés une si longue séparation. Ce que j’ai pensé a vous! J’en perdais la téte. « Ainsi, tenez, pas plus tard que ce ma- tin, j’ai croisé dans la rue une jolie petite fille qui allait au cours avec son institutrice, et qui, en marchant ,lisait la Semaine de Suzette. Mme 1a marquise de ‘ manage de son neveu, avec Mlle de Valrose. Lava. I 91;} r J’ai sauté sur elle, je lui ai plaqué deux gros baisers sur les joues. Elle a du me croire folle; mais 9’avait été plus fort que moi: i1 me semblait que c’étaient toutes mes petites amies de Suzette que j'embrassais. " _ ' , - in»... '9 7 . e "' 0 W % ‘Q. 0 ‘ . p i 4969‘!- ,-. ,-x.—--—- s,‘ .9 m,— ‘\ fame" . _’-—“’ ' (‘ « C’est a pres de so kilometres ; et tout . r ‘urs apres- 1e mariage, on est rentrés a Paris le temps des montagnes, des foréts, des g: ‘ Jr J“ troisiéme, "c’éta‘it 'mon oncle Corentin). cascades. Enfin, un pays superbe. Je suis ans me vanter, je peux dire que j’ai voyagé comme une eontente d’avoir vu 9a, quoiqu’il y avait millionna-Ire..D’abord, M. de Valrose nous a reconduits dans un tel brouillard, que j’ai rien vu du tout. ‘ sa 'belle auto a la gare 01‘1 passe l’express. '4 4 . . (it . 2 RETOUR D’ALSACE W‘s W; ‘ “hm , ”D 9}.“ ,. , ~56! Aflngegldpoit of; on [a grimpé une cote a pied pour se réchaufier, il fallait biep ~ faire” attention dé'n‘e: pas s’éloigner : on se serait perdu. A dix metres de distance,' on avait l’air d’ombres chinoises... C’est amusant 1e brouillard, surtout dans un si beau pays! « A la gare, Mme la marquise a ”dit qxfem“: H voyager toute seule. Elle nous a payé des billets de premlere. L’oncle Corentin et moi, nous étions fiers; on tenait ses billets bien apparents, et on aurait été contents d’étre vus par des gens de connaissance. n ' « A peine 1e train pa’ft’i,g' ‘ . ”lg” . _ . ' ‘ ~ ' . ’H‘. .‘ ‘ V ‘ l. . lle ’ t ’ ' mme nous sommes des env1rons de que l’oncle Corentmln‘epp.utxpafifgeupassei‘s’fi‘e sa plpe, et comme e « On n en, a pas renconbre . CO de connaissances en Alsace 9a V3 est la bonté méme, elle 1111‘ “i"« Vous pouvez fumer, monsmur Corentm; ' us navons as eaucoup _ , ,' A A E12: lsrolipes’nn: fait ses adiIeDux a M. de Valrose, qu1 a eu un mot gentll pour en pouvr’ant la fenetre, 9a ne me genera pas. » chacun. Ah! c’est un bon monsieur !... .. '7‘ v , LI, .1 . ' W'fi'» ' ‘ - .' . . ; , ‘ , «L’oncle n’est pas seulement v , . fumeur, 11 est ausSI un I".P'o-nclhjegsait’ce.qu’on doit brin bavard. Tout le temps, 11 ouvralt la porte, soufflaIt sa . " I ' I' V’ ‘ ' ' ‘ u , . n o . n o - , n-t , ' x ' ‘ . ' ’ us d1sa1t tr013 aroles et u1s refermaIt blen V1te. Il prese ., , _ ._ . u aux damesl II eSf 3116 S asseon' .dans fumee,,np p ’ , CIlJ hez nous Naturellement lu1 en {V0 . w .. ’ u a. , , le couloir, sur le strapontm, Juste _ ava1t 1 at de mettre la fumee en gar e c . . , 1’ it afiusée'v' e'lle riait d’un coeur! devant le compartiment. il ne s’en 'rendaIt pas compte, le cher homme. . ava ‘ . N Z DANS LE WA GON-RESTA URANT 3 « A une grande gare, je crois I ' ’ que c’etalt Troyes, Madame m a envoyée lui prendre au buffet une brioche et un fruit; elle a dit que ca lui suffirait pour diner, mais que l’oncle et moi nous allions au wagon- restaurant. Je disais non, par discretion... m sti ue-chef accourt. Avec un air méchant il dit au . , , , ‘ . “ Alors 13 do e q ’ « Alors, je lui aI d1t : « Assreds-tm a ma place, mange mon dlner. ' " ’ "l ' l casse Le etit san lotait pauvre mloche qu 11 sera renvoye, qu 1 palera a . . ’ p ., g , . . _ , _ . A et i1 racontait que si on 1e renvoyalt, sa mere, qu1 est refuglee et malade, “ M01, J6 V315 18 fa1re, ton serv1ce , 93 me connalt. ” Le grand ne mourrait de faim. « A la fm du diner, un neutenant, que j’ai reconnu comme un ami de M. Bertrand, m’a dit : « C’est trés bien, Bécassine, ce que « vous avez fait. Maintenant, prenez mon « képi, et quétez pour votre protégé. » « Je ne me suis pas fait répéter l’ordre. Comme ils sont‘ bons et généreux, les offi- t' -, . . . ciers francais! Ils donnaient des pieces lment,]a1 dormr SI blanches, méme des billets de cinq francs. J’ai remis tout ca au petit réfugié. Il pleu- - rait encore, mais de joie. peut pas fa1re plus beau! ¢ « Le diner commencait, quand un pet1t bonhomme haut comme trois pommes, qui faisait le Service, et qui por- tait 1e plateau des hors-d’oeuvre, se cogne a une table. Le plateau tombe, deux raviers se cassent. « mais, au fond, j’avais bien envie de voir comment .c’est une salle a manger qui roule. On y a été en suivant les couloirs quin’en fims- saient pas, et ou je manquais de dégrm- - goler a chaque pas, tant on était secoués. voulait pas; mais les voyageurs, qui étaient presque tous des officiers, ont crié apres lui, et i1 n’a pas osé m’empécher. dd « V "a? ajouter, vu qua s . -- ’: '£ e compar- ort, q‘fi a l’arrivée, Madame et l’oncle m’ont secouée pendant cinq minutes avant de me réveiller... Quel beau Voyage! On finen a y 2—, ’ 9 A 3! If?” _- g-‘i 4 UNE FOLLE DEPENS'E ' ’«IAV‘vant ‘de. j . _ cont nzuer _ mon "histoire, fed a « 1 - Lvous’lraconter une dépenSe {one que i’ai falte. C etalt 1e matln .11 t qui a suivi notre retour. En me levant, ‘Je me ma papr o e. .suis apercue que i’avais deux paplliotes a mon bigOudrde‘devant. Je mets tou]ours deux papillotes quand ie veux me rappeler... K- «... etje co‘urs chez la papetiére. «‘Si vous « plait, Madamef-je Voudrais un bon porte-plume. a Cast pour écrire Ines mémoires. — On ne se sert .1 c que j’ai a me rappeler queigue chose; , c’est un bon systeme, 'mais ie dltfiCIIe clesxta ra eler ce ue je d015 me rappe e-,,-».. p . ; I‘ . .. ((13: Egtinag ie ne Kile rappelais rien du tout. '. me rappeler, ..—c’est d’acheter un ROTt&*P3.}}E1.€»~PO n Alors je m”assieds, je cherche, sans lacher remplaéer 1e mlen que ]a1,.qua81ment mange e ‘ ’c Tout d’un coup, ca'me revifint'i “ce. que jl: _;'. f// cherchant mes phrases. Je m’habille, je fais mon lit en trois coups de poing... ca vaut ? — Quatorze francs Vingt-cinq. » Ca m’a donné un coup dans l’estomac; pensez donc, je ne voulais pas dépasser six sous! ; « plus de porte-plume, mademoiselle; les stylos sont Mais des clients nous écoutaient, j’ai eu peur d’étre prise pour une pauvresse et j’ai acheté « préférables, surtout pour la littérature. ——- Ca 1e stylo... par orgueil,faut bien l’avouer. L’orgueil, c’est mon péché‘mignon, je m’en accuse . « met-i1 donc l’orthographe tout seul ? — Ca y aide... chaque fois que je vais a confesse, et je recommence toujours. . ; « Tenez, voila un stylo du demier modéle. . .. .‘,:.(v~L-&;;_'J.._.Ar;. ‘ « C’est cher, un stylo, mais c’est pas commode. D’abord,‘pour 1e \b‘ V -) "_.<.. u...“ ‘« Je vous dis tout ‘ ' ' . ca pour m’excuser par « Et puis, tantét l’encre ne Vient avance : $1 vous trouvez mes histoi- pas; tantot elle Vient trop. Ainsi, res malracontées, vous saurez main- juste au moment que je vous parle, tenant que c’est la faute au stylo. . .. “Mus! M... . _ elle coule comme une fontaine. J’en « J’avais perdu du temps avec ‘15 remphr, c’est tout un aria. Je ne savais pas bie’n manoeuvrer la petite ai plein les mains, et je ne serais cet instrument de malheur et i1 3. pompe en caoutchouc; j’ai fait tomber par terre toute l’encre, et ca m’a pas étonnée de m’en étre un peu était tard quand j’ai porté a torcée a trotter pendant une heure le carreau de ma cuisine barbouillé la figure. Madame son chocolat. ‘ {$1.3}: {R {8’3}. :31“; '3 Rama-‘1’?!) 7" '~-r““"{"‘f’§xx"¢" ’1'; . ‘3, . -. ‘ ,. ‘y' ,, “,5 I POUR SE DONNER ,DU COURAGE ("J1 l . 5 ‘gr'. . 1 <_ -' .aw— , , , .. . Ii «nrvrg :« Elle était encore couchée; Elle s’est dépé- 5-_’_,_chéew,..d’e‘"“se Ie'ver "et' de passer sa robe de chambre et elle a dit : « Ce sera une journée « fatigante; il faut remettre de l’ordre dans « l’appartement, il en a besoin. » 43;, Ca In ‘édém'ander‘ . ideii, nous ‘m pail; ides bibélots,""’des vitrines, des choses choses de dames. . 5 . ' , "“ 4rw~mr T-~ n- arm-”gm...” 3 « Oh! oui ! 'qu’il en avait besoin! Pensez done: plus d’un an ‘qu’il n’avait pas été habité ! Nous sommes entrées dans le salon, et en voyant ”tout "ce 'qu’il y avait a faire, je suis tombée assise, de découragement, sur le grand tapis roulé en un gros rouleau. \ _,,J‘ Lvl « C’es‘t-“pas que je sois paresseuse de ma nature; mais .le plus dur 'pour moi, e’e‘st de me- mettre- en train. Quant a Madame, elle va toujours tout droit a son devoir. Pendant que je me prélassais, déja, elle retirait les housses, les pliait soigneusement ’ "J’honte plus que si elle m’avait grondée. J’ai été le Corentin de me donner un Coup de main? A nous flair-lilo gros ouv'rage, pendant que Madame s’occu- « On a skoufflé un peu en-déjeunant; et puisfij" remisela la 'besogne. J’y alla'is de“b0n coeui',*fj¢" y lancée, j’étais en train; ‘je”br8"ssai§Lje secouailsfjfé" tapals forces et, sans meme m’en apercevoi‘rr'j'e criaisg. des , , -' ~ saurez tout a l’heure. “W fines, quoi ! des I , y'" . « Pendant ce temps-la, Madame était dans son boudoir, sur latchaise longue; un peu fatiguée, elle faisait une petite sieste. Malheureusement, 1e train que je‘menais l’a réveillée. « Elle- est entrée dans le salon sans que je m’en apeire goive. Quand elle m’a parlé, je suis restée pétrifiée’, ma tapette en l’air. Elle m’a demandé : « Qu’est-ce que cela signifie, _« Bécassine? Je vous entends « 'crier: Tiens, sale Boche! Voild « pour £013, 'salel Boche! En « veuxl-tu encore, sale Boche P... « Et je‘ vou‘s trouve seule. A a qui en aviez-vous? )1 « Alors, j’ai pas pu m’empécher'ae rire. J’ai expliqué : « Voila, madame, « c’est 1e tapis et les fa-uteuils que « j’appelle sales Boches...Ca me donne c du courage pour taper dessus. n 7; « C’est pas poli deg ne peux. pas m’en empécher en pensant comme 1e me suis ennuyée pendant quel- , . ques Jours... L’appartement était nettoyé , et remls en ordre; il n’y avait plus qu’a l’entretenir, et c’est facile. ,, -» «a . , u , ‘ o ‘ ‘ « J a1 commence a 1m raconter % '- « Il est arrivé d’autres marchandes pou}: me v01r. Elles se sont lamentées‘ ‘aussi. Elles criaient : « C’est une « rumel...1e beurre... 1e fromage... les‘ oeufs... la volaille... Tout, enfin « tout! » Je les écoutais sans broncher. Alors une d’elles”. ’ « cafard. » bailler devant le monde : excusez-moi, je. , o o . . I . . . , I m a dit . « Onpeut causer en travalllant ; aldez-m01 donc; Justement, Je pre- « pare un.colls pour un commandant qui est un ami de votre maitresse. Et « 3e 1e s01gne... Tenez, passez—mOI des poires, les plus belles. » « L’oncle Corentin était retourné en Bre— tagne. Madame passait les aprés-midi dans un hopital; je la conduisais a une heure, je venais la chercher :21 sept, et dans l’intervalle je n’avais rien a faire. Ce que c’était longl... Allons, bonmvpila‘gue je rebaille!... « Un apres-midi, je me suis dit : « Faut me secouer, je « vais aller faire des visites. » J’ai été aux Halles. J’y ai une bonne amie : c’est Mme Alphonsine, au pavillon des fruits. On était contentes de se revoir aprés tant de temps; on s’est embras- ; ' F .' sees sur les deux goues. j gfiéafim ' “ . . 5m ,6 v , ,. ’ mes aventures ~ mais telle . , . . , ’ « J’a1 passe les p01res ; en les prenant, Mme Alphonsme a d1t : « Elles « sont belles, c’est vral, mais il faut les vendre un franc piece, sans « gueregagner... Tout renchérit, c’est effrayant. Qu’est-ce qu’on v.’ « devemr avec cette maudite guerre! » , l « m’a demandé : « Ca ne vous fait pas bouillir les sangs to "t -" 1.3L ' ‘ répondu : « Aprés tout ce que j’ai vu, et que j’ai été quasiment sur‘l'e' rout, - 44““ « 9a me parait bien mesquin, ces affaires-la ! Du reste, dans le moment,rien « ne m’intéresse. » Elles ont Ii et elles ont dit : a Ca y est, Bécassine a le V" LA ' POUD RE PERLIMPINPIN ""5; “(g-.Ya rien que je déteste comme la vermine. Je me suis tortlllée"‘dans tous les sens pour tacher de le trouver, ce mau- dlt cafard; mais Mme Alphonsine, qui riait plus fOrt que les autres, m’a dit : « Ne le cherchez pas,Bécassine, .- » -- « c’est dans votre cervelle qu’il est. » Je suis partie, sans autre explication. « —-— Pardon, M’sieu. Est-ce que c’est 1e com- « muniqué ? n 11 m’a regardé d’un air ahuri ; il a touché son front comme on fait en parlant d’une personne qui est folle, et il m’a répondu d’une voix toute gentille : « Oui, mon enfant, « oui; ne vous agitez .pas; c’est 1e commu- « niqué. » VICTOIRE! des affiches p permettre 9a. « apportant une dépéche. Ca effraye toujours en temps de guerre. J’étais toute tremblante, Madame aussi ; mais des qu’elle a eu lu, elle a dit: « Quelle joie! «M. Bertrand et sa femme arrivent demain; Zidore «les accompagne. » J’étais si contente que j’ai laché mon Perlimpinpin. respiré « Mais mes yeux s’étaient séchés : J’ai pu lire toute I’affiche. I] y avait : VICTOIRE ! ses, par la poudre PERLIMPINPIN. En vente partout. Ce n’était pas le communique. C’est béte de donner des emotions aux gens avec areilles ; 1a police ne devrait pas « La boite s’est ouverte; ca a fait un grand nuage. Nous en avons éternué cinq minutes. C’est-il d’avoir dépéche m’a faite, je ne pourrais pas vous le dire; ce qui est certain, c’est que le cafard est mort. :17 /. '3] « Faut vous dire que c’était dans le mo- ment que nos braves soldats attaquaient a Verdun. De voir « VICTOIRE! VICTOIRE!»,Qaw 1 me fait monter les larmes aux yeux, et je ne peux pas lire la suite. Y avait - un agent a coté. Je lui dis bien~ poliment : « Mais, en chemin, ca me tourmentait cette histoire de cafard. Ma parole, il me semblait que je 1e sentais remuer et gratter dans ma téte. Tout' d’un coup, j’apercois une affiche sur laquelle i1 y avait en lettres énormes: « VICTOIRE! VICTOIRE! » sur les ca/ards, paces et punai- V « Tout de méme, puisque ce Perhmpmpm permet de remporter la victoire sur les cafards, j’en ai acheté une boite au bazar, et puis j’ai galopé cher- cher Madame, et nous sommes revenues a la mai- son. Nous venions de rentrer quand le concierge monte... « Je ne 1e sens plus gratter dans ma cervelle; je ne baille plus, je suis contente, je ris toute seule. Je crois méme que, dans ma chambre, avant de me coucher, j’ai un peu dansé. » cette drogue, ou bien du plaisir que la 5», . f... WV“. -. ‘ “fry ”t ‘W§“-.i"1i?",,$“‘ufi;;‘ . ‘1 . . . fl , H‘ l ‘ "1 ~ ~ - . ,1 m, Z 8 ‘ LES MISSIONS DE BERTRAND « M. Bertrand est ici depuis quelques jours, avec sa fernme, qu’on appelle Mme Therese, pOur la distinguer de l’autre Mme de Grand—Air, '« Parait que leurs blessures les %" . ma maitresse. Madame, la mienne, m’a permis d’entrer au salon pendant que M. Bertrand racontait ce qu1 vestarrivé a 1m et a Zidore, a leur faisaient encore souffrir. Et puiSrles retour au front, apres 1e mariage.~ C’était émouvant comme un c1néma. Boches ont lancé leur sale pharmacie de gaz. Ca les 3 un peu mcolz'qués (je suis pas sfire que c’est tout a fait ce mot-la'qu’a dit M. Bertrand); alors son colonel est venu 1e voir a l’hopital. « Mais je respecte trop l’armée pour « J’ai voulu la prendre, mais il n’a pas disputer un militaire. J’ai fait entrer le ; V.)111u ; il a dit : « Non, c’est pour votre planton; M. Bertrand lui a sign’ un bout l « Il lui a dit. ’ « Vous ne pouvez pas retoumer « maitre; je dois la remettre en mains de recu_; et p11is apres avoir lu, 11 a expli- E; « sur le front; allez vous guérir chez vous et je m’ oc- _:.-'="“« propres. » I’ ai failli me facher, parce que ' qué qu’1l alla1t av01r tine série de missions g, «cuperai de vous faire attacher‘ a un service d’état- j’alme pas beaucoup qu’ on se donne l’air auprés des états—majors des gouverne- if ’ «major.» CommeM. Bertrand achevait son histoire,~-s- ‘ dfijg-cr01re que j ai les mains sales ments 311165- on a sonné; j ’ai été ouvrir. C’était un planton du _ _ 1 . , ministére, avec une enveloppes - , -. j. ”0&1 (T5 J“, « I] m’ a répondu: « Vous en faites pas, mamz ’elle; quand on a « vu Verdun et la Somme, on s ’étonne plus de grand’chose. Sauf « et qu i’l était autorisé a emmener Zidore comme ordonnance. 9a m’ a ' « 1e plaisir d’ etre avec mon officier, 01‘1 j ’aimerais le mieux aller, .43 émue de penser que ce petit Zidore, que j ’ai quasiment élevé, allait étre a tu « c ’est dans la tranchée 01‘1 sont les camarades. »Quel brave petit! , et a toi avec tous les grands généraux, les rois et les empereurs. Ca m’ a fait et dire qu ’ils sont des millions comme ca! J’ ai pas pu me tenir l craindre ou’il m’oublie et me dédaigne; je lui en ai ,touché un mot en dinant. de l’embrasser. J‘ “31w; ‘3' .1 p mv mm 1' 1p -1 .’,- new ‘2‘ 1:1." . ,rr »w.~=-'/-‘ :1 “if?” '- 1' ‘ w?- sw'x whim? "-13 " PREPARATIFS DE VOYAGE _ 9 « Le lendemain ,pendant que je rangeais dans le salon, Mme la Mar- quise et Mme Therese causaient dans la piece a coté. Sansfaire expres, j ’ai entendu que Madame disait: « Vous avez tort, ma chere « Thérese, elle ne sera pour vous qu’ un embarras; elle fera bétise « sur bétise. » J’ ai bien compris que 0 ’était de moi qu’ on parlait. « Moi, je voudrais que mes bons maitres soient toujouré ensemble, parce que je les aime tous, et que quitter l’un ou l’autre, 9a me fend 1e coeur pareillement. Alors, je me suis mise a pleurer comme une grosse béte, et j’ai dit que je ferais tout ce qu’on voudrait. 'V'. . F‘vflf'v .a-g ... . .t\\\\\ 1 (“Ra-v 1! \\ i . \ . 1, 1 f 'figzih « Nous avong sorti toutes mes nippes de ma malle et de ma commode. Quand elle a- eu tout bien vu, Mme Therese a écrit ce que j ’aurais a acheter. Ca faisait une liste qui 11’ en finiSSait pas Elle m’ a onné. le papier, et de l’ argent. « Mme Therese répondait de sa jolie voix douce. ° « C’est possible; ma « tante; mais elle est si bonne et si dévouée. ' » Et puis elles sont entrées et elles m ’ont demandé si je consentirais a accompagner la jeune Madame, qui suivra elle- -méme, autant que ce sera possible, son mari, dans ses voyages. ‘9‘. « Eh bien, Bécassine, a repris « Mme Therese, puisque ma tante «y consent, vous venez avec- «nous. Il faut compléter votre < J’étais honteuse de lui faire prendre l’escalier de service; mais toute comtesse qu’elle est, elle est bien simple et pas fiere. Méme elle jouaita afaire la chasse aux toiles « garde-robe pour ces grands d’ araignées, que cette paresseuse de concierge « voyages. Allons regarder en- n’enleve jamaisl... Ces jeunesses, ca 8’ amuse « semble ce que vous aurez (.9 de rien ! « aacheter. » Nous sommes " montées dans ma chambre. o“... ‘wwmmmamwimyémmmgw : . - - ' <...-'- ' ’ ' > ' _ .rrO..«,/.r/ « Elle m’a dit qu’apres mes emplettes, ' je ' fl . vienne la rejoindre au minist-ere, o1‘1 elle allait pour les . ’ . . ' r sauf— conduits et tous les papiers nécessaires, de ne pas arriver plus tard que cinq heures. 11 en était déja deux , fallait se p'resser. Je me suis si bien pressée que j’ ai9 dégringolé sur le dos la moitié de l’eScalier. » \ Cf '4 IO LE POR TRA IT - « En temps de guerre, ‘ca n’est pas simple de faire des emplettes. Dans tous les magasins i1 y a une foule!... Et pas assez d’employés. Il faut faire la queue quasiment comme chez Potin pour le sucre. « Heureusement, une « Je rentre . , grimpe quatre a quatre dans idee me pousse. Je saute ma chambre... dans un taxi. (Encore une chance d’en avoir trouvé un dispose a travailler.) « J’avais couru duBon Marché au Printemps, de 15; au Louvre, et je n’avais pas acheté la moitié des choses écrites sur ma liste, quand j’ai vu une horloge qui marquait 4 h. 1/2. Et Mme Thérése qui m’attendait avant cinq h'eures! J’ai tiré une belle révérence a la demoiselle qui me servait... chez nous, je « Je saute dans mon taxi, et me revoila au Ministére. \‘ . “w w . ’ _ _ ‘ _ . ~, : 0., \‘fi 0: ... et Jar galope au . \ . ‘ Ministére. J’allais y en- < - ' . " .trer quand il me revient que madame m’avait « j’y prends le grand portrait qu’a fait de moi mon filleul Boudou, comme je vous ai raconté dans mon livre Bécassine pen- dant la guerre. ¢ — Nous aurons besoi’nq a de votre portrait. Passez‘ a « la photographic . Rapid ; ¢ j’ai prévenu; en un quart « d’heure ce sera fait. » J’a- vais tout a fait Oublié. L \ \\ « Il faut étre' futée comme une .Parisienne pour .se reconnaitre dans ces endfoits-la. C’est des kilometres de couloirs, des tas de portes, et on ne voxt personne. Aprés dix minutes de promenade au hasard, j’arrive devant una- piece on 11 y avait écrit: ‘ - 7/- _, « RENSEIGNEMnSfirs. « Entrez sans flapper. » J’en- tre, je trouve un homme dOnt on n’apercevait que les jambes, les mains et un journal déployé en: grand. tre. _ Je n’avais pas ouvert la bouche qu’il me' j crie comme unlfurieux :« Qu’est-ce que , ? ... « vous @\ voulez . » « Alors, un autre caché par le premier parce qu’il fourgon- nait 1e feu, se mon- 11 avait une bonne figure, et i1 dit d’une voix gen- tille : « Voyons, Grin- « chard, ne fais donc ' -..J' ’E. ‘ 7- « Je lui ai expliqué que 1e venais rejoindre ma maitresse, qu’elle venait elle— meme pour nos sauf—conduits. Il s’est gratté 1e bout du nez d’un aiifembarrassé, et il a dit: /'W$ 4“: ‘a-o. ~. .,_....; '—- . « J’ai répondu que Wis L 5'6 savais seulement que fit c’était a celui d’un mon- 51eur bien aimable, parce que j’a- vais entendu M. Bertrand qui di- sait a Madame : « Tu feras mes \ « amitiés a l’aimable Maurice n J l &*y. ‘wlhc . ; ... et c’est toujours" u1 que les dames « demandent. » Ilm’a expliqué oil c’était. Il n’est pas du tout méchant ce Grinchard, il a seulement la manie ‘de faire la grosse voix. Nous nous sommes quittés bons amis, en nous dormant des poignées de main avec lui et son camarade. Monsieur ont ri aux larmes. «pas le méchant... « Vous désirez, Ma- « demoiselle? » « que j’ai répondu, mais j’ai apporté un autre « portrait bien plus beau. » Et j’ai développé et mon- tré celui qu’a fait mon filleul. J’étais fiere de mon idée. Sans doute qu?elle était dréle, car Madame et le « J’ai bien trouvé le bureau, j’y ai trouvé Madame qui causait avec l’aimable M. Maurice comme dans un salon. II a dit en me voyant: « Ah! Voila notre « jeune fille... Tenez, mon enfant, signez votre sauf— «conduit a cet endroit. » J’ai fait comme il com- mandait. «Elle était drole, mon ‘ .. is elle ne valait rien du tout; c’était un tout petit portrait, pas plus grand qu’un timbre-poste qu’il fallait, pour coller sur le sauf-conduit. Ca s’est arrangé: on m’a fait ma photo le Ienflemain matin chez Rapid. « Nous avons plusieurs bu- reaux pour a les sauf—conduits ; vous ne savez pas « auquel elle allait, votre dame? » Alors Grinchard a dit: " « L’aimable Maurice, c’est '“ ' , « M. Maurice Croissant... s. « II a mis avec un tampon des ca- chets un peu partout, méme qu’on ne savait plus par 01) prendre 1e papier, tant i1 était plein d’encre fraiche. Alors Madame m’a dit : « Bécassine, donnez 1e portrait de la « photographie Rapid. -~ J’ai pas eu le temps « d’y aller, Madame,... . - » \_ ‘ .. . « Je l’ai por- fie a M. Croissant... . Ce n’est pas seulement un homme aimable, il est aussi bien habile : il a trouvé le moyen de mettre un cachet de plus sur le sauf- S. conduit qui en était déja tout couvert. Main- .’ ' tenant, me voila en' regle pour passer en Angleterre. Nmm nevi-mic Romain, » . _r-. «u a 5.1 . j ,«r- «' ‘J in Iv, V ‘l _ 1 - ‘2‘ »- 2 -_ . u j. l 12 4 HISTOIRE D’UN CANARD a Donc, je ne vous dis pas le nom de notre ville, mais je vais vous aider A le deviner, en vous faisan-t un' rébus: Vous voyez, notre ville, 9a commence par un A , on y va par le chemin de fer de la ligne du Nord, et c ’est un endroit réputé pour sa cathédrale et ses pAtés c Nous ne som- mes pas encore en de famille. Pour l’instant, i1 n’y a quatre dames. Elles prennent 1e café au lait de bon matin toutes ensemble, ma Angleterre. On s’est arrétés en route parce que Monsieur avait A cauSer avec le grand état-major anglais. Alors, i1 nous a installées, Madame et moi, A ...; je ne peux pas vous dire 01‘1, vu qu’il m’a recommandé d’é tre bien discréte sur' tout ce que je .. , verrai dans la zone des armées. , de canards. Avez- -vous deviné ? «Ce que je trouve le plus joli AA..., 0 ’est la devanture du pAtissier qui fait les fameux pAtés de canards. J’avais bien regardé, et j ’allais m’ en retourner quand j’ai remarqué qu i’l y avait A coté de moi, monté sur une borne... _ 1 ...-elles ne reviennent qu A l’heure du diner, et toute la journée la mai- son est vide et pas gaie. Hier, j ’avais essayé de lire, puis de coudre, mais je m’ ennuyais d’étre toute seule, et je suis allée faire un tour dans les rues, pour me distraire. L ...et j’ai décidé de le porter dans la ca gne. Me voilA done partieA traversles rues. Les gens, qui étaient surtout de soldaggs, franga1svguangla15, riaient en me voyant. I] y en avait qui faisaient. ' « Co1n"“€*oif1 » Je riais l aussi, mais je ne lAchais pas mon idée, ni mon canard. maitresse comprise; et puis elles s’en vont A des hépitaux on A des ouvroirs;... ...un petit canard qui regardAit aussi. Je ne sais pas (1’ oil i1 sortait, ~ 11 je ne l’avais pas vu en arrivant. Il regardait avec un sérieux' Méme i1 m’ a paru qu ’il était triste. Alors j ’ai fait réflexion que c’était peut- -étre un orphelin... ...dont les parents étaient dans un des pAtés, et 9a m’ a donné envie de pleurer... Et puis j’ai pensé que c ’était dangereux pour lui de rester lA. Je l’ai pris _ doucement dans mes bras... .r. ,1 « ...Presque an ode suite en Sortant' de la ville j’a1 trouve une mare. J‘A1 rendu la liberté A mon petit orphelin; i1 11’ a pas été long A filer sur 1’ eau; et puis il a tourné la téte en claquant son bec, - i1 me semblait qu ’il me disait merci. -- wwa‘ Nous sommes dam une petite pension ... ET‘D’UN GENDARME I3 ,- 1: Ca In 'avait remise en gale é , - j ’avais envie de faire encore quelque ' chose d’amusant Alo'rs j’ai pensé que je pourrais peut-étre pécher « ...avec un bout de ficelle, I .. 1’0 une épingle courbée et un des grenouilles dans cette mare. Je morceaud’étoffe rouge, comme me suis vite fabriqué une ligne... je faisais dans mon‘ pays, et //"“"”W j’ai commencé. « Ca marchait trés bien‘..Je tire une, deux grenou1lles; au moment que je venais de 'tirer la troisi‘eme... <1; -...1a"ligne manque de m’échapp des mains, parce que j’entends une grosse voix qui me crie : « Faites « donc attention, vous! » ,,,,,, , ,figure. Je lui dis : .5 militaire.» ' ‘oy "erii'a e: ‘ un militaire qui pas- sait avait regiu ail-1r grenouille en plein dans la Excusez— —moi, M’ sieur 1e 11 Mais il me crie, d’un air en a W St" - ,1. rieux . « Appelez-mOi gendarme. >1 Comme Si 0 ’était facile de 5’ y reconnaitre, maintenant que toute l’armée est habillée pareil, en horizon ou en kaki. « Apres, i1 m’ a demandé .1 voir mes pa- piers. J’ ai sorti mon sauf—conduit, vous savez, celui qui a des cachets dans tous les coins. Il parait qu ’il 11’ en avait pas encore assez. 11 Heureusement le che res gent-1- «Elle a une bonne figure. » Et puis il a lu $15311?- conduit, et il a dit encore: (En service chez un offi- « cier. .. Mission diplomatique et confidentielle... Bon. ... « Donnons- lui 1e cachet rouge.» Et il a trouvé moyen de me fourrer un cachet de plus sur mon papier. expliqué Que pour ouvoir se promener dans la campagne, il faut un sauf— conduit avec un cachet rouge. II a dit. (1’ un air terrible : (1 Grave, trés grave! Contravention! » Et i1 m’a emmenée chez son chef, en me tenant par le bras comme une voleuse. J’avais honte! live dit? j: 0 chef si aimable, 1e gendarme a eu des grets de s’étre montré méchant. Il m’a fait des sourires et des graces, et il m’a‘ conseillé de pousser demain, par la méme route, jusqu’ au camp d’aviation anglais. ° on doit y faire des exercices. Pour sur que j ’irai voir. » E‘ I4, BECASSINE ET LE MAJOR TACY—TURN (dramerapide) Le lieutenant s’empresse de transmettre l’ordre. Aussitot, une joyeuse , animation regne dans le camp. Les appareils sont poussés hors des hangars; les LE MAJPR, parlant d 50” premter moteurs ronfient et pétaradent. lieutenant avec lenteur et comma s’zl avmt un molertt efiort d . fatre pour s’armcher chaque mot de la bouche. — Ordre... pour la... matinée... Tout le monde... en l’air. «A? 1-1.1 M- Le major s’approche d’un groupe d’aviateu" a ' w -- ' -‘ ’ - ' Rires discrets attendent le moment de prendre place dans le‘ " ‘ 1; r , _ ' ' groupe. Le capitaine apprend de ses cama- avions. Ils s’est arrété pres d’un capitaine, com- JOR nil-... "fAvec ef- rades que leur chef,'chef d’ailleurs excel- mandant en second, arrivé au camp la veille. fort. )1“ Je reste au camp... Seul... —— LE lent, d’une énergie et d’une habileté remar- CAPITAINE. Seull... Sans personne quables, a horreur de parler et souflre un » a qui parler' Vous allez bien / vrai supplice quand il est con- vous ennuyer. — LE MAJOR. Non... Au contraire! (It s’élot- traint de le faire. “slit: Ta fipiste d g " 43 = ' ' " ‘ 'aine de metres...Le ‘ . ~ , enlevé. "“ LE MAJO al’aide de sesjumelles. v . k ) 70“ mtense. Seul qui ferme le vol, s’est R, avec une expresswn dc Z suite). \ yum-w 93.3.96?» _. ‘ A ce moment puis, de son long son attention est pas calme, se dirige attirée par des clameurs qui versl’endroitd’oilvient partent d’une extrémité du camp. 1e bruit. Flegmatiquement, il bourre sa courte pipe, l’allume... Derriére 1a barriére de cléture, Ils acclament les avions et ceux on remarque Bécassine, vellle. venue sur 1’ h‘p.r" 'A a“ a ' ~ ASSINE, cm. .cdmbld‘. )3" ----Ls1lasme,~criant, gestic lant; d‘gztdnt sa mt . ; fl — Oh! que c’est beau!... On dirai‘t‘des'oi‘seafix qu’ils vont prendre, les Boches !... Vivent les aviateurs !... Vive la France' Vive l’Angleterre !... Vivent les Allies! reste un ifi‘s'tant‘ " 6 sur plat?” t comme la regardant fixemen féroce. i 5, a f‘ ‘ ' J 53: f‘ n ‘. ‘ I BEcassine qui n’y comprend “#13019 “7150 an ngi‘wolmti —- th!... Partez... . ’ . de" s'uite... bavarde‘f FExMéssion du plus profond nen,salue machmalement... ~o me’pris.) V? «f U ”.4, ( -.' 0m - »‘ ‘ "r des villégéo‘iéde's‘” qui les montent. A 64$ ’ - "par-61$ c’iu’ii , T ma 5 Bécassine, un dompteur fait d’un animal pufs se sauve a toutes jam- . bes, terrifiée. ‘1! :16 gant doueement dans un rocking-chair qu ’il. a installé au solei1,il savoure sa solitude, son silence, sa pipe,e t com— mence a somnoler. ‘regrette d’é tre seul i1Q ne peut a la fois con- duire un aéro et prendre des photographies. Perplexité. I1 demande au cycliste s ’11 peut monter avec lui. Non, 1e cycliste ne peut pas , il a d’autres ordres a porter. 1 qui suit la 11 Pa vue déja. esa ' “ Ma1ono1‘,~ .quand le» bruit , e e sursaut. Apparait un motocycliste 111ilitaire qui fait une entrée en trombe, décrit une cOurbe sa- vante, saute lestement de 59. machine » et tend a l’officier un paquet assez vo- lumin‘eux et une enveloppe. ,, :, ,‘I repart aussi vite 211111 ‘eSt V’en’u. q Compliqué! a dit 1e major. 1e pas p011; . . _ be en avant 6% 111 _e Au moment o1‘1 i1 Va 1’ atteirrdre... 1 HOtographie a grande distance, nouvelle- ment inventé. Dans l’enve- 10ppe, il y a un ordre enjoignant au major 21’ essayer immédiatement lappareil en allant au- -dessus des ligne§5a1e mandes prendre des photogra,‘ ’ phies des tranchées. Apres avoir mis sOus clef l’appa« - fit?“ T‘ordre, il bourre une nou- Effrayée, elle se met a courir. q ; $4137 ’ Elle arrive ainsi pres d’une ferme. Au milieu d6 la route. un gros dindon se pavane. 1.2 elle la prend _.a._pleins_bras..et la souléve non sans _. ‘ "fieine. ~Aus-sit6‘t"surgissent le fermier et Jean-Jean.« Vo- leuse! » crient-ils a pleins poumons. Au bruit, la fermiere et ses servantes sortent de la maison. 3". u‘ ." \ "ISLE; MAJOR. Taisez-vous..-. tous..."Quoi est-ce? — LE FERMIER, ._.. I..- .tfiMz'de. M0rsieur l’officjgpug’est unefemme .qui vole....-—:L:El\}'31§1QR,_ —— ECAS’ SlNE. Non, ’jé'h‘e Vole‘ 'F‘pas. —- LES AU’IRES, en cce'm'. Si! Si! Si! Si! it"Kmflmiflé d’une gm’ndfi ioz’e. .li’c'a‘l’rTiff?"Ira91m)!Ele-‘d'~‘3~$31.13J’V‘flfle‘r‘i ! Derriére le talus, ,le fer ls Jean-Jean, bien cachés, so . v‘ Parce que, depuis quelques jours, leurs Volailles disparaissent une a une. Ils se sont promis de prendre 1e voleur; 1e dindon est l’appat qui 1e fera découvrir. Naturellement, l’honnéte Bécassine n’a pas le‘moindre soupgon de tout cela. ~38 1» .— var; -,.V,:‘,_ "-‘W, _V ”aguets. 4 _ Ar} Elle voit un dindon; elle 1e juge en dan- ger d’étre écrasé par la premiere auto qui passera ; elle estime de son devoir de le faire rentrer a, la ferme"; et, comme la béte est - récalmtrante... La pauvre Bécassine, effarée, houspillée, perd com- , r plétenrient la téte et prend 1e parti de fondre en larmes. Soudam 1e major intervient dans cette scene violente. LEE.;,M.§IOR, 'prenant Bécassine par la manche et l’entrm‘mmt. —-— Venez... la bavargleuqui volel... ‘ REMARQUE. —— Précisons/ Que le major, qui comprend mal le frangais, s’est trompé sur le"sens dohné,“ dans la olrconstance, a‘u mot voler. Nous verrons dans les actes sui'vants les conséqueuges dramatiques de cette mépnse. Le Major sort, revient rapi- dement en tenue de vol. I] il lui montre l’appareil de photographie. Plus par gestes que par paroles, mais tres clai- LE MAJOR, sortcmt son revolver et en menagcmt Bécassme. Pour donne 5‘ Becassme une peau de rement, i1 en explique 1e maniement aBéc. 5; a vous... Si vous... essayez... vous bique, un casque .d aVIAateur, sine. Celle- -ci, intéressée sent pen a sauver. (Be’cassme, que la terreur (1535 lunettes, l aide a. revetlr et terreur s’ évanouir et siiit attentive '? empéche de parler, font sigma qu’elle ajuster tout cela. P 1115‘" demonstration. ‘3‘" n’a aucune intention d’évasion.) LE MAJOR, désigmmt le ressort qu’il faut pousser pour \ prendre une vue. Je dirai: 60!... Vous ferez: Clic!... Compris ? —— BECASSINE, parlant anglm’s pour la premiére fois de sa vie. Yes ! — LE MAJOR. Bien ! Venez! Ils entrent dans un hangar oil se trouve un avion a deux places. "<.i- H W i ‘am'on hors du hcm W.) —— BfiCAs- SINE, monologuanfi: yer-Tia ai plus peur du tout; il n ’est pas méchant, cet officier . c ’était pour jouer qu ’il prenait des airs de croquemitaine. Il est meme tres gentll et c ’est amusant ce qu ’11 me fait voir. ' . - - e 1. . mais de la vie je ne oroyais que j’ au- rais grimpé dans un aréOI... Si mes _ , . maitres me voyaient' Et l’oncle met en marchefi . ~ I '11. ,1 de vrail... Corentin!... Et tous les gens de Clo- roule lentement, puis p uswté. Brusque- rétez _'. " ’ cher- les—Bécasses, mon pays natall... ment, i1 décolle, s ’enleve... ' .1 ‘4 i ' . (1,. BANS ‘w . B-‘ECASSINE ET LE MAJOR TACY-TURN (suite) , .7. M-»- ‘w n a . '13 major C’est-V. ‘3 ya ressemble é uné barte d'e geograr-r ,- . and e canon... an doxt pas ; étre- om, ' ‘ de's que l’ordre lui est donne. Les uc édexit fl J'x‘ a... sand; Lam“: . "yin-Ln» ‘Successivement tous les avia- teurs sont rentrés. Ils sont éton- nés de ne trouver ni le Major, ni son avion. Etonnés aussi d’en- tendre une forte canonnade du cété des tranchées boches, fort calmes les jours précédents. Groupes, conciliabules. m Le capitaine et le lieutenant en pre- mier délibérent : 1e Major a dfi rece- voir un ordre, partir a l’improviste; peut-étre est-il en danger et convien- drait-il d’aller a sa rencontre, a son secours. Pas de doute. C’est bien l’avion du Major. Quelgues minutes aprés, tel un grand oiseau', il se pose au m111eu du camp. Tous se précipitent, l’entourent. LE MAJOR (il a sauié léstemefli dtterre,‘ SCENE DERNIERE Dénouement at A pothe’ose. Au camp, 15 lendemam matin. MfiMEs PERSONNAGES, ‘ plus LE CYCLISTE. «may ». que gleaMajoiéa emmené aveeluirQuelle est 'cet'teferrirne? {Que fig-it; A sine.) Descendez... bavarde... Brave bavarde! Surprlse generale en voyant l’étrange observateur... 7VL'el‘cyolisTteLQue.nousIaVOn‘s' déja vu 'vient' .d’apporterr'un nouveajv § Soudain on crie : «‘Un avion! » Un point noir Vient d’ap'paraitre vers l’Est; i1 grossit rapidement. Le capi- taine et le lieutenant ont pris leurs jumelles, regardent. w l ‘9‘,“ T; b l :1 finds ofire galamment la main d Be’cas- .' cue-«5 --»::::I-,Le Major. eSt ren'tré dan's Son ‘mut‘i‘smei habitual-r, BS594§$111612 message ri‘de' "I'é'tat-ma-jor‘ Le Major lit. :51 impassib1e~_qur,. l ' dome.“ explmatlons confuses Fmale‘ment: elle‘lest:.~"re¢99du:te,éi 1.;figures~as11’_inumme d’une grandeg'joie. '11 commande : «*Auéé ' ‘fih’autéfiksmr ' . . .. ,, ‘ 3- - ‘- k _‘ tout.g1e"Suite...la bavarde....laibravelbafiiaraelri “ ‘ ‘ Z BE CA 5 5 I N E ET LE MAJOR TACY—TURN (fin) 1" La ville n’est qu’a quelques kilometres. Peu de minutes suffisent pour que l’o_r es- . « Aves.lav-.caSSeecrpfite jet;twigs-,‘ces’éonver- tout le monde est descendu ; ' . _.;e"4t§g§fmway aussi. belle bousculade. Il s’est arrété; j’ai enten'du“ 1e" nom de ma station, et je me suis précipitée vers la porte en disant, bien a regret, adieu a mes compa- gnons. a» a: (t M01, 3e tlrals blen pollment ma reve- « 11 n’y a que le rouquin que je nai pas rence a chacun, en disant : f< Au revoir, mon general... an salué : décidément, sa téte ne me reve- « Comme j’allais artir monvami J ff « rev01r, mon Empereur... bien le bonJour, M Sleu 16 mar— nalt pas. II a essayé de me faire un sou- — il me semble gue j; peux l’apgel: “ chand de cafe. » r1re aimable, mais 93 le rendait encore comme 9a sans manquer de respect — m’a Twplus la1d. , demandé si je serais occupée longtemps au Vlllage. J’ai répondu que j’e'n avais a peine ’ pour une petite heure, le temps d’acheter des légumes. « tous ensemble bras dessus bras dessous, les epris, quand vous aurez ter- I o: Eh oien, qu’il a r a: miné vos achats, venez donc nous rejoindre aux généraux, les soldats, l’Empereur et le marchand de .- « baraques que vous apercevez la—bas. C’est notre . .« J’a‘x ”1 _ . _ remercié, café. C’est .encore une chose qui m’a etonnée de voir c quartier général, vous y verrez des choses intéres- bien centeu'ce d l’1nv1tat10n, et Je les des gens $1 haut placés et du 51 petit monde com-V. « santes. » ai regar .68 :n aller en Chantant... péres et cnmmrmons comme ca. Z; .23 LE MARA-AOH‘ER N’ESTIPAS PRESSE 15% c Je n’ai pas besoin de vous dire“ que j’étais impatiente de rejoindre mes amis les généraux; aussi j’ai couru de toute ma vitesse au vil- lage, et je n’ai pas perdu de temps pour mon achat de legumes. une brouette pour conduire mes achats a la station, on je les ai laissés en garde. Madame ne m’avait pas dit quelle quantité de légumes elle voulait: j’ai pensé qu’il valait mieux... . a vous pouvez passer. » Je l’ai reconnu «pour un devceux 'que 'j’avais vus dans le t ,w ‘mq —J.,...m‘uwmr:o,— 7; a- \a .’ I t l . N‘s-.1 :. a . AW’rvf; .‘r‘ 7": - . {gwfifi m“ (”‘4- #AI'. jaw-9» m“ V" L 4.. "\ j ' gawk-o" ‘ Rare"): . . - L ( __ u "$811th Your dire, I madame et mademoizsfelle; commenga le petit soldat, “it que jéim’a.ppelle Evariste, et que Zidore « et moi, on est une vraie paire d’amis. « On s’est connus quand il a passé dans « l’1nfanterie, pour étre avec le lieutenant « de Grand-Air. Le jour de son arrivée, il « m’a dit : « T,’as une téte « qui me plait. » '«‘On le laissait « lécher‘les doigts. Ah! c’était 1e bon temps! r 3 ées, vers des Boches. Il . 3a‘ir; et rien a - - a 7- 156' e attaque pour 4,.» . -. - - A (.se distraire; on ne se fu5111a1t meme « plus. L‘- - causer, et on avait (< plaisir a travailler pour Iui, vu que le lieutenant de « Grand-Air, c’est un officier comme y a pas meil- « leur. Quand on était au cantonnement de repos, on « lui cuisinait, nous deux, des petits plats a se «5 Je lui ai répondu: « La tienne, elle me revient pa- » relllement. » On s’est serré les mains, et on a senti que « c’était, entre nous, a la vie a la mort. J’aurais pu étre a jaloux, vu qu’il me templa- c donnance du lieutenant ; a c’est pas au nombre de mes a .défauts. gait comme or- mais la jalousie, :3 4. « Un jour, quelques semaines aprés 1e ma- « riagc de M. de Grand-Air, Zidore m’a dit :« Va « falloir se séparer, mon vieux. Mon lieutenant « est envoyé auprés des grands chefs et il « m’emmene. » On s’est embrassés et, je peux a bien l’avouer, quoique 9a soit drole pour des « soldats, on pleurait pareil des fontaines. » ; y-aisgd‘e V. :Qnmiri‘dans ‘l’abri pour ou- a blier mon ennui. Tout d’un coup, j’entends du bruit, « des rires et une voix ; 11 me semble reconnaitre celle « de Zidore. Comme vous pensez, j’ai pas été long a a: sauter sur mes pieds et a courir dans la tranchée. ‘ v « on= S’est‘.‘arrangé ,1r‘on»,‘7‘a$~ Allalt'chacun a une botte du lieutenant; pendant que l’un « reprisait la tunique de notre officier, l’autre « rafistolait sa culotte. Quelquefois, 1e lieute- c nant nous disait : « Ce n’est pas réglemen- « taire, je n’ai droit qu’a un ordonnance, et « m’en voila deux. » (“at Be" as ine, _ ‘ Evariste .« Puisque vous a « petit Zidore, lui dit-elle, vous étes mon << ami, et il faut que je vous embrasse comme «il a fait. » Evan'ste se laissa embrasser. Aprés ce touchant intermede... I . « C’était bien mon copain. Nous tombons « dans les bras l’un de l’autre; et puis il nous « raconte que son lieutenant est tout pres, au « quartier général anglais, que lui a du temps « libre, et qu’il profitera du voisinage pourvenir « souvent nous voir. Et tout de suite, il ajoute: “t. L ‘ HINDENBURG DESERTE . ' 37 r‘ «. Faut faireune farce aux Boches: »‘ Les: farc‘es, vous sa‘vez que c’est son fort. En un . « comme 9a leurs munitions pour rien. Mais '« tou~rnernaifi‘, iil, :fabr‘iq'ue un mannequin ;il 1e dr‘es'se au-dessus du parapet. De la tranchee « ils n’ont pas été longs a éventer la farce; ils 'ont . « d’enzia'ée', on 1e prend pour un de nous ; on tire dessus je ne sais combien de cartouches. « voulu nous enofaire une 51 leur tour. Nous avons « Ca nous amusait de voir qu’ils dépensaient... . « Vu'paltajtre sur leur glacis un drole de petit sOldat, \ « q_u1 faisait des sauts de tous les cétés. On ne dis- "\ “ tlnguait pas bien parce qu’il y avait du brouillard. / - - ' ‘ ' , : _ « Mais' alors, il s’est passé quelque tirez pas, « chose d’inattendu. Tout d’un coup, 1e « contre eux.Quand nous prenonsun prisonnier, f 3 ' ’ ' " 'd c- est mi 0 ‘ 6T1” "33 Et 9a montre une fois « chienleur aéchappé; il s’est mis acourir « il se jette sur lui et lui mord les mollets.D’au- ; ‘ « de plus la férocité de ces bandits de Boches. « versnous. Ilasauté dans notre tranchée; « tres fois, il grimpe sur le parapet et il aboie « Nous, on fait des farces dréles et pas méchantes; « i1 nous a fait des amitiés a n’en plus finir, « comme un furieux vers les Boches. 7'» « la leur de farce, c’était de faire tuer ou blesser « et, depuis, il ne nous a plus quittés. « Alors Zidore m’adithechien-la... ‘ . « une pauvre béte inoffensive. ’ . - . ,""‘\ I; .x\ K Mais, au bout d’un instant, il se »... i1 finira par se faire tuer. Puisque tu vas dressa, courut vers la porte en t, . . » en permission, porte-le donc a mam’zelle Bé- faisant entendre des jappements '_ ‘ .. a v p _ g.“ p » cassine. » J’ai fait la commmission et je vous joyeux. « C’est drole, (lit Evariste, _ la porte s’ouvrit Ie‘t‘ Zidore liarut. :« 301,15le « demande, mam’zelle, si vous voulez vous c’est la cérémonie qu’il fait tou- « la compagnie, c’ria-t-il. ‘Onipart'pour1?,Angfletefreg « charger du chien. » jours quand vient Zidore, qui est « Ordre arrivé ce matin. Madame vient aye‘c nous; it L’histoire contée par Evariste avait entiére- celui de nous tous qu’il aime le plus. « Vous aussi, mam’zelle Bécassine. A‘llei‘ 'Vité'f‘aire’~“‘-§ ment changé les sentiments de la brave fille. Pourtant,Zidore ne devait pas avoir « les malles... Parait que c’est interdit d’entrer des “' Elle caressa Hindenburg, qui se laissa faire de de permission.» Comme i1 disait ces « chiens chez les Anglais. Faudra tout de meme la meilleure grace mots. “ « tacher moyen d’emmener Hindenburg. » ‘ L W3"h‘~‘.W--'.‘W;t~»i‘w sewn , i" 38 BECASSINE REPREND SE5 moi, et aussi Mme Ferluyr. \ « Vers sept heures,1e travail était terminé. J’allais descendre diner a la cuisine, mais Aidore m'a retenue. 11 a pris un air mysté- rieux et il m’a dit : « Maintenant que nous « sommes tousles deux,‘occupons-nous d’Hin- << denburg. » - u—I-w ~” « Jel’avais tout afait oublié. En enten- dant son nom, il est venu se frotter a nous et se faire caresser. Il n’est pas beau, maismdéc’idément, c’est un brave chien. « Ca a été un beau branle-bas pour préparer le départ. ' M. Bertrand avait dit que les malles devaient étre finies a l’heure du diner. On s’y est tous mis, lui, Madame, Zidore, « Elle ~a’Tgémi,«itidzra'vers ses sanglots: a Tristesse et calamité!...fl,1,3,;__ . g ‘ - . -, ,_ l . . . 1 « C’est d-e 'penser que je ne vous Verrai plusvjamais, parce que sfirement ‘ ' " ' ' " , ~ « les sous-marins boches vont couler votre bateau. » On a beau ne pas étre peureux, ca fait quelque chose d’entendre des mots comme gala veille de s’embarquer. « Ce n’est pas qufelle nous ait beaucoup aidés. Elle a de la bonne volonté, mais elle n’est guére vive, et elle aime tant 1a propreté qu’a chaque objet qu’elle prenait, elle s’arrétait pour le brosser, l’astiquer ou. le recoudre. Je ne blame pas ca, mais y a temps pour tout. « Et puis, tout d’un coup, elle a cessé méme de brosser et d’astiquer. Elle s’est laissée tomber sur une pile de robes de Madame, que je venais de bien plier, (Vous pensez si ca les a arrangées!) et elle a fondu en larmes. On lui a demandé ce qui lui prenait. '- - «-'Heureusement, Monsieur! nOus a assuré qu’il n’y avait rien a craindre. Et Zidore, qui mettait :21 cc mo- ment-la je ne sais combien de boites de cigarettes dans le sac du lieu? tenant, a dit: « C’est des cigarettes a bout de liege, 9a sera bien‘ « utile en cas de naufrage. » Ce petit, il a toujours - '- le mot pour rire! . « Voila, a continué Zidore, ce que j’ai pensé pour « l’emmener en Angleterre sans que personne s’en « doute. Regardez, je le mets dans le panier en osier « qui sert pour le linge ; dans les moments dangereux, « on tassera dessus une couverture de voyage... ‘3 ‘ is? «Bulgaria 1‘; '5.” .~ ,2 _.w.. 'Wr‘v-v w.- I 3' l « tenez, comme je fais 1:31 ; et les « J’ai fait l’essai de porter 1e panier en ‘ . , _ ‘ _ - « douaniers n’y verront que du feu. » mettant la bretelle sur mon épaule. C’est II £‘ifealiintiefigm,leddepartetait a hmt heures d_u matin. Nous alvons fermé le panier et nous lourd, mais Zidore m’aidera, Apres tous a DOS maitres . g up - (Emogde a la gare pour dlre adieu sommes restés un pen 5. 1e regarder. ces essais, nous sommes allés diner. s» Officiers camar des 1&1 rm1er_e s, amles fie Madame, des Hindenburg s’est d’abord démené " ’ a es e M0n51eur, et meme 1111 general! comme un diable, et puis il s’est calmé. Dame ! Dans les tranchées il a appris 51 se tenir immobile, sans avoir toutes ses aises. « Ngu§’ comme de juete, on ee tenaic respectueusement un pen a. "écart a "1 $10.15;: 1‘3“ en {1113 Surprise : j’m vu venir 1e major Tacy-Tum. Ca m’a fair: “ Il est venu droit A m . I] ’ . p131811‘21168t 51 courageux et 51 bon maigré son air .froid! J e lui ai fait un~ raide que jamais, et fl parlzli}, enectgrlt Pius beau salut. difficilement : c’est toujours commiep u: quand il est ému. Il m’a dit : « Venu9 « pour vous. Secouons les mains. n Et 11 m7; donné une poignée de main :21 me décrocher les poignets. « Je suis restée tout étonnée et émue .‘c\ eI'CZH . « uis il a re ris : « ' uand s . . f“ ' , « Londres... vglitsppne p ortgr homrQnages a miss 1(1:11 addlt encore : «:CueflheI pour ellle... sur' de Gettepetlt?§0éne-Maisletramentralt « Grace...ma fiancée...Adresse sur cette enveloppe... EEC amp 16 b:ta1lle...Cra1nsq1i ' , s 2 , I V :V' y’i.""'a'/« «.-x.=~..~v.ri=f»’=>‘9'$‘%““* ngfl‘"? WWW .- «TH-“Wax W - , .T‘Efi’ffi’ii '; - , > :‘ : “' --’ " ' . _ '- ~ ‘4 l l ' ’3 _ V . ’ :' f (» I . » N , «ATTENTION AUX ESPIONS!» \ a Le train n’avait que deux minutes d’arrét. Il est reparti avant que j’ale pu caser tous mes bagages. Comme j’étais debout, les bras levés et charges de paquets, la ,_ secousse m’afalt perdre l’équillbre. « C’est grave, disait Zidore; « ce chien qui est si coureur ! Ca c ferait du vilain s’il se sauvait au « moment d’embarquer. F audra y « veiller. » La réparation terminée, Hindenburg s’est. remis de lui- méme dans son panier. Il s’y tenait debout, avec la téte sortie 3.. et les pattes ‘ appuyées au ~_"~\ « Certainement , ce n’était pas )Madame, a la descente du train... « J’ai dégringolé sur’un‘giiqsgtferritmial:j’ai failli l’as- le panier d’Hindenburg‘s’etaitu' /‘ ' l ‘ , fir ; ~ A, I I (of ‘l( /I - "- /r../ 17/. ‘ ’/v / . \/// / ‘_'/ l 15.!“ ll: b / s «um ' 16/. q _ ‘1‘, ‘ a Mais je me sin ap u- n‘désastre': trouvé pris sommer avec mes colis. Je me suis excusée poliment. Il entre le militaire et moi; i1 était tout dislo- a été gentil ; au lieu de crier, il a ri, et il a dit :« j’aime qué. On l’a rafistolé comme on a pu avwegd « encore mieux que ca soit vous qui me tombiez dessus bouts de ficelle que les 4 a qu’un obus de 420 2 n , voyageurs nous ont donnés. « Il avait Zl’air aimable et i1 faisait des espéces de sourires. C’est toujours comme ca, parait-il, quand il voit des soldats francais. Nous avons raconté son histoire. Elle a intéressé tous nos compagnons. Ils l’ont caressé et lui ont donné des friandises. « et aussi de bien surveiller notre Ian- c I] n’y a pas grande distance entre A... et le port 01‘1 nous allions nous em- barquer. Un peu avant qu’on y arrive, M. Bertrand a ouvert la porte de notre compartiment. Vous pensez si nous nous sommes pressés de couvrir Hindenburg, puisque nous n’avions pas dit a nos maitres que nous l’emmenions; “ bien de nous cacher ainsi d’eux, mais je gue,parce que, dans les ports, il y a beau- . ne l’ai compris que plus tard. Monsieur coup d’espions. « Vous surtout, Bécassine, a On entre en gate; je descends vivement, et nous aappelés dans le couloir. La, il nous « qu’il a dit, soyez prudente; sides incon- je me mets £1 suivre Monsieuret Madame. Ca 3 remis nos sauf—conduits. Il nous a re- a nus vous interrogent, le mieux sera de n’était pas commode :il y avait de la foule, j’étals commandé de bien rester pres de lui et de « ne pas leur répondre. » J’ai promis, et je empétrée de tout ce que je porta1s, et surtout de suis revenue rassembler mes paquets. mon panier qui me tapait dans les jambes. fia— 7; 'E -‘\.« ‘r’ , , ’ . - '1 1153"",1‘3‘7-‘3‘? 2/471 ‘1: . . ', " l -. HINDENBURG FAIT DES SIENNES 41 \ p « Je me trouveflunpeu retardée pour ‘ donner mon billet, et pour montrer 1e Saul- conduit au. gendarme de service. Je presse le pas quand cette cérémonie est terminée, mais 51 cc moment-la, un individu qui ne marquait pas . trop bien s’approche et m’offre de m’aider, de me guider. / —\ ' ' , \ r‘ « Seulement, je n’ai pas pu 1e conserver Iongtemps, mon air des grandes occasmns, parce qu’Hindenburg s’est mis a gronder, a se Iemuer comme un furieux. Tout a coup, il a poussé de toutes ses forces le couvercle, qui a saute. « 11 me pose un tas de questions indiscretes : si je vais en Angleterre, si je n’accompagne pas un officier... Je ne lui réponds pas un mot ; et je le regarde d’un air... enfin de l’air que je prends dans les grandes occasions. $5.; « II a bondihors du panier. Je ne 1e reconnaissais plus tant i1 avait l’air féroce. Il s’est jeté sur l’homme et il a happé le pan de sa veste. 'c Moi, j’ai couru apres 1e chien. « L’homme a pu le lui arracher, et s’est sauvé: le chiena couru apres l’homme. ./ 1' :, fg/ « Je criais de toutes mes forces: « Hin- «... depuis longtemps.» L’autre agent a « denburgl... Hindenburg!... Arrétez Hin- « denburg! » Vous devinez l’émotion que 9a produisait dans cette ville 01‘1 tout le monde ne pense qu’a la‘guerre et aux espions. mon chien qui lui sautait a la gorge... Tout d’un coup, j’ai vu l’homme par terre et « (,Za m’a tellement remuée que j’ai a demi perdu connaissance. Quand ie suis revenue a moi, deux agents m’emmenaic." t. ’ Tn d’eux disait a un camarade: « Ca doit étre un chien « de police ; l’homme qu’il a rail: arréter est un « Boche qu’on recherchait... répondu: « Savoir si cette femme-la n’est pas « sa complice. » Ca m’a paru terrible, ce soup— con, mais j’ai senti quelque chose de chaud sur ma main; j’ai regardé : c’était Hindenburg qui nous avait rejoints et qui me léchalt ; ca m’a rendu tout mon courage. '4 4‘2 iv ‘ ‘ , . \ . r \ p _ i Les agents conduisaient Bécassine vers le poste de police. L’un d’eux, qu1 étalt petlt, maigre, de teint jaune et d’air rageur, lui dit : « Si vous étes rchnnue comphce « du Boche, votre compte est bon: fusillée. » Et Bécassine faillit - g. s’évanouir de nouveau. Mais l’autre agent gourmanda son cama- rade: « C’est-y des maniéres de parler a une « demoiselle, dit-il, surtout quand elle a, comme « celle-ci, une bonne figure! » Rassurée, Bécas- sine mit dans son regard la reconnaissance dont son coeur débordait. « un monsieur Proey-Minans P » Sou— dam, les souvemrs lui revinrent en foule. Elle se rappela qu’au début de la guerre elle avait été conduite a Paris, en auto, par h om me trés myope tres dis trait tres OI. , ’ On arrivait au poste. La prévenue et ses gar- M. Proey-Minan‘s, homme fort savant se - - . diens suivirent un couloir, puis s’arréterent de- consacrant a l’étude des caracteres d’apres XI-ené?llilant’ ett grand am1 de Mnfm fie .GraHQ‘ vant une porte, sur laquelle s’étalalt cette 1nscrip- les bosses du crane... 1r. a ressan a Hlndenburg, qu1 S eta1t 35513 philosophiquement, elle lui dit: «Si c’est le tion : BUREAU DES SUSPECTS M. Proe - . . 2 3/ meme, nous ne serons pas fusfllés, » M imms, directeur. « Proey-Minans l... mono- logue Bécassine, je connais quelqu’un de ce nom-lé. 01‘1 donc c’est-y que j’a1 Dencontré... Au coup discret- frappé par le gros policier, une voix si douce qu’on l’en- . ‘ . , . C 1 t tr héro'l'nes’était chée tendalt a peine repondlt d’entrer. epenc an no e DWI pour voir celui de qui son sort dépendait. Ils obéirent. Celui a qui appartenait Il demanda : « Vous m’amenez un suspect? —— Une suspecte, Elle n’eut pas de peine 5 1e reconnaitre_ 1a. voix travaillait, a demi-caché par « rectifia 1e gros gardien. —— Est-elle dangereuse ? —- Douce Prenant de nouveau Hindenburg pour con- les livres. amoncelés sur son bureau « comme l’agneau qui vient de naitre. — Qu’elle s’asseye sur fident elle lui dit ; «, Ca va bien, c’est mon 1 ; par un buste phrénologique. « cette chaise, tout pres de mon bureau. Je m’occuperai d’elle « Mon’sieur. ,, ' « dans un instant. » Bécassine s’assit. M. PROEY-MINANS REPARAIT ' 43 . Sans doute 1e chien prit ces mots pour un appel. D’un bond, il sauta dans son tresse ne s’était pas séparée. 11 5’37 établit ‘- debout, dans sa pose favorite. Des pattes, il s’appuya au bord du bureau; sa grosse téte était toute voisine de celle de Bé- cassine. cl 1’)" , M. Proey-Minans poussait son exa- men manuel. Sa figure exprimait maintenant un intérét immense. 11 se leva, et, aussisolennel que s’il s’était adressé a un nombreux auditoire, i1 dit: «La phrénologie, quelle admi- « rable science! On m’ améne une sus- « pecte; je ne l’ai pas regardée, je ne « l’ai pas interrogée... «'... Et pourtant je sais « qu’elle est coupable. Son « crane a parlé pour elle : c’est une Boche I » Il aurait sans doute continué sa conference, .mais a ce moment, Hindenburg, qui aimait beaucoup qu’on lui grattat 1e crane, sauta sur le bureau, se dressa, et de’ sa large langue... J: /. f) Jamais Bécassine ne s’était aussi follement amusée. D’un Violent effort, elle,se domina, et, entre deux crises de rire, elle cria : « Excusez M’sieur... Ce n’est qu un « chien, i1 n’a pas voulu vous manquer de respect. — Je connals cette v01x », d1t 1e savant. Il assujettit son pince-nez... M. Proey-Minansécri- vait toujours. Par ins- tants, i1 se soulevait, con- rsultait 1e buste phrénoIo-. gique, puis il revenait a son manuscrit. Cédant a- . . . ’ sa curiosité scientifique, pan1er,dont, atravers tant de péripétles, samai- i1 étendit la main gauche dans la direction oil 1 savait que se trouvait 1a suspecte. Ce~ fut 1e crane; d’Hindenburg qu’il, rencontra. 11 1e pal- pa, ,distraitement d’a- bord, pen a pen avec . plus d’attention. Prenant ce geste pour une caresse, le chien se laissait faire, ronronnait béatement. débarbouilla 1e savant. « Qu’est-ce a . -. « dire, s?écria M. Proey-Minans, sufioqué d’indignation...’ ‘ 1 « Gardes, saisissez cette impertinente. » .Les gardiens s’ap- ' ‘ prochérent, en ayant grand’peine a conserver leur sérieux, A et délivrérent 1e savant des effusions d’Hindenburg. ‘ .~ \ -§‘ y ajouta des lunettes, s’approcha a toucher Bé- cassine, et i1 s’écria: « Je vous reconnais. Vous étes « 1a bonne de mon excellente amie Mme de Grand-Air. - « Que faites-vous ici ? Qu’y fait ce chien ? Expliquez-moi, I « je vous prie, mon enfant, cette mystérieuse aventure. » Z r 1...}:3‘1“ .1; . '4 44 'LE MINISTERE DE L’UTILISATION DES ,APTITUDES Becassine raconta sans en rien omettre les événe- nement que nous connaissons. M. Proey-Minans ...puis entreprit de racont er (1 Be- l’écoutait avec un vif intérét. Quand elle eut ter- qu’1l avait rédigée lors de leur précédente miné, il lui dit : « Que d’aventures vous avez tra— cassine comment il avait été pourvu de son rencontre, et déclara: « Je 1e pensais bien; la « versees, mon enfant! Ellesont dfi modifier votre a crane. Retirez votre coiffe, je vous prie. 1.1 lui palpa la téte, se reporta a la fiche emploi policier. « Mais, d’abord, lui dit-i1, en- « bosse du courage s’est développée; également « fermez Hindenburg dans son panier. Je ne « celle de l’ ingéniosité. Ah. ' 1a phrénologie!.. « saurais supporter la vue d’un boche, méme « Quelle sciencel... » I] congédia les gardiens... «chien. » Bécassine, a regret, enferma son compagnon. . \ ‘ ‘- \\\\“‘ i1 Tm ‘i « Cree, - tilisation“ e u 1 . , «vii-.“Ein "oimremsen" « s’ y pressait. Je montrai ma cartea aun huissier... .et grace a mom titre de membre de plusieurs academies, cet homme, «respectueux de la science, m’introduisit fort aimablement dans le «salon d’attente du ministre. J’eus le plaisir d’y trouver deux per- « sonnes de ma connaissance, venues comme moi pour ofirir « leurs services. 1 Que] homme charmant « M. 1e ministre de l’Utilisation d « Aptitudes. ' Et quel homme d . « tingué! Bien entendu, je n’ ai pa « pris 1a liberté de tater son cranfi « C’étaient M. Gradouble, « mon charcutier, et un de mes amis, in génieur fort . «distingué, qui dirigeait avant la guerre une impor- « mais je 1’ ai observé a loisir pe «tante fabrique de ressorts a boudin. Nous nous « dant la conversation, ce qui me «serrames la main, et tous trois ensemble nous «fut facile, car il est entierement « entrames chez M. le Ministre. « chauve. '4 < dit : « Soyez. " p fit}. ”'7 q ' ~ « au mieux des intéréts du pays. »—Et comment qu’elles I l’ont été ? questionna Bécassine. —— Ces deux photogra- " « ...que la recnercne des espions. Si ’1 v« M. le Ministre ne l’a pas fait, c’est qu’il avait ses rai- «sons. Gardons—nous des vaines critiques, mon enfant.» Animé par son sujet, M. Proey-Minans s’était levé. D’un geste familier aux conférenciers, i1 saisit 16 go- belet qui lui sert d’encrier, et, le pre- nant pour un verre... 2-; \ phies, riposta M. Proey-Minans, vont vous en instruire .1- L’une des photographies représen- « ...vou; le voyez représenté ici: tait un homme entouré de jambons, « il est observateur dansunde cesnou- de langues, de hures, et qui s’activait a « veaux ballons qu’on appelle des la fabrication d’un cervelas. « C’est « saucisses. Peut-étre penserez-vous, «M. Gradouble? dit Bécassine.—Non, «mon enfant,-qu’il efit mieux valu « fit M. Proey-Minans, c’est l’ingénieur : = «placer l’ingénieur dans l’aérostation, « comme fabricant de ressorts a boudin, « 1e charcutier dans la charcuterie, et «on l’a mis dans la charcuterie. Gra- « moi-meme, en raison de ma myopic, «double, ajouta-t-il en tendant l’autre « dans un autre empl'oi... « photographie... , we“ « Le bateau pour l’Angle- ' ' « terre! cria-t-elle. Je n’y pen- « sais plus. Et mes maitres qui m’ attendent, qui d’eau sucrée, le porta a ses le- « ne savent pas ce que je suis devenue!— Cou- vres. Bécassine intervint juste a temps « Ions», dit M. Proey-Minans. Ils coururent. pour l’empécher de boire. A ce moment, Hindenburg avait pu sortir. de son .paniei.‘ et le mugissement d’une sirene retentit : « Le galopait en avant d’eux. Mais guand 11s arrive- « bateau pour l’Angleterre qui annonce son rent au port, 1e paquebot venalt de quitter son « depart », dit M. Proey-Minans avec calme. appontement. Bécassine bondit : encadré de deux gendarmes, l’homme qui avait été la ‘ p “e , ’ cause premiere de tous ces incidents. « C’est un dangereux 5" A l’arriere, Bertrand deGrand-Air, sa femme et Zidore levaicm uca uras ‘ “ 65910“, dlt M' Proey-Minans, et c’est Hindenburg qui l’a fait désespéré‘s.‘ Il ‘criérent leur adresse a Londres, que M. Proey-Minans nota « prendre. Cela me raccommode avec ce chien boche: laissez-le soign‘eusement. Puis il consola Bécassine en lui disant qu’il y aurait un “ m0" “@011 enfant.‘ vous am” des enmfis sans “Ombre 51W“ autre bateau, le surlendemain. Tandis qu’ils revenaient, ils croiserent... “ cherchlez 5“ le faire entrer en Angleterre ” 1555 __, rm-” . , .w-r, ‘fjfiw f bra-"Hr g -‘v- “Ni—.- in. 2r." K " grand’chose... « Ca n’était pas précisément de la peur, mais quelque chose d’approchant. Le capitaine m’a assuré qu’il n’y avait pas de danger, vu qu’il avait de bons guetteurs et un canon pour tirer ur les irates. Jeluiwai proposé de guetter aussi. « Dans lecompartirfint 01‘1 e suis montée, nous étions empilés comme des sardines. Des soldats per- missionnaires surtout. J’ai essayé de causer; mais ils répondaient tout juste: « A0h!... Yes... N6...» Et, au bout d’une demi-heure, tout le monde dormait, excepté moi qui n’ai pas pu fermer l’oeil. v a . x I I I : i . «I Je confondais toutes les hos-i a Apres les aventures‘fqu’on vous a racontées, j’ai passé deux jours ses. Le jour du départ, ce bon bien tranquille a attendfiele départ du bateaupourl’Angleterre. Presque M. Proey—Minans a en la gentilg toute 1a journée, j’étais dans le bureau de M. Proey-Minans. II a essayé . lesse de m’accompagner' 3i. bprd ; . ‘ ' . ' .. _ de m’apprendre la phrénologie. et de me recommander an capitame. J’etais émue de me séparer de 1111' Rt .: ‘ Entre nous, jen’yai pas compris , puis, j’étais émue aussi a cauSe des sous-marins. . t C’est ca, qu’il a dit en m’installant a l’avant, c pres du canon ; guettez bien; vous me préviendrez « s1 vous voyez le pere Iscope. » Je suppose que ce pere Iscope, dont on parle tant, c’est un assassin dans le genre de ce vieux forban de Zeppelin Pen- . « mais je n’ai vu ni pere ni fils Iscope ni dant toute la traversée, j’ai écarquillé mes yeux. personne de leur famille. On est arrivé vers le soir a un‘ port anglais dont je ne vous dirai pas le nom. (Taisons-nous ! Mé fions—nous 1!! La, il a fallu passer a la douane, a la police, et puis attendre pas mal de temps le train pour Londres. 1 .-. . a Probable que les emotions de la journée « pour y aller. Déja je croyais l’avoir m’avaient énervée. Aussi, quand on est arrive, perdu, et j’étais toute désolée, quand je me vers huit heures du matin, j’étais bien fatiguée. suis rappelé que je l’avais fourré sous ma J’ai fouillé toutes mes poches, a la recherche coiffe. C‘est souvent comme ca : je prends d’un bout de papier sur lequel M. Proey-Minans tellement de préCautions pour ne pas égarer avait écrit l’adresse de' la maison de mes mes affaires que j’ai toutes les peines du maitres et les rues a prendre... monde a les retrouver. - -—- .... .~... .M.‘ ........._,.-,., . . . .. ..,.. x,. . 1.... nus-ma. . .'-.u -‘.h-'fil.‘l R'.P"“...l . -...x . ..;.,;; - _ .: f". gm~vwr9'§ . , . . . .. V.» ., $7,.” ,1 n.1,, v.~ ‘;_‘ .7.» u a . V, _, ‘p 3. v- v"; ,. . 64.».1 . . _ : . . w ' l» -- ... 335w, WW" .2‘ r, 1 .u- a, 1 , 1- r-sg‘ . . .._,.,.;v;_—1-.y.~ ..4 r7 ,_ ,e ~ . . a 'r x r .. v.- k 4. .im- yr > . .‘ , .V _ . ‘ ' F 6:51: l“.","’c‘ 'e‘; “Jag-yea: ,m. 1“". g“ 2.} J ., r' , , ,-' 1 , . ' . ' k if ,~ ‘ .' l‘ . u . l ' 4» v . ,, .: a, ,. ' . r... ‘ . . ‘ . * ‘" ' '4 N BECASSINE N’AIME PLUS PARIS ‘ ' 57 - ' , , J. « si elle ne aeVénait' pas folle,maisje n’-ai‘pas”‘113)erdzuf p-. . de temps a la qUestiorIfléi-g et je suis allée chez la mars . _ chande de beurre. Nous. sommes de Vieilles amies ; on a un peu bavardé, et c Allons, je vais vous en ’ o a o c, o u o a . o o o . a J a1 prls 1e ‘papler, et J~Y al In . Une lwrg puis 1e lni a1 d1t . .« _Don , c donner, parce que vous _étes ‘13 (WWW, “”3 lwre d6 SW78, “W 1W” 615 demze « nez-m01 donc unellvre de beurre. » Elle a leve les - . d . , . d't . V' t . . « C’ t f i] t b . 1. U 1. ' , 11 dit Et vous « une arme. Je vais vous donner... 9a. nCa, e 19am. J a1 11 a lcglllre .’ t es ac .e e. r515 au (ale . « t n: t1vre.....11qu e f a 568,11 n’ c’était un petit morceau gros comme deux “ 9: n: 561131111335 ongl. ” .f S ets 111111893 Firfiltsf “ em?“ ea 93 .011 drandqulb emen , 00m n avoir y noix. Elle avait l’air aussi respectueuse, en or qu e e en p eura1 , e e e repe a1 . « ava1 qu a eman er u eurre pour e maniant son petit morceau,quelsi9’avait été « Facile! pas long !... Vous allez voir 9a, « ma petite, vous allez . « voir 9a! » Je me - \ - suis demandé... \\ du diamant, et elle me l’a fait payer... De ,suls allée chez- la bou- 1 an g e r e . Avec celle-la aussi on a ‘fait un brin d cau- " ' '1 ~ . V' *.t ~ ‘ .i h ' -. ' ‘ , . " , sette. Quand j e lui ai d em an dé m0; pain .’ .« ... de-ces bonnesqm achétvent les yeux fermés. Et . f «Et . . .. 4: .. . elle me 1’ a p es é et donné sans difficulté : ] a1 (lit : (f Vous vous trompez : vous me donnez ‘du -' ' a c t 1303 man, qu1remonta1t . j’étais déja contente, mais j’ai regardé 1e « painf gr gs etJraslsrs, (9‘35th pain blanc et frais qu’il enczrrgofilfsflfort cfuiirllef-O1:1.i3‘ferllita gr: 3:111 cnant V ain de lus res arce ue sans m _ «’me fiu . » ’ e 111 aurals deblté des injures, elle ' . ' e vous ' ’ gar je n 5 suispp asp - q ’ e van n aurait pas ete plus en colere. Elle criait : « C’est-y (ape savez pas HOP plusqu’ll y a la guerre 1'”? Me . ’ « que vous voulez me faire mettre en prison 2’... Du Ire 9a a m01 qul en Vlens, de la guerre, c etalt ' « pain blane !... c131 pain frais !... Vous ne savez donc Fig.9 (3:11:11? :iinfa empéchée de me facher, et « Pas que c est defendu d’en vendre ? » J ' p ne paslgisialjtle,r I53: .‘ l , longtemps. « A1155} i‘pjp’en avaiS aSSeZ, maig‘rit'," 011?. 036513 rd‘ESi T3715: d"? :lef’SLUCE%;§a a été encore pis. Ils m’ont demandé si .g e.-Jré”: i. *1 f‘fluel’en-avaés fait faire pour le jour de l’van, deéi'ChOSBSfa‘HSSSi 'SimPIéS' 11¢. ach mud-— ~ . ” - . que Je-ne les portals pas su’r m01. Aldrs, "11s ont préte‘nduque je me moquais beurre, du pain," du‘sucre.""Le“S 113; quandMadamegm’af em .36 d’eux, et ils m’ontJnise a la porte. Je ne suis ‘pas habituée a étre traitée comme si je restais ou partais, j’ai répofi‘du :"'« J'é‘fj'ar's; Madaméfije 93 chez les fourmsseurs. « 9a me fait de la peine de quitter encore Madame; mais?" ' « dément, en temps de guerre, on n’est bien qu’ofi y a des militairse.» Z 58 - NOUVEA U V0 YAGE “DE BECA SSINE . « Je n’ai jamais rien vu d’imposant comme. . notre départ pour le camp. A la'gare, 11y - rien que du grand monde. « mais surtout il a de bons employés... les « huissiers principalement; » Il s’est interrompu en voyant que son chef revenait sur ses pas et s’ap- prochait de notre groupe. « Auguste, lui a com- « mandé 1e ministre, vous viendrez tout a l’heure c dans mon wagon; j’ai a vous parler... .« Il paraissait si accablé que j’ai eu pitié de lui. Je lui ai dit que, moi, je m’y connaissais en cuisine et en serv1ce, vu que j’étais placée chez une marquise et une comtesse, et je lui ai proposé de l’aider. Il m’a serré les mains a me les écraser,etil répétait : « Merci! « Merci! quel service vous merendez! » a eu, pendant un quart 'd’heure, un défilé ~de generaux et d’otficicrs de tousles pays alliés, et aussi des ministres, des députés, des journalistes, enfin tructions 'de son mlntsfir’é, e est venu me chercher en me disant : « Monsieur le ministre veut vous par- « ler. » Le ministre nous attendait dans le couloir. Vous pensez si le coeur me battait devant ce grand personnage. Il m’a dit : ' « de l’organisation du diner de ce soir « qui me préoccupe. — Parfaitement, monsieur « ,le ministre », a répondu Auguste en prenant un air encore plus important. Nous sommes montés dans le wagon, et, tout de suite, il a renoué la conversation : « Vous voyez,qu’il « m’a dit,1e ministre ne peut rien faire sans moi... « En queue du train, on avait réservé un wagon pour les petites gens comme moi, do- mestiques, ordonnances, etc. Nous étions en groupe devant ce wagon, et un gros homme, qui semblait connaitre tout _le monde, me nom- mait les grands personnages qui passaient. C’était curieux et instructif. ', .ce‘st' « tracas. A « Et toute l « Jeune fille, j « Il m’a confié qu’il s’appelait Auguste et qu’il était huissier dans un minis- - tere. 1'out de suite apres, ila salué jusqu’a terre un monsieur qui arrivait et il m’a dit: « C’est mon ministre, 1e ministre de « l’Utilisation des Aptitudes. » J’ai fait réflexion que j’en avais entendu parler comme d’un homme bien capable: « Oui! a fait Auguste, il flatteur,m is cela me donne bien des insi, le diner dont il a parlé aura lieu « dans l’hotel le plus proche du camp, un hotel de « petite ville, presque une auberge, ou, probable- « ment, on n’entend rien a la cuisine ni au service. la responsabilité retombe sur moi. « C’est accablant! » “'v-n "k ., e vous remercie de Votre offre. Il « s’agit d’un diner qui: réunira desfonctionnaires :de « ministeres francaiset étrangers. Diner improvisé. « Tout de suite en arrivant a l’hotel,‘ décidez le menu. « Tachez d’y glisser le nom de nos alliés: ce Sera' » une delicate attention pour nos invités étrangers." » f “a... 71 :3 . a ecouvrir les p itudes et de les utiliser, -c ’est ma spécia- « lité. Jevois en vous les signes del’ aptitude « a bien organiser ce diner. Je compte sur « vous... A ce soir, jeune fille. » .Hnu 13mm! ‘OII av." .. .‘o’ ”HM” )uIJI ‘ « Je n’ai rien d’autre 2‘1 raconter jusqu’au moment oil on est arrivé. L’hotel ne payait pas de mine et la patronne ne paraissait guére débrouillarde. Auguste lui a dit qu’il se chargeait du couvert, et que, pour le menu, elle fassetout ce que je lui com- manderais et rien d’autre. pensé en route; je m ’étais rappelé les plats "£1 noms de nations alliées, que j’avais vus;Chez Madame, les soirs de grands diners : turbot a. l’anglaise, homard a l’américaine, poularde brai- sée a l’italienne, jambon en gelée a la russ_ J’ai mis tout 9a sur mon papier; je l’ai d a l’hételiére. ’ de la cui- sine, j’ ai ouvert la porte, et j’ai crié a la patronne: ,9; t M M. le ministre y arrivait avec . . « Dé échez- v-ous do 0 d servir. » « Elle a paru. tout a fa1t ahur1e en ses invités. II a demandé: « Le diner est- il prét. ? ——- Je pense que est efitrée dans la safile gemanger £31: le lisant. Mais je n’ avais pas le temps « oui, monsieur 1e ministre. ——- Bon nous mourons de faim; comme a dit - « Servir quoi : Yarien ___é0m- de causer , i1 iallait que je prépare l’appartement de ma maitresse, dans une villa, a l’autre bout du pays. J’y ai couru; j’ai passé 1a fin de la joumée a vider la malle, ranger les eflets, et quand je suis revenue »- 21’] hotel... « et puis des viandes : c’est un jour sans viande. Et comme votre gros employé « m’avait dit de ne faire que ce que la bonne « commanderait, j’ai rien fait du tout. » Les convive: paraissaient bien ennuyés, 1e mi- nistre plus encore; quantaAuguste, i1 s’était a effondré sur une chaise et il parlait de' son honneur perdu. « il 11’ y a pas de salon, nous nous mettons a table; » Ils se sontins- tallés. Auguste et moi, nous débouchions les bouteilles. Au bout de cinq minutes, en voyant que rien ne venait. .. « Faut que-5e, les Jt1re d 7. ,3» que je me suis dit en les voyant' si désolés. J’ ai trouvé dans la cuisine des oeufs, et j ’ai fricassé de bonnes ome- lettes. Avec des sardines et des légumes qu’a donnés la patronne, ca a fait un diner bien suffisant pour le temps de guerre. « ment, rien ? a demandé le ministre. — « Non, rien; votre bonne (c’est de moi « qu’elle parlait) m’a « commandé des pois- « sons de mer:il n’en « vient jamais ici... « Simplicité démocratique, mes- « sieurs! » a dit 1e ministre, qui avait repris toute sa bonne humeur. II a ajouté, en me regardant : « Cette jeune fille n’a pas tout a fait les « aptitudes que jepensais, mais ellea des aptitudes, et je « les aiutilisées. C’est l’important... Utilisons,messieurs, « utilisonsl... A votre santé, messieurs! » ‘. . S; .ma “A“ . await”. .1) n1“ ms “—1—.- arm . e‘. . u—‘if‘v‘fi A A. q. F 3,5,... WV. 60 _‘ LA VISITEV A U CAMP « Le lendemain de ce L -‘ diner que je vous ai raconté et qui a bien fini apres avoir mal commence, j’ai rencontré M. le ministre sur la place du village. Comme je n ’étais pas trop fiére de ma bétise de la veille, j’ai eu peur qu ’il me gronde et j’ai cherché a d e l’ éviter. 11 Est-i1 possible de lui donner une autorisation, c mon colonel? » Le colonel a répondu que, d’ordi- naire,1’acces du camp était interdit aux femmes, mais qu ’il consentirait a une exception pour faire plaisir au ministre, et i1 m’ a écrit un permis pour l’apres-midi. « la tour et quand il a eu fini, je lui ai «dit d’un air tout bonasse: « Eh bien! tu me montreras «ca tout al’ heure. J’ai un permis. » C’était visible qu’il était attrapé. Il ‘ a essayé de S’en tirer en prétendant qu’il devait rester aux ordres du lieutenant, mais c’était encore une craque, et le lieutenant, qui est entré a ce moment... me guider dans le camp. « Mais il est venu a moi et j’ai é-té 9... l’entendre me dire que j’avais montré un grand esprit d’ a-propos, que mes aptitudes avaient été a la hauteur de Cir-11,121 constances difficiles; il a ajouté un tas ' compliments en phrases si belles que je ne saurais pas les répéter. « Jesuisrentréealamai- _ ,. son, 01‘1 j’ ai trouvé Zidore. Il me 111’ a pas laissé le temps de lui raconter ce qui venait de se passer. « Ah! mam’zelle Bécassine, « qu ’il m’ a dit, quel malheur que vous ne « puissiez pas voir 1e camp! J’ en arrive. « C’e st magnifique: figurez-vous des canons «presque aussi hauts que ' \_ ,z' " < ...lui a dit de disposer de son aprés-midi et de Nous y sommes allés apres le déjeuner, avec Auguste que le ministre avait autorisé aussi. C’est tres curieux. J’ai vu des beaux canons, un de ces fa- meux tanks, qui ressemblent a des animaux en fer. toute sur- prise de « II a conclu: « Je voudrais vous offrir « quelque chose en remerciement. Avez- -Vous <1 un désir a m’ exprimer ? » Je lui ai dit que mon plus grand désir, c’était de Visiter le camp, parce que j’ aime tout ce qui est mili- taire. Il s’est tourné vers un officier qui l’accompagnait, et i1 lui a demandé . 1... des autos blindées (des tanks qu’on les « appelle), grands a pouvoir y mettre une famille « d’éléphants. » 11 a continué a parler comme ca en faisant des grands gestes. Moi, je commence a connaitre mon Zidore; je voyais bien‘a sa figure Eiffel”... ' $949.12"; ”a montré les abris souterrains o1‘1 on Se réfugie quand des avions sont signalés et meme... « Un sergent Z 0N LES ,AURAI 6I c il s’est amusé a rue faire mettre le casque et 1e masque qui sont d’Ordonnance dans ces cas- 1a. Enfin j’étais bien contente de ma visite. Je dois dire que mes deux compagnonsne paraissaient pas... c aussi enthousiasmés. Le gros Auguste gei- gnait sans arréter parce qu’il faisait chaud, _qu’il y avait de la poussiére, que ses cors 1e faisaient souffrir. J’étais honteuse pour lui de le voir si douillet, a ceté des soldats qui endurent tant de choses terribles sans se plaindre. 2. « mais i1 l’avait mérité; il racontel vrai- ment trop de craques. cs II a repris sa bonne figure quand la Visite a été terminée. A ce moment, nous avons remarqué un groupe d’autos devant les ba- timents de l’état-major. .. «Apres, comme dej‘uste, on a parlé de la g‘u'err'e. Chacun a dit son mot; Un' Serbe et un Belge out raconté toutes les horreurs que ces -misérables Boches ont faites dans leurs pauvres . ~petits pays. J’en avais les larmes aux yeux, et les autres étaient émus aussi. « Comme nous savions qu’il y avait conférence de géné- raux de chez nous et alliés, nous avons bien pensé que c’étaient leurs voitures. Nous nous sommes approchés des chauffeurs, tous militaires, naturellement, les uns francais les autres étrangers, et nous avons causé avec eux. « Iout'ga Si? 7 paieralnfia dit, - un Anglais.-E-'t='» .. . un Américain a ajofevt Ilsneatlendront Ilmfagagalt temps. Alor a pas contre le monde entier. » Il n’y a en que ce gros Auguste pour faire des ob- servations. Ila recommencé a gémir: « C’ est «bien long, cette guerre;et s’il faut passer «encore un hiver,qu’est-ce qu’on mangera ?» . _- a Quant a Zidore, je lui demandais tout le temps : «Et les ca- « nons hauts comme la Tour Eifiel, 01‘1 donc « qu’ils sont? Et les tanks 51 mettre une famille d’éléphants dedans, est-ce qu’on va .“ yarriver P » Il voyait que j e me moquais de lui, et ca le vexait. C’était bien un peu méchant ce .. que je faisais... « Auguste, qui aime lancer des phrases a effet, a dit : « Mademoiselle et mes- « sieurs, nous voila au complet entre alliés; « nous représentons une sorte de Cham- « bre des alliés. — Nous représentons « plutot l’antichambre», a riposté Zidore, et sa plaisanterie a fait rir‘e tout le monde. ‘ g . ,ce gros,qu1~pleurniche tout le s '“jeb"'l”ui‘-1a-i.;crié :3; Ca durera A ce que 9a « durera ; on souffrira ce qu’il faudra soufirir; mals, les « Boches, on les'aura ! » . Et tous les autres m’ ont applaudie, en me dlsant que j’avais parlé en vraie Francaise. .. TABLE DES ,MATIIERES Bécassine écrit ses Mémoires. . . .‘ . . . . Retour d’Alsace . . . . . . . . . Dans le wagon-restaurant . . . . . Une folle dépense. Pour se donner du courage . Bécassine a. le cafard. La poudre Perlirnpinpin. - Les missions de Bertrand Pre’paratifs de voyage. Le portrait. . O . . . L’aimable Monsieur Maurice . NHistoire d’un canard . ...et d’un gendarrne. Bécassine et le major Tacy-Tum (drame rapide). Bécassine et le major Tacy-Turn (suite). . Bécassine et le major Tacy-Tum (suite). Bécassine et 1e major Tacy-Tum (suite) .- Bécassine et le major Tacy-Turn (suite). Bécassine et le major Tacy-Tum (suite). Bécassine et le major Tacy-Turn (suite). Bécassine et le major Tacy-Turn (fin). On soigne Bécassine . . Trop de tisanes. . . . . . En attendant lei tramway. . . . . Une brillante reunion. . Avec les grands chefs. . . . . . . . . Une invitation._. . . . . . . . Le maraicher 'n’est pas pressé. . . . . .V . ‘ Quelques étonnements de Bécassine Le COnseil de guerre des Alliés Bécassine terrasse 1e traitre. HHH NHO KOOOVONUI-PUONH Au'grand cinéma national. . . . . . . . Bécassine comprend enfin. . La nuit des zeppelins. . . . . . Un étrange colis. . . . . . . . Le' récit d’Evariste. . . . .. . Hindenburg déserte. . . . . . Bécassine reprend ses Mémoires. . . .. . Une commission du major Tacy-Tum. . ‘ Attention aux espions! . . Hindenburg fait des siennes . . . . . Bécassine en danger d’étre fusillée . Monsieur Proey-Minans reparait. Le ministére de 1’Utilisation des aptitudes. Bécassine manque 1e bateau . Un nouveau chapitre des Mémoires. Un somme qui coute Cher . Bécassine apprend l’anglais . Une erreur d’interprétation . BéCassine visite Londres . . . Chez 1a fiance’e du major Tacy-Tum . La chambre mystérieuse . . ...et le fauteuil animé. Ou l’on s e’xplique. . La réception de Miss Daisy Grace. Demier chapitre des Mémoires. . Bécassine n’aime plus Paris. . Nouveau voyage de Bécassine. Le diner ministériel. . La visite au camp. On les aura! . G. DEEMALHERBE ct C16, imprimeurs. 32 33 34 35 36 37 38 39 4o 41 42 43 44 45 46 47 48 49 so 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 197-2, 2" ‘2 . " " »- » gmmdhméemmzu‘mmm _ . . .- .. . j, .. . .1 . Qua: }.m_‘"m‘.'£m'4.suamm'l 2 ii