v. a; 1,, .3.” , A ~ . .Y‘ : ¢ : SSH NT LA GUERRE, un- -"’"“"--~ ' ‘ m“. ‘4...» "*""“"-~. I....v-"""' mug-u...) u... 2 WM .w ,.-‘ gag, d6 [2 gig/mm ' : flj,//E.Bjyua19ejé%ywy 2 “ O . y I L’ f \ ‘ I I 4 \ . ‘. ,v a. ‘ V um). xx. I .‘1 Edition de [a Semaine d6 Suzette Bécassine pendant la Guerre Illustrations de J. PINCHON LIBRAIRIE HENRI GAUTIER , GAUTIER ET LANGUEREAU, EDITEURS 55, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55 PARIS .0; o 009 EN VENTE : L’Enfance dc Bécugine ................ ,. . . . . . Bécassine pendant la Guerre ---------------- Bécassine chez lg; Alliés . . . . ......... . ...... Chacun de ces albums, broché : 5 ha; relié : 6 fr. 50 “ EN PREPARATION .- Un album. Bécmioe ' en apprentiuage --------- ‘ ........ . Un album. Bécauine mobilisée. . . . . f ............... . . . . . ' To us droits dc reproduction, de traduction, d’adaptation et de représentation réservés pour cons pays. ' Copyright by Henri Gautiertxgxé. o‘ I A__ O 1.0 A >7 % BECASSINE PENDANT LA GUERR A , , . V I . - \ 0/, MA” Vers 1e milieu de juillet 1914,, Mme la marquise‘fi‘de Grand- Air s’installa dans la propriété qu’elle posséde aux ,environs de Dieppe. Sa petite-fille Yvonne et son neveu Bertrand l’accompa— gnaient. Bécassine, qui n’a pas lu Ies journaux, reste aba- sourdie. Elle se cherche des motifs d’inquiétude et ne s’en trouve 'pas. Pourtant, elle est Frangaise, bien Frangaise. \7 In, \\\ .é' N M) [II/I . "L In Elle , croit gure de quel- ,1 Bécassine, qui avait en un cOngé, rejoignit sa , maitresse 1e matin du samedi Ier aofit. Elle la trouva fatigdée et soucieuse : « C’eSt-y l des fois que Madame aurait des ennuis?_demanda-t-elle. —-— Pas des ennuis, Bécassine, de graves inquiétudes. Il faudrait ne pas étre Fran- gaise pour ne pas se sentir inquiete ence moment. >> ‘ w; ..~,, 2 fr ”,5 ‘~\ / Elle va. demander l’explication du mystere a l’offige 01‘1 .‘sopt réunis la. caisimére Marie, le Jardimer Firmin et le jeune Zidore, son préféré, son confident. Eux ausm sont mornes et sombres " x: r f _»:2.‘\ ., ./, _ J: devoir prendre 1a fi- ~ . qu’un qui a comprls, I ‘ « Dis qu’y va peut-étre y avoir 1a guerre, Mam’zelle Bécassine. -— La guerre ! Avec qui? — Avec tous les Boches de la Bochie ! —'-.- Ah !» fait Bécassine. . pourqum et elle n’a qu’y faut étre 1n- quiéte en La guerre, ce moment quand on est Frangaise? —— Parce table alphabétiquel', u dew pas de Bochie. _Pourtant M1le Yvonnelui a a (fit que tous les peuples du monde ont leur nom marqué la dedans. Alors sa figlure s'illumine, et elle se précipite au 53. on. rien compris du tout. ‘- ’ ’ elle ne sait pas au‘ juste en quoi cela consiste; les Boches et la Bochie, elle n’en a jamais entendu parler. Mals elle se ferait hacher plutot que d’avouer son ignorance. 4 o o 1! 2 [OURNEE DE MOBILISA TION .. I Maitreset domestiques y sont assembles, tres émus. « C’est la guerre, dit Bertrand, qui revient du village. _La mobilisation est affichée. Je pars ..demain. —- Moi, j’vas m’engpgaamrie Zidore. Mme de Grand-Air pleure‘doucement. Son chagrin navre Bécas- sine ; mais elle va le calmer. fi L’excellente Mme de Grand. A": pour ,lm laisser passer une nthalSflfle, Mais Bertrand et Zidore entreprennent de ll . Q ‘ n a pas detrompthout de suite Becassme; 1a consoler. « Vous faites pas de bile, Mam’- << Et PUIS,.reprend Bertrand, si je tombe le lendemaln ’Seulement, zelle Bécassine. —— On les aura, le‘s Boches. -— snr 1e front, 1? te _fa1s mon héritiére. ’> Bécas- 611.611“ a, revele que 13 BO‘ Ben sfir qu’on les aura, avec des z’héros comme sme r1t t9“ a £31th <‘ Ca» M’sieur Bertrand chie c est 1 Allemagne, vous, ,> affirme _ .. B é ca srsine vous 1e dltes pour vous"gausser de moi. C’est que la guerre sera ter- riant a tra~ , , \ vers ses as un grand beau jeune‘r .. .. , rible. Et Be— \. ‘armes omme ' 47%. quiva tomh- “W cassine fond ‘ ' ber sur le front. - en larmes. ~_ Bécass‘ine est sortie brusque- ment. Elle r e par a i l, Bertrand ”a ei‘cpn— qué a Bécassine ‘ -4 - que le front, c’est la ~ligne de feu, et les risques qu’on y court. Comment détourner de son jeune mai- tre le danger qui 1e menace? Les yeux de Bé- cassine tombent sur le portrait d’Enguerrand de Grand-Air, contemporain de Francois Ier. “ amine, parce que j’étais sujette a choir. Il est un peu petit pour vous ; tout de meme ca vous protégera le front.» Elle s'approche de sa maitresse, et lui arlant a l’oreille :« F aut pas que Madame se asse du mauvais sang comme ca. Possible qu’y aura la guerre, mais comme c’est avec des gens .qul n’existent pas, ca ne présente guere de risques.» comme I aux /; autres. :> Elle se précipite / .d - «Qu’est-ce que tu 2/ cherches, Bécas- sine? >> demande la cuisiniére. Bécassine sort de' l'armoire. une téte rouge et ébcuriffée.« Je cherche 1a bouteille de faineuf pour des nettoy‘ages...» Puis. avant trouvé l’obiet. CC nV oité, elle disp-arait". Janna. f - #24394 3:. : Ax. ‘ I ‘24—... 's g l l g .4 l i l l i l .0 LE DEPART DE BERTRAND ‘ d 3 Bientot, chaque fenétre du chateau se meuble d’une téte. ,La marquise, Yvonne, Marie ap ellent Bécassine, qui reste mtrouvable. M: La cuisiniere se met a écosser ses pois: Zldore entre erll1 coulp de- vent. « 01‘1 est Bécassine? demande-t-rl. Madame 1a 0 ei'c e paiéout. -— Elle doit étre. en tram. de falre les culvres du sa on .- . r a ‘ elle a pris 1e flacon. de fameuf. » .Xr—J; ./ 1/. ' Bécassine apparait, coifr‘ée d’un casque, ‘une rapierelpendue au cote, une catty de . mailles sous le bras, et tramant les preces L’heure du départ approche. Tout le monde est réuni dans le jardin. Bertrand '—~ ' Idis'ointes de ljarmure d’Enguerrend de‘ passe des bras de sa tante dans ceux de sa cousine, serre la main aux domestrq .es. .. Grand-Arr qu elle a conscrencreusement fourbles pen- Chacun _ , est ému. A ce moment, un bruit étrange, venant du I'estlbuh, dant troxs heures au gremer. attire l’attention générale. Malgré la gra— -~ vité de l’heure, c’est un fou rire général. << Eh « J’avais autre chose encore pour le bien, quoi? dit Bécassine froissée. C’est pour preserver, dit-elle, rnais je n’ose pas, aprésent qu’on _ . préserver M. Bertrand ! >> On a beaucoup de s’est moqué de mor ! —-_ Montre tou]ours. — C’est ...tandis que la Mar- ’ , qursetres peine 21.1ui faire comprendre que cc genre une petlte médalllebémte.—’—Donne-la_.v1te,_Bécas- émue, murmure : « Cette Becassme !... d’équipement ne se porte plus. sine. >> Et Bertrand l’embrasse sur les deux10ues... pas de cervelle, mais taut de coeur h A. 0' V" t \ 2% ti: 4-5- . \ l 2’ x: ‘ « ‘ l ‘ . V Comm'e Zidore int rejoin- rdre / - son ré imen .‘ l ‘ . - . . ' Mme-(1g GragdéA; fi11;<:.11i18_ 1:31:31; » t 12351 111515011195 d es- C’ plons, 3:11" << Ma Doué ! >> fait Bécassine affolée. Et apeu pres de tout service {1 rofite eu '. e Passmnnenta <‘ t‘? sa e vermme la V0115. qu1 regarde sous les meubles, explore de sa liberté pour lire des. ufntités d esp1ons boches, (1115111 un Jour, 93 se fau- les coins sombres, scrute les armoires et jus— de'ournaux dontilcom q file dans tous les coms. Y en a partnut, qu’a 1a huche a pain. ni un e a Bécassine 1681103171; ,_ ~ Mam’zelle Bécassme, p’t-étre ben ici meme». , les sensationnelles, en 1e w ‘commentant 2‘). 33. 4., faeon. » . ' ' Mais .i1 1 I “ ‘ » rev1ent .1 la xk" _.. « Zulore te racqpte charge aprés J ,.,-..-.~ des betlses» gilt en la. sortie du . , ..l _ , hapssant. les epaules jardinier. ' ' > , ~ s ; vgJ» » 19, Jtardlnlerd Flrrmn. « Que SI, Mam’zuelle» qu’y en a partout, des espions. Et c’est pas f . nt . .p P d d t Qu es '99 queh esefiplons commode de leSQQCOUVI‘lI‘. tanjc 32a ressemble a desv personnes erage 101. er 3 one pas on temps a en.c erc. er,vet naturelles. AlnSl, une sup OSItIQn: vous ' ref-1: ’ p3 va .a tor} trava11,comme 1e. vas au ’mlen. >> Zldo-re, contrez‘ un homme qui brfi e des herbes ; ou des . / 3 plem de respect pour Flrmln, qu1 s est bra- tas de feullles. Quoi que vous pensez que c’est%~ . D . vement battu en 70, n ose \fm , . , t_, , . , ) ~ répllquetucn . l I I In“ ‘ ' l l > "7‘ ‘- , O J -- J sars . , pas, Z1dore.—-— , h b16114 c’e'st ' p » ‘ " un,esp10n qu1 ' j“ _._» -" V - / . - fait des signaugz a ' ’ uni autre es-, » v. . . . . ' . _ ' . pion boche caché dans le pays. —— Et 9a peut,avoir Cette cpqversatlon a prOdUIt une grande 1mpressron sur Bécassrpe. Elle la rumIQe des v‘bnséquences? _ Des consequences styaordi- l’apres—mldl, en se promenant dans le pare. Soudaln, une odeur acre _et unefiumee ' c ami e ses et catastro hales ! » affirme é aisse ui v1ennent du ota er 1a_t1rent de sa médltatlon : << Allons v01r, se rllt—elle; nan/es, a u p P , q , , , , , A Zidore avec 'solennité. des foxs que 9a sera1t un esplon en tram de fine un Slgnal !... >> J; 9 6' 9.9 .__ . _“ Wugwwmemm -m J O W BECA SSINE SURVEILLE FIRMIN ‘ 5 my? Wy Dieu ossible, n‘rmure-t-elle. n home “is, the qu’a été soldat et de- coré et qui fait ce vilain métier ! » Elle est indignée mais plus ressée encore "WE mag ' u-‘u'; 1 ‘ft‘ 4 ,. .. \ 1?“! . y, p“? elle s avance, en se dissi‘i'hu «M’sieur' Firmin, '~ faut cueillir ' des peches et“ aller les porter au chateau... Tout . , . _ V de suite qn’a dit Mme la marquise. -— J’vois pas gfgeggdgfiiegszlgglg-lfgg‘ pourquoi c’est pressé, ronchonne Firmin. Enfin, '3 M se. retourne, e t Be- cessité,g- elle quitte son on y va tout de meme 1 » / . 3 / g Firmm. abri, et, arlant d’une I ‘ voix que ’émotion fait " trembler: ' Prudemment, lant BerriEre ": - des buissons... Un grand feu de feuilles et d’herbes... un homme qui attise le brasier... Plus de doute, c'est bien un signal, c’est bien un espion. L’homme, qu’elle ‘ne voyait que de dos, \ cassine reconnait \ et sans se 'préoccuper de cet accident se rnet en devoir de noyer c0pieu ‘ sement 1e tas de feuilles. —— Pendant ce temps, FlImID entrait au salon... Il n’a pas plutot disparu que Bécassine se préc1p1te sur le tuyau_ d'arrosa- ge, ouvre le robinet, re- douche en pleine «- ~ ("p.503 - Au méme mo ent, Bé— , " cassme racontait son ex- a; _« traordmaire découvert-e a Zldore.""<«' C’esb. grave, 1m dit celu1-CI ces fruits, - Déja surpris par cet incident, Firmin Firmin? — J’sais pas, moi... Madame la fronce les sogrcils en trouvant au potager en ‘cachant son envie .de ‘rizi‘et Surveillez-le bien, Marquise me les a fait demander par ses_ feuilles nageant dans une mare: Mam’zelle. Des i013 qu’1lferait encore des Signaux! Bécassine. _ Pas du tout, c’est une «Tiens, tiens, se d1t-1l, est-ce que Becas- —— On aura l’oe11!» promet Bécassme, persuadée erreur. sine voudrait me jouer des tGuTS?... >> qu'elle est en train de sauver 1a patrie en danger. O. 0 ”v . ' 6”. 6 _ . U'N PEU DE CONTRE-ESPIONNAGE reprendre’la“surveiuance de Firmin, Bécassine Quand Ofi est a 1, entremets elle pose 1 _1ner avec une rapl?lt3 (11e1coglclerta1nte. 215013.}; . 1e plat sur la table : « Madame m’excusera. _ ' LZ V9113 pas-t es P a S ' ma emgmigu; aut_ que 1’ axlle a ma tache... Quéque chose de tres grave, -‘ txmeux a 2131231: ,V‘g; man er ue.-.]e peux. pas dire... Je me couperais la langue plutot ' 1' 133 a .e g ue de le dlre.~ ,— La guerre achéve de lui détraquer 1e ant ":13, to -rna1-—- 4‘s: , i ., 501:1 'qu’ tew-Fi‘r ~ ' ~ min. Dans la nuit qui tombe, la fenétre s’é— . , '\ NW . A claire d’une lumiere jaune. Bécassine croit se __ ‘ " W] H‘ ”WW . - - rappeler que, Jes jours précéde‘hts, 1e jardi— P ' '. 1 ‘ h ’fllu’ ’1} . , “V nier coiffait sa 1amoe d’un abat-jour vert ‘ 1,9111: .V0" 11 . ce qur se 9.3556 f’ Alors‘ cette lumiére jaune, c’est encore un a mteneur, e e gnmpe sur le ba._1c. Sa Jupe - " M7, signal ! accroche un rateau qul tombe avec fracas. Au - _=-;-: ~ : ' prurt, F1rm1n ouvre 1a fenétre et ,se trouve nez qui' se hate e s'enffiir. a nez avec -..:Bécassine... I: Ah mais! elle commence a ‘V' a / Zidore rd dait par la, curieux de savoir ce _» pionnage. << Quel- .._.. . t 3% 1e chance de’ . , s Mals ses nerfs ‘ ' . te ren- ‘ . ' ‘ Toujours-courant, Bécassinegagne S‘urexcrtés l'em- « _ ) contrer, Zidorei Dis- ~"- m01,.quand les combles du chateau. Aux fenétres, péchent de dorm1r.<< C’est un espion. fait ‘un signal avec .de 18} lumlére, et elle suspend de gros lampions orange, as une’ eXIStence, pense-t-elle ; j’vas m’périr 'qu'on peut as l’éteindre, quox gu’ll fant falre? vestiges de la. fete du pays, .les.‘ 3. fgnte avec des emotions pareilles! F aut - Faut 31 umer d’autres lumleres. blen bnl— \ allume, et, persuadée d’avoir a1n51 qU ] Invente quelque chose pour empécher Firmin lantes, Mam’zelle Bécassme. Ca fart de l‘em- déjoué de dangereuses menéés, elle de contlnner ses mamgances. » Puis soudain, avec uu brouille pour les Boches. -— Bon, ]’y vas. >> redescend sans bruit dans sa chambre geste Insplre 2<< J’a1 trouvé! » A - _ ’ "V e‘ o ’0 '4 BECASSINE SE BROUILLE AVEC 9- ZIDORE maison du jardinier, s isit 1a lampe, Vide 1e pétrole, commepce :‘al Slgna Huit heures du matin ; _’ . Y Firmin doit étye au potager ; c’est pour Becasslne le mo— ment d’exécuter son rojet. Elle entre avec précautlon dans la 1e remplacer par de l’eau. Ainsi, il n’y aura plus de \ . e possible. =...,, / . , Mme de Grand-Air, en négligé du . matin, donnait‘ des ordres a la cuisi- niére quand elle Vit entrer ce groupe tumultueux. << Madame, criait F irmin, Bécassinen’arréte pas de me faire des mauvais tours. Faut qu’elle ait un coeur de Boche, pour mécaniser ainsi un vieux soldat. -— Boche vous- meme, s’péce d’espion, >> ripostait Bé- Ifil cassine, rouge , , d’indignation; e" \ _\ s ‘ ) 1 Mme de Grand—Arr a un ’ '. peu grondé Zidore, pas trop fort, car elle . “est 1’indulgence faite femme. F irmin a pardonné tout de sulte au coupable, il a méme déclaré que << c’étalt trés farce >>. Mais Bé- cassme s’est montrée moms Clemente : << Toute ma me ]e t’en vou- drals de m’av01r falt manquer de respect a un brave décoré. » ‘ ’4 .« Ah _! je t’y prends, petite misérable ! _ mm qu1 retentlt a ses oreilles. « J’en a'i assez de tes farces !' vomfére- t-il. On va a Bécassme, t s digne. J’aurais voulu vous éviter c’te honte; mais si >> C’est la. grosse voix de Fir— ler s’expliquer- devant Madame. —— Allons-y, réplique vous y tenez 1... » On eut grand peine a les 9a, et, penaud, fit 33. confes- croire a Bécassine que Firmin Boches. Alors, elle a essayé de 1’emp’écher... Faut m’excuser, M'sieu Firmin, et vous aussi, Mam’ze santerie irait si loin. >> W > séparer. Alors, Zidore s’avan- ._— - Slon. « Je me SlllS amusé a falre ralsaJt des Slgnaux lumineux a des lle Bécassine. Je ne pensais pas que la plai- AV. l {I I‘I’I/II’ . If”! . 1 I I / MI!) ‘ 1H.) \ 2 chait a mm 4 velles, ‘v Bé- .~”~ ciale : << Lais- .journaux, Et comme, le lendemain, Zidore cher- trer_ en grace en Iui racontant les nou- cassme l’a mterrompu d’une voix gla- se-m01 tranquille, n’est—ce pas,- Toi et tes c’est tout pareil : vous racontez tout le temps des menteries ! >> 1 O O f ’ O " ' << Pour sur ! approuve ' ,Bécas‘sme n’a Pas tarde a refiwemr, -— Ma Doué ! fait Bécassine affolée, pa- Bécassme en embrassant 1a fillette ; nous autres. on amle intlme aYeC Zldore. << Mamz elle,.lgl ,, rait que ces sauvages-la, c’est méchant ne craint rien; mais ea. falt tourner les sangs de d,“ cAeluL-m, .un.mat1n’ de 13’ fir; du “101.5 comme des croquemitaines. >> Mme de penser que ce petit trognon 1a pourralt se yencogtrer d aout, J “013 bxen q“ on V3 quztter d 101: Grand-Air entreprend de la rassurer : les . vec les sauvages. -—-— Eh blen! Becas vu.que lesnouvelles sont mau- Allemands ne viendront ni a Dieppe ni 21 ' ‘( sme, préparez , les mal- ‘» vslses. Les gens du 'Vlllage Paris ; cependant, a cause de sa nieCe les, mettez 1a dlsent Q'U’y a. des uhlans dans Yvonne, il est plus prudent de partlr. en ordre ; les envxrons. prefldrons 16 demaln... >> Sur les prjeres d’Yvonne, a qui elle ne sait rien refuser,‘ Bécassine a. Puis, aidée des autres domestiques, elleadé- fest dans les malles une lagge Place aux poupées et a leurs robes. En con— croché et plié les rideaux, roulé les tapis, répandu abondagl- sequence, 1e reste des affalres a emporter a ete tassé et foulé sans ména— ment 1e powre et le camphre. Vers quatre heures, gement. tout est en ordre, et elle congédie ses aides. << Le reste, ea me regarde ! » dit- elle quand elle se trouve .- seule. WEN-w l/filk'sg . (915/ ’. 4%] ”/4 ,I‘/ . -""" Car Bécassine a ,. résolu ‘ _ de prendre quelques ingémeu- ses ' _ V ‘ - “ précaut'lons pour empécherles Boches P1115 eI_1e descend a Ia cave, etinstalle malheur _ de tout plller, s1 par malheur 11s v1ennent jus- surles caslersson écrlteau sur lequel on lit: coupsd'épé‘w =3; ' , qu’au chateau. D’abord, sur un carted blanc, << Tau le pm at empozsonan. >> Voila qui déci- mettre ordreIE'l e 135’ ._ ,4 elle trace des lettres hautes d’une mam. dera ces lvrognes a respecter les bouteilles. ,. écoulée, i1 n'en reste qu’u 0A 9.7 .r 'u 9) a?” f) . ‘irl‘. , .’lk~v,,auw.b\n uur 545 rm 4 i I l I g 1 i i 1 l i I l l 1 D A QUELQUES 'INGENIEUSES 'PRECA UTIONS 4 O> / f l I mil,” ' '," AU! 0. ' v. 01‘1 grouillent 1' 31": perches, carpes et ‘ ‘\ u I 1 , {2i _3 gardens. Descendant dans la vase, cassme Ia; masse les poissons a grands cou s d’ .épuisette, les entasse dans des paniers puis es dispose en bel ordre dans une fosse qu ’elle a creusée. De 1’ herbe fraiche par- -de'ssus, comme a la pois- U N .onnerie de Dieppe, de la terre bien TRMSOK pas leur presence. . at Madame les re- .trouvera’ quand elle reviendra an cha- teau, 1’ année suivante. tasséen Et Bécassine voit dé'a nos ennemis, mus par leur cupidité, piquant une tete dans le puits, et- faisant de c1 vams efforts pour en sortir. ' k: S 1‘s pour eux, 'murmure t- ellee ils sont I trop méchants. Faut les punir. ) Quelques minutes aprés, il {13. sur le puits une pancarte disant: n traisor at cachai 6 land; m ’aider, j ’peux pas faire tout seul. » Un quart d’ heure apres, l’écriteau que vous VOyez défend'la porte du salon. Non sans peine, Zidore et Bécassine 1’ ont descellé du mur sur lequel i1 3 ’étalait. . dore va 1’ aider. E11e lui expose les precautions prises et la difficulté qui 1’ ar- _ rete << C’ que vous étes maligne, Mam’ - zelle ! s ’exclame-t- 11 en simulant l’admi- ration... Pour 1e salon,j’ a1 votre affaire... satisfait autour d elle AHODS dormir » Ainsi, les Bocnes ne soup90nner0nt __, 33 « Ouf,1;a y est, dit la brave fille en jetant un regard En rentrant Bécassme “passe pres du puits, et the non- velle idée lui vient, si diabolique qu. sent un frissona travers tout le corps. fl Aprés avoir servi 1e “diner, Bé- cassmes ’apergoit qu ’elleaoublié 1e 2%: plus important. les jolis bibelots enfermés dans les vitrines du salon ' Comment empécher les Boches d’ entrer 1 3 dans le salon? Son cerveau surmené ne 2, 1111 fournit aucune idée. - “ , fl,p J 9 a . , Au moment ' 01‘1 elle passe devant sa chambre, Mme 3 de Grand.- Air ouvre 1a porte: << Pas encore cou- chée, Bécassine? —-— J’finissais que- ques arrangements, Madame.» Puis, 1 clignant malicieusement ‘1’oei1: min» .«Maintenant, les Boches peuvent venir. Ce qu ’ils seront attrapés! » v" ’9 A1 \ dra pa r.“ gare, dit Mme de Grand-Aii‘.Vi‘ens, Yvonne ; et Firmin porteront nos sacs. M. ‘- Bécassine s’attac’he aux choses comme aux person- nes : elle voudrait tout emporter. Ne pouvant 1e faire, peut-étre va- tT-elle décider de: ne rien prendre quand elle tombe en arrét.‘~devant une paire de grandesr'potiches. v les a abandonnés, et Bécassine pens-e avec angoiss va plus y avoir personne pour s’occuper d’eux... C’est 1e matin du départ. Firmin, qi a bi'ouetté les "“rénfise, des miaulem‘ents 1"arrétent.Quatre pe- malles a la station, revient annoncer que le train ne pren- s de bagages. « Allons nous entendre avec le chef de- Zidore Elles ont été rapportées de Chin‘e‘E a Mme de Grand~ Air par son oncle l’amiral. Bécassine était toute pe- tite. Elle se rappelle que Madame a dit- << Venant de vous, mon cher oncle, ces beaux vases me seront doublement précieux. >> ill ats t'ende'nt vers elle un museau suppliantiLeur mere eé qu’i) ne «Vous, Bécassine, ajoute-t-elle, jetez un defnier coup d’oeil dans youtes les pieces, fermez-les bien... Ah !... sivous voyez quelque chose de~ prec1eux que, j'aie oublié, apportez-le moi. —— Voui, Madame. » —— C’est guere maniable, ces cruches murmureBécassine ; tous ces bonhommes qu’y a peints dessus, je trouve pas ca joli ; tout de meme, faut les prendre, puisque c’est doublement précieux. >> La voila partie, une potiche dans chaque bras. . . s . Bécassine ferme l’orifice ‘-,<< Y mourront de faim, les pauvres ml— avec un journal ; .puis elle gnons, ~j’peux ‘pas permetti'e ca, ca serait cruel, prend a grande allure le pire qu’un' Boche. Tant pis, J’les emporte dans chemin de la gare. ‘ mes cruches. » Les chatons y sont plongés. - .0- O > 0 UN. TERRIBLE DRAME n. Quand elle y arrive affolés. « Enfin, vous voila ! » lui crie Mme de remarquant son étrange bagage: _ - Non sans peine, Mme de Grand—Air et Yvonne s’installent dans un compartiment. Zidore et Bécas- sine doivent raster debout dans le cou- loir. .. On part apres un court arrét. “ , ” " << Zidore,crie- t-elle, faut empécher un grand , 1e train est signalé. Il n’y en aura pas d’autre avant huit jours: foule compacte, employés Grand-Air ; puis, Le train entre en gare. << Quelle idée, ma pauvre fille, de vous étre encumbrée ainsi! ~\Tous aurons déja bien du mal a nous caser nous-memes. >> Heureusement, .e chef de gare, complaisant, offre de garder les vases. jusqu’au retou! ie leur propriétaire. ‘ a , , va étre bon de se ”a ‘ , ~ reposer, dit Bécassine : j’ons eu chaud ave " _ . ' mes potiches et mes chats. » Brus- at? quement, ces mots lui rappellent qu’elle a oublié les pauvres bétes dans 1e vase; its y mourront si elle ne va les délivrer. 8mi- 4 malheur... Arréte Ie train ! » Machinale- ment, Zidore tire 1a sonnette d’alarme : sans doute ne fonctionne-t-elle pas, car 1e train roule de plus en plus Vite... Et soudain, les voyageurs poussent un cri d’épouvante. Bécassine a ouvert la portiere, a sauté, entrainant dans sa chute Zidore quigcher- che a la retenir. ‘ « Les malheureux! murmure‘ Mme de Grand-Alt au com‘ple de l’épouvante, Je ne les reverrau pas v1vants ! >> . . 0 0% 4) A 12 . LE SOLDAT RENDOUILLA RD ,‘f.\\_\\“l . I \.\ ‘ s\\\hMflM ~~ .«Le voila, ce train,,dit-i1; ne “M , - _ ,_ , p p ,"90‘13 afiolons pas.» Mais juste a ‘ ' V 5 Le soldat Rendouillard; * i‘ ‘Cé moment i1 fut tout a fait afiolé :1 ‘ Vin-l ’~ ' deux corps .s’élancer dans l’es- douillarq reprend ses, esprits. «Ne nous affolons nications, attendait avec im- pace. Il sentxt un choc Vlolent et past d1't-11, je ne suis pas mort. » Il jette un coup patience 1e passage du trai . .tomba' ‘ d cell autour de 1m : « Ah !_ voila les deux individus qui devait marquer la fin dp / -. :i , ._ qu: m ont attaqué. Ca doit étre des Boches... [15 re- sa faction. Wwa: ,." fl . vxennent a euxr. Attention 2... ) ~'\\\', la garde des voies et commu- .- “,1. “\-.~\ “4“. M ‘ —-. \ 2.x” ...’.,' I\\" Péhifiiéfiéht; 'B‘é‘cassihe et ”ido're se Iéven’tf Renaaumara "a bondi Sur ,;.‘ , . . da t,'—il‘ '3? a eu infracti n au réglement, atteinte a la per'sonne d’un militaire ; i1 faut aller rendre compte a la gare, ' . . -. 01‘1 1e capitaine doit se trouver a cette heure: «En avant,_ avez fallh m’écraser, lui dit-ll; un peu plus 1" ‘ marche... Ne nous affolons pas ! >> Tout en marchant, on cause, par T. S. F. un C. A. a la D. S. pour un G. V. ' .2- Ren‘douillard‘fhommemj‘ouial', S’amuse a} mys et bientot fort amicalement. qu’ca veut dire, M’sieu le militaire, c’que vous raconte’” ‘1‘” \[Vl/Z, serviste territorial préposé 51 en voyant une portiere S’ouvrir, Q \ques’ ‘minutes "'apres, ‘Re‘n-M . sOn fusil, et crie d’une voix terrible: «Ne n0us afiolons pas! Levez .les n‘ \qu - .J- p . ,, . . mains,‘ 1‘5 Boches, (“lie tire. * Tirez pas, Monsieur, SUPP!le Bécassme Explication confuse. Bécassine parle de jeunes chats ;'Zidore- épouvantée, on n’est pas des Boches. “' On V3 V0": exphquezwous. gémit qu’il va étre porté déserteur s'ilv ne rejoint pas son regi- ‘ “ j] ment :3. Paris. Rendouillard n’y comprend rien, sauf qu’il a afiaire ””4- a de braves gens inoffensifs. ‘ ‘ 4} O u .22.. _. 222.; . 0. a: .. TAISONS-NOUS l... .MEFIONS-NOUS... I3 <( Chut ! fait René douillard... I Taisons— _ ._ nous ! Mé— " . _ fions-nous; << je vais vous révéler un ._ . Les oreilles grand secret : dans le militaire, on . 2‘- ' en ne mi es ne dit que les premieres lettres Q L " _ ' nous écoutent! -— des mots: T. S. F., télégraphie On arrivait a la gare. Mis au cou- rant, on qu’elles sont, M’sieu, sans fil ; C. A., camion-ambu- 1e capitaine interroge Bécassine: «‘Comment yous les orellles ennemies? — lance; D. 8., direction des ser- appelez-vous? Que faites-vous? » Bécassine Jette ll n’y en a pas, concede le territorial. Alors, vices; G.V. C., garde-voies et com- un coup d’oeil d’intelligence a Rendouillardfi et, 7 ieune Bécassine munications...C’esttrésrmportant prenant un air fin, répond: _ ’~ , -— « M’51eu, ' , pour dérouter les espions. A j’suis B, B, C. M. G. /‘\. —— J’oublierons pas >>, " affirme Bécassine. \ «Vous dites? —— J’suis B. B. C. M. G. A.» ;.puis, imitant 1e geste et l’intonation qu’avaient eus Rendouillard : << Chut ! ‘ ajoute-t-elle : Taisons=nous ; méfions—nous. » Le capitaine, croyant a une mauvaise plaisanterie, allait ‘ se facher. Mais 1e territorial et Zidore, non sans une forte envie de rire, expliquerent l’incident et donnerent 1a traduction : Bécassine, bonne chez M me de Grand-Air. mm ~I l A. _‘. *g \\\ ‘ . /’ «gm. ~‘ 4%; *7“ ’j‘éng’ . 1 _ _ A ce mo- ' - ecassme von ut repren < Dire se lamentait—elle ue "ai failli me ment, 1e chef de gare entra. (fVQfl? pour les dre’ses chats. Helas, a force casser la téte pour eux. ——’— %Te TJIOHS affolons risonniers, dit-il. Mme (le Grand-Air telegra hie :‘ Sz (16 8? debattre, 118 avaie’nt ren- pas co nclut R en douill ar d : vous n e 1, av ez pas écassine et Zidore vzvcmts, ' leur dire a [64’ chez V6.13? les pouches qu1_ s etalanF cassée félée tout au plus... et peut—étre M. Proey-Mz'nans. Les conduzm Pans en auto. -—- brisees, 813118 avaient pI‘IS lafuite, u’ elle l’était déja » «C’est tout ores. ditl’officier: allez—y, vous étes libres.» on ne put les retrouver. q ' Q .9"; 0.0 fi I4 ’9 CHEZ M. PROE Y-MINA NS 1 o‘ inscriptions. ----- nient a ce qu sur laquelle étaient tracés vous, mon enfan , u e je vous palpasse e crane? —- M’sieu peut bien palpassertant que ca vy dira. —- Veuillez donc retirer votre coiffe. >> Bécas- \ M. Proey-Minans, chez qu Bécassine et Zidore se rendirent en quittant la , . . ‘ gare, est passionné pour la phrénologie, qui est l’étude des caracteres d’apres 1 e $132325:ng 12561.2 if}: reéu: 3’31: Sggu::”'ui vous a m @211 e Un les bosses du crane. Quand nos deux voyageurs entrerent dans son bureau, t élégramme de votre exZellente maitressle me 1.3 appris. As ils le virent occu é a écrire tout en consultant fré uemment n téte de l‘ r ' - r - , - , . ‘ - p q u e p at e seyez-vous, mes enfants.» Intimides, 118 s assuent sur le bord \ Q j z? << Verriez- n inconvé- dit des carrés et de nombreuses d e deux chaises . \ V APréS- quelques minutes, M- Proey-Minans posa , « Belle téte, dit celui-ci en assujettissant sur son nez un se- sa plume et reprit : << Bécassine, j’ai entendu parler de vous ; je désire vous bien voir. Approchez—vous... Plus pres, mon enfant, car jesuls I ' J ' " A _ ’ fort myope. >> Becassme s approcha Jusqu a presque toucher de son 06 crane, continua 1e phrenologue... visage le nez de M. Proey—Minans. cond binocle. Téte curieuse, expressive, originale, intéressante. » Flattee, Bécassme fit son plus gracieux sounre.«]’a1merals a palper ! \. Proey-Minanspromena Ienteme ses (101gts - ‘ . ’ sur la boule qui sert de téte a Bécassine. « Parfait! “ ’la b03563 de la férOClté. Seriez- murmurait-il: voici 1a bonté, 1e dévouementmla sim- V011? feroce, mon enfant?» Confuse, Bé- cassme avoua qu’elle était parfois fero- plicité d’esprit... Quel document pour l’ouvrage que je , , . prepare! >> Soudain i1 dit : << C’est étrange... Iesenslfiu ce... A1n31, P33 plus tard que C9 matln... Alors M. 9 _~ H; 0.0 sine s’exécuta. 9 9.0 LA BOSSE DE LA FEROCITE " 1:, ‘ \J (z *7” I elle avait écrasé une puce. << Mais faut dire, M’sieu, qu’elle avait commencé : elle m’avait ostz'née toute la nuit. —— En ce cas, affirma 1e savant, ca n’est pas de la férocité, c’est de la légitime defense... Bécassine porta la main a l’en- droit que touchait le savant, four— ragea un instant dans ses che- veux, puis dit avec simplicité : , . ‘~~-' «(3,681: pas une W bosse, M’sieu ; c’est un bigoudis que j’ons oublié de retirer. >> La figure du sa- vant s’éclaira : un moment il avait craint que ce détail du crane de Bécassine renversat tomes ses theories Pourtant 1a \\ gosxer. puis a plein bosse est la. Je 1a sens ». . 12;"! Il annonca a Zidore qu’il lui palperait 1e crane aprés 1e diner, puis leur enjoignit de s’occuper du départ qui a-urait lieu'le lendemain matln. §< En- tendez-vous avec mon domestique ; i1 doit ’etre au Jardin ; je l’appelle Vleux- Serviteur.. . Am bout de quelques instants, elle vit descendre d’un ornmier un petit bon- homme a figure (1 enfant joufflu, vétu d’une livrée deux fois trop grande pour lui. \ 1 . » « parce qu’il est 5. mon service depuis plus de v1ngt ans ; et j’ai si peu de mémoire que j’oublie con- stamment son vrai nom. » Bécassine ouvrit la ' orte-fenétre qui donnait sur 1 e jardin et appela Vieux-Ser- v1teur. doucement d’abord... / t'i‘vbob. ; Le petit bonhomme 1a salua avec beaucoUp de correction, et dit: << Excusez-mm de vous avoir fait attendre, Mademoiselle, ie cueillals des fruits... Vleux-Serv1teur, c’est m01. » SUR LA ROUTE DE PARIS ’9 I4 J’ai onze ans, expliqua Vieux-Ser- teur. ‘ Je remplace _mon ere mobilise. ,Notre maitre ne pense qu’a ses études et il est géné par sa mauvaise vue... 7N _ ‘ * Au ‘retour’, BéCassine porta a M. Proeyy Mmans 1e permis de circuler en auto. <« Piece im- ortante, dit celui-ci ; je la perdrais, je suis si dis- rait ! Qardez cela, mon enfant ; serrez-le avec soin. —— .M’_sxeu peut étre tran uille, assura Bécassine. mox, 3e ne perds jamais nen. » — . cependant, i1 en sortit‘pour M. Proey-Mirgans Se portant son inséparable et, paussitét, se plongea A“ fit ‘longuement at tendre. II p dans son étude favorite. Vers déclarer qu’il avait faim. aussi ne s’est-il meme pas apercu du chan- gement. Du reste, son servxce n’en a pas souffert: dans notre famille, on est bon domestique de, pere en fils. » téte de plat're. Il s’installa dans la voitur'e Et Vieux-Serviteur prouva aussirot' qu’il dlsait vral, en emmenaat .Bécassme et Zidore a la maine et en faxsant étabhr les ieces nécessaires pour le voyage .du len emam. Son assuranceet sa precxslon émervexllerent ses compagnons. . Le Ienderhain, a lfheure dite, l’afito était de'vant le' o’n. VieuxéServitour, tou- {ours correct malgre que son costume de chauffeur ffit beaucoup trop grand pour 111, tenalt 1e volant. Bécassine et Zidore se tasserent a cocé de lui. arut enfin, .- 8 mm 1 sortlt par surcro ... __a u ‘_ _';§qrr on ampleur, i] put revétir par—dessus son autre... me. Ce modéfe des domestiques était trop une heure, . . . ,. ~ correct pour serv1r 1e deJeuner en tenue de chauffeur. LE SERGENT EST INFLEXIBLE' I7 ’v % ‘ W... ’Béeassine et :Zidere' marcherent longtemps. 11$; 0n re artitkmai-s, 1a route étant encombfée, on roulait lentement. . ,. , l I d' M P M' ' ’lons Ilétait éjatardlorsque, aune dizaine de kilometres de Paris, l’auto (‘ D099” 1e .Pemlls' Becasslne, It, ' roey- mans. ’5 J . pas, M Sleu, cr1a Becassme d une v01x lamentable. M sxeu m a d1t fut arrétée par un poste de soldats. Leur chef, un sergent, demanda . ., , , . a voir 1e permis- de circuler des voyageurs. de le serrer avec som; ] lons ferme dans larmmre du bureau. —— Alors, vous ne passerez pas, » déclara 1e sergfgm.‘M ‘ <1 Inutile que nous insis- tions, ce militaire a la bosse de l’entétement... Mes en- fants, Mme de Grand-Air vous attend. Partez, rejoignez Pa- ris comme vous pourrez. Je resterai avec Vieux-Servi- teur. >> ‘L ban-*- - Bécassine eut beau supplier, 1e sergent fut » inflexible. Comme i1 58 tenait pres de la voiture, M. Broey-Minans étendit le bras, lui tata le crane un instant, et dé— - Clara : Jaw “A ’ «$.31: . voulurent prendre un raccourci et s'égarérent. Four- ' . . . . ' bus, ils allaient se résigner a coucher dans un fossé, Bécassme se sentalt flere de falre son entrée glans .Parls $1 haut , quand passa un maraicher qui eut pitié d'eux. Il leur perchée. Au mom’ent o_1‘1 11$ franchlssalentles fortlficatlons, 1e rayon , permis de se jucher sur‘ sa charrette. d’un prolecteur electnque troua la nuxt et les Illumlna : c J dois avoir l’air d’une reine ! » dit Bécassine. , ' 0 I8 L’EQUIPEMENT DE ZIDORE . ‘32:- ‘ Ng'wr’ Le lendemain de leur - ; " _ ‘ , . _,.._1. . . __ voyage mouvementé, Bécas_ Ce. merne Jour, a quatre heures, Zldore 4:. 1311661: Zidore firent la grasse_matinée. Vers devalt re101n.dre 5011‘ rég1ment.,La marquise midi, ils comparurent devant Mme de Gfand— re ‘1" 3.33 adleuyg, R1115 remit ‘16 l’argent 5* Air et lui racontérent leurs aventurva's. Becasslne en lu1 dlsant d’accompagner 1e jeune soldat et de compléter son equipe- fl ment. (f. .. \ a”, _ V o ‘ ‘3» «93...; V ' p.- .x‘ - Voici nos deux amis a la. porte d’un grand magasin de nouveautés. Zidore assure qu’il a tout ce qu’il lui faut, et que mieux vaut lui donner l’argent. Bécassine hausse les épaules : K K s \ ~ .\\ ~\ 3 ‘., 4 I. '0 u o v, ‘.\ ‘ ’.‘\ ’1‘”. , _ Rayon des chaussures, ,maintenant. « Pas 1a « C’est-y un gamin qui en peine, assureZidore ; j’vais toucher des brodequins neufs C ”ls-~9- 1i 1 remontrera a une fine qu’a d’l’expé- au régrment. — T’auras pas‘tro de deux_paires, affirme a omme aya se et a “.m- . fience? ,) dit-elle. Et elle l’e'htraine a gravement Bécassine. Napoléon 11 a dit : c'est avec les go- sette sont plemes, Bécassme décxde que *la bonneterie. Les chaussettes, gile‘,s dillots de mes soldats que j’gagne mes victoires. >> ‘ Zldore portera les brodequms autour d“ - , *d e flanelle cale ons et tricots s’em- cou, attachés par les lacets. C’est ainsi Pilent dans la Va ise et dans la musettia '1‘ ‘ > 3 qu’elle faisait, toute petite, pour mé‘nager du conscrit. " ' ses chaussures. x A \Jkiiikfi \(%l “5:? W . . _ . . v3); ‘0??fo p, .., .~ . p. ‘ - . ‘93 . . .’ . Il d01t étre verse ‘dans l’artlllene, et 11 faut en-A * \* core une cemture de Un passe-montagne 1u1 sera 1ndlspensab1e brfile d’arborer les insignes du cavalier ; flanelle : rlen n’est dangereux comme 1e fr01d au ven- cet hlver. Toujours par surte du man ue de . . . . . i1 veut des é erons. Bécassine, avec sa tre. Bécassme ch0131t 1a cemture la plus longue, et, place dans les sacs, Zldore est 'contramt de é 1 - f 't b r . . ., . . , . . . , . , grande exp nence, 111 an o serve que non sans peme, alde Zldore a la rouler par dessus se c01ffer de l épals trlcot. PHIS, c est lu1 qlu. . . . . <« a ne se orte as avec des es a- sa- veste. a son tour, réclame une acqulsltlon. g- dEi-lles. ,, 11 ifisiste e13; elle cede. P '7’.“ I ’4 ’4 ' 4 O:¢ :0. BECASSINE COND UIT 19 l m H n n ‘13":‘3333 2 “m r; W“ ‘9’. x 59% i .5; «Ewes». “ . M“ , 4 Faut prendre un fiacre, >> dit Bécassine. i1 fDoeh<_)rs, le temps est merveilleux. En ce debut de septembre 1914. 11 en assait un 51 ce moment, un pauvre alsait une chaleur de camcule. Apres quelques minutes de - g . . marche Zidore 3‘ chargé de lourds bagages engoncé dans v1eux aer e sonnant 1a fer Fame et tralné par ses laina "; ‘ ’ , une maigre rosse. Bécassme l’arréte et - l ges, et accrochant ses eperons, . , - . - . V dé C1 are u’il 11’ en eut 1 us donne au cocher 1 adresse du quartier d at- ~ q p p ' “ tillerie, derriere l’Ecole militaire. d ‘ _-‘ , ~ ~ . Le cocher prit la direction de la Bastille. « C’est pas panla >>,' AIOTS, l’hornme dit. avec un bon rire: <¢ Alleye, sais-tu, Made- cna Bécassine. Le cocher tourna son cheval et s’en alla vers I’Etoile. 1110159116: 16 51115 réfuglé belge 3 3’1gnore Paris. Ca serait plus pom- - ' "\ « C’est pas par la, » cria Zidore. Docile, le cocher mpde pour une £013 sntu voudrais co dune. » Bécassme et Zidore *3 1% tourna encore et s’achemina vers Montmartre. grimperent 5111' le Slége, tandis «j ' ' que 1° cocher S'ms’ 3 , « C'est pas par la », crierent-ils ensemble. tallaxt dans la VOlture. ‘ n J l \“ Le cocher regarda 1e cqmpteur: il maf- qualt 97 fr. 35. finches»? Quatre heures sonnai’ent quancl on arriva a la porte du quartier « Ouyouyouye, dit l’homme, 9a est trop, pour ' une fois.. Les adieux furent forcement rapides, mais lls furent émouvants. J’oublie toujours 1e manoeuvrage du drapeau. Tu donneras ce que tu Pulls, en se tarnponnant les yeux, Bécassine revint vers le fiacre. veux, Mademoiselle!» Bécassine donna quarantesous. Le brave belge. demanda ce qu €119 devait. fut si content qu’il voulait la reconduire gratis chez elle, mais elle refusa. 0. ‘ A0 9.7 v.. 20 L’HEURE DU TA UBE Bécassine était tou'te trist s'arréta, regarda, et ne vit rien. ‘ A les sales Boches me font con- currence avec leurs Taubes >>. A cette époque, en effet, un avion allemand survolait la capitale chaque sou... e de la. . Dans l’aIlée centrale, une centaine de - personnes regardaient en l’air. Bécassme {I ‘9) , « Que c’est .quasi- - e ! >> répétait-elle relle engagée puis elle contempla un gamin, qui . ronds en crachant dans la Seine. Grace a ces palpitants spectacles son emotion a’vait disparu quand elle entra dans le jardin des Tuileries, qu'elle avait a traverser .. pour retourner chez Isa maitresse. — \ Elle demanda a une nourrice : << Quoi t’est-ce qu'on regarde? —— Rien encore, répondit la nou- nou ; on attend 1e spectacle ; c’est l’heure, ca ne va pas tarder a commencer. >> vers cinq heures, et c’était la‘ prin- cipale distraction des PanSIens. Bécassme re- N faisait des Bécassine était a ce moment pres du Guignol. Elle pensa que c’était 1a que le spectacle aurait lieu. Elle s’installa au pre- mier rang et tendit le prix de sa place an patron du theatre. I] refusa d'un geste rageur et dit : << Je ferme la boutique ! Y a plus moyen de gagner sa. vie depuis que... prit sa place dans la foule. On disait : « ll est en retard l... Peut-étre qu’il ne viendra pas l» 11 y avait de l’impatience et de la deception. Soudain des voix crierent : << Le voila!» Des bras se tendaient vers un point noir... .. a peine perceptible dans 1e ciel. .Bécassine écarquil- lait les yeux: << J’vois rien ! » dit—elle. Une voix, pres d’elle, dit : << Pour deux sous, ma p’tite dame, vous ver- rez comme si vous .étiez dessus. » ,C’était 1e montreur d’étoiles’ de la place de la Concorde... t f ‘ BECASSINE N’A PAS PEUR ZI 4*. qui venait d’installer son télesco e. Bécassine donna deux sous, mit son oeil a 1’0 jectii, et le mauvais oiseau lui apparut avec ses croix- noir'es aux ailes. Il tournait autour de la Tour Eiffel, dont 1e poste le salua de quelques balles. ., . \ Soudain, la. nourrice cria : (4 Attention, il vient sur nous! ‘ _. i1 jette une bombe 3») En un clin d’oeil, hommes, fem- *1. mes, enfants coururent se réfugier sous x les arcades de la rue de Rivoli. Seule ‘- Bécassine ne bougea pas. Elle était alors tout contre le grand & .. {4. ‘ bassin. 51 l’abri, >)' .1 elle ouvrit 11/ I p Q. cria l’homme’ au télesc0pe, qui se sauvalt le dernier. Machinalement, {-0 Déja la. foule était revenue et entourait Bécassine ahucrle. Des réflexrons s’échangeauent: << Ah ! elle n’a pas peur... Sans elle, terre... 9a auralt falt des v1ct1mes... Au moms des dégats... C’est elle qui nous a sauvés !» un agent visa avec som et tlra les cmq coups de son revolver. Et ce fut comme un signal; De toutes parts, des mitrailleuses crépiterent.La foule trépignalt de joie. Elle criait 2 « Touché ! — Il tombe !... non, i1 repart !» Entrainé par l’effervescence générale, un arroseur dirigea vers le Taube le jet de sa lance... . « Mettez-vous' ~ lui ( son parapluie. If- I, i 3.) d eau... raissait. y . La-haut, la bombe ‘clatait'én. ‘ portée en trlomphe. . gllérz,..-g.:; . 1*» ~ 2v. ,2 , ,_ T out a coup, 1e parapluge lurfut’ arrache des -‘,4 P mains; quelque chose qu1 ' passa pres d’elle, tomba dans le bassm. 11 y eut une sourde détonationuune gerbe l’av10n dxspa- \ )A '9, E ‘ \. / ‘ MU [VI/[Iv I , ‘ ””va.mm:u I Et Bécassine, de plus en plus ahurie. fut grondait et fumait A >7 2 *. o‘ 22 ' L’HOPITAL ‘DE ROSES-SUR-LOIRE o". o r, fiécassine et Mme de Grand-Air ont quitté Paris our Roses-surc Loire. La. marquise “y posséde une propriété oil elle‘ installe un hopital de la Croix-Rouge. Depuis quinzel iours, Bécassine frotte, lave, astique, monte les lits avec un zele inlassable. Elle attend impatiemment les premiers . -' ‘ blessés, brfilant de se dévouer aux chers soldats. Elle a eu une déception quand le -- docteur et Mme de Grand-Air lui ont dit qu’elle serait seulement auxi- f ;\liaire: pour etre infirmie-re, iLJaaLt gasserumex men. V . ,, .. ‘5 fl-..— Mais Bécassine a ris une grande résolution : e1 e passera l’examen. Elle travaille assidfiment 1e Manuel, l’ap- pre’nd mot a mot, comme un catéchisme. Chaque soir, Yvonne lui fait répéter sa. legon; . 3;} » ’ ‘,"ll\ . Ce jour-la, l’hopital étant encore Vide, tout le monde est allé en prome- nade. Bécassine a refusé de sortir ': << Des fois qu’il arriverait des blessés, a-t-elle dit: je serais 15.1... Et puis, faut que je pioche l’examen. » Prenant son livre... elle s’est installée sur la terrasse et elle s’efforce de graver dans sa mémoire rebelle les lignes suivantes: Dams les hépitaux, l’in/ection est toujom’s d cramdre. 0n la combattm par des lavages abondants et par des vaporisatzons... .ru JgFgX-énuwpo .‘2‘ K IE“ L‘Qnoo' 0- . - ’uIETQT‘ 1;.— A- . > V": I ‘ L —\\ ' ' \%\\“\\\ . ’ [J \ ’4‘»; ' ‘<< Entrez, brave militaire!» dit-elle en Rendoulrd ’ a une mine superbe. 11 "Un eoup; dé sonnette interrompt son- étude. Regardant' v’erscla grille, Bécassine se leye, s elance, dans un émoi indescriptible, en ~ crlantvz'w Un soldat 1... Un b'l'essé l... » ouvran}. la..grille. Puis, elle a-une exclama- tion de surprise : « Mais c’est monsieur Ren- douillard !.-—- Soi-méme, jeune Bécassine, » répond le soldat non moins étonné. souffre seulement d’une entorse qu'il s’est donnée en .glissant sur un rail. Avec des soins infmis, Bécassine 1e guide vers un fau- feuil, l’inStalle... 4 L O.v mm 2m. .. 3.,:_MAM.L.._. 9 ‘ ' ' PREMIERS SOINS ‘ 2'3 0; l - il’ me semble que vous sentez une dgole , s’assied en face de lui Et ils se regardent d’odeur. — Probable,.d1t 19‘501da’t’ que ca ylerfi Elle a ramassé son Manuel, ' . ’ du cervelas que 1 a1 mange dans le tram. 1 l 1. , ll ’tudiait trés contents de se rencontrer quoxque ne trouvant , . - . . a re u es 1gnes qu e e e as rand’chosera se dire ’aMais d uis un ins- etalt. bong @915 dlablement fort ,. / quelques instants avant, s’est P , . \ _ GP - . en a1]. Cqu 11 en avalt, de ,1 , 1 . tant, Becassme, tour a tour, contracte et dllate 1, ail‘ Une vraie infection e ancee vers___ a mason. ses narinesMflaire avec inquiétude; puis, se déc1- ——Une infection‘ »ré- dant : « Faltes excuse, M sxeu Rendoulllard... pet e Bécassine d’un - ' ton traglque. ‘9‘ a [I J " ’— 7' I ' \ \\\.‘N\‘~‘\ Elle en revient maintenant, ‘-~ " . . ’ . , -. portant une cuvette ple1ne Et, brusquement, l’éponge s’abat sur la figure de . Puls gecgsslme S arme du vaponsateur d eau 0‘} balgne une éponge. ' ’ Rendouillard ; l’eau rulsselle, l’inonde, l’aveugle. a eau e 0 ogne... ( ~ Mais Bécassine est forte de son innocence: «Madame devrait me fé11c1ter, affirme-tlelle. Je fals comme'dlt. 1e 3 , . «Eh bien, Bécassin ! ’ Ct 1e supphce devient plus cruel ainsi que vous traitez. u: blecssgt': encore. Valnementfl 1e soldat cherche a Devenez-vous folle? Que faites: s echapper: son pled malade l’empéche vous 15L? >> C’est Mme de Grand- de courn‘, et Bécassine le‘ suit, implacable. Air qui, rentrant de promenade '- pose ces questions d’une voix, ' . severe. - K Manuel: je combats 1’infection.>> O 0.0 ,0 24 I] y a maintenaffit une vingtaine de sol- dats a l’hépital. Ce sont des petits blesses ou des conValescents. Toute la journée,,.i1s~_jouent dans le parc comme Vde grands enfants, et souvent Bécassine s’associe‘ aux parties. MaisBécassine a son préféré : c'est Rou- zic, un petit Breton des' environs de Quim— er. Ils pre‘nnent un grand plaisir a cause! onguem'ent, en patois, du pays et de parents communs qu’ils se sont fiécouverts. \\~; : v' \‘ uel ues instants ‘apres, »Bécassine traverse la salle de pansement. $083 lagurveillance de l’infirmiere-ma} or, Mme Agnes, on roule des bandes, on remet les bocaux de pharmacie en ordre. geptenge sans compter ses éconemies en achats‘ de tabac et de cigarettes qu’elle leur lS r1 ue. LE PREFERE 1 DE "BECASSINE Tous rafiolent d’elle : elle les amuse, fait toutesleurs ' " vglontés, les gate. Elle r Rouzic achéve de se remettre d’un 'mauvais rhume. contracté dans les tran~ chées. « Rien a craindre du cété des pou— mons, a dit un matin le médecin apres l’avoi’r examiné, mais i1 faut 'fortifier ce garcon-la... Deux cents grammes d3 viande crue chaque jour. D Rouzic a fait la grimace et a déclaré' qu'il 'ne pourrait jamais ayaler « cve man- ger de chien ». Mais Bécassme est 1nterve- nue: «Que si qu'il l’avalera, M’sieu 1e Docteur ; je m'en charge ; je 1e forcerai, vu que c’est pour son bien. » llxlllll’l/Hl’ *1 w. Puis Mme‘Agnes place dans une cuvette les instrument's dont vient de se servir 1e médecin, verse de l’alcool, J’allume. Une belle flamme bleue' s’éléve, Bécassine est tres intriguée. .1 b J O D O 1 A UNE 0RDONN'A’NCE BIEN EXECUTEE 2'7‘ .. ‘ r , :"~' c . : t - . 42%;:‘5‘ ,‘P‘f’f‘.’ . . ' ,. . _ t, . . .‘-.. . I. A A_ ‘ ‘. "r: .- m.- ‘. ,4, ‘ M we ‘H. 11‘; '11! . v.; c. 3“”;- I‘Ayu “5;“, ‘ 9“ .»- .2th .‘ guoi t’est-ce que vous faites,, madame? demande- t-elle. C’est-y du p’unchP... ou un paudingue?» Mme Agnes sourit : « Ni l’un m l’autre, Bécassine. Je flambe les’ins’cru- ments pour les stériliser, pour tuer ies microbes. Toutce qui sert aux malades doit étre sténllsé. Retenez blen cela. examen. >> . en vue de votre « Maintenant, se Elle court a la cuisine, choisit le plus beau morceau de viande, pese avec soin 2a quantité prescrite et la hache finement. —--De ia viande crue, cela ! dit Mme de Grand-Air. Qu’avez-vous encore faxt, ma pauvre fille? Ce que je vois dans votre assiette res- semble a des morceaux de charbon. » l a Bécassine de ne pas oublie'r la. viande crue de Rouzic. .Il faut la. lui faire manger tout de suite. « J’vas m’en occuper, mon petit chou », dit Bécassine. /(\ » ; microbes.» Alors, elle arrose sa viande avec l’alcool du réchaud, et fait flamber. I,“ 3 3 2,. ,' , A ce moment Yvonne entre. De la part de sa grand’mére, elle vient dire V . Mme de Grand-Air causait avec Rouzic quand Bécassine, satisfaite d’elle—méme, fit . son entree, portant une~ assiette,‘ et procla- 1' dit—elle, faut tue' les mant : <« V’la la viande crue !) (may? Bécassine se redresse, vexée, car elle attendait desr‘CUmpliments. (1 C’est pourtant de la viande crne, Madame, affirme-t-elle... Seule- ment je l’ai passée au feu pour 1m enlever ses mxcrobes. » _ I r . v 1 26 SOUVENIRS D’ENFANCE lequel a dormi pen— .‘_ V " ‘ 1' ' . ' dant 48 heures (1’ un som- ‘ -‘ Bécassine a commis quelques erreur meil léthargique, regrettables en soignant les blesses. C’ est ‘ ainsi qu 11’un jour, chargée de faire prendre deux cuillerées de potion calmante au malade n0 5, elle a administré cinq cuillerées au malade no 2... « Defense absolue de toucher les mé- dicaments et de ne rien donner aux blessés >>, .lui a dit 1e médecin. Bécassine, qui brfile de se dé- vouer, s ’est mise a pleurer: << Ca me creve le coeur de ne pas étre infir- miere, >> sanglote-t—elle. Mme de Grand- Air a entrepris de la consoler : << Vous serez infirmiere tout de meme Bécassine ; , . infirmiére pour le nettoyage 1e balayage 1a pré- << m ’annonce larrivée d un maréehal de's logis convales- paration des lits... A propos de lit, i1 faudra c.ent Mais 311 fait V0115 1e 0011119115531 0 3513 faire celui de 13: Chambre M. Jean du Keric. -—Pour sur, Madame, de 30115-0fficier. Cette que j ’connais M. Jean, meme que je vas lettre joliment soigner son lit: 0 ’est ' un 31 gentil Monsieur ! >> ’ 3 A Le beau chateau du K6110 95’C en effet L‘e Vieux mar u13 du Kerie avait rand air ' .1 $ tout voisin de Clocher-leS-Bécasses, pays et 1’ intimidait begucoup mais Ie Jeune ghatelaifi, . A. 1.1633332318113631 %::g‘s;arg Zigftffeagtlefléi v natal de 110119 hé1'01119- B1611 souvent 18 M. Jean, tres simple, nUIIEment infatue de Son' tout impressionnée par les grands lits a d1manche eileallaitavec 3011011013 Coren- titre et de sa fortune, causait volontiers avec colonnes si majestueux avec leurs ban— 1111 se promener (1311319 parc ‘ elle, s’amusant de ses naivetés. deaux de vieille tapisserie. 1 .v '0 O A‘ v 27 It; , En rentrant au village, elle en avai: parlé avec admiration a l’oncle Corentin, et celui--ci, Bécassine se rappelle ces sou- qui se flattait de connaitre les usages du grand monde, lui avait dit: «Tous les nobles ont des lits comme 9a. Us ne pourraient pas dormir dans un lit qu1 n’aurait pas de colonnes. » venirs tout en balayant la chambrette ou couchera ce soir 1e maréchal des logis du 01‘1 trouver des colon- nes? Elle cherche anxieu- sement. Soudain, sa figure s’illumine: elle a trouvé. :llllffffimini“ .' '2‘ Six heures. Jean du Ke- - Keric << qu’est un si gentil Monsieur >>. Descendant au jardin, elle demande a deux conva- lescents de l'aider a prendre quelque chose de lourd au grenier. « Surtout, faudra en parler a personne l». Quelques minutes apres, le quelque chose de lourd est installé dans la chambre... mi‘ ric vient Bécassine les précéde. Déja elle prend un air A v a F. i g r 3+ 5 3 i 3 '1 Et voici qu’elle tombe en arrét devant le petit lint ‘ de fer, bien propre, oien ‘ moelleux, mais dépourvu de toute 00- f \ lonne. Pauvre M. Jean, qui s’est battu I comme un lion, qui a été blessé, dans ce lit sans co- ., lonnesilne pourra pas dormir. Cela désole Bécassine. .- ; \\\\ dont Bécassine ferme la porte a clef pour que‘personne ne détruise son oeuvre. Elle rit toute seule a l’idée de la bonne surprise qu’auront M. Jean et Mme de Grand-Air. - “ 'Cung . K Sur 1e lit, tan’c M: a 7 ‘ bien que mal en ‘ I _:, . équilibre, est posée une vieille 'l M table. « Qu’est—ce que‘cela, Bé- I " cassine? — Ben, Madame,‘ c’est quéque chose a quoi je suis bien d’arriver. Mme de Grand-Air 1e reooit mater— .fiellement: << Le vo age a dfi vous fatiguer, I’non Cher enfant, lui dit—elle ; i1 faut vous cou- cher. Je vais vous conduire a votre chambre. » modeste pour recevoir les compliments qu’on ne manquera pas de lui adresser. Mais dés qu’elle ouvre 1a porte, Mme de Grand—Air et Jean poussent une ex- clamation de surprise. ‘1' contente d’avoir pensé: on pou- vais pas trouver mieux pour que M. Jean ait un ht a colonnes. >> o. ’0 9A 0 ’0' a. 28 ON ATTEND DES VISITES ’ fix I‘ , b e prévenez 1e docteur _% . \ ‘ et Mm? l’infirmiére-major. » 6?‘/(//, 19: ,4 , ~ .. ‘ \ Bgécas§1ne vole plgtét qujelle ne court. Ce matin, le facteur a remis deux‘ lettres A <« Queue joie d’embrasser ce Cher en- Blentot une act1v1té . fébnlg régne dans Mme de Grand«Air. L’une est de son neveu Ber- fant ! » murmure la. marquise. Puis elle toutes les’ salles: legmfirnhéres frottent, trand. Légérement blessé, soigné .51 ouvre 13, seconde lettre, et, aprés l’avoir lavent, tangent, asthuent. Tours, il a obte— mi. l’auton- \ lue, appelle Bécassine. <« Bécassine, M. .Ber- sation de ve— ‘ ’ 1111' en trand arrive par le tram convales-~ cence d’une heure; par le méme tante. train, viendra un médecm insPocteur... -. , . ‘ . A . Cependant, Mme de Grand-Air continue‘é donner ses ng soldats gppqrtqnt un som specxal a leur toxlette : (jans tout hopltal, ordres ; l’heure du déjeuner 'sera avancée ; Firmin, qui en- la vlslte du med’ecm'mspecteur est un événement consxdérable, qui pro- mule en ce moment les fonetions de c‘echer avec celles de 1 voque une vwe emotion. jardinier, attellera le .coupé et ira prendre les deux officiers 1 aflfvmv *5??? , . ‘.\ ~ I ,'_7 0 K A l’heure méme oh s'accomplis-‘ .. ' Q“? .dqns gqelquqs 10.111'5. _ ‘=‘ ' saient ces pré aratifs, Bertrand de complétement £116“. 11.re101n4ra1t son] batml- tout en contmuant l’allumage, Grand-Au- ac evait de déjeuner an 109,? Iandlsqu 31 allumalt un Clgare, quelqu’un qu1 était laborieux. Puis il leva la téte, et recon- bufiet de la gare de Tours. 11 était de lux. d” 3 “ M011 heutenant, toutes le,s tablps §nnt nut, dans celui qui Venait de parler, un médecin belle ‘humeur, heureux de revoir' sa pauses, me _permetteg~vous- de m. assemr a 13" major de 565 amis, 1‘3 docteur Ledoux. “ Queue tante, 'et aussi de penser_,, votre? —Blen volontlers,,» répondlt Bertrand... heureuse chance ! » s’écriérent~ils ensemble. {> O ¢-— “ A .0 0 v.. UNE HEUREUSE RENCONTRE 29 .. .x , \ Mais tandis que les Le docteur s’assit, commanda son déjeuner, et reprit : « Le hasard fait bien les choses : ' ~-~ ) ‘ \ je vais a Roses-sur-Loire pour inspecter l’hopi- deux amis faisaient les cent pas sur le quai, . _ - . J ._ ta] de ta tante. Ainsi, nous ne nous quitterons uncycli'ste vint remettre un p11 au docteur: . — (fEhblen,Ad1t Bertrand, 1e monteral ; tout pas de la journée. —— Parfait, --mon vieux, je suis «J’al parlé trop vite,dit celui-ci,apres avon‘ ue sulte au chateau _et 1e te renverral la um: enchanté. » _ lu: 11 faudra nous Sépa- rer pendant ture. » Ils sont mamtenant dans le tram , un peu plusd'une heure; \ m o n c hef @ Ledoux s’est assoupi, et Bertrand 1e regarde m’ écrit de visiter un au- tre hopi- - ~ ‘ en 58 demandant CB (1111 change sa Phy319110‘ tal installé' au village. ‘ r V ---- ‘ . mle. —- Ah ! oul, c’eet cette barbe qu 11 a. ' - " » lalssée pousser. « Qu’est-ce qui te fait rire? interroge Ledoux ‘ , ‘ "' ' fin); i qu’uncahot réveille brusquement. -— C’est ta _ . , , , . . ““3553 barbe ; elle m’en rappelle une‘ autre, ,une fausse’ -—-<« Tu ne seras donc JamatsseneuxR—Jam’als.» On arrlvalt a Roses-‘sur—Loire. Ils que j 'ai mise pour‘ Jouer 1a comédie chez ma. se séparerentet Bertrand monta. dans le coupe apres avon‘ regu un chaleureux bon- tante. Avec ma fausse barbe, on nous prendrait 1011f de Flrmm. ‘ ' . ‘ l'un pour l’autre, et cela me donne l’idée d’une farce. _ . \ \g « Firmin aura ou-‘ . '- voitui': 10 Baler}: \\ 1‘. b-lié Ines ordres, dit en ,bel ordre devant la. grllle grande Bécassine 'qui Mme de Grand-Alr; Jel‘uravag recommandé ' ‘ glé‘gggffiqitstggngrm l arnvee du . r . avait été envoyée en éclaireur de gasser per le £31310 ett 15v?“ 3 la petlte .porte dupha. . sur la route... Le cou é arrlvait en efiet an teau, 1Ie V3.18 au evan e . 1e medeoln-mspecteur. grand trot, mais, au fieu td’entrer, i1 conti- Nous e'recevron's dans le grand dortmr ; ue tout le nua, longeant 1e mur du parc. , monde s y rende . » Et elle courut vers le c ‘ateau. . Au chateau, le docteur, les infir- mieres et les blesses valides, ranges O D O O. A O 1D 30 BERTRAND SE DEGUISE I L: JV , {gal ' Q‘L O ' '\ In,“ P ' U’ . 1‘ \ I} Rig"/ «7, 'V‘: w, -\ p , . , Toujours cour ant, Mme” de Grand-Ail entra dans le salon. Elle y trouva Bertrand. Elle lux ouvrit les bras et ils s’embrasserent , gm longuement. Quand elle fut un peu remise de son .. émotion... ‘ la marquise manifesta sa surprise de ne pas voir 1e médecin- inspecteur. << 11 Viendra dans une heure OL‘ deux, dit Bertrand. En l’attendant, ma tante, si vous voulez me 1e per- mettre, - j e 1e rem- ,w placerai. —— Com— 5’ ment cela ? Vous allez voir. » /' ' tn, ‘ \'- \ .— l’ 9 .\\\ \l” b {k \\ ' r ,i J ///'// . ' << S-tnpéfiant ! dit Mme de Grand-Air : il est impossi- rble de te reconnaitre.‘.. Mais, grand enfant, un hopi- tal n’est pas un endroit pour faire des farces. — Ma 1194: l" V . {53* y ‘13:.) ~ 4 En deux bonds, Ber- trand fut dans sa chambre, ,tira la fausse barbe d’une commode, l’ajusta. A une patére de l’antichambre, i1 vit 1e képi et la capote du médecin de l’hopital et s’en revétit. Puis il ouvrit la porte du salon, annonca : « M. le médecin- inspecteur », g et entra. 5 ‘, v-‘ 3.-)v- etite tante, vos blessés se portent si bien !... Etr'tous es médecms disent que la gaieté est un bon re méde. >> A force de calineries... constances de leurs blessures..'. « Repos ! >> dit Bertrand ; puis il joua en conscience son role, causant avec les soldats, les interrogeant sur les‘c1r- . i1 obtint la permission désirée, mais sa tante déclara qu’elle ne se mélerait de rien et ne paraitrait qu’a l’arrivée du véritable inspecteur. Quelques instants aprés, Bertrand faisait dans le grand dOrtoir une entrée majestueuse. << F ixe ! » commanda un sergent; et les hommes se raidirent dans l’attitude réglementaire. dun-UH... ,.. oomplimentant les infirmiéres sur la bonne mine des malades et sur l’excellente tenue de l’hopital. Toutes les figures s’étaient. épanomes : on n’osait espérer que l’inspecteur se montrerait si bienvelllant. 1 ’v .4 0 .9 L'EXA MEN DE BECASSINE 31_ A'. ~ Soudain, Bertrand désigna Bécassine et demanda a Mme Agnes : <4 Cette jeune fille ne porte as 1e costume de la Croix-Rouge ; n’est—elle pas infirmiere. —— Elle prepare son examen, monsieur l’inspecteur. —— Bien, je vais l’inter- roger.‘L’inspection est terminée, l’examen commence. Je 1:" r A ‘:.‘V‘ : ’— ¥ i ”E ‘Z s, I» v 3“ gr- ":9 ¢ «2 « Les blessés peuvent fumer s’ils en ont envie. >> 11 s’assit devant une petite table et dit a 'Bécassine, devenue bléme d’émotion et tremblante comme la feuille : « Ne vous troublez pas, jeune fille. Je vous po‘serai deux questions faciles. Dites-moi d’abord... "V- « quellé j‘ambe on peut mettre sous son bras en marchant. Essayez sur vous-meme si vous voulez. » Bécassine prit son air le lus ahuri, se disloqua pour mettre sous son ras sa jambe droite, puis sa jambe gauche. faillit tomber, et répondit: m’sieu. D désire que tout le monde y assiste... >> « On peut pas, , , p . - . Soudain, ses yeux rencontrérent le groupe des soldats qui s’amusaient comme an spectacle. Une brusque inspiration l’illu- mma et elle s’écria: « Je sais, m’sieufi. les convalescents, ils fument la cigarette, et les guéris, ils fument la pipe. » -- Erreur, jeune fille, riposta Bertrand : il est trés facile de masher en rtant sous son ras une * 1ambe de bois. »* '11 y eut kg) parmi les infirmiéres une forte envie de rue, de la surprise, des chuchotements. L’inspec- teur devenait—il fou? Mais déja i1 posait sa seconde question : : Alors Bertrand se leva en simulant l’en- . thousiasme. « Bécassine, dit-il, cette réponse est excellente. Vous étes recue. Je vous nomme infirmiére de premiere classe... « Dites-moi, jeune Bécassine, comment on distingue les guéris des convalescents? » Bé- cassine regarda désespérément 1e plafond, puis le plancher, puis Mme Agnes, mit sa main en cornet pour entendre ce que, charitablement, lui soufflait l’infirmiere-major, et n’y par— \ £3? << Pour Vmieux vous marquer ma satisfac- tion, E: vais falre plus, 1e vais vous embras- se'r... ans mes bras, Jeune fille ! >> , ~ 0.; $3 ...MAIS LE VERITABLE INSPECTEUR ARRIVA Bécassine, rougissante, émue du grand honneur qui lui était accordé, tendit les joues et regut de Bertrand deux baisers d’une Vigueur toute militaire. as _§ _ «’Venez vite, dit-elle ; M. 1e médecin- inspecteur, lge vrai, arrive. -—— Pas un mot de ce. qui Vient de se passer "l » recomman- da Bertrand. Et tous coururent vers‘ l’en- trée du' parc. Bertrand retira 1e képi et la capote d’emprunt. I) fut en- touré, féhCité pour son talent de comédien, et bien plus . “ ' pour la brillante conduite qu’attestait sa croix de : Mais, quand elle se recula, la fausse barbe, qui s’était entortillée dans une agrafe de son corsage, I] y eut un instant un umversel éclat w “3* , ;( ( suivrt le mouyement. de stu éfaction, puls ' e um. / t distribution de cigarettes et ssoufflée e1: émue. Il était tem s ; 1e cou é franchissait la grille et, décrivant une cqurbe savante, yenait s'arréter devagt 1e perrgn. Mme de Grand-Air, Mme Agnes et le medecm de lhopital se préci pitérent. Il achevait de conqué-rir la sympathie des blessés en leur faisant une am Bécassine, au com- ble de la joie, trépi- ' gnait en criant : («C’est K‘var ~ - ‘ m’sieu Bertrand ! Vive m'sieu Bertrand ! Quelle bonne farce ! F aut qu’j’aille racon- ter 9a a la cuisiniere ! Elle en mourra de rire ! » Et elle s’élanga dans la direction des communs. .../ ple de tabac, quand Mme de Grand-Air entra. 4 '1 » BECASSINE EST FA MILIE RE 33 J '0 : ‘ que ton role terminé, demande . cone 5 voir la nommée Bécassine. C’est ce que nous avons ici de plus curieux. Et l‘a vraie inspection coinmenca, moins fan- faisiste que l’autre; Le docteur Ledoux passa en revue les diverses salles, examina avec sou. .es blessés et enfm se décla‘ra fort satisfait. Elle s’éveilla en sursaut : << Quoi qu’y a? ——- Descendez v1te, le médecm—mspecteur vous demande. Encore une farce a .— m’sieu Bertrand! '— Mais non, c’est un vrai inspecteur, cettc foxs ; venez v1te, je vous dis ! o 1 Bécassine, embrumée de sommeli, e groupe des infirmieres. Bécassine alla droit au docteur: Ledoux, le regarda de face, de profil ‘ Trompee par la ressemblance, elle dit Q ~“‘ A ce moment, b‘irmin vim préveniz que M.1’inspec teurdevait partir tout de suite s’llne voulait pas manquer son train.En condmsant 1e docteur Ledoux a la voiture, Mme de Grand- Air e1 Bertrand n’ont pu lui donner que... Elle .plaqua deuz‘ retentissants ’baisrs sur les Jones du_ docteur Ledoux stupéfait, puis, tou]ours rlant, sortit en coup de vent pour aller reprendre son somme inter— rompu. . . . entra dans salon, Bertrand s’éta1t diSSimulé dans le Qty “ — Eh ,bien'. qu’on me montre cette curiosité. » Ilv'f'a'llut la chercher longtemps ; per- sonne ne savait ou elle était passée. Enfin, une jeune infirmiére mcnta dans s_a chambre. Fatiguée de sa matmée laborieuse et des emotions de l’examen, Be- cassine dormait a poings fermés. « Je le savais bie'n, c'est la farce qui con- tinue. Probable, m’sieu l’inspecteur, qu’vous avez encore envie de m’embrasser; mais, cette iois, c’est moi que j’com- / de trop bréves et confuses explications. Il n’y a rien compris, ,et sur le carnet )1‘1' i1 prend les notes qui lui servent a rédi er ses rap-ports, il a écrit : « Hcfipz'tal, de Gran -A z‘r .' bien term, malades bien soignés, mais une fille ae service, nommée Bécassz'rze, um fez; trap farm'- iz'ére. » 'v 34 BECAss-‘INE- ECRIT SE5 'MEMOIRES (I) J . :3; ‘ II- « Je mets la main a la plume pour écrire cc . I v N 6’ menu: ‘ \, . I " ////I//;lll//VI > MI ‘ II ' i >, Qu’il répondait. Je craignais un malheur ; ce qui est arrivé est pire ‘ a; que tout. _ V 3’ as ‘61:“ «Ce matin, enfin, j'ai en un mpt de' Zidore, trois lignes gribouillées . Trés grassé. Content de mon changement. Mes aches m’obI-‘issent au doigt at d l'aeil. Faut voir comma je les iais marcher .' une, deu’ssc, une, deusse... le pas de parade, 1e pas de l’oz'e, C’est si amusant dc commander! Ainsi, , Zidore a trahi ! t s,“ -' << Dem: fours aprés. Post-Scriptum. Zidore a pas trahi. Une lettre s'était égarée et yient d'arriver. Zidore y dit qu’il est nommé gardien dans un camp de prlson: niers. Il dit qu’avec ou sans galons, i1 fera toujours son devoir. Quel brave petlt ! Jesms 31 contente... que depuis ce matin, ie pleure comme une samte Madeleme ! » J . 1 O .09 .0 0 '4 Bécassine arenoncé . é. devenir infirmiere. _; \ Elle est chargée mamtenant d“ yes- Quand un blessé arrive 51 l’ho- . txane. Jamaxs QaPOteS ,et, Panwlons , pita1,i1 passe devant la petlte table nc fureflt bfiosses, benzmes, recousus 7.9. ' , ' de Bécassine, et elle établi‘r. avec une avec us e som. ,_ .1 ‘ ' ' ' e ets . , . ,\ . . p schPUIeufemgggglg’13:15:33,325 fi‘ Aujourd hm, Becassme doxt mettre an net son (1‘11 seron CO e. g ' reglstre. Comme on repeint le vestiaire, elle a été autorlsée a travailler dans le cabinet de Mme de p:\\ ' Grand—Air. Elle se carredans ‘ ‘ le fauteuil, fres fiere d’oc- cuper 1a place de Mme 1a Directrice. Un cou discrete, la porte: << Entrez ! >2: Un blessé parait. C’est un cyc lste d’état-major. Sa blessure n’était heurew sement pas grave, il est presque completement guéri_ 4' Vous venez me trouver pour les efl‘ets....Voyons, nous dlsons : . Ah! c’est vous le nouveau, ,, dit Bécassine, faisantl’im- une vareuse, ur_1e culotte, des bandes molletleres, une celnture de portante. . ‘ ,. 01’11r... Cette petlte vallse accrochée :‘1 la cemture, quoi Que c’est?-— C est mon etm a revolver. \ . : . ' F cassine prend lemme,- la regarde A . avec cu- ' riosxté en tous ‘ ' "" eS'~t dedanS, A " 58113, et pose un Ger- ‘2 . — Naturellefl’lent. _ 11h I . le revolver: —- Blen sur.,.——. Cest pas tain nombre de questions blen, faut 1e decharger, et tout de smte. reglementelre.Regardezce (ll! 11d1t,leréglement:les gangrenues. Le cycliste com- C’est écrit a cette page-15L du réglement... Comment so,l_dat.;arrwant («I hozntql dowentpas avowd aszzs mence ébeaucoup s’amuser. Clue ea se décharge? — Le plus commode, répond en .5115 en out 6.071567%“. 2139 168 06756171 an v’erlzaye. _ 110rs,1uidemandf Bécas- rlant 1e soldat, 5: est de tn‘er les cmq coups.» Impru- Donnez-le-mox, votre plstolet. >> Lr blesse obelt. sine,i1estchargé,lerevolver? dente plazsanterle, car aussxtot, Bécassine... 0%“ {g to ‘fl4,.‘ 'W‘Y-"fl- H, w. «<7 M .A ‘ v ‘0' ’ BECASSINE DECHARGE LE REVOLVER 37_ ;~ ,3 . . \ $\\:‘\\\\\\\\\ ‘ A: u \u ‘\‘\&\&\ \ . . .. _ ,, ‘ « y. gw‘ 5 ' ‘. Puis elle posa scigneusement 1e revolver sur le bureau. se tourna vers le personnel'dc l’hépital, c . accoaru au bruit, et, calme au' milieu des décombres amoncelés, elle flit : """" t ’ << COmme c’est dangereux, tout de méme, les armes a fen ! Sans moi, ce pistolet. i1 aurait pu nartir tout seul 1:. 4.»; :20 3,8 NOUVEA U CHAPITRE DES MEMOIRES I « On vous a raconté comme qu‘oi que j’ai . tlré des coups de pxstolet pour éviter qu’ils ma] partent tout seuls. Parait que j’ai eu tort, appelé le médecin. Il m’a taté 1e pouls car, tout de suite apres, Mme de Grand-Air m’a a dit :<< Dans auel état elle a mis on pauvre salon ! C’est/ - - a croire... r \\ «\Je vous donne un petit congé que vous asserez dans votre pays, a Clocher-les— écasses. Votre oncle Corentin, qui a beaucoup a travailler comme maire, sera content que vous l’aidiez.» ,J’ai un peu pleuré de quitter Madame et les blesses, et - puis tout ,de suite aprésg. . ~ ~ ” -...‘ ’ _ e qu’il me se‘mble bien-que je 1e connais pour l’avoir vu chez nous, an marché, mais j’étais pas sfire. Je 1e regarde, i1 me regarde. Et puis i1 me , demande : ‘ g. (4 que le kronprinz et son étonné que je pleure et que je rie presque en meme temps; mais je suis comme ca: j’ai trop d’idées, j’en ai souvent plusieurs ensemble, «etp, pas pareilles; ‘alors je fais des choses tout _le monde. « Un peu d’énervement... Il lui faut du calme, un changement d'air. >>-Les médecins, ca croit toujours qu’on est malade. e sais bien que je 1e suis pas, vu que je dors des nults de dix heures et que quand je me trouve en face d’un gigot, c’est pas lui qui me mange ! Mais probable que Madame a été de l’avis ‘du médecin, car elle m’a dit 1e lendemain: état- or y ont passé. >> Et puis 6113 a fait tirer la langue. et il a dit « Le voyagea été long, ,mais ie'me suis pas ennuYé'e.’ z J’ai dormii,~ ' " mange, j’ai cause - , ,1 avec des gens. Un peu avani ' Qulmper, voila qu'il monte 4», un paysan... «...j’ai ri d’aller chez nous. Ca 3. Qui surprennent " 1-] 4 f l ‘ ‘ ' ‘_ L ‘ ‘23 ~ A _ _, ‘“ , «Vous ensez si am’amiseenfu‘reuz “ f‘ V095 e)tes blen Annalk Labor: ' ‘ -omme d’entendfe parlergcorfime ca de 'mon . Becasslne. “ 0,111» que 1 y d15. — [La mece a oncle, qu’est un homme ‘supérieur,un Cerentln, le Malre de Clocher~les-Becasses? —— homme qu’a encore plus d'idées que Blen sur. -— Eh, ben! sauf vot’ respect, votre moi. J’en ai dit de toutes les couleurs Uncle, il a la téte attaquée. >>. au croquant, et puis i’ai demandé: _-/' «J’ai crié: «Bonjour, oncle Corentin ! >> et je l’ai embrassé 21 mon tour. Alors il a dit qu’il était venu me chercher avec sa char- rette, parce qu’il était bien con- tent et impatient de me voir, enfin un tas de choses si gen- tilles que j'en avais la larme a l’oeil, et lui aussi, je crois. « Pen dant que je des- cendais, v’la deux mains qui me cachent les yeux, et deux gros baisers qui claquent sur mes joues. J’ai deviné qui que c’était... . « Mais on ne me comprend pas ; tout le monde me critique, méme notre familie, tes parents, ton oncle Quillouch, ta cousme Marie. Enfin te vofla, Bécassine ; toi, tu as véCu a Paris tu me compren dras, tu m’aideras... Monte dans la voiture, mon enfant. » M « Pendant qu’il détachait la Grise, sa jurnent, j fatigue et préoccupé. << Les soucis du pouvon', qu’il a dit... J’ai iait de grandes de grands projets... trouvé l’air mon enfant, chases, )’81 e lui ai ’ so _" “yum; I , r u) ’<« J’ai monté. Ila dit encore : « Des grandes choses i...’BécasSine, nous allons faire des grandes choses I... » II était debout, avec son feutre en arnézre et son fouet 3:. la main. Je l’ai regardé avec admiration : i1 avait vraiment l’air d’un empere'ur. »' .‘A 0' 6 1 O i ... DANS LE TRAIN '39 w «Ca m’a rendue si fiére qu’a partir de ce moment-la, je leur ai plus parlé... Je les ai regardés avec un air du haut de la téte, comme j’ai vu une fois sur les portraits des reines, an musée de Ver- . , sailles. —— A la station ——-.Quoi donc qu’il a fait, mon oncle? >> d’aprés Quimper, .j’avais a Alors'tous ceux du wagon, ils ont crié: << 11 . , . ' . . quitter 13 grande ligne pour fait des réglements qu'on n’y comprend rien... Il «Une femme .‘ a. dit : (< II defend”: 11 ”com- prendre le petit train q‘ui va a déclaré Clocher-les-Bécasses en état de siege... mande... faut ,. que tout le mondelui obeisse... chez nous. a comme si qu’on était a la frontiere au lieu de se C’est quasiment comme un em ereur. iElle croyait me m i _ trouverarsolieues des Boches.» vexer; au contraire, ga m’a attée d etre 1a niece de‘ 3:3" 3'- Ils étaientcomme des furieux. quelqu’un qu’est presque un empereur. 7 I "L t 40 -~ . LES GRANDES IDEES DE L’ONCLE CORENTIN O << On est parti an e de la Grise, et l’on a; sontceuxqul mas de terre, a dit l’oncle, et qui veulent bien partager avec ceux qui en ont... Mes seuls partisans dans le pays. >> Apres ea, nous aVons descendu de 'la voiture pour nous dégourdir les iambes. La Grise, dé qu’on les metre. ‘ K («Ce \ tage. Mais personne accepté... quatre ou firm on; , ,_ . : -- _ . me l’oncle zinissait son h oire, on a passé'un petit groupe d’hommes. Ils ont leve leurs chapeaux et ils ont crié : << Vive M’sieu 1e Maire ! >> - - ’ ' ‘ e '1' as si ea fe . as quelque ch08 << Je ne sals p , . ' ' ' ue chose ue e ne m exphquals p . . , ~ _ . . e..E11e a {alt un « De 10m, Jelyoygls 811,1}. 12:21:90; gitqaiiléié et il a dcilt agec un grand geste I < L€S fortllficatllonb mals ca a Johénenst [$23522 lgefiglsroute On l’en a :omme une pa 185a e. on ' 'fi ' c’est quelques Vieiues p 311C168» écart Jusque an , r . ; _ . — - ' n enfant I “’ Les fortl canons, - - ' ’ ' revenu aux Iortmcatlons. de Clogh‘earmlteslggcéacistsisénrgg qui sert a tirer les pétards du quatorze JUlllet. tlree, et Pu’s on est avec, e , . . 4 . pondu. (\ Vous in- quiéte7 pas, Bécassme 5 en occu- ' / ‘ ' ' d - “ A1013 1’3 l’ai mieux ‘ rera. Faudra lug obéir en tout. ]_e « Quand on a ete tout pres, 11 est SOI‘tl» dc .erf ..; GD regardé, et j’ai reconnu 1e pere I3_ 1a nomme qua51ment votre capl- 4 riere un homme avec un Vleux’sabre tout rou111e, r .c Pipe 1e garde champétre. Le pére La Plpe taine. A La P;pe m’a fart 1e salut qui a crié : << Qui Vive? » Mals l oncle a d1t « Lals— , a dit : )3 M’siéu 1e Maire, c’est demain 1e mar- militaire... mais oui. aussi vrai sez passer, aldeb de camp I >> Et lhomme a _ ché ; y aura encore de la dispute » que ie m’appelle Bécassme. rengame son sa re. _ ~ ‘1 n’ont pas de nom- " rait peur aux Boches, ’0 ( i A? e A... A_.__..,...__ J .. BECASSINE ADIOINTE AU MAIRE ‘ / 4: A. .4 \- bk'_'~..\)I;...;=:.— ~.— m « levoulais . aller embrasser p’pa et_ m’man; Mais l'oncle a dit : « Apr-C‘s que ie t’aurzu montre les tranchées. ~» On a marché longtemps dans des sentiers ; l’oncle s’est arrété devant." un petlt fossé avec de l’eau. croup1e‘ au fond et il a dit: <4 IISdisent que mes fortifications et mes tranchécs, ca ne sert 5. :ien. J’est vraiqu’on ne verra jamais icI L’ombre d’un Boche. Mais quel honneur pour Clocl'ner—les-Bécasses d’étre une ville fortifiée ! (”est ce qu’ils ne veulcnt CC:2D*en- . '1‘ , "W. << Ca n’a pas manqué. Elle a dit : << Parait, Bécassine, quetu was travailler 21 la mairie ; alors on y [era encore plus de. bétises qu’avant. .~, J'ai bien 'vu que l’oncle Corentin avait envie de la claquer... _ C’est be'au, hein? >> J’ai dit oui pour lui faire plaisir. mais c’est pas beau du tout, et en été ca donnem‘du moustique. Rien que d’y penser, j’ai senti des démangeaisons dans tout le corps et je me suis grattée \ a. («Jecommencais a étre lasso, arents. J’ai eu bien de la. joie de les revoir, mais i’en aiqpas feu aujcant de lrouver chez eux ’ Mane qu1 a- toujours des choses oncle et la tante Quillouch, et surtout ma. cousine désagréables 2‘3. dire 5.1 tout le monde. - ’ ””7“; “m "' , {ll/WWW . M?) III m,/b ‘§~ 5‘ << ——Voilé1. la trancneo. 0 Et puts tout d’un coup, voila le propriétaire du chz’xmp r3111 urnve sur nous comme un furieux en diam qu’on n a_va1t pas le dro1t de faire des trous che7 l i gu 11 allafl; boucber lcelu1-lé‘1. ,L’oncle n’a pas vouiu lsoute1:, u a pns son grang alr imposant et ilm‘a ernn-enee en dlsant: «Volla comme ils sont tous Becassme... - ' I. m’enlever 1a peau. et j'ai été contente, quandj’ai pu n’asseoir chez mes L. . «5.. m‘ais il s’est contenu ; i1 m’a. (lit seulement de venir avec ‘ui 51. la mmi- rle. La, 11 r1331 montré mon bureau, a soté du sien. Sur la porte V a écrit ' « Bureau de Mlle Bécassine, adjointe au maire. >> Marie peut dire cc qu’elle veut : ca donne de la fierté d’avoir une pancarte- comme ca sur s2. norte ' - -- 6,4,.) O 42 LA FOIRE DE‘ CLOCHER—LES—BECASSES O “Cha‘que‘ mardi, i1 y a foire a . ' ' " - ' 3'. T - ' ~- " :- Clocher-leS-Bécasses. Le- train amene la moitié environ des‘marchands et des bétes. Les autres, au beau temps de la paix, venaient en charrette, ce qui mettait une animation joyeuse devant l’auberge du bourg. . \ ‘a ‘ A; 118 out adressé une reclamation a M. 1e On doit l’appliquer pour la premiere fois w . Mais 1a lupart des fermiers‘ ont eu leurs chevaux réqui- Sitionnés. l leur faut faire 1a route a pied. Méme en par- tant a l’aube ils arrivent tard, et, beaucoup d’acheteurs netant déja pourvus, 11‘ g V, « avec cela on met tout ::: ‘ ils vendent mal. ‘7. “Tie mon- maire. Ce difficile probleme lui-a fait passer bien des nuits blanches ; enfin il a trbuvé une solution qui lui parait excellenté“: c’est de le lendemain de l’arrivée de Bécassine. L’on- cle sera oblige de s’absenter toute 1a jour- née, mais Sa niece 1e remplacera. « Je compte , sur toi, lui dit-il avec solennité ; je te ded'aocorci. Ilfaut aussi dela fermeté. S’il y i ' a des recalcxtrants, 1e pére La Pipe les ra pellera a 1 ordre...Vousentendez, pere La Pipe. eaucoup de fermeté ; du reste, vous obéirez en n’autoriser les vente's que uand tous les mar- chands ,seron-t presents. I a rédigé ‘ _ y un reglement en ce sens- ‘ 1* g - ‘ ,.l’.' Aug.» ,1.“ " ‘ , A ~ .zmarché on A dVOr-‘di'naire i-neuzf‘heuresgr A neuf‘ ‘ heures moins cingé.1_e péte- La Pipe parait’ sur le champ de fqiregi-dé‘j: , "éncombré'; i1 eicécute un sonore roulement de tambour qui assemble la foule autour de lui, tire un papier de sa blouse et lit : ‘1 recommande Jetact, ‘T l’esprit clejustice;w .‘ ~ V. . . . l __ fun-y . ' «Par ,ordrede M; leflzmaire et, de M118 l’ad— jointe, il est défendu dec'Vendre avant que tout le monde soit arrivé, sous peine 5516 cent sous d’amende. Quelques murmures S’élevent ;mais onconstate qu'il ne manque qu’un seul marchand. Sans doute i1 arrivera bientot. On se resigne. tout a M116 l’adjointe. —— Compris, mon- A Sieur 1e maire. ,, A ce méme moment, 1e retarda- taire se hatait sur la route, menant une bande de dindes. Soudain, une auto passe en trombe. 0'9 O I L ‘r I l may ““23? We ‘ ACCORD PA RFAIT 43 \\ N r . ‘ K, .. :\\ Cependant, sur le cham de fo1re, on s’lm- \\\ u , z 1 ' x ' . , ‘ patxente, on s enerve. D axgres propas-zcrrcuf- Les betes, eflrayees, be sauvent dans les lent. Marie qullquch va de groupe en groupe‘ soufllant 1a rébelhon. champs ; leur maitre a beaucoup de peine a les rassembler et, quand '11 1’3. fait, éreinté, trou- vant l’heure trop tardive, il prend le parti de rentrer chez lui. ' \ _ - Mais un vieux fermier se détache du , a , y "v.1 .. roupe.Ilest de ceux qui sont venus par “It. fissile chemin de fer, et ceux-la, affirme- ‘5 ' t-il, sont les plus a laindre. Car les autres auront tout Vapres-midi, tan is qu’eux devront quitter la foire a deux heures, pour ne pas manquer leur train de retour ; 9a n'est pas juste. << 11 a raison, concede Bécassine. Faut de la JUStiCC ; l’oncle l'a dit. ’ Faut traiter tout le monde pareil... rentre dans la mairle. ‘ " . :rf-a ( 7*.“ 4fo fit":- w’ .11 se lanca suflmociférant : « Tu m’empéches de vendre mes poules, des poules qui me cofifent si cher a nourrir ! C’est-y que tu veux me miner? Tiens, voila pour toi, mauvaise fille. >> Et la pauvre Bé- cassine fut giflée a tour de bras. ..-o "h‘~ ’ 7 w. .. Ils parvinrent jusqu’a Bécassine qui, bravement, s_e préci 1ta pour haranguer la foule et la calmer. Des crls osti es, des poings tendus, des prolectlles vanés l’accuell- mairi’ei‘ 565.; gens 4- ‘ << Eh bien, la foire s‘éra fermee a deux heures. ».Et, sans s’occu er de la clameur de réprobatlon qux accuei le ses paroles, elle Devantfla ‘ ‘ , a l‘éri = ' '5‘ .4 commencer >>. Bécassinepa alt- 381?: “I: peg? L ron. « Tout» le monde est-i1 arrivé? demande- t-elle. ———-’ Non», il en manque un. —- Alors on peut pas commencer; ordre de M. le mafre.» - .A deux heures précises,le pére La Plpereparut sur la place. 11 fit un nouveau roulement de tam- bouret cria: <« Par ordre de Mlle .l'ad- Jointe, la foire, qu’a pas pu étre ouverte, est fermée. » De véritables hurlements répo-ndirent a son an- nonce .= ‘1‘ 4.‘ p 7 Le soir, en rent l‘bncle Corentin lui a de- mandé : <« Tout s’est-il bien passe? Les‘ as-tu mis d’accord P“ » Bécassine répondit: avec simplicité: <4 Oncle, pour ce qui est d’étre d’accord, ils ont été bien d’accord : papa m’a flanqué des claques et les autres m’ont flanqué des trognons dc choux. » lirent. Son pere se distinguait parmi les plus furieux. 3 1 44 BECASSINE CHEF DE GARE LOVCHLNI - BECAS'; ,_ V I 1" ’ llllllltllllllllllllllllll var-— Depuis de longues années, 1e vieux Kerhuel est chef de gare a Clocher-les-Bécasses. Métier peu fatigant : i1 consiste a regarder passer, deux fois oar iour, un train minuscule, généralement vide d3 tout voyageur. C’e‘stl’objet d’une " délibération au con- . seil municipal. Chaque so“ eiller ‘pr femme on $3 fille ‘et vante‘longue ent ses mérites. M. 1e maire prend 11 parole ‘ 1e dernier : << Moi, dit-il, je propose Bécassine. » w f i .‘, ‘3 / '1 [NEW {R (Um ‘ \i ”\l _\\ ‘.\\\ \ ajoute l’onclc, hut étudier . - mesreglements.Lis les affiches placardées dans la salle. » Res- tée seule, Bécassine étudie consciencieu- sement les affiches qui toutes énoncent des défenses et interdictions diverses.. << Et puis, ill: ' page d’aniination a la gare que les jours de mar- ché;ilyena eu beaucoup lors de la foire mouvementee que nous avons racontée. Bousculé, invectivé par les fer~ miers furieux de n’avoir nu vendre leurs betes... ' - f‘“ 11 n’y a‘ c le pere Kerhuel, si emu que ca lui a, comm _ sangs »>. Ila dfi se mettre au lit \- quelques jour‘s Il s’agit de le remplacer. hue pi'ena auSSItOt possession de ses forlctions, et l’oncle Corentin lui explique mmutieusement ce qu’elle aurL a fair: : Bécassine est initiée a ‘ «Elle _, ‘fera des bétises crie l'on- cle Quillouch. ———"Elle n’en fera pas, affirme l’oncle Corentin et elle veut bien travailler 1 - - - A . z. . l a. dlfltrl ' o ‘ sans ecre. payee. )> Ce dernier argument man Bflvrtiugéca: bges lbIHVtS' a la ayant-ralhé tous les suffrages, Bécassine est et cela luiv psi-03333111): bagagets amusan . nommée chef d3 ,9"er intérimxire. I, X LJl * Bécassine est maintenant perchée sur une chaise, s’efforcant de lire une ' affiche placée tres haut. Quoi que vous voulez? » demande-t—elle. Surpris d’abord par cette voix tombant du ciel, l’homme s’approche : <« Je veux car a la gare aussi, M. 1e “an“ maire fait sentir son autorité despotique. Tandis qu’elle se livre 21 Ce travail. un voyageur entre. C’est un placier en cidres, pacifique et'd’aspect réioui. ll va au gui- chet qui est feriné, et frappe ‘onguement , un billet pour Quimper. , . ‘ ET GA RDE-BA RRIERE - . ~ 45 ')t\\'«\i\‘\\.\\n\\\\\ ... I MM.“ ’ . - , . Le'train ne doit passer que , ' . . , Cependantumidi sonne; C est dans deux heures. Bécassine << —— Vous avez-t—y une perrrussmr l 1:18111‘8 de déJeuner Bécassine installe donc sur lesrails sa table 7. de M’sieu 1e Maire? —— Non. — Alors, J’peu: deballe les provisions qu’elle a et 81 chaise et se met a manger avec pas donner de billet. C’est écrit dans l’affichc apportées. 'Mais il fait chaud son appétit habituel. Elle en est au dess de la-haut. Tenez : grimpez sur la chaise pour dans la petite gare, tandis que u and 1e voyage‘ar repa rait. w voir. >> Mais 1e voyageur préfére me. as grim- sur la v01e il y a de l’air et de q - D _; 3 per sur la chaise, qui lui parait frag-1 e pour sa l’onbre. . pesante personne,‘ et aller chercher sa per- mission a la mairie. '. . Le passage a -' -, «—Dites-moi, Mam’ <« -‘— Bon, j 'y vas. >> Le ‘ voyageur s’engage niveau, Sltué 51‘ Cété fl ze‘lle, M. 1e maire ét'ait parti sur les rails. Mais Bécassine s’est dressée devant lui : de la gare, est confié - - ’ ’7 ' déjeuner chez lui. 01‘1 est-ce, chez lui? ——‘ '<< Defense de traverser la voie, crie—t-elle ; faut. pren- ,. j , aussra la,garde de Bécassine, En Tenezhla, a ce bouquet d’arbres, » répond dre par le passage :31 niveau. ~ Ne VOus fachez pas. un Chn d 0311’ elle P1“ end les insi- Bécassme ,-n rnontrant une maison Ca fait bien de la défense, tout ca ; mais moi, je suis. ’ - 811.35 (16,53 fonction, canotier de de l’au - trecété dela voie. respectueux de l’autorité et’des reglements, >> ' ‘ ' ' torle oiree et drapeau rouge, PUiS bon dit jusqu ’51 la barriere. . .iuais non, puisque je vais . . _Et quand le Voyageur, qui lui en demander une. — Alors defense de passer. ,. ‘ a du taire un détour, y arrive, il la —— (Vest idiot, a la fin !» proteste l’homme. D’un ' << a trois minutes d’ici Vous trouverez un é!" trouve en faction. «Vous voulez passer .9 tori glacial, Bécassine lui enioint de se montrer trou dans la haie. Passez par la : je ferai expres " ~ Vous ‘e save; bien. — Vous avez- plus respectueux pour M 1e maire; puis, conci- de regarder d’un autre coté.) t'V 11116 Demmssmn de M. 1e maire? liante : << Du reste. v a moyen de 8’ arranger... z . ' J VA 0‘ MARIE QUILLOUCH EST FIANCEE uandla guerre a éclaté, Marie Quillouc , 1a cousine de Bécassine, venait d’étre fiancée an fils d’unfermier des environs, Alain Lanec. Alain est partiavec les autres garcons du pays. 1 y a eu des adieux émouvants; Marie a beaucoup pleuré. 1 4,: H ,j’ _ is; — Ca, d't Quillouch, c’est rieuses. Eh bien, on les ma~ riera quand Alain aura une permission. ——- Pas besoin d’attendre; maintenant ca peut se faire sans que le mari soit la. C’est marqué sur le journal de ce ma- tin. » Quillouch prit' le journal et lut... D’un air encore plus pincé, “ _ ' 9 Ce n’est pas qu’elle soit trés éprise de son fiancé :Marie est peu sentimentale ; mais toutes ses contemporaines sont mariées; elles la plaisantent d’étre encore fille et lui pré- ’ M;- ‘N - H- Un matin, 1e pére La- nec est venu trouver Quillouch: «Voisin, lui a-t-il dit, faut marier nos enfants. —— Aprés la guerre, c’est convenu. —— Non, tout de suite ; 9a fera bien voir Alain de son capitaine qui n’aime disent qu'Alain ne voudra plus d’elle a la fin Marie. la loi nouvelle, dite du mariage par procuration, qui autorise l’époux absent a se faire représentera la mairie par une per- sonne de son choix. «Ca me parait fai- sable, dit-il, mais faut que je consulte mes femmes. » Il les appela. l . .. n .W l .; .' . $.25" ‘ Le pere Lanec représenta qu’en temps de guerre, on pouvait faire un que les hommes mariés, et Marie toucherazf, .sous par jour comme femme 1 de mobilise. I, as». 3,». Mise au courant, Marie se sentit au comble de ses voeux. Cependant, comme elle a l’esprit de con- ' tradiction, elle prit son air le plus pincé et prétendit qu’elle ne c0nsentait que pour faire laisir a son beau-pére. << Et toi, demanda Quil ouch a sa femme quoi que t’en dis? » . ' 'VT- '. ‘Lx‘ déjeuner simple, avec des choses bourmt was et bon marche, des ponimes de Mme Quillouch répondit : « Faudra donner un gofitera gros ct on n’est guére riche dans le 5’91 c est yrai, fit Quillouch, et c'est aussi serieuse ; J'y avais pas pensé. » déjeuner, 9a moment. —- une raison terre, du boudin. « Je fournis le boudin, conclut-il, j’en ai chez moi qu’est an peu sec, mais encore bien mangeable. » Cette promesse généreuse enleva 1% derniéres résistances. o’c 0 D A V PREPARATIFS DE MARIAGE 47 ’0 J Restait a désigner celui qui represente- rapport au déjeuner, ajouta la mére. — Ré et réfléchirent si profondémentu-q-u’ilr ,. s’en-dormlrent. f et le trouverent attablé devant l’auber faire comprendre ce qu’on désxralt de 1u1. teralt rait Alain: « Je veux qu’il ne soit pas mane , ’ . d’un soldat, dit Marie. ~— Faut aussi qu’il alt pas trop d appetlt. sons ! a dit Quillouch. Les deux hommes s’assirent Alors ils sefim3rent a la recherche du garde Chan.) Q as ~\ ‘ ~ « Brusquement, La- w" nec ouvr1t les yeux et qu’il ait 'air ’ <‘ Gayest, cria-t-il, j’a une idée, ca m’es‘ venu en réve. Faut ‘ ‘ L P‘ '1 - '1 ' t 1d t t "‘ “““' fl’ 1 . prendre 1e pere a lpe 1 est pas mane , 1 e31 qua51men so a , e CC ”118- - \ c’est un homme bien sobre : i] ne boit qu’entre les repas. » Marie objecta qu’il était tTOD Vieli‘s’ ""6, . mais son pere se facha, lui imposa silence ;-8!"';f . V, I . “fink fl; , o ge. Il fut difficile c .. ‘_ ‘ ; Peut~étre meme ne comprit—il pas. mais la promesse d’un‘t 1nv1tat1r1 au déjeuner et d’un écu pour ses frais de toxlette enleve- rent son :onsentement. L’oncle Corentin et Bécassme, qu1 pas- 1;. vxnrent grossir le groupe. La date de la cérémonie fut nxée ‘ ' v~ demoiselle d’honneur. parler a personne étant et Bécassine acceptad’étn' On 1u1 recommanda de me de ce manage par procu— \ ration, qui, une nouveauté. .. langue. L peut—étre rire dans le pays. Mais il est difficile a Bécassine de tenir sa. e soir, quand Marie est arrivée a la fontain qui s’y trouvaient assemblées, l t Mme 1a garde champétre >>... . . e, toutes les femmes du pays, 111 out falt de grandes révérences en l'appelant , r1 honneur. - ' et cela a provoqué une explication orage'wse .«_ entre la future mariee et sa future demOISerle O O 48‘ BECASSINE REMPLACE SA COUSINE 0 :0 {A ‘$ C’est 1e matin du mar‘age. Les invités et les curieux se pressent ‘ - devant la maison des Quillouch. An der- ” ’ nier coup de dix heures, Yam; Quillouch parait, sombre et soucieux. - I .- Il apporte une grave nouvelle : Ma- rie, souffrante les jours précédents, est tout a fait maladexce matin ; 1e méde- cin lui defend de se lever. 11 n’y a plus 'qu’a‘rentrer chacun chez soi. << Pas du Rout! s’écrie Lanec, qui tient , 7 ' aumar1ageimméd1at,... ’ \ 1e pere La Pipe remplace Alain; y a qu’a prendre quelqu’un pour remplacer la mariée. Becassme par exemple.» Les invites, qui crai- gnaxent de perdre 1e déjeuner promis, approuvent avecenthousiasme. Bécassine est enchantée. « Ca sera tres dréle, une vraie comédie ! >> déclare-t~elle -.\.. 1‘. 5&5 . Le cortége se forme. Bécassine marche au bras de son A la mairie, l’oncle Corentin tres majestueux, oncle Qulllouch, mals a chaque mstant, elle butte contre des cailloux, attend la noce dans la grande salle, « Je ne vois pas la mariée, dit-il. manque de tomber. << Regarde donc a-tes'pleds, 1u1 d1t son cavalier im- surpris. -— Elle est malade, exp lique Lanec. Bécassine 1a reml lace; ,pat1ente. -— je peux pas, oncle, faut que 1e louche en regardant 1e bout ca peut-ll aller comme ca? de mon nez, pour ressembler a Marie. >> ,\ ~ ‘\ I‘ll <1 —— Oui ré 0nd l’oncle Coren- . , . . . , -—- On demande 1e marié, crie . . ' p - . << Ma1ntenant, depechons-nous : tout le monde ass1s ; les manes , - . . tm 1a 101 1e ermet mas o est . , . , - . . . , I a P1pe_d une v01x de stentor. —- ’ . ' . sur les fautemls. » Becassme s empare du fauteml de dro1te , l autrc - . - . ennu 'eux 11 audra refan'e tous . . . ,, , . . Mans c est vous. — Ah I om, c est 3 . ' . . reste v1de, 1e pere La P1pe s etant place debout derrxére M. 1e Ma1re, - ,. , - - les a 1ers des pap1ers 31 com- . , . . . . . , m01 1e mane... Faltes excuse, 1e _ P P- ,1 ., . comme 11 a 1 hab1tude de fa1re les ]OllI'S de manage. << Eh b1en . 1e . d la 11 ués f Pnfin ] arrangeral cela. .. . . . pcux ras me mettre 9d ans l P ‘1 - . , 1mar1e... » d1t l oncle Corentm. “at“ » Et i1 va enfin 535560”... 0": ’A V o‘ .00 LES ERREURS DE M. LE MAIRE 49 .. en écrasant dans sa hate les ieds de Bécassine‘ qui l’appelle << grosse éte de maladroit ,>. M. 1e Maire calme 1a dispute, puis pose les questions régle- mentaires, mals en embrouillant les noms des vrais mariés et oeux de leurs représentants. /‘% ’3") K \ Bécassine, reprend-il, veux—tu p pere La Pipe ? — s’amuse tellement qu’elle ne peut parle . une réponse . ‘ ‘ non ! » Elle parv1ent a p ‘ prononcer (3 am d'un“ ~ .. voix mourante su ffoquant de r- Y rLe cortége se reforme, mais au mo— ment on ll va attemdre l’église, l’oncle ‘ ’ ' M. 1e Maire en perd 1a téte. fE rendre pour epoux 1e Hi! hi! hil fait Bécassxne, qu1 r. -— C’est pas Non, ea ne va pas bien,: car Mme Quillouch s’est levée, furieuse, et invective 1e garde Cham- pétre, lui reprochant d’insulter sa pau we filloe absente et malade.Ona beaucoup de pelne Ala.ca1mer.]amais on n’a vu un manage Sl mouve- ' menté... «Pére La Pipe, demande-t-il, voulez- vous prendre pour épouse Marie Quillouch? —- Jamais de la Vie, elle est trop laide et trop méchante. —— Mais c’est pas pour vous que vous répondez, c’est pour Alain Lanec. — Comme ea, je dis oui. —— Ca va bien. >> Sa gaieté gagne les assistants, provoque une heureuse dét'ente. Tous se levcnt: s’embrassent, meme m0 Quillouch et le garde thampétre. « Ca va bien, ga va bien, répete l’oncle soulagé. Allez Vite a l’église, vous étes en retard. Moi, j’arrange les inscriptions sur les registres et je vous rejoins. §">>-'2 //"_——. 7 *-~, t toi, ; dis ouiou I ‘ a J' . , Comme 1e déjeuner etdll «—-Alors,mev’lapour ‘1 laviemariée préparé, Ies gens de la nocc manquée sont allés 16 man- ; , . w. : A" Corentin apparait, courant de toutes ses forces. «N’entrez pas, crie—t-il tout con- fus:.. Y a eu erreur, j’ai marqué sur les registres La Pipe et Bécassine au lieu d’Alain et Mar'e. a La Pipe ! Je veux pas lproteste Bécassine. —-Tu n’es pas mariée ; c’est nu], c’est a re- commencerun autrejour. Je vais m’excuser aupres deM.1e Curé...Aussi, c’est trop em- brouillantces m'mig'ances deprocuration l» ger. Mais 1e repas a été 1ugubre.‘”. p. a aigrement critiqué 1e boudin du pé Lanec, sec comme corde.« Bah la déclaré , Bécassine, toujours philosophe, avec. beautOiIP ; de moutarde, ea peut aller tout de meme " t C\h‘»‘°fl __) A .4 W {o O 50-. L’ONCLE CORENTIN DEMIS-SIONNE (Suite dés Mémoz'rés dc Bécassirie) 0 O w #4“ a, I 7’ / « Le lendemain de 0-: aréle ue mariage 01‘1 l’oncle Corentin s’est embrouillé dans les inscriptions, 11 y a eu séance du conseil municipal. Lesrconseillers sont jaloux de l’oncle, parce qu’il a des idées trop grannies pour eux. Ils lui ont cherché un tas de chicanes. ‘ , . «.L’oncle Quillouch, surtout, et le pere Lanec / étaient comme des furieux. << Quand on m Bait pas seulement marier les gens, qu’ils criaient, on ne se méle pas d’étre maire. >> L’oncle Coren- tin s’est croisé les bras et il a dit ; << C’est bien, Jedonnema démission. » 7 . W 9‘ << 11 m’a conduite dans son « C’qu’il avait l’air majestueux !... Ca leur a imposé ; ils n’ont rien répondu. Alors il est sorti tout d’un coup, et il a manque de me jetei par terre : car faut que j’avoue que j'étais derriére 1a porte a regarder et écouter. ' 1 << Je l’ai I, 'i~‘~-L‘,\u pendant tout le trajet. Ca bureau et i1 m’a dit ; « Ie secoue 1a pous- siére de mes souliers sur ce pays d'in— grats ' je ne veux pas y rester. Je vats aller me reposer au bord de la met, a «On est parti 1e lendemain. Comme l’oncle n’était pas en train de causer, a la gare de Quimper je lui ai' demandé de m’acheter un.journa1 illustré que j’ai vu parlait des bateaux que les sales Boches coulent avec leurs sous—marins, y avait des images et des histmres sur les pauvres naufragés. J’er Port—Balec. Mon enfant, je t’emméne._» avais la chair de poule. ’“ , .‘fl -1 a la devanture de la marchande. fl ‘x‘. r, i.‘.‘;_ V ¢... On arrive aConcarneau.fL'oncle me méne au port; i1 me montreun embarcadere et ilme dit de mepromener pendant qu’il .fera des courses en ville, .qu’on se retrouvera-q au ponton a trms heures pour prendre 1e bateau et travers‘er 1a baie'. <4 —— Comment ! que je crie, on vax aller sur mer !... C’est as des choses a faire !..;\Des fois qu’on rencontrerait des sous-marina ! » ’oncle a ri ; il a dit qu’ils ne pouvaient pas venir dans la baie, qu’il y a trop de rocherset pas assez de fond,et un pécheur qu’il a appelé a parlé comme lui. \-.._.~..-._. .._n,._.. - «u ~ . - ’0 A. UNE PERILLE USE TRA VERSEE - o ’oF —~-.‘. ‘ HMgré 9a ie we ' Sn: was; sentais guere rassuree ; our mieux voir- H alors j’ai été sur la greve regarde.r SI 16 P i voyais rien de dangereux en mer. Ca sem— blait bien paisible. Mais v01la que ] aperf gois des petites choses qui -! w :a' que]evois a j’en _‘ , p compte une bon- nedouzame... a" , paraissaient fiotterJ e ~ My et, tout d’un coup, Je me rappelle. ce que ]’a1_1u dans 16 journal : que les sous-marins, ils se’diri- gent avec une petite machine. qu est sur leau, un périscofe 9a s’appelle... Blen sur; 0 est ca ,. « Y a qu’un moyen, c’est d'avoir cnaoun une bonne ceinture de sauvetage. Je galope a la ville. .je fais V "cinq on six mag asins : pas rie ceintures nul ,- part. << Par 1c1, me. d1t un is}. , , I, ' ma hand,dn n’envend ]a- i f i _ maisw» es ceintures étaient. finies. . , '- / ‘ J. ' I ‘ ,. ., i ‘ « Je "eours a l’emb adere. Tout le monde s’est tordu’ de rire en me voyant,_ezgcepté vl’oncle Corentin... Oh .'lui, i1 ne riait pas ! Il m’a grondée de nous avoir rendus ridicules: et’puis de mes craintes :- e Une Franqaise ne doit pas avon' peur », qu 11 adit. J an essaye de m‘excuser en lui parlant des périscopes. Justement 1e bateau a passe tout pres, 1e les lui ai montrés. ‘ << les pécheurs les font euX' memes avec du liege. >> Alors, j'ai acheté du liege, des fils de fer ; j’ai pris aussi des vessies chez le charcutier ; et je suis retournée a mon petit coin de la gréve oil j’ai travaillé sans erdre une minute. Un peu avant trois heures, << preuve qu’y a toute une fiotfe“=--decsojus- marins cachés qui nous guettent. D’émotion je ' melaisse tomber dans une flaque, et jeréfléchis. L’oncle est si brave, que j e me dis, qu’il vou- dra partir tout de méme. /’ ‘ ‘\ Comment faire pour pas se g/J a” noyer? « J’en mets une, j’attache apres les vessies bien gonflées. Ca me faisait comme des petits ballons tout autour de moi. g...— J \ « Cette fois, i1 n’a pas pu s’empécher de rire : mes périscopes c'étaient tout simplement les flotteurs de filets de péche... Ca ne fait rien, {’ai été contente quand on a eu débarqué. C’est p us facile d'étre brave par terre que sur la mer. » {-3 9' 9 '4 52 LE BAIN DE MER INTERROMPU sommes entrés dans l’eau. :4)‘. «1;.- etffife Voila pat-flea galoper vers 1a .1 ’ ‘ I A- « En arrivant a Port-Balec, on a déposé son balu- chon a 1’hétel, et puis on beau, la mer était toute sonnes 53 baignaient. Ca m comme elles, et je l’a dit a été sur la plage. ll faisai' bleue, et beaucoup de per ’a donné envie de fam 511’ « Je“les_a.i:vtmuVesensemble quand je suis sogt1 de la cablne 01‘1' je’m’étais habillée pour le bam. Jean-Louls’ m’a prise par la main ; nous ’ sous-marins ! >> a crié l’oncle pour me taquiner. plage en criant,:.,.> J’al falt oncle. . . comme lui, ca. allelt blen \ . << [1 a eu tort de crier ca. : ca m’a fait revenir ma peur. Pendant que Jean—Louis me tenait et me répétait : « U m, deux, troz's... trop Vite les bras... les jambes sont en retard, >> je regardais de tous les cétés avec inquiétude, et‘ sans beaucoup l’écouter. « Attention aux : i’oncte n‘etalt pas content. 11 m’a dit : « Tu -> M01 aussi, j’avais lécher ! >> (‘ An g; - ‘ . -: . .. «Quand j’ai voulu faire marcher Ies " jambes en meme temps, ca a été moins bien. J’aidégringolé trois ou quatre fois. Alors l’oncle a décidé de me faire donner des lecons ar Jean-Louis, 1e maitre balgneur qu’estson fi‘“ aml. -. «Tout d’un coup, ~je sens quelque‘ chose qui me frole, qui s’entortille dans mes pieds. Ca. m’aflole; je bouscule. lean—Louis, je me redresse... suis rhabillée bien Vite, i’ai couru hmachambre. Faut vous dire qu’il m’était venu une idée : c’était de faireoublier ma sottise par un coup superbe, en prenantun «Jeme L .0 me tient... Il veut pas me 3 , ‘ ,, . . , , es stup de... Tu me fans honte !... . ‘ . p. . C,eta}t r 1en d autre qu un gros paquet honte de ma bétise, et, c’est dréle, ca m’a fait tomber sous-mannamox touteseule... 11.“ pet1t,b1en L 1 algues. toute ma neur. entendu. ] a1 relu monjournalxllustre .. 4'6 . 4 9’: ‘ O ,9 BECASSINE VEUT SA REVANCHE 53 (< Je me ’ f‘ ; ,‘r. _‘ disais: << Si (( et ] y 3.1 vu__-..‘gue Q3 SC ya un sous- : pre+nd cqmme les p01§§on§, au marin, C’est 1a "a;- gun Viendra, vu ‘_ _ file ' 1.31 Pa§ en ‘16 peme a me qu’il y aplus d’eau et Clue c’est une bonne '~ «L‘- 5 faAlre preter unmetpay pr} place pour guetter les bateaux. » Je faisais “ 1,1 etait déjé. tard, les promeneurs étaient pe’cheJurl.1 Et puls 1 a1 ete semblant dc péchgr a la ligne, pour que partls ,diner et j’_allais faire comme eux, quand, _ ‘ .mil’nsxl gr gm bout’de la les gens gul passalept se doutent pas de tput (1 un coup, Je vois un bouillonnement dans “181266, et ] a1 regarde tout mop pI‘OJCt ;. des fOIS qu’y aurait eu um 1 can, e't une espéce d‘e boule ronde en métal qui partout. esmon parml eljx I... apparent} C’est le sous-ma- ‘K ' rln,.quelemedis~ 4‘ j’avais jamais entenau parler d’un sous-mgrin « je lui jette mon filet, je l’embarbouille dans les - grimpeur, mais les B001163 ont tellement d’mventlons plis et je tire de toutes mes forces. Ca dégringole 811 << Et Véflé que (ga se d“ diable I J e me cache derriére 13 parapet 9t quangi 1a faisant un grand bruit de ferraille. dresse, ca grimpe aux Chose ronde apparent au—dessus et va le franchlr... crampons. , {i << Le coeur me battait, mais j’avais ' , ~ marin, tefle- h b'll’ , . . pas peur. Je criais : « Un sous- Ipcnt empétré dans le filet qu’il ne pouvait plus ,1, 4‘ a 1 ed une drole de’ £390“ pourfengr d?“ marin ! Je tiens un sous-marin ! » Le Ial're un mouvement... Et alors, une fois de plus, 834,1, uu scaphaudflef q‘u on a. d}t. J etals 13‘8“ gardien du phare entend, fait jouer tout le monde se met a se moquer de mo’i. Mon vexee. J an gimp)” a l oncle Cprentlp dc plus 111 00‘ sa siréne d’alarme. En un clin d’oeil sous-marin c’était un brave homme qui travaille CEIPBWBS a 3"“?S de la marme. C est tron com- tout le pays était sur la jetée. 51 des réparations au pied de lajetéepu ' p ““8 pour mox. ” 0- ' 0 Q 7.. .4 } 54 . A LA RECHERCHE D’UNE VILLA ) 4r Jevien 7 'd’avoirunegran- ' * ~ j’ai recu une . ‘ ”a“; Ettre de’ . Mme drga’égérigfir « Ses enfants, c’est les blesses ue son esse, ’ hopltal: elle les alme tant qu elle les 0‘5 6119 me marque delultrouverune appelle tougours comme 93“ l’ai montré (< Elle nous a récité j e ne sais pas combien de noms ., , / ‘ I ‘\ villa parce qu’elle V3 venir 51‘ Port- 1a lettre a ’oncle Corentin de villas a louer. et puis elle a déplié des plans avec des Balec ayec SCP’E de 595 enfants P01” et onaété chez la loueus , 7 tas de raies et de chiffres, que 9a ressemblait aux les guérlr a l’a1r de la mer. Mme Paterne , ‘ ;’ . . cartes qu’y a sur les journaux pour expliquer les ' ' batailles. Elle voulait nous faire choisir la-dessus. : . - , ‘ l ” << Moi, que j’ai dit, je comprends rien a vos manigances de plans. Allons visiyer les yllllals. —— Lesqnelles? gu’elle’a dame « Ils vont me tuer ' ) qu’elle _ .— ,ue alreourne; , ,-. 0.. - - .. _ . sand was: as; de 5mm et WP que szilspaaz‘iua'ssxsszt an? 6333235 ’ $33223; je marchande pas ma peine. ” Elle a J alcru (111.11 n’en yesteraltpas. J a1 eu Pitié le artgit qour une a?1tre etpMme Pagerne recom- ‘ , f ‘t la rimace vu' d elle et 1e lu1 a1 acheté p . ‘P . ‘ ' . , , .ax ’ 1g1e craint la u ne serviette qui lui' mencalt a transplrer et a due qu on la tualt. {u emarche. a été bien commode //,; A - ~ ‘ /‘ pour s’éponger. \ 7‘ .7 ,6 ‘ /: *9 « Maisj’aitenu bon. Un est parti, et on l’a faitbien trotter, la pauvre << A chaque villanje regardais ‘ I \Q) A “)W ‘ a d' ~' ' v: " ' « Aprés 1a sixieme villa, la « L’oncle » Corentm. . loueuse était quasiment rendue. Elle s’est lui, répétait: << Faut vingt metres cubes d’alr par laisséetomber assise sur la plage; l’oncle et lit. >) I] avait 111 ea le matin (13.118 mon manuel (36‘ la moi, nous noussommesdonnéaussiun peu de Croix-Rouge. Il prenait des mesures, .et pnls 11 s em- re os,etona causé, Mme Paterneademandé ; brou'illait dans ses calculs et ea prolongealtla Vlslte, « lle est donc bien difficile. votre maitresse? .‘K‘A- « — Pas pour elle, que j’ai dit, mais y a jamais rien d’assez bien pour ses enfants. ——Elle en abeaucoup? —— Dans le moment, sept seulement; d’autres jours qa va j usqu’atrente, quarante. >> F allaitvoir. '0 a.” n: ”14» J‘ ”@3514?“ 4 ’0 v O > ’0’ ’ 1 . V , .V . . . MARRAINE D UN- PRINCE 55 « 1a tete de Mme Paterne! Dame! e116 pouvait pas devmet "qu’onparlalt deb1es~ ' . sés et pas de vrals , enfants. E116 a ' ' « Ce serait trop long de ra— ‘ du nous croxre .1 ' " ._ p 7 conter tout en détail nos recherches. ()n 3. ions ; el1e . . . w‘ fin1 par trouvex: quelque chose de trésbien. nouS_ a dlt dc fimr tout seuls de VISIFer, et‘elle est Pendant deux1ours, on a nettoyé et rangé terne éta't V ' ' ’ ' part1e presque en courant, comme 81 on 1111 fazsait avec des {femmes du payS, etc’était ma Inaitrelss‘eeggl $512 Clt1 “gigggoglfem: eur. , ‘-: ' ' . e - ‘ P a; blenv'pvropre et blen en. ~comprls la farce que 1e lui avais faite. = ordre quand C tt d . , . , . _, Madame est « e e e_m01selle Becassme, qu elle a dxt, . arrivée avec . 6116 a toujours 4— lemotpourrire!» ses mili- , \ Undessept,que taires < v les autres appel- lent 1e Par131en.. k J’ 0M L“ ’2 ’<«... a crié: << Alors nous nous entendrons; j’aime' les gens ' ' ' , . . , , _ ,. qu1 rlent , voulez—vous qu on soye anus, mam zelle Becassme? >> On 1 a donné une grande poignée de main et ‘ ’ l . - A - . - ,- - . , , ‘ . ., n ,- —-’ CFSFtVFff (1%}1d911t1etre blen ga'l, vu qu 11 a 1'1 pendantemq mmutes en me regardant, et i1 <‘ Le lendemaln, J 31 trouvé DOS blessés repe a1 . << qu e e_est drole .» Pourtant, youvrals pas seulement 1a bouche. dans leur salle d9 récréation, en train d’écrireldes ‘ Q ,1: \ adresses sur des cartes—vues du pays. Un; d’eux, un ¢ L p i 2" zouave, m’a d1t qu’lls envoyaient 9a 5. leurs parents, > a leurs camarades, et aussi a 1eurs"marraines de guerre. N ' " 7‘: w ‘ ’5": I I K 1 ‘ .f“ « Et ils m,0nt demandé si ., p . . . . ’ ' ...Voulez-vous é’grelamarraine ‘ 4, - d’un 1’armée fran aise vu que "ail 1:: :15 dais filleuls. « Mes f11131115, que J’al falt, c est toute de nos camarades qu1 va venirici bien '01:? I1 vous superbe et i s on,t bat tu an ban 6:01:15 es sloldats fran 8:18. »> 118 ont trouve ma réponse fera honneur : c’est un prince. » fill l , . , mon ' onneur. als 1e Panswn a d1t : « Tant de J’ai été éblouie et j’ai acce té tout de suite. en 3 que ea, c est comme $1 on 11 en avalt pas du tout Ma 11 B’ ' ' ‘ ' ' ' ' p‘ ' ' ' faut un vrax filleul. . mze e ecassme. 11 vous Je SlllS blen fiere,_rnans bxen mtgmxdee aussx, en ‘ pensant que 1e V3.18 etrela mar ralne ~d'un prince! /. O H’\ . O > .0 A4 56 'L’ARRIVEE DU FILLEUL ’<<]’a1.‘.i ' . regula « « Aussitét que j'ai rep9qse deux Jours aprés. , eu accepté d’étre la marraine du J e1 a1 1119: et PUi'S j’ai pris « L H par- - ’ -4./ ' prince, le Pa‘risien lui a écrit. 11 16 lorgnon de Madame - e ”if“ mlaf ' m’a dit de 'faire aussi une leitre, pour ia relire,parce que je prlntceine sa1 pits e ran-h et 11 m’a di‘cté l’adresse: M. [e croyals que je voyais mal. :(gfiiaveansnsaAtangife, euéeu'i‘emim le dire de mon marrainage a ma prime Boudoude Tombouctou, 801- Sur la lettre, Y avait: t .-1 CO tnacll 'a anfue e om 011C." maitresse. Le matin de l’arrivée, dat de 2e classe par proiection, Ho"- Raucouca roucoucou, tro'u- on, 1 Va: Alia 13111.6 » t e zouavelaexcph- Madame m’a dit que les soldats pita! de Roses-sari , Loire. lalatou. Natu- . £11256 (3133056: $13.63 e mot? 913’ V0113“ “.8 iraient chercher Boudou a la gare, g WNW - V S gen; apes pour m01. que je 1e fasse déjeuner, et puis rellement, j ’y n . . \ . _‘ \ ‘ o . o O 1 31 r1611 COIanlS. ‘-< ’- i qu ’aprés 11 Vien- I ralt luiparier. O . O ‘ v ‘ - , dlgi‘: Lil « L15 m’ont recomman— - , 9 ’ ‘ dé, 1e sals pas p0urqu01, (1e ne rien ~.. «On les attendait sur le perrm, l’oncle Corentin et moi. Pour faire ' , __ _;_ honneur au prince, l’oncle avait _ ~ \fr préparé un discours et i1 avait mis , " '_' . son écharpe de maire, quoiqu’il es~ ‘ « J’ai expliqué tout 9a aux soldats, q'ue j’ai . ~ trouvés en train de s’asthuer a fond, de se plus mairé‘}, . . . . . . , . ._ 7 J’étais bien impatiente de voir mon 11118111 11 est arrivé av \ . . , . _ . . , ° , 60 165 faire une tenue pr1nc1ere, comme 11s disaient. autres qu1 1 entouraient et qu1 1111 falsaient des grands saluts. Et alors j’ai manqué de 115 sont partls a la gare. tpmber‘, par terre d’étonnemen’c...Le prince . M * c est un négre, noir comme 5"\ .xv‘, ' " f \ ae Lenore." %/ :3 ., ~a\\ in ~ - 4 111$ 11 :3“ " ‘4: a? / ' W . , fir ‘ ' <‘ ..'. 111'! 1391311 Q63“: du i‘este, avec un uniforrne d6 <« On est éntré dans le réfectoirc, 01‘1 j’avais préparé son couvert. Et .ahi qu1 1u1 va Jollment bien. L oncle en a oubhe SCAD voila tout d’un coup qu’il crie : Boubouf, en roulant des yeux en faisant claquer sa * lsconrs. Le pance a fait un petlt pas de danse (paralt ‘ machoire, et avec up air si féroce !... Les autres'paraissaient terrifiés ' ils me que C est la fa on de saluer de son pays), 6’6 11 a dlt I disent : « Il demande a manger ; servez-le Vite ; il a sa crise... ’ Youyqu bono ariradondé, que le zouave a traduit: <1 je suls trés heureux d’av01r une 31 charmante marraine. » ..A 0' LE PRINCE A SA CRISE _ 57 . («Maislé r’arisienetlezouavem ont * expliqu: - - I ‘ arents les rois de Tombouctou, avan « 11 est terrible quand sa crise le prend >> Je que 58,5 p ' . . . . - - . - - ' , ’ es Fran as, man eaient leurs rison- tremblais comme Ila feuille; 1e 1u1 a1 apporte larrivee d 9 g P tout ce. qu’y avait dans le garde-manger. II \M s’est mm a dévorer, et ea l’a calmé. Il avait § repris son bon air, meme i1 pouffait de rire en regardant ses. camarades. << Leur histoire m’a rendu toutes mes , . , A craintes. Aussi uand 'e l’ai eu conduit niers, ue cesxhabitudes degoutantes de sa q J . . . au petit salon je suis restée a guetter e ar moment. ‘ ’ ' flamll :{lggiluillrgxzflalt' t*~q1(li%spenvies _' ., pres de a porte pour voler au secours “1 d’étre trop p0 t a g e ( B é_ ‘ » 1" g . de ma bonne mai- tresse 31 la crise . _, ~ - . L. r ' . ’- cassme veut dwe sans (~11 , ecommeneait doute antro- pophage.) / / v ./ ‘_ , << — Encore une crise i... Méfiez-vous, Madame ! Le trop potage va p « t qu’est-ce que je vois ! Pas plus t6t entré, voila ce Boudou de vous manger 1e bras! —— Etes-vous folle? a dit Madame. BoudOu me malheur qui prend la main de Madame, et qui se penche dessus a haltsetla méun t9.“ Simplement. ” Etfilleéta-it bien Imecontente. LUi' presqpe 1a toucher de ses grandes dents blanches. Alors mon sang s 6f a“ (6 resse, et 1.1 a commence 3' S excuser 6‘ a exphquer en ne fait qu’un tour, et 1e me précipite en eriant: raneais... car 11 salt tres blen 1e franeals... . . 53 <4“ / 1‘ \ K“ \ « 'IV/ / (4 C’est bien un prince, 1e fils d’un petit roi du coté de Tombouctou ; mais i1 a été recueilli tout jeune, orphelin, par des missionnaires. I] a été élevé par eux; ils’est engage et il a gagné la croix de guerre en se battant comme un lion, qu’a dit Madame, qui m’a raconté sa vraie histoire. ”a: ‘. . a u travaille pour étre peintre. C’est peut-étre ce qui le rend farceur: parait que tous les peintres 16 sont. Ila commnecé mon portrait, et i1. 1.’enverra au Salon apres 1a guerre, sic’est réussi. M01, Jetrouve ea superbe, bien ressemblant, . .. peut-étre un peu flatte.» . que c’était une farce que le Parisien et le ‘ zouave ils m’avaient faite d’accord avec lui. Les autres étaient venus a mes cris. Madame les 8. un peu grondés, mais gentiment; a la fin elle a ri, et moi aussi Je ne leur en veux pas de leurfarce, et je suis fiere d’étre la marraine de Boudou. ’A u 00 LES FIANCAILLES ‘- DE BERTRAND \ C’est en pleine forét vosgienne, au seuil de Mme (1e Grand-Air est rentrée depuis l’Alsace reconquise. Non loin de l’ancienne ‘ quelques jours a Ro‘ses-sur-Loue. Un matm, frontiere, se dresse 1e manoir de Valrose. e/_ - z . .. {1* - ' Bécassine lui, apporta une lettre qu elle lut Il arbore fierement nos trois couleurs et le Dans leapetit “1.72%, ”(“25 salon nous avec “116 'vive agitation. N9u§ 51110.98 drapeau de la Croxx—Rouge. Entrons. trouvons Bertrand de Grand-Air. Il ale bras droit nous transporter aulieu d on venait v -- en écliarpe. Ecrire lui étant difficile, i1 dicte la let- la lettre et vous racon- qu’elle exposait a... . \ , ”r- i. r “d. , . ‘ Bertrand a ~été blessé. Depuis un mois, il est - l’hote de Valrose. II a été traité en enfant de la maison par les Chatelains, Alsaciens ardem- ment Francais. Therese l’a si bien soigné que la convalescence s’a vance a grands pas. a. 1R’etour» auprés de nons ’ . , _ Mmede‘Grand—Air. Son agitation n a falt que crOitre: « Bécassine, dit-elle, mon neveu Bertrand-"33 marie... en Alsace... Nous par- tons tout de‘ suite... Préparez notre bagage... Pourrons-nous arriver? » continue 1a marquise. ,tre qui tant a. surpris sa tante. Mlle Thé- rese de Valrose fait office de secrétaire. . ._ Bertrand et Therese sont jeunes et cnar- mants; vous ne serez donc pas surprises d’apprendre que le matin meme Bertrand a demandé la main de son infirmiere. Pour toute réponse, M. et Mme de Valrose l’ont embrassé en l’appelant « mon fils >>. La lettre raconte ce joli roman 231 Mme de Grand-Air ; elle sollicite son consentement et sa Fésence. Bertrand 1a signe, puis se hate de a porter au courrier de la poste, dont i1 entend le grelot {,5 sur la route. \ ‘ . «...C’est difficile d’aller'vsi pres du g — Comment, vous consentiriez, mon bon monsieur Corentin !... » L’oncle consent a tout, sauf a- rentrer a Clocher-lesi-Bécasses. C’est pour fuir ce pays oil on l’a méconnu qu’il a suivi sa niece a Roses—sur-Loire. Une heure aprés, tous trois sont a la gare. front... surtout deux femmes seules... Si encore i1 yfavait un homme pour nous accompagner. -—— 11 y a moi, avec votre ermission, Madame la marquise, » dit ,- ’oncle Corentin. J ’A 0‘- .. yaw; s .r. i v, I -1 O 0 9 LE DEGUISEMENT INUTILE ~59 4D '9 ‘ << Mais, s’écria-t-elle, on me vous laissera . . . I ’ . a- ‘ Mme de Grand-Air commen- . v . Nu1"1neldent.ne ‘marqua 1.9 . Voyage; gait a. craindre' de passer la nuit 5.13.1361}? étoile quand une brave femme. lui l Jusqu a 1 endfplt. 0‘1 “05 amls _ gultteren offrit de l’emmener a sa ferme. « Sans 1ndlscretlop, demanda—t-elle, pent-on savo1r ce e 0 9mm de fer. C 9t?“ “17 931m b01113 VOSglen regor- qui vous amene en Alsace? >>Mme de Grand A1r 1u1 , {aconta les cgponstances :lu; geant de soldats. A lauberge et en mlle, tous les hts voyage; 1a fermiére, Mme Odile, s’enthouSIasma au reelt de ces fiangall‘les de guerrg..':_ étaient réquisitionnés pour l’armée. r” ”W?”- ”WW» / ' pas passer; les consignes sont si séveres pour les personnes étrangeres au pays! 11 n’ y a (111.1111 moyen . mettez des vétemen ts Mme de Grand—Air résista longtemps : elle a horreur {les plus 1nnocentes supercheries: alsaciens ; je ' vous en préterai ; et _;e Enfin les Instauces de Mm“ Odlle.1a démdérent 1e trlo étalt presque méc‘onnaissable vous condu1- rai en disant quevous quand 11 repartlt 1e lendemaxn matm, sous la conduite de l’excellente fermiére. » ‘ étes des pa- ' rentsamoi, réfugiés. » j " g..- " «J— 11 faisait un temps superbe ; 1e cheval‘ trottait allégrement et l’on approchait de Valrose. Soudain, 1e ’commandement ' Mais 1’officier regardait attentivement Mme de Graffiti-Air. Il dit en souriant : << Halte ! >> retentit, et un offic1er accompagné fie quelques «Madame 1a marquise, votre neveu m’avait prévenu de votre arrivée pro- soldats barra 1a route. Mme Odile déblta aussnét 1e petlt bable: pour plus de sfireté, i1 m’avait montré votre photographie. Soyez la blenvenue . 1e dégulsement était inutile. >> Mme de Grand—Air remercia, a la fois discours qu’elle avait préparé. ‘ enchantee de cet heureux dénouement,_et un peu confuse. 60 BECASSINE EN ALSACE Depuis deux semaines que dure 1e séjour a Valrose, Mme de Grand-Air ,‘ \ n’a pas eu un seul reproche a adresser a sa fidéi‘é'l'? .__ . Bécassme. Ce matin, Bécassine’ est descendue pour des achats au village. Elle y arrive au moment on les enfants sortent de l’école. Bécassine adore 165 enfants ; elle regarde’ ceux-ci, leur sourit. Ils 1a regardent aussi, un peu intimidés par cette figure nouvelle, surpris par le costume breton images. /:.. wil‘ in? qu’ils n’ont jamais vu que sur des " Bécassine s’etonne : << Vous me connaissez donc? — Mais oui, explique la blondine : nous lisons des journau); francais, la Semaz'ne de Suzette... Nous connaissons toute votre hist01re; nous vous almons beaucou >> Et Bécassine s’émeut. Elle sent ’7 ' r - , P‘ ‘ qu elle les‘aime de tout son ‘coeur, ces petites soeurs Icintaines, redevenues frangaises.. Elle s’en étonne, s’en inquiete presque : «Vous n’étes pas malade, Bécassine? >> L’oncle Coren- tin lui pose 1a méme question pendant qu’ils se ' proménent dans l’immense forét de sapins. ,Non, Bécassine n’est pas malade ; mais ce pays si different du sien, 1e grondement presque continuel du canon... les détachements qu’on rencontre souvent, revenant de la bataille, et a qui elle distribue des provisions, du tabac, tout cela 1a fait réfléchir, lui revele la grandeur horrible de la guerre, et donne a sa physionomie une gravité inaccoutumée. Mais voici qu’une blondl- nette, toute rieuse, de figure mutlne, s’avance, fait un grand salut et dit: «Bonjour, mademoiselle Bécassine». Encouragées par son exemple, ses compagnes a leur tour saluent. répétent : « Bonjour, pmade— moiselle Bécassine ». .l ’ 7 av et qu’elle aime a travers ell‘es les cheres provinces que la vaillance de nos soldats reconquiert. Bécassine est comme soulevée au— dessus de ses idées habituelles. 7 Les larmes aux yeux, elle embrasse 1a blondme... A v O at: A "” LE SALUT AU DRAPEAU 61 fl,“ , {I :%I\‘\ .l' I2]! .\ , fit 0. . A \\ - '4 1 - t)" ,, ‘ Et, bien alignees es 'petites . - ._;>_I, ' g M chantent 1e vieux refrain alsaCIen: ) ___ 5‘53, Puis elle Visite 1e village ;_on me 1111 falt ngogn , czgogn , tas d la chance a Avcm t explique 1a blondine, il fallait se (:3- ‘ pas grace d’une seule des v1e111es_ malsons a Tous 163 (ms m vas en Frc’lme. cher our ’chan ter parce q u e l’instituteur étart un pans de bois. « Pour 1a fin, d1t une .des ngogn’, czgogzz’! rapport mous méchgnt Boche . ’mainten ant, c’ est le bon mon- fillettes, nous avons garde 1a rgamaanccfigg- De la-bas 1m p mt pioupzou. sieur Muller, qui faisait déja 1a cl’asse avant 7o... gne. Nouls allQnStVOIEJS,apprggnrsessnm/ / , -- “a Ilchanteavecnous.»EtM.Mulleretantsurvenu, / son. >> On 111 mon re Olseau ,- _ , , ; q, x ,1, on reprit en choeur la chanson de la c1gogne. E; [A la. sortie-{dc , l’église. K; - * ( Becassme s’e trouva separée du cortége par ses petites‘, amles quls eta1entprec1p1tées autour d’elle. A ce moment une sonnerlc de clalron Le lendemain, ce fut 1e mariage. Beaucoup de ’camarades de riterfitltfla-basmp dé’ Bertrand purent y venir entre deux combats. Et Becassme eut 1a . ac ement d 31133115 ’ joyeuse surprise de voir arriver aussi son cher Zldore; g1 avart v. pparfiéssaltle nn < obtenu de permuter pour servir aux Cotes de Bertrand, qu1, gu€f1-.'as a gre, 1 de‘ , , devait bientét retourner au front. ' ' (’1’ ’l ‘ L...“ k Le porte-étendard haussa 1e drapeau. . , s; ,. Frmssé, troué de blessures glorieuses, il claquait dansL-le vent, étmcelart d . t dans le solell. Et c’était l’imagede-la France meurtrie, mais héro'lque, sure dc on 1'01 : forte de sa bravo-urea confiante en la victoire. ’ Gravement, mlhtalrement, tous saluérent. 0. .0 0.. '9 .‘ iv '4 > ‘ TABLE 3 ' ; D E M A T I E R E S Bécassine n’est pas inquiete. . . . . . ....... . . . . . -. I . . Mais le Véritable inspecteur arriva .............. 3.2 Journée de mobilisation. . . ....... i .......... . . . ‘ 2 Bécassine est familiere. ......................... 33 Le départ de Bertrand. ........ . ...... . . . - - - - - - - 3 Be'cassine écrit Ses mémoires ............. . ....... 34 Les craintes de Zidore. - '. - " ' - -, -. ------ ' --------- 4 Les dangers de l’ambition ....................... -. 35 Bécassme surveille Firmrn """"""""""""" 5 Au vestiaire. ......... . ........................ 36 Un peu de contre-esplonnage ................... .' . 6 Bécassine décharoe 1e revolver . -, Bécassine se brouille avec Zidore ....... - ........... 7 . , b , , """""""""" 3/ Préparatifs de départ. .......................... 8 Nouveau chVapltre des memoi res """" . """""" 38 Quelques ingénieuses precautions ................ 9 Dans le tram """" ‘ """"""" " i r """""" 39 Suppl'ément de bagages. . _ . . . . . . . . . . .. ...... V ...... I0 Les grandes idées de l’oncle Corentin .............. 40 Un terrible draine. . . . ................ ...... . . . II Bécassine adjointe an maire -------- ' - - - - ------ 41 Le soldat Rendouillard. . . . ................... . . . 12 La foire d6 Clocher-léS-Bécasses ...... I. .......... . I. . 42 Taisons-nous l... Me’fion’s-nousl. .' ..... . . . . . . . . . . . I3 Accord parfait .................... ‘ V; ‘._ . ........ 43 Chez M. Proey—Minans....................; ..... I4 Bécassine chef de gare.............Q".V:,J .......... 44 La bosse de la fe'rccité ....... ‘ ......... . . . . . . . . . . . I5 ”Et garde- -barriére. . ..... i . . . .' Lg. ........... 45 , Sur la route de Paris. . .......... . . . . . . ; . . .' . . . . 16 Marie Quillouch est fiancée ........... _. i ........ 46 Le sergent est inflexible ............. . ...... . . . . I7 Pre’paratifs _de mariage. . ...... «a ..... ........ 47 L'équipement de Zidore. . . .‘ .- ......... . . . . . . . . . I8 Bécassine rémplace sa cousine. . '. . .......... 48 Bécassine conduit ........... : . . .' ............... 19 Les erreurs de M 1e maire. . I , . . . , ; . ........ 49 L’heure du taube.‘ ............ I ......... . . . . . . . . . 20 L’onc‘le Corentin .démiSsion‘ne. . . .............. ‘. . . 5o ~Bécassine 'n’a pas peur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Une périlleuse traversée. . . ...................... 5r L’hopital de Roses-sur-Loire ........... . . . . . . . . .5 . ' '22 Le bain de mer interrompu ...................... 52 Premiers soins. . I. . . . .' ...................... . . . I 23 Béc'assine veut sa revanclre ........... _. i ......... 53 Le pre’féré de Bécassine ................. . . . . . '. . . 24 La recherche. d"une Villa ...................... '. . . . 54 Une ordonnance bien exécute’e. , . . L ...... . . . . Q . . . I 25. Marraine d’un prince V; .......................... a 55 Souvenirs d’ enfance .................... L... . -. . 26 Liarrivée du filleul ................ . ............. 56 Lelit de M. Jean. . . . . . . . . .......... i ..... ' . . . . . 27 Le prince a sa crise. . . . . ........................ . 57 On. attend des- visites . ........................ . 28 Les fiancailles de Bertrand -. ...................... 58 Une heureuse renContre ......................... 29 Le déguisement inutile ...................... '. . . . 59 Bertrand se de’guise; ..................... . ...... 3o Bécassine en Alsace. . ........................... 6o L’eXamen de Be’cassine. ........ . ......... ~ ....... 3r , Le salut au drapeau. . . .. . ....... - ............... 6): , 4620—18. — CORBEH.. Imprimeric CRETE. .g. o:« “w w in WSIQ‘Or-rqv‘?” ~29 j “an: v \< <,‘. x» ‘. ,'~, w «r '9: .. .. .9" ‘13:": - kit v.35 v3 .C ... mfixuk. $35M". . Jun. .. if. ....... ..nr . . ,. . .. . . . . w hf... r . u, I}. . . . , i . .. _ ..... j .... . . $.35 .. ... ; 43 . . . . . . , , . . . .... .a....%;§ RA .. I. . $1 « 6? ...? ,9... .fw. .mm. .7